LES HYDROCARBURES NON
CONVENTIONNELS
EN AFRIQUE DU SUD
CONTEXTE
L’Afrique du Sud fait face à de nombreux dés, en
termes d’économie et de stabilité politique et sociale
(croissance faible, chômage très important).
L’économie sud-africaine est très dépendante des
industries minières, métaux et charbon, et de leurs
exportations. En outre le charbon représente plus de
70% de son bouquet énergétique primaire. Aujourd’hui
l’Afrique du Sud cherche à développer son économie
et son industrie, en exploitant ses ressources
énergétiques domestiques moins polluantes
et moins émettrices en gaz à effet de
serre que le charbon : les renouvelables
(notamment le solaire photovoltaïque)
et le gaz de schiste. Le gaz de schiste
permettrait la diversication du bouquet
énergétique en répondant aux objectifs
environnementaux (le gaz se substituant
au charbon dans la génération électrique),
tout en privilégiant la sécurité d’approvi-
sionnement et la compétitivité économique.
EVALUATIONS
DES HNC
Les estimations publiées par l’EIA (Agence américaine
d’information sur l’énergie) attribuaient à l’Afrique du Sud
11 000 Gm3 de ressources en gaz de schiste, principa-
lement localisées dans le bassin de Karoo. L’agence
sud-africaine a réduit cette estimation de ressources à
1 200 Gm3. S’y ajouteraient les ressources en gaz de
houille également identiées en Afrique du Sud dans les
zones du Mpumalanga et du Limpopo.
Le gouvernement a déclaré qu’il allait avancer avec
détermination et responsabilité dans l’exploration du gaz
de schiste, et qu’il était désireux d’exploiter ce potentiel
pour apporter une sécurité énergétique compétitive en
termes de coût. Le gouvernement a lancé une étude sur
l’impact écologique et économique du gaz de schiste
et la fracturation hydraulique dans le bassin de Karoo.
Des permis devraient être attribués cet automne, mais
l’attribution de ces licences a déjà pris beaucoup de
retard : Shell vient de déclarer se retirer du gaz de
schiste sud-africain, alors que Sasol, Statoil et
Chesapeake ont abandonné leurs permis de
coopération technique.
ATOUTS
Le bassin de Karoo présente de bonnes
caractéristiques géologiques. Un atout
important était la détermination afchée
du gouvernement sud-africain à mettre
en place les dispositifs législatifs et scaux
nécessaires pour encourager le développe-
ment des ressources. Des lois facilitant la construc-
tion des infrastructures et étendant les pouvoirs de
l’Etat pour l’expropriation des terres ont été récemment
promulguées. Cependant les retards pris pour attribuer
les permis, et ceux pour naliser la loi minière, montrent
les difcultés.
Le gaz de schiste
sera un « Game Changer »
selon le président
de lAfrique du Sud
East London
Durban
Johannesburg
Mbabane
Swaziland
Pretoria
Maseru
Prince Albert/Whitehill Fms
lateral cut-off
Port Elisabeth
Cape Town
Lesotho
South Africa
Dry Gas Prospective
Karoo Basin
East London
Durban
Johannesburg
Mbabane
Swaziland
Pretoria
Maseru
Prince Albert/Whitehill Fms
lateral cut-off
Port Elisabeth
Cape Town
Lesotho
South Africa
Dry Gas Prospective
Karoo Basin
East London
Durban
Johannesburg
Mbabane
Swaziland
Pretoria
Maseru
Prince Albert/Whitehill Fms
lateral cut-off
Port Elisabeth
Cape Town
Lesotho
South Africa
Dry Gas Prospective
Karoo Basin
ENJEUX
Le président Zuma a déclaré que le gaz de schiste sera
un « Game Changer » pour l’Afrique du Sud, permettant
l’industrialisation souhaitée du pays, et son redresse-
ment économique.
En particulier les emplois créés, directement et
indirectement, sont un enjeu important car un quart de
la population sud-africaine est au chômage.
DÉFIS
Le premier dé est celui de l’acceptabilité. En effet, sous
la pression populaire, le gouvernement avait instauré un
moratoire de 18 mois en 2012, qui a été levé depuis.
Cependant l’opposition reste forte et les difcultés
pour le gouvernement d’aller de l’avant sont réelles,
comme l’atteste le retard pris sur la loi minière et sur
les attributions de permis. La loi minière et pétrolière
attendue au cours de l’été 2015 n’a nalement pas été
signée par le président Zuma ; elle a été renvoyée
devant le Parlement pour modication car jugée
trop contraignante pour permettre un engagement
des opérateurs étrangers. L’agenda à venir de cette
nouvelle loi ainsi que son contenu seront déterminants
à court terme pour le démarrage éventuel des activités
d’exploration.
Le bassin de Karoo étant une région aride, l’approvi-
sionnement en eau constituera un dé pour les
opérateurs. Les infrastructures de gaz s’avèrent très
peu développées et aucun puits n’a encore été foré
dans la région de Karoo. Par ailleurs, les opérateurs
devront également faire face au manque de réseau de
distribution ainsi qu’au mauvais état des routes.
L’Afrique du Sud a également besoin d’un plan gaz
pour organiser le développement des infrastructures
nécessaires à la production d’électricité par centrales à
gaz.
L’ESSENTIEL
• Des ressources estimées à plus de
1 000 Gm3 selon l’Institut sud-africain
de géologie
• Recherche d’indépendance énergétique à
coût compétitif
• Retard dans l’attribution des permis et
dans l’élaboration de la loi minière
Acceptabilité difcile
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