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Datation d’un crime d’après l’âge des mouches :
l’entomologie légale
Réf. ENTOMOKIT
A RECEPTION DU COLIS :
þ Vérifier la composition du colis indiquée ci-dessous
þ !Stocker l’ensemble du colis à température ambiante, à l’abri de la lumière!
COMPOSITION :
- 1 plaque (inclusion en résine) de 4 stades de mouche (l’espèce peut varier) : petite larve,
grande larve, pupe et mouche ;
NB : de manière à varier les combinaisons, les tailles des larves varient sur les plaques, et
certaines présentent les pupes vides des mouches en plus des mouches (sur la même lame) ou en
plus des larves 2mm. De plus, les couleurs des larves peuvent varier du beigne clair au grisé.
- 1 lame individuelle de chaque stade (inclusion en résine) ;
- 3 cartes climatiques et 1 carte présentant le cycle de la mouche en fonction de la
température (une espèce présentée sur chaque face).
Ce kit permet de simuler la détermination de la date d’un décès en utilisant la durée du
cycle de la mouche en fonction de la température.
Dans ce cadre, il permet d’illustrer le cycle de développement de la mouche, l’impact de
l’environnement sur ce cycle (effet de la température sur la vitesse de développement de
l’insecte), la chaine alimentaire, et illustre les méthodes des enquêtes entomologistes de
datation.
Idée de TP : L’élève tire au sort une lame individuelle de stade de mouche (sur 4 possibles ; petite larve, grande larve,
pupe et mouche), ainsi qu’une carte «graphique climatique» (sur 3 possibles) de la scène du crime. A l’aide de la carte
«durées de cycle de la mouche en fonction de la température» (deux exemples d’espèces : 1ère escouade et 2ème
escouade) l’élève doit recalculer la date présumée de la mort de la victime…
Un grand nombre de combinaisons possibles !
UN PEU D’HISTOIRE
Les bases de l’entomologie médico-légale ont été posées en France à la fin du XIXe siècle par le vétérinaire Jean Pierre
Mégnin (1828-1905) qui publia en 1894 La Faune des cadavres. Dans cet ouvrage, il décrivait huit vagues d’insectes,
baptisées « escouades », dont la succession connue et immuable devait permettre de dater le décès. Cette vision a
depuis été largement remise en cause, et de nouveaux outils de datation, plus précis et plus fiables, ont été
développés.
Réalisation d’une enquête entomologique
La première étape d'une expertise entomologique a lieu sur le site de découverte du corps. Il faut alors prélever des
échantillons de l'entomofaune que l’on trouve sur le cadavre et autour de celui-ci : insectes vivants, morts ainsi qu
différents stades de développement. La recherches de pupes (cocon dans lequel l'asticot se métamorphose en
mouche) doit absolument être faite sur place, car ces pupes ne se trouvent pas sur le corps mais à proximité (dans la
terre ou sur le sol).
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Ces prélèvements doivent être accompagnés d'une fiche précisant l’emplacement, la date, l’heure des prélèvements,
l’état du cadavre, les conditions de prélèvement… Les insectes ainsi prélevés sont séparés en deux lots équitables :
Une partie est conservée dans l’alcool.
L'autre partie, conservée vivante, est destinée à l’élevage en laboratoire. Ces élevages, réalisés en conditions
contrôlées, permettent d'obtenir des insectes adultes.
On identifie les insectes que l’on trouve, on détermine :
L’âge des stades larvaires ; la durée d’incubation des œufs ; le temps d'arrivée de ces insectes sur le cadavre.
En tenant compte des conditions environnementales, on peut ainsi estimer le délai post mortem du cadavre.
Méthode et condition des prélèvements d’insectes sur des cadavres
Un minimum de matériel est indispensable aux prélèvements :
Les insectes volants nécessitent un filet et du papier adhésif de type « attrape-mouche ».
Les autres insectes une pince à raquette, une pince souple d’entomologie, un pinceau doux, des flacons, des
étiquettes, des crayons, un thermomètre et un hygromètre ainsi que des conservateurs.
Ce matériel spécifique complète le matériel de protection et de photographie. Le développement
des arthropodes dépend beaucoup des conditions du milieu dans lequel on les trouve. On doit donc mesurer :
L’état du corps ; la température ; lhygrométrie ; l’exposition
On étudie également le microclimat et l'environnement local.
De l’arrivée des insectes sur le cadavre et de leur prolifération
L’organisme humain, une fois mort, constitue une énorme réserve en nutriments pour les bactéries ainsi que pour
les insectes. Les cellules du corps n’étant plus protégées par le système immunitaire, sont alors la proie d’insectes
nécrophages voraces. Ces derniers vont se servir du corps de l’individu décédé, afin de se nourrir, ou de nourrir leurs
progénitures. Quelques minutes après la mort de l’organisme, il se produit des réactions d’autolyse qui sont des
transformations fermentatives (qui s’observent sans l’action de bactéries ou d’agents étrangers à l’organisme).
Les substrats produits lors de ces réactions dégagent des odeurs spécifiques (pas forcément perceptibles par
l’Homme), attirant ainsi les premiers insectes qui vont pondre leurs œufs dans les orifices naturels (sphincters, pores de
la peau) et dans les blessures. La ponte se fait le plus souvent de jour et ne survient habituellement pas en dessous de
4 °C. L'apparition des larves peut se faire en moins d'un quart d'heure après la ponte. Au cours du temps, l’altération du
cadavre se traduit par le dégagement d’odeurs, spécifiques à une période donnée. En effet, à mesure que la
décomposition progresse, les réactions d’autolyse changent, ainsi que les substrats produits et donc les odeurs
dégagées. Ces nouvelles odeurs vont repousser les femelles attirées par les premières odeurs. D’autres femelles
viennent ensuite, sélectivement, coloniser le cadavre, et constituent des escouades. L’insecte est attiré sélectivement
par ce qui lui convient et il évite le reste.
Utilisation pratique
La composition des escouades, ainsi que leur « durée de travail », peuvent varier suivant les facteurs qui influencent la
faune entomologique locale et les processus d’altération du cadavre :
La région et sa zone géographique ; le type de localité (ville ou campagne) ; le type d'emplacement (dans une
habitation ou à l’extérieur) ; des données climatiques et météorologiques (dont la saison) ; les conditions de stockage
du corps (à l'air libre, immergé, inhumé…) ; le volume du cadavre.
La décomposition d’un cadavre réunit une faune très diverse d’insectes. On les classe généralement en quatre
catégories :
Les insectes nécrophages : diptères, coléoptères, lépidoptères, larves et acariens.
Les insectes nécrophiles, dont :
Des insectes prédateurs se nourrissant des nécrophages ;
Des insectes parasitant les nécrophages.
Les insectes omnivores, attaquant les tissus (hyménoptères).
Les insectes opportunistes, utilisant le cadavre comme un refuge (collemboles, araignées).
On dénombre en tout et pour tout sept escouades différentes, mais seules les trois premières permettent une datation
précise.
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La première escouade est essentiellement constituée de diptères (mouches vertes, à damiers, bleues…). Elle
arrive quelques heures à peine après la mort, et à 20 °C les larves implantées dans le cadavre peuvent
atteindre l’âge adulte en deux semaines.
La deuxième escouade arrive au bout d'un mois, attirée par la décomposition des matières fécales. Elle est
composée de sarcophagiens et disparaît au sixième mois.
La troisième escouade apparaît entre le troisième et le neuvième mois et est constituée de dermestes
(petits coléoptères) et parfois de lépidoptères, attirés par l’odeur de graisse rance.
Les autres escouades apparaissent bien plus tardivement :
La quatrième escouade, ou escouade coryétienne, arrive au dixième mois.
La cinquième escouade, ou escouade silphienne, environ 2 ans après le décès.
Les sixième et septième escouades achèvent le travail de leurs prédécesseurs au bout de deux ou trois ans,
lorsque le corps n’est plus que poussière.
Cependant cette méthode est loin d'être parfaite et pour de nombreux entomologistes, tel Claude Wyss, elle doit
être utilisée avec précaution. En effet, selon l'endroit où une personne va mourir, les insectes présents ne seront pas
les mêmes et une espèce d'insecte pourra très bien être présente dans la première escouade alors qu'elle n'est
censée apparaître qu'à la quatrième parce que des individus étaient proches du cadavre au moment de sa mort et
auront donc pu le sentir.
I. Détermination de la date de ponte : exemples de calculs
Pour qu’une espèce nécrophage puisse se développer de l’œuf à l’insecte parfait, il lui faut une somme de température
spécifique à l’espèce, Cette somme est calculée en additionnant les moyennes de température par jour (en réalité, il
faut normalement en soustraire l’indice spécifique à l’espèce, dans un but d’allègement de la démarche, dans ce TP,
nous passons cette étape).
Pour Calliphora le cumul nécessaire de températures s’élève à 388 °C, cela peut se répartir par exemple en :
12,93 jours à 30 °C (388/30= 12.93 jours) ; ou 15,52 jours à 25 °C (388/25= 15.52 jours) ; ou 10 jours à 15 °C + 11,9 jours à
20°C (388 - (10 x 15)= 238 ; puis 238/20=11.9 jours)
Pour Sarcophaga on considérera que le cumul nécessaire de températures s’élève à 331.5 °C.
NB : Dans le cadre de ce TP on n’ajoutera pas 1 mois pour recalculer pour la deuxième escouade, le calcul deviendrai
trop compliqué. On pourra toutefois introduire le concept de la succession des escouades aux élèves, et expliquer que
Sarcophaga peut tout aussi bien être présente dès le début.
Pour calculer la date de la mort, on va remonter la carte climatique et additionner le cumul des températures
moyennes par jour jusqu’à obtenir le cumul spécifique de l’espèce retrouvée sur la victime, en considérant que dès que
le corps de la victime est sur le site, les insectes pondent dessus. Retrouver le jour de la ponte par le cumul thermique
spécifique permet d’obtenir la date depuis laquelle la victime est sur le site. Si le site est la scène du crime (endroit ou
la victime a été tuée), on peut en déduire la date de la mort.
Exemples de calculs :
L’élève tire au sort une mouche Adulte et une carte climatique du mois de février, on lui demande de
travailler sur la première escouade de mouche, par exemple Calliphora vicina :
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A partir des cumuls thermiques moyens nécessaires au développement des mouches, et de la carte climatique, l’élève
va pouvoir remonter sa courbe de climat et déterminer la date de ponte et donc la date de mort du cadavre.
On considère que le dernier jour de la carte climatique est le jour ou le corps a été découvert, à midi.
On cherche à obtenir 388° cumulés puisque la mouche a effectué son cycle complet.
a. On commence donc par 9 jours en moyenne à 10°C (du jour 30 au jour 21), et on obtient un cumul de 9 x 10°C soit
90°C.388-90=298°. On continue donc à remonter la carte.
b. Ensuite du 13eme au 21eme jour, soit 8 jours, le climat se situe aux alentours de 15°C, soit 8 x 15° = 120°, nous
sommes à 298-120= soit 178° cumulés. On continue donc à remonter la carte.
c. On arrive ensuite sur une période de 22 jours à 10 °C de moyenne, et nous devons atteindre 388° donc il faut
178/10 soit 17.8 Jours. 0.8 jours x 24H=19.2H ; 0.2H x 60=12min. On a donc 17Jrs19Het12min.
En partant du 30 mars, nous avons 9 + 8 + 17 jours 19H12min, soit 34 jours 19H12min ce qui nous amène au 23 février.
La victime avait été retrouvée vers midi le 30 mars, Le corps a donc été à l’endroit ou on l’a retrouvé dès le 23 février,
vers 16h48.
Si l’élève avait tiré la pupe, ce stade dure longtemps, donc dans ce cas la datation ne peut pas être précise, il
faut qu’il donne une fourchette de dates. La durée moyenne de la pupaison à 10° est de 4.8 jours.
Et si on fait un produit en croix, on peut calculer le pourcentage de temps qu’il faut à la mouche pour arriver
au stade pupe puis à l’éclosion (stade jeune mouche) juste après le stade pupe et donc le cumul estimé de
température qu’il faut pour arriver à ce stade.
A 10°C, il faut 29.1 jours pour arriver à la pupe, pour un cycle d’une durée totale de 38.8 jours.
38.8 jours = 100% du cycle.
29.1 jours = X % du cycle
Donc 29.1 jours x 100/38.8 jours = 75%.
La pupe survient donc au bout de 75% du cycle soit 291 °C cumulés.
A 10°C, il faut 33.9 jours pour arriver à l’éclosion de la pupe, pour un cycle d’une durée totale de 38.8 jours.
38.8 jours = 100% du cycle
33.9 jours = X % du cycle
Donc 33.9 jours x 100/38.8 jours = 87.4%.
L’éclosion survient donc au bout de 87.4% du cycle soit 339 °C cumulés.
Maintenant que l’on a calculé le cumul moyen de température pour arriver au stade pupe puis à son éclosion,
on peut additionner les différentes portions de climats.
ü Si la larve venait de se transformer (début de la pupaison) on doit obtenir 291°C.
On remonte la carte climatique on a donc 9 jours à 10°C, soit 90°C.
Puis 8 jours à 15°C : 8 x 15 = 120°C.
On en est donc à 90 + 120 = 210, il manque encore 291-210=81°C. On continue donc à remonter la carte
climatique pendant 81/10°C soit 8.1 jours. 8 Jours nous amènent au 5 mars vers 12H. Les 0,1 jours = 24H x 0.1
=2 heures et 24 min. on arrive donc au 5 mars 9h36.
ü Si la pupe était prête à éclore, il faudrait cumuler 339°C il manquerait donc 48°. On était arrivé au 5
mars 9h36, on continue à remonter la carte pour obtenir les 48°C soit soit 4.8 jours à 10°C.
4 jours nous amène au 1er mars 9H36. 0.8 jours= 24H x 0.8=19.2H, soit 19H12min, soit le 28février à
14H24min.
La mouche aurait été pondue entre le 28 février à 14h24 et le 5 mars à 9h36.
Si l’élève avait tiré la larve n°2 : on lui fait mesurer la longueur de la larve (on peut par exemple poser la lame
sur un papier millimétré, ou mesurer à la règle). La larve mesure, par exemple 13 mm.
Si on fait un produit en croix, on peut calculer le pourcentage de temps qu’il faut à la mouche pour passer du
1er stade de larve au stade 21 mm et donc retrouver le cumul estimé de température qu’il faut à la larve pour
prendre 1 mm.
A 10°C, il faut 9.7 - 1.5 = 8.2 jours pour passer de 2mm à 21mm, pour un cycle d’une durée totale de 38.8 jours.
38.8 jours = 100% du cycle.
8.2 jours = X % du cycle
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Donc 8.2 jours x 100/38.8 jours = 21.13%.
La larve met donc 21.13% du cycle (=388°cumulés), soit 82 °C cumulés pour grandir de 19 mm, soit 4.3 °/mm.
Pour passer de 2mm à 13 mm, soit 11 mm de croissance, il lui faudra donc 11 x 4.3°=47.3°C cumulés.
On remonte donc la carte climatique pendant 4.73 jours pour arriver à la larve 2mm.
Puis on ajoute le temps qu’il y a entre la larve 2mm et la ponte, soit 1.5 jours à 10°C (puisque nous sommes toujours
dans la carte février-mars et que les 9 premiers jours sont à 10°C).
4.73 + 1.5= 6.23 jours.
30 mars 6 jours = 24 mars à midi.
0.23 jours= 24H x 0.23= 5.52H soit 5H et 31 min (0.52 x 60=31.2, arrondis à 31 min).
On arrive donc au 24 mars à 6h29.
Si l’élève avait tiré la larve n°1 : il est dans le cas de figure le plus simple. Puisque dans tous les cas, il remonte
uniquement avec la carte climatique pour retrouver la date de la mort, en convertissant les durée et heures.
Par exemple, toujours dans notre climat février mars : 30 mars 12H 1.5 jours= 29 mars 0h00.
On peut dans ce cas, lui dire que des pupes vides ont été retrouvées à proximité du corps de la victime, ce qui
sous entend qu’un cycle complet de mouche a eu lieu, et donc il doit recalculer la durée du cycle complet +
1.5 jours pour arriver à la larve de 2mm.
Le calcul (1er de cette partie) de datation à partir de la mouche adulte amenait à une datation de présence du corps
sur le lieu de découverte au 23 février, vers 16h48. On retire 1.5 jours en contrôlant la température sur la carte
climatique, on arrive au 22 février 4H48.
L’ensemble des résultats est présenté en annexe.
II. Positionnement des stades sur la carte climatique
La date de la mort est maintenant retrouvée. Afin d’illustrer le cycle de développement de la mouche en fonction du
climat, l’élève peut repositionner les différents stades de la mouche sur sa carte climatique.
Il part de la date de la ponte identifiée, puis il remonte grâce à ses calculs de vitesses de développement de la mouche
tout le cycle de sa mouche jusqu’au stade adulte.
Exemple de positionnement des stades, Calliphora :
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