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Ces prélèvements doivent être accompagnés d'une fiche précisant l’emplacement, la date, l’heure des prélèvements,
l’état du cadavre, les conditions de prélèvement… Les insectes ainsi prélevés sont séparés en deux lots équitables :
• Une partie est conservée dans l’alcool.
• L'autre partie, conservée vivante, est destinée à l’élevage en laboratoire. Ces élevages, réalisés en conditions
contrôlées, permettent d'obtenir des insectes adultes.
On identifie les insectes que l’on trouve, on détermine :
• L’âge des stades larvaires ; la durée d’incubation des œufs ; le temps d'arrivée de ces insectes sur le cadavre.
En tenant compte des conditions environnementales, on peut ainsi estimer le délai post mortem du cadavre.
Méthode et condition des prélèvements d’insectes sur des cadavres
Un minimum de matériel est indispensable aux prélèvements :
• Les insectes volants nécessitent un filet et du papier adhésif de type « attrape-mouche ».
• Les autres insectes une pince à raquette, une pince souple d’entomologie, un pinceau doux, des flacons, des
étiquettes, des crayons, un thermomètre et un hygromètre ainsi que des conservateurs.
Ce matériel spécifique complète le matériel de protection et de photographie. Le développement
des arthropodes dépend beaucoup des conditions du milieu dans lequel on les trouve. On doit donc mesurer :
• L’état du corps ; la température ; l’hygrométrie ; l’exposition
• On étudie également le microclimat et l'environnement local.
De l’arrivée des insectes sur le cadavre et de leur prolifération
L’organisme humain, une fois mort, constitue une énorme réserve en nutriments pour les bactéries ainsi que pour
les insectes. Les cellules du corps n’étant plus protégées par le système immunitaire, sont alors la proie d’insectes
nécrophages voraces. Ces derniers vont se servir du corps de l’individu décédé, afin de se nourrir, ou de nourrir leurs
progénitures. Quelques minutes après la mort de l’organisme, il se produit des réactions d’autolyse qui sont des
transformations fermentatives (qui s’observent sans l’action de bactéries ou d’agents étrangers à l’organisme).
Les substrats produits lors de ces réactions dégagent des odeurs spécifiques (pas forcément perceptibles par
l’Homme), attirant ainsi les premiers insectes qui vont pondre leurs œufs dans les orifices naturels (sphincters, pores de
la peau) et dans les blessures. La ponte se fait le plus souvent de jour et ne survient habituellement pas en dessous de
4 °C. L'apparition des larves peut se faire en moins d'un quart d'heure après la ponte. Au cours du temps, l’altération du
cadavre se traduit par le dégagement d’odeurs, spécifiques à une période donnée. En effet, à mesure que la
décomposition progresse, les réactions d’autolyse changent, ainsi que les substrats produits et donc les odeurs
dégagées. Ces nouvelles odeurs vont repousser les femelles attirées par les premières odeurs. D’autres femelles
viennent ensuite, sélectivement, coloniser le cadavre, et constituent des escouades. L’insecte est attiré sélectivement
par ce qui lui convient et il évite le reste.
Utilisation pratique
La composition des escouades, ainsi que leur « durée de travail », peuvent varier suivant les facteurs qui influencent la
faune entomologique locale et les processus d’altération du cadavre :
La région et sa zone géographique ; le type de localité (ville ou campagne) ; le type d'emplacement (dans une
habitation ou à l’extérieur) ; des données climatiques et météorologiques (dont la saison) ; les conditions de stockage
du corps (à l'air libre, immergé, inhumé…) ; le volume du cadavre.
La décomposition d’un cadavre réunit une faune très diverse d’insectes. On les classe généralement en quatre
catégories :
• Les insectes nécrophages : diptères, coléoptères, lépidoptères, larves et acariens.
• Les insectes nécrophiles, dont :
• Des insectes prédateurs se nourrissant des nécrophages ;
• Des insectes parasitant les nécrophages.
• Les insectes omnivores, attaquant les tissus (hyménoptères).
• Les insectes opportunistes, utilisant le cadavre comme un refuge (collemboles, araignées).
On dénombre en tout et pour tout sept escouades différentes, mais seules les trois premières permettent une datation
précise.