4
onformément à sa mission, l’Insu organise régulièrement des prospectives scientifiques par domaine de
recherche. Ce sont des temps forts pour la communauté concernée qui fait le bilan des actions entreprises
les années précédentes, dégage les axes scientifiques majeurs des années à venir et définit les moyens dont
elle a besoin pour les réaliser. La communauté océan-atmosphère regroupe les chercheurs, ingénieurs et
techniciens qui travaillent à mieux comprendre le fonctionnement des enveloppes fluides de la Terre et du climat. Cette
communauté, depuis toujours, cherche à faire progresser les connaissances du domaine comme à répondre aux demandes
sociétales de plus en plus nombreuses, et effectuer le transfert des nouveaux acquis vers des applications opérationnelles.
C’est ainsi que, dans le domaine, les premiers programmes nationaux de l’Insu ont été créés pour répondre aux besoins
exprimés par les météorologues, ou ceux exprimés par les scientifiques impliqués dans les recherches menées autour de la
destruction de la couche d’ozone.
Dans ce document, le bilan scientifique présenté concerne la période qui a suivi le dernier colloque de prospective de Brest en
2000, et en reprend les différentes thématiques, l’atmosphère, le climat et tous les aspects de l’océanographie, physique comme
biologique. La constante de toutes ces recherches peut se résumer à vouloir comprendre ce qui signifie observer, analyser,
modéliser. Afin d’y parvenir la communauté a besoin d’organiser de grandes campagnes de mesures et de réaliser des
observations à long terme grâce aux services d’observations et aux satellites. Plusieurs projets ont été ainsi réalisés.
Un des projets phares est le programme Amma d’étude de la mousson africaine. Ce programme ambitieux qui doit se dérouler
sur 10 ans au moins, a su mobiliser des physiciens, des chimistes, des biologistes, mais aussi des chercheurs des sciences
humaines et sociales. Il faut aller encore plus loin et arriver à ce que chacun, avec des méthodes et des cultures de travail
différentes, puisse se retrouver dans des projets définis en commun. Soulignons également le succès du transfert de
connaissances vers les applications opérationnelles que cela soit en océanographie (Mercator-Océan) ou en ce qui concerne la
qualité de l’air (Prev’Air) qui représente une première contribution importante au programme GMES, un des enjeux
majeurs des prochaines années.
Il était donc essentiel d’effectuer un nouvel exercice de prospective afin de prendre en compte les évolutions survenues ces
dernières années et définir les enjeux des dix années à venir. Cet exercice s’est déroulé sur une année et a commencé par des
forums interactifs, des réunions de groupes de travail sur des sujets ciblés. Après une phase de réflexion et d’interaction avec
l’ensemble des scientifiques, cet exercice s’est conclu par un colloque en novembre 2005 qui a réuni plus de 250 participants.
Dans ce cadre, la communauté océan-atmosphère s’est bien sûr attachée à définir les questions scientifiques auxquelles elle
doit répondre, mais surtout comment elle doit encore mieux répondre aux demandes sociétales. Les mots clés peuvent se
décliner en : intégration, modélisation du Système Terre ; processus ; mais aussi interfaces entre milieux océanique,
atmosphérique et surface continentale, ou entre chercheurs et société, ou entre disciplines...
C
Editorial