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2. Perspectives pour l’année 2004
Les priorités en 2004 sont axées sur les urgences humanitaires émanant tant des crises
récentes que de l’aggravation de la situation due à la diminution des dons et des
programmes d’aide pendant les trois dernières années. L’instabilité politique et sociale
qui a prévalu au cours de la période janvier-mars affectera sans doute l’ensemble des
résultats de l’année. Les scénarios de croissance de l’économie sont difficiles à prévoir
en raison des effets de récession des troubles politiques, des conséquences des
inondations du mois de mai, et de l’incertitude quant aux sommes qui seront
effectivement décaissées en matière de coopération externe pour le restant de l’exercice
fiscal. A ce jour, les dons engagés s’élèvent à environ 185 millions de dollars et les prêts
nets à 30 millions de la même devise. Dans le contexte du nouvel environnement
politique, les principaux organismes financiers et les donateurs (bilatéraux et
multilatéraux) ont manifesté leur intention de parvenir à des accords à la réunion qui a eu
lieu avec les autorités nationales en juillet de 2004. En tout cas, leurs effets ne se feront
sentir qu’à partir de la nouvelle année fiscale 2004-2005.
Le secteur public estime que le montant
des dégâts directement causés par les troubles
de février-mars s’élève à 5 966 millions de
gourdes —approximativement 147 millions de
dollars—, alors que le secteur industriel privé
évalue ses pertes à environ 60 millions de
dollars, montant qui équivaut à 5,5% du PIB.
Cependant, il y aurait lieu de comptabiliser
d’autres conséquences défavorables qui affec-
tent une grande partie de la population : les
revenus déprimés, l’augmentation du coût de la
vie, l’aggravation de la situation d’urgence
humanitaire dans un pays où près de 3 millions
de personnes bénéficient de cette aide. Il
faudrait, en outre, inclure les dégâts provoqués
par les inondations.
Certains doutes existent concernant le résultat
des politiques mises en oeuvre pour la réparation des
dégâts. De ce fait, les pronostics de croissance du
PIB pour l’année fiscale 2003-2004 sont incertains,
mais de toutes façons ils seront très défavorables ;
certaines estimations prévoient une chute du produit
allant jusqu’à 5%. Un résultat moins défavorable
dépendra dans une large mesure de la portée des
politiques d’urgence, de la reprise totale des flux de
coopération externe et de l’obtention d’une plus
grande stabilisation macroéconomique au cours des
prochains mois.
3. L’évolution du secteur externe
Afin d’accéder à de nouvelles ressources financières provenant de la Banque mondiale,
les autorités nationales devront éventuellement négocier le paiement des dettes échues
avec cette institution. Cependant, une telle mesure pourrait être reportée à la prochaine
année fiscale (2004-2005), une fois approuvés les apports financiers de la communauté
internationale. Il y a lieu de remarquer qu’en l’absence d’organes législatifs de nouvelles
dettes ne peuvent être contractées. En conséquence, on prévoit peu de changements au
compte de capital de la balance des paiements, à l’exception des décaissements déjà
approuvés par la Banque interaméricaine de Développement (BID), approximativement 26
millions de dollars. Par contre, en compte courant on prévoit des dons officiels pour 185
millions de dollars.