NATIONS UNIES
COMMISION ÉCONOMIQUE
POUR L’AMÉRIQUE LATINE
ET LES CARAÏBES -
CEPALC
Distr.
LIMITEE
LC/MEX/ L.564
17 Octobre 2003
ORIGINAL: ESPAGNOL
HAÏTI: ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE DE L’ANNÉE 2002
ET LES PERSPECTIVES POUR 2003
03-10-26
iii
TABLE DES MATIERES
Page
1. Caractéristiques générales de l’évolution récente.................................................. 1
2. Perspectives pour l’année 2003 ............................................................................. 2
3. L’évolution du secteur externe .............................................................................. 4
4. La politique économique et les réformes structurelles........................................... 6
a) La politique fiscale....................................................................................... 6
b) La politique monétaire ................................................................................. 6
c) La politique de change................................................................................. 7
d) La politique commerciale............................................................................. 7
5. La production, l’emploi et les prix......................................................................... 8
a) L’activité économique.................................................................................. 8
b) Les prix, les rémunérations et l’emploi........................................................ 9
Annexe statistique............................................................................................................ 11
TABLEAUX
Tableau Page
1 Principaux indicateurs économiques, 1998-2002 ............................................... 13
2 Principaux indicateurs trimestriels, 2001-2003 .................................................. 15
3 Offre et demande globales, 1998-2002............................................................... 16
4 Produit intérieur brut par principaux secteurs, aux prix du marché,
1998-2002........................................................................................................... 17
5 Indicateurs de la production agricole et de l’élevage, 1997-2002 ...................... 18
6 Indicateurs de la production industrielle, 1998-2002.......................................... 19
7 Evolution de la production et de la consommation d’électricité, 1998-2002 ..... 20
8 Principaux indicateurs du commerce extérieur de biens, 1995-2002 ................. 21
9 Exportations de biens fob, 1998-2002................................................................ 22
10 Importations de biens cif, 1998-2002 ................................................................. 23
iv
Tableau Page
11 Balance des paiements (présentation analytique), 1997-2002............................ 24
12 Évolution du taux de change, 1996-2002 ........................................................... 25
13 Indicateurs de l’endettement externe, 1997-2002............................................... 26
14 Évolution des prix intérieurs, 1996-2002............................................................ 27
15 Évolution des prix à la consommation, 1999-2003............................................. 28
16 Évolution des rémunérations, 1996-2002........................................................... 29
17-A Indicateurs monétaires, 1998-2002..................................................................... 30
17-B Bilan de la BRH, 1997-2002............................................................................... 31
18 Recettes et dépenses du gouvernement central, 1998-2002................................ 32
19 Indicateurs du système bancaire, 1998-2002...................................................... 33
HAITÍ: EVOLUTION ECONOMIQUE DE
L’ANNEE 2002
1. Caractéristiques générales de l’évolution récente 1
Dans un contexte national caractérisé par la persistance de l’instabilité politique et
institutionnelle, le taux de croissance économique d’Haïti a été négatif en 2002, la
deuxième année consécutive, à la suite d’une contraction du produit interne brut (PIB) de
0,9%. La faible progression obtenue les années précédentes de certains indicateurs
macroéconomiques a régressé de manière significative, donnant lieu à une plus grande
fragilité des comptes publics, avec un déficit fiscal de 2,9% du PIB et une forte chute tant
des exportations (–10%) que des importations (–7%). Les conséquences sociales
adverses dérivées de cette situation dans l’unique Pays Moins Avancé (PMA) de la région
sont importantes et plusieurs institutions internationales mentionnent même la
possibilité d’un risque humanitaire imminent, puisque des secteurs de la population
chaque fois plus nombreux ont atteint un seuil de vulnérabilité critique.
Parmi les quelques facteurs qui ont permis
d’éviter une détérioration plus importante de la
situation économique, on compte les flux des
transferts privés dont le montant total s’est élevé
à 676 millions de dollars, ainsi que l’évolution
favorable des termes de l’échange grâce à la
baisse des prix des hydrocarbures. Le déficit du
solde global (–80,5 millions de dollars) a été
couvert par une diminution des réserves de 49
millions de dollars et un financement exception-
nel, les arriérés accumulés du service de la dette
externe et un refinancement de 28 millions de
dollars. A la fin de l’année fiscale, les réserves
internationales nettes couvraient moins de deux
mois d’importations.
Les finances du gouvernement central ont
présenté une amélioration de la contribution
indirecte (16,6%) et des recettes réelles (12,2%)
grâce aux recouvrements plus importants sur le
commerce extérieur (7,4%). Cependant, la forte
augmentation des dépenses de fonctionnement
de l’administration publique (40,6%) a été un
facteur déterminant qui a contrecarré la diminu-
tion du déficit du gouvernement central, financé
exclusivement par des ressources de la Banque
Centrale d’Haïti (Banque de la République
d’Haïti, BRH) et l’accumulation des arriérés du
service de la dette externe.
L’incapacité d’assainir le déficit public et
de couvrir les arriérés du service de la dette
externe, ainsi que la politique de subside aux
prix domestiques des dérivés des hydrocarbures,
ont été les principaux obstacles à la signature
d’un nouveau programme intérimaire (Staff-
monitored program) avec le Fonds monétaire
international (FMI). Malgré les démarches
effectuées par les autorités nationales en 2001 et
2002, cet accord ne s’est concrétisé qu’au mois
de mai dernier. Les autorités se sont engagées à
réduire l’inflation et le déficit public, à stabiliser
Graphique 1
PRODUIT ET REVENU NATIONAL BRUT
(Taux de croissance)
-4,0
-3,0
-2,0
-1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 -3,0
-2,0
-1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
6,0
7,0
Revenu national
PIB
PIB per cápita
Revenu national
Source: CEPALC, sur la base de chiffres officiels.
2
le taux de change et à créer un climat politique
susceptible de restaurer la confiance des acteurs
économiques nationaux, ainsi que de la commu-
nauté financière internationale.
La fragilité du système financier s’est
aggravée à la suite de la crise qui a ébranlé les
Coopératives d’Epargne et de Crédit —caisses
populaires— au début du deuxième trimestre,
culminant avec l’effondrement de ces schémas
financiers parallèles vers le mois de juillet 2002,
lorsque les coopératives déclarèrent la suspen-
sion des paiements à leurs clients. Les autorités
n’ont pu restituer la plupart des fonds gérés par
ces institutions; ce fait, auquel s’ajoute une
absence de législation en la matière, a causé des
pertes parmi les épargnants estimées à près de
200 millions de dollars 2 et des préjudices non
encore comptabilisés tant au système financier
qu’à l’ensemble de l’économie, qu’atteste la
dégradation de l’épargne des familles.
2. Perspectives pour l’année 2003 3
A seulement trois mois de la fin de l’année fiscale 2003, les signes tant d’une possible
solution à l’impasse politique (voir l’encart) que vit le pays que d’une relance de
l’économie sont peu nombreux. En ce qui concerne le premier point, un grand
scepticisme prévaut dans les milieux politiques nationaux et la communauté
internationale. Malgré la dernière mission effectuée par l’ OEA en mars 2003 et ses
récentes décisions à la 33e Assemblée générale en juin, les progrès pour aplanir les
principaux points du conflit entre l’opposition et le gouvernement —surgi à l’issue des
résultats des élections législatives en mai 2000 et que des acteurs additionnels ont
aggravé— sont encore très restreints et on n’entrevoit pas de solution prometteuse à
court terme. Au contraire, on observe une polarisation grandissante, qui incorpore à la
scène politique, outre les forces politiques «traditionnelles» —Fanni Lavalas (parti du
gouvernement) et Convergence Démocratique (coalition de diverses organisations
d’opposition)— d’autres secteurs de la société civile, en particulier le dénommé «Groupe
des 184».
Sur le plan économique, dès le début de
l’exercice fiscal en octobre 2002, on a enregistré
des signes d’instabilité préoccupants suite aux
persistantes rumeurs d’une possible conversion
en monnaie nationale des dépôts en dollars, ce
qui a occasionné une dévaluation accélérée de la
gourde et une importante fuite de devises
évaluée à près de 90 millions de dollars. Pareil-
lement, l’incertitude est demeurée quant à la
reprise du financement externe, l’approbation du
nouveau budget et les «règles du jeu» pour
l’année 2003.
A la suite de la hausse des prix internes des
dérivés des hydrocarbures (52%) à partir du
mois de janvier, suivie de multiples ajustements
ultérieurs qui atteignent plus de 100% à ce jour,
une nette reprise de l’inflation s’est manifestée
(39,3% en glissement annuel au mois d’avril).
D’autres facteurs aggravant ce phénomène ont
été le financement au secteur public et la
dévaluation accélérée de la monnaie nationale,
qui à la fin du mois de mai accumulait déjà
une dépréciation de 57% en glissement annuel.
Après sept années sans ajustement, le
nouveau salaire minimum (70 gourdes par
jour), stipulé au début de février, n’a pu pallier
la perte du pouvoir d’achat de l’ensemble de la
population face aux hausses de prix générali-
sées.
Les interventions de la BRH sur le marché
des changes en opérations d’achats de devises
atteignaient au mois d’avril environ 30 millions
de dollars pour couvrir les obligations des
autorités, en particulier la facture des importa-
tions pétrolières. Cependant, les pertes de
réserves n’ont pu être compensées et, face aux
«spéculations» contre la gourde au début de
l’année fiscale en cours (octobre-novembre) et
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