Notice d'autorité - Musée d'ethnographie
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Musée d'ethnographie
Identification
Type d'entité : Collectivité
Forme(s) autorisée(s) du nom : Musée d'ethnographie
Autre(s) forme(s) du nom :
MEG (appellation alternative) (2005-)
Musée d'ethnographie (1960-)
Musée et institut d'ethnographie (1953-1959)
Musée d'ethnographie (1922-1953)
Musée ethnographique (1910-1921)
Musée archéologique et Musée ethnographique (1904-1909)
Musée archéologique (1901-1903)
Description
Dates d'existence :
1901-
Histoire
Deuxième musée de Suisse pour l'ethnographie après celui de Bâle, le Musée d'ethnographie de Genève (MEG) réunit
des collections de grande richesse, parfois uniques au monde. Aujourd'hui situé en plein coeur de la ville de Genève et
bénéficiant d'une annexe en dehors de celle-ci, il est sans conteste l'un des lieux de culture majeurs de la cité.
Le Musée d'ethnographie de la Ville de Genève, inauguré le 25 septembre 1901, doit sa création à l'initiative de
plusieurs personnalités, parmi lesquelles le professeur Eugène Pittard (1867-1962), également fondateur de la chaire
d'anthropologie de l'Université de Genève. La première résidence du Musée est la Villa Plantamour dans le parc de
Mon-Repos. Pittard y réunit alors des collections publiques et privées: principalement les collections ethnographiques du
Musée archéologique et du Musée Ariana, la collection du Musée de la Société des Missions évangéliques et des armes
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du Musée historique genevois, collections qu'il compléta au fil des années par des dons et de nouvelles acquisitions.
Mon-Repos est alors une annexe du Musée Rath et du Musée archéologique, dont le conservateur, Emile Dunant, est
également celui du nouveau Musée d'ethnographie.
Dès 1902, le Musée s'affirme dans l'espace culturel genevois grâce notamment aux dons de M. Oswald Pictet, qui lègue
121 objets en armes, costumes, harnachements et objets divers provenant du Mexique et du Soudan, ainsi que par le
don d'armes orientales offert par M. Aloys Naville, considéré comme l'un des dons les plus importants faits au Musée
durant les trente premières années de son existence. Les dons divers se poursuivent ainsi au fil des années, comprenant
parfois des collections de valeur inestimable. Quelques dates, constituant des jalons importants de l'histoire du Musée,
sont à retenir plus particulièrement. En 1922, le Musée, qui compte alors environ 8 000 objets, est détaché du grand
ensemble et acquiert son autonomie officielle. En 1939, le Musée d'ethnographie de Mon-Repos ferme ses portes pour
déménager et rouvrir au boulevard Carl-Vogt, dans le bâtiment désaffecté de l'école primaire du Mail. Inauguré le 12
juillet 1941, il cohabite avec le Département d'anthropologie de l'Université. Sans cesse enrichi par des dons, dont celui,
par son épouse, des collections d'Alfred Bertrand en 1941, le Musée suscite de plus en plus d'intérêt au yeux des citoyens
genevois, lesquels peuvent admirer, dès 1945 dans le département des Amériques, une salle consacrée exclusivement
à la civilisation précolombienne. En 1952, c'est la fin de « l'ère Pittard » et celle de Marguerite Lobsiger-Dellenbach,
au Musée depuis 1922, qui débute. Proche collaboratrice de son prédecesseur en sa qualité de sous-directrice depuis
1947, elle va, avec passion, poursuivre l'oeuvre de Pittard. Sous sa direction, d'importantes expositions ont vu le jour.
Celle du Népal, en 1953, constitue alors l'une des plus considérables collections népalaises des musées européens. En
1958, grâce à la collection rapportée par Georges Barbey, les Massaï se dévoilent au public. Deux ans plus tard, grâce
au même Barbey ainsi qu'à Maurice Bastian, les collections australiennes prennent une telle ampleur qu'elles bénéficient
d'une grande exposition d'ethnographie australienne au Musée Rath. En 1962, c'est l'exposition de la poterie populaire
de l'Inde qui est à l'honneur, puis, en 1967, quelques mois avant de céder sa place à André Jeanneret, conservateur du
Musée depuis 1963, la directrice connaît une dernière satisfaction lorsque le MEG obtient, après plus de quinze ans de
laborieuses tractations, l'entière possession du bâtiment.
La Ville de Genève acquiert en 1975 la villa Lombard, située au chemin Calandrini et connue aujourd'hui sous le nom
d'Annexe de Conches. Inaugurée le 18 juin 1976, elle est à l'origine prévue pour abriter et exposer de manière permanente
la collection Amoudruz, réunissant un nombre impressionnant de documents sur le sillon rhodanien et les Alpes, et qui
est finalement acquise en 1979. Sous l'impulsion du conservateur du Département Europe, Bernard Crettaz, ainsi que
de Christine Détraz, qui fut longtemps son assistante, l'Annexe va cependant rapidement évoluer pour devenir un lieu
d'expression particulièrement libre et expérimental, caractéristiques que reprendra à son tour Christian Delécraz dès 2000.
En 1980, André Jeanneret, défenseur du projet d'un nouveau Musée d'ethnographie, décède accidentellement. Après un
intérim assuré par les conservateurs, Louis Necker, avocat, diplômé aux Etats-Unis en ethno-histoire de l'Amérique du
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Sud, est nommé directeur du Musée. Pour la première fois, le poste est donc confié à une personne extérieure au Musée.
Cet esprit d'ouverture va également animer Necker, lequel désire aller à l'encontre de son public, multipliant les activités
extra-muros et restructurant l'intérieur du bâtiment afin de le rendre plus accueillant et plus lumineux. Le débat sur un
nouveau Musée est durant cette même période sans cesse remis sur la place publique et en 1995 la Ville de Genève
décide de lancer un concours d'architecture pour l'implantation d'un nouveau musée d'ethnographie à la place Sturm. Les
crédits de construction sont cependant refusés par référendum populaire le 2 décembre 2001, les problèmes de manque
d'espace du Musée d'ethnographie demeurant ainsi entiers. Deux ans plus tard, Necker cède sa place à Ninian Hubert van
Blyenburgh, lequel se voit une nouvelle fois confier la mission de réinventer un musée, après avoir fait ses preuves au
Musée de la Main de Lausanne puis au Musée d'histoire des sciences de Genève dont il était respectivement directeur et
conservateur. Ce scientifique est également l'instigateur des « Nuits de la science » qui ont vu le jour à Genève en 2000
ainsi que l'auteur de l'exposition de vulgarisation scientifique « Tous parents, tous différents », présentée pour la première
fois au Musée de l'Homme à Paris en 1992 et dont le succès fut international. Le nouveau directeur est remplacé deux
ans après sa nomination et le Conseil administratif fait venir à Genève l'éminent ethnologue et conservateur du Musée
d'ethnologie de Neuchâtel, Jacques Hainard, afin de donner une nouvelle impulsion à l'institution genevoise. Celui-ci se
donne d'emblée pour mission de convaincre les plus réticents de la nécessité d'agrandir le musée.
En 2010, un crédit pour la rénovation et l’agrandissement du MEG est finalement accepté après référendum. Le projet
de nouveau Musée (dont l’inauguration est prévue en 2014) doit permettre de doter l’institution de nouvelles salles
d’exposition, ainsi que de nouvelles infrastructures destinées au travail des collaborateurs et à l’accueil des publics.
L'anthropologue africaniste Boris Wastiau, nommé directeur du MEG en février 2009 après en avoir été conservateur
des départements Afrique et Amériques, se voit donc confier la tâche de nouvelles scénographies à même de mettre en
valeur les près de 75'000 objets et plus de 300'000 documents témoins des civilisations traditionnelles des cinq continents
que le Musée conserve actuellement dans un dépôt des Ports-Francs.
Zones géographiques
Bâtiment principal : 65-67, boulevard Carl-Vogt
Annexe : 7, chemin Calandrini, Conches
Annexe: Ports Francs, 4bis, route des Jeunes, Acacias
Statut juridique
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Organe administratif public
Fonctions et activités
Le MEG est une institution de la ville de Genève ayant pour mission la conservation, la recherche et la diffusion d'objets
et de collections provenant en grande partie de donations privées. Sa vocation, telle que définie par Eugène Pittard,
demeure intacte; mise en valeur du patrimoine culturel de l'humanité, animation du dialogue entre les cultures et les
communautés et incitation à la réflexion sur les enjeux sociaux et culturels contemporains. Le Musée, à travers ses divers
collaborateurs, a constamment évolué, en proposant sans cesse de nouvelles collections, en organisant des rencontres et
en cherchant toujours plus à établir un contact direct avec son public, notamment chez les jeunes. Le Musée propose
aujourd'hui des expositions qui visent à explorer l'histoire de nos rapports au monde à travers les collections et à exercer
notre raisonnement critique afin de comprendre les enjeux du XXIe siècle. Éclairer la construction de nos manières
d'être, d'agir et de penser, explorer nos systèmes de représentation ; tels sont aujourd'hui les objectifs du MEG. Depuis
1958, le Musée édite par ailleurs une revue. À l'origine annuelle ("Bulletin annuel du Musée d'ethnographie de Genève"),
la publication paraît aujourd'hui trois fois par an sous le titre de "Totem". Elle s'attache principalement à présenter les
activités culturelles temporaires (expositions, animations, publications) du Musée ainsi que l'orientation et les nouveautés
qui marquent la vie du lieu. Le programme des ateliers d'ethnomusicologie, lors de collaborations avec le MEG, et des
Archives internationales de musique populaire (AIMP) est également présenté à l'intérieur de la publication.
Organisation interne
Le Musée dépend aujourd'hui du Département de la culture et du sport (Département des Beaux-arts et de la culture depuis
1983, Département municipal des affaires culturelles de 1991 à 2007). Le fonctionnement du lieu est principalement
assuré par un directeur ainsi que par huit conservateurs et chercheurs, en charge des sept départements scientifiques
(Afrique, Amérique, Asie, Europe, Océanie ainsi qu'ethnomusicologie et anthropologie visuelle) auxquels se consacre
le Musée. Ouverte à tous les publics, la bibliothèque du Musée d'ethnographie compte au total 45'000 volumes et 1200
titres de périodiques. Elle regroupe des ouvrages d'anthropologie sociale et culturelle, d'ethnoarchéologie, d'ethnographie,
d'ethnolinguistique, d'ethnologie, d'ethnomusicologie, de mythologie, de religion et de tradition orale. Les réserves des
collections sont maintenues aux Ports-Francs.
Contrôle de la description
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Code d'identification : CH.AVG.350ISAAR
Code d'identification du service : CH-001140-3 Archives de la Ville de Genève
Statut (Niveau d'élaboration) : Notice publiée
Etat de la notice : Notice nouvelle
Niveau de détail : Notice d'autorité complète
Date de création, de révision ou de destruction :
Octobre 2007. Création : Giovanni Gregoletto
Juillet 2012. Mise à jour : Anaïs Meudic et Manuela Giovannini
Langue et écriture : Français (Suisse)
Sources
JEANNERET, André (dir.), Musée d'ethnographie de Genève: 1901-1976, Genève: Musée d'ethnographie, 1976.
NECKER, Louis... [et al.], "Le visage multiplié du monde: quatre siècles d'ethnographie à Genève", Genève: Musée
d'ethnographie, 1985.
REUBI, Serge, "Gentlemen, prolétaires et primitifs : institutionnalisation, pratiques de collection et choix
muséographiques dans l'ethnographie suisse, 1880-1950", Berne: Peter Lang, 2011.
STRECKEISEN, Sylvie, "Le Musée d'ethnographie de Genève, 1901-1996", mémoire de licence, Université de Genève,
mai 1999.
MUSEE D'ETHNOGRAPHIE DE GENEVE, "Le projet de nouveau Musée en 2010" [en ligne], http://www.ville-ge.ch/
meg/index.php (consulté le 24 septembre 2010).
Comptes rendus administratifs de l'Administration municipale de la Ville de Genève, Genève: Administration
municipale.
Informations fournies par Boris Wastiau, directeur du MEG, et Danielle Buyssens, conservatrice, responsable des
archives et de la collection iconographie au MEG.
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