numéro spécial 20 ans Comment je vois l`éConomie

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LA
COULEUR
DE
L’ARGENT
UNE PUBLICATION DE LA BANQUE TRIODOS - NUMÉRO 123 - automne 2013
WWW.TRIODOS.BE
Dans ce numéro : Numéro spécial 20 ans
Comment je vois l’économie belge de
demain, paroles d’entrepreneurs Pourquoi Frans De Clerck a lancé Triodos en
Belgique En avant, le Vooruit à Gand
Le climat préféré de Jean-Pascal van
Ypersele Crédit habitation Triodos :
plus durable = plus avantageux
05
Investir
L’éCON
DE DE
COUL
D
L’ARG
NO
14
En avant
13 à quoi sert mon argent ?
12
« L’avenir est déjà là »
NOMIE
EMAIN
LEUR
DE
GENT
O.
sommaire
04
OSONS RÊVER
Par Olivier Marquet,
directeur de la Banque Triodos.
06
L’ÉCONOMIE DE DEMAIN
Quels seront les secteurs
à privilégier en Belgique ?
Des entrepreneurs donnent
leur vision.
13
À QUOI SERT MON ARGENT
En images, 4 projets financés
par Triodos.
14
EN AVANT
À Gand, le Vooruit innove
une fois de plus.
16
CLIMAT
DE CONFIANCE
Rencontre avec
Jean-Pascal van Ypersele.
18
20 ANS
Le bulletin de Triodos
en Belgique.
20
ON Y VIT BIEN
Visite guidée auprès de clients
qui ont choisi la banque durable
pour leur crédit habitation.
22
MOI ET TRIODOS
Épargner, investir et emprunter
avec la Banque Triodos.
LA COULEUR DE L’ARGENT
est une publication de la Banque Triodos,
envoyée gratuitement aux clients et relations
pour les informer des activités de la banque.
édito
OSONS
RÊVER !
ACTUALITÉ DURABLE
4
40.000
NOUVEAUX
CLIENTS
EN EUROPE
Nous fêtons, cette année, les 20 ans de
la Banque Triodos en Belgique ! Vous
le découvrirez dans ce numéro : cet
anniversaire est, pour nous, l’occasion
de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur
et de célébrer cet instant avec tous nos
collaborateurs. Mais, plus encore, nous
avons la volonté de nous projeter dans les
20 ans qui viennent, où le financement
de projets durables, portés par des
entrepreneurs des secteurs marchand et
non marchand, restera la raison d’être
de notre entreprise. C’est pourquoi nous
avons invité, durant l’été, un certain
nombre d’entrepreneurs à discuter
avec nous de leur vision de l’avenir sur
deux thèmes : les secteurs durables et
l’entrepreneuriat en Belgique. Prenez
connaissance de leur point de vue dans
notre dossier, qui synthétise les moments
forts de ce débat. Le rêve qui a poussé
ces entrepreneurs à lancer leur projet, et
leur a permis de surmonter les obstacles
qui se sont accumulés sur leur route, ne
s’est pas éteint avec le temps. Ce rêve
concerne leur entreprise, les personnes
qui contribuent à son succès et la société
dans son ensemble. Frans De Clerck,
cofondateur de la Banque Triodos en
Belgique il y a 20 ans, avait, lui aussi, un
rêve et il nous en parle. Au fond, chacun
d’entre nous n’est-il pas porteur d’un
rêve ? Le rêve d’une société durable :
la Banque Triodos entend la financer
sur le terrain dans les deux décennies
qui viennent et contribuer ainsi à sa
réalisation concrète
Bonne lecture !
Olivier Marquet
Directeur
Au cours des six premiers mois de 2013,
la Banque Triodos a enregistré 40.000
nouveaux clients en Europe (Pays-Bas,
Belgique, Royaume-Uni, Espagne et
Allemagne), portant leur nombre total à
477.000 au 30 juin. Grâce à la croissance
des dépôts et des crédits, la Banque
Triodos a vu son total de bilan croître
de 11%, à 5,9 milliards d’euros, durant
le premier semestre 2013. Au premier
semestre 2012, la progression avait été
identique. Le bénéfice net semestriel
a atteint 13,4 millions d’euros, soit une
progression de 35% par rapport à la
même période en 2012.
En Belgique, la Banque Triodos comptait
62.000 clients (+8%) au 30 juin. Les
dépôts de la clientèle ont atteint
1,2 milliard d’euros (+10%) et l’octroi de
crédits s’est chiffré à 758 millions d’euros
(+5%). Le nombre de collaborateurs en
Belgique est passé à 101 (+11%).
La campagne d’émission de certificats
d’actions de la Banque Triodos menée
en Belgique a de nouveau connu un vif
succès : 19 millions d’euros ont été levés
sur les sept premiers mois de l’année, soit
une augmentation de 29% par rapport
à la même période en 2012. Grâce à cet
apport de capital supplémentaire, nous
pouvons financer davantage de projets
durables et maintenir notre forte position
en capital (au 30 juin, le ratio de fonds
propres Tier 1 s’élevait à 16,9%).
Merci à tous les clients et détenteurs de
certificats pour leur confiance !
Pour ce numéro festif publié à
l’occasion des 20 ans de la banque en
Belgique, nous avons choisi de mettre
les visages de nos collaborateurs à la
Une. À nos yeux, le métier de banquier
repose, avant tout, sur les personnes
et nos collaborateurs sont le lien qui
unit celles et ceux qui font la banque
durable: épargnants et investisseurs,
actionnaires, entrepreneurs de projets
durables et associations partenaires.
Bien que nous comptions aujourd’hui
plus de 100 collaborateurs, nous restons
une banque à taille humaine. Si vous
désirez voir l’entièreté de la photo, surfez
sur notre page Facebook.
WWW.FACEBOOK.COM/TRIODOS.BE
LES VISAGES
DE LA BANQUE
5
ACTUALITÉ DURABLE
INVESTIR
Épargne :
prime de fidélité
payée plus
régulièrement
SOCIALEMENT
RESPONSABLE
Avec nos fonds de placement
durables, votre argent est investi
sur les marchés financiers
de façon transparente et
socialement responsable. Vous
avez le choix : petites et moyennes
entreprises innovantes dans les
À partir de ce 1er octobre, la prime de
fidélité de votre compte d’épargne
réglementé vous sera versée chaque
trimestre. Cette prime est attribuée
pour les montants qui demeurent
sur le compte pendant 12 mois sans
interruption. Le versement du taux de
base reste, pour sa part, annuel et a lieu
le 1er janvier. Ce changement fait suite
à la réforme de l’épargne réglementée,
entrée en vigueur début août avec pour
but de la rendre plus simple et plus
transparente.
Bon à savoir : les caractéristiques de nos
comptes d’épargne sont reprises dans
une fiche d’informations commune à
toutes les banques (‘Informations clés
pour l’épargnant’) disponible sur notre
site internet.
12-13/10/2013
PETITS
DEJEUNERS
OXFAM
Les petits déjeuners
Oxfam ont lieu cette
année en octobre, en
clôture de la Semaine
du commerce équitable (du 2 au 12
octobre).
www.omdm.be
24-27/10/2013
ÉNERGIE
ET HABITAT
NAMUR
Des infos, des conseils,
des solutions : telle est
l’ambition de ce salon
organisé à Namur
Expo, dédié à l’efficacité énergétique et à la
construction durable.
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domaines de l’environnement et
de la santé, ou grandes entreprises
sélectionnées pour leurs prestations
sociales et environnementales plus
élevées que leurs concurrentes. Nos
fonds durables sont régulièrement
primés pour leur qualité.
Détails, prestations financières
et conditions sont à découvrir
sur www.triodos.be.
1-3 ET 9-11/11/2013
PORTES OUVERTES
ECOBOUWERS
A l’initiative du Bond
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écologiques, passives
ou basse énergie
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Belgique vous ouvrent
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portes. Autant de
témoignages concrets
de ce que l’habitat
durable peut offrir au
quotidien.
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ÉNERGIES+
MARCHE-ENFAMENNE
Le WEX (Wallonie
Expo) de Marche
accueille pendant
trois jours le salon des
économies d’énergie
et de la constructionrénovation durable.
www.energiesplus.be
L’économie
de demain
TABLE RONDE
ENTRE ENTREPRENEURS
Quels sont les secteurs à
développer en priorité dans une
économie belge en transition ?
Invitez quelques entrepreneurs
inspirés autour d’une table et
vous verrez : très vite, des pistes
concrètes se dégagent. La Banque
Triodos a organisé récemment une
table ronde sur ce thème pour
alimenter sa réflexion stratégique.
Et voici ce que cela a donné.
DOSSIER
L’économie
DE demain
photos ALEXIS HAULOT texte CHANTAL SAMSON et PAUL GÉRARD
DOSSIER
9
Objectif : demain Quels sont les secteurs
à développer en priorité dans une économie
belge en transition ? Question centrale pour
la Banque Triodos, qui depuis 20 ans en
Belgique se concentre sur le financement du
développement durable. Ce ne sont pas les pistes
qui manquent, répondent les entrepreneurs
belges réunis en table ronde par la banque pour
alimenter sa réflexion stratégique.
Administrateur délégué du groupe Probis,
actif dans le secteur des soins de santé,
Patrick Syen est bien placé pour le savoir :
« La santé et le bien-être ont un potentiel
énorme dans notre pays. Aujourd’hui, on
vient de l’étranger pour bénéficier de la
grande qualité de notre médecine, nous
aurions tout intérêt à développer cela
davantage, en misant sur les soins de santé
hautement spécialisés, pour en faire un
véritable secteur économique. Cela passe
par l’innovation, nous avons de bonnes
universités pour cela, mais aussi par un
ancrage de cette innovation dans notre
économie. Les autorités et les sociétés
d’investissement ont ici un rôle à jouer,
pour prévenir la fuite de la connaissance
vers l’étranger. Avec le vieillissement de la
population, je crois aussi que la domotique,
les technologies de soins et d’assistance
aux personnes et bien sûr l’immobilier
adapté aux seniors offrent beaucoup de
possibilités. »
Patrick Syen pointe aussi l’alimentation
« sûre et saine ». Nous sommes devenus
très dépendants de chaînes alimentaires
globalisées et mal contrôlées. Dans ce
domaine, nous devons développer une
économie qui ne soit plus seulement
dirigée par les prix mais qui assure la
qualité et le bien-être. Ici aussi, le potentiel
local est grand. »
Ce n’est pas Thierry Noesen qui dira le
contraire. À la tête de Belvas, chocolaterie
bio et fair-trade, il est « convaincu que
la marque ‘Belgique’ recèle un potentiel
important d’activité économique porteuse
d’emplois. Non seulement pour les
produits qui ont fait la réputation de notre
pays – le chocolat, la bière, les gaufres
– mais aussi pour d’autres spécialités
alimentaires. Je vois deux grands axes de
développement. Il y a d’abord les produits
alimentaires destinés au public gourmet,
c’est là que la réputation de la Belgique est
extrêmement porteuse. Lancez la ‘Belgian
ice cream’ et vous aurez immédiatement
une appréciation favorable, même si ce
n’est pas une grande spécialité belge. Pour
cela, il faut défendre l’ancrage belge et
faire en sorte, par exemple, que ‘chocolat
belge’ devienne une appellation protégée,
assortie d’une obligation de production en
Belgique. On y travaille… C’est important
parce que la production et l’emballage de
produits alimentaires sont intensifs en
termes d’emplois. »
Un second marché porteur selon Thierry
Noesen est celui de l’alimentation santé.
« Les consommateurs recherchent de plus
en plus dans leur alimentation des vertus
liées à la santé. Nous avons par exemple
lancé une truffe sans sucre ajouté qui
remporte un franc succès, mais le développement de marché se fait sur des positionnements nettement plus larges. Ce n’est
pas un potentiel de croissance propre à la
Belgique mais il y a ici aussi une belle carte
à jouer, génératrice d’emplois. »
Pour Michael Bremans, aujourd’hui
consultant en entrepreneuriat durable
après avoir été pendant 20 ans le CEO
d’Ecover (produits de nettoyage
écologiques), « nous aurions tout intérêt
à mieux tirer parti de quelques grands
secteurs aujourd’hui importants, pour
« Une économie qui ne soit
plus seulement dirigée par les
prix mais qui assure la qualité
et le bien-être. »
développer ce qui peut l’être autour d’eux
et les ancrer localement. Je prends un
exemple : autrefois nous étions leaders
dans le textile mais, faute d’avoir assez
investi dans la recherche, aujourd’hui c’est
ailleurs que se créent les fibres techniques
et innovantes. Nous avons connu une
évolution similaire dans le secteur
automobile. » Pour éviter que cela ne se
reproduise, Michael Bremans préconise
d’investir autour des secteurs aujourd’hui
forts, « comme la pharmacie ou la chimie
qui est en pleine évolution vers le durable. »
« Les possibilités sont fantastiques »
« Mon secteur, celui des médias, est
typique de la transition économique dans
laquelle nous nous trouvons », estime pour
sa part Georges Timmerman, rédacteur
DOSSIER
« La capacité à innover
est là, la capacité à
concrétiser fait souvent
défaut. »
en chef du site d’information indépendant
apache.be. « D’un côté, il y a la presse
papier traditionnelle, lourde et si peu
écologique. Fortement dépendante de
subsides, cette presse-là investit trop peu
dans le digital. De l’autre côté, il y a des
journalistes qui prennent l’initiative de
publier en ligne, sans les contraintes industrielles du papier. Cela génère de nouvelles
manières d’informer et de s’informer,
plus interactives. Les possibilités sont
fantastiques : journalistiquement,
technologiquement ou financièrement
avec le développement du crowdfunding.
Le ‘business model’ digital se cherche
encore, c’est vrai, mais ça évolue vite. »
Georges Timmerman n’en doute pas,
ce « nouvel entrepreneuriat en ligne »
a l’avenir pour lui.
Autour de la table, les énergies
renouvelables, les déchets, le tourisme, la
logistique et plus largement la mobilité
sont aussi régulièrement cités parmi les
créneaux à développer au sein de
l’économie belge. Bref, ce ne sont pas les
possibilités qui manquent. Encore faut-il
les concrétiser et, là aussi, il y a matière à
évolution, estiment nos entrepreneurs.
Outre le coût du travail, jugé pénalisant,
l’enseignement et la formation retiennent
en particulier leur attention.
Entrepreneur à répétition et à succès
(il a fondé Skynet puis Keytrade Bank),
José Zurstrassen est un investisseur pour
le moins actif. Son dernier bébé s’appelle
MyMicroInvest, une plateforme permettant aux particuliers d’investir dans des
entreprises start-up innovantes de leur
choix, aux côtés d’investisseurs professionnels. Le Business Angel qu’il est devenu
10
voit défiler les plans d’affaires, les start-up
et autres spin-off universitaires. « Nos
universités sont de très haut niveau, aucun
doute, mais je dois bien constater la grande
ignorance chez nos chercheurs de la réalité
économique. La capacité à innover est là, la
capacité à concrétiser fait souvent défaut.
Pour remédier à cela, ce qu’il faut ce n’est
pas un effort financier mais un effort
éducatif de fond. Il y a selon moi un
problème de perception qui tient en un
chiffre : 4% des Belges rêvent d’être leur
propre patron, contre 51% des Américains ou 17% des Français. Et pourtant,
les moins de 45 ans savent que le job à vie
n’existe plus. Il faut absolument stimuler
l’entrepreneuriat. »
« Des ponts entre économies sociale
et traditionnelle »
Son avis est largement partagé, avec les
nuances que chacun veut y mettre. Ainsi
Michael Bremans s’inquiète-t-il moins
pour les personnes qualifiées que pour
l’insertion des autres, peu ou pas formées.
« Je pense que les entreprises vont à
l’avenir de plus en plus se charger de leur
formation, pour leur apporter les
compétences et savoir-faire nécessaires. »
Directeur de La Ferme Nos Pilifs à
Bruxelles, Benoît Ceysens connaît bien
cette question. Il dirige une entreprise
de travail adapté orientée vers le développement durable (jardins, pépinière,
paniers bio,…). « Mon métier est de mettre
à l’emploi des personnes que la société a
déclaré inaptes au travail. Et on y arrive
puisque tous les mois, on paie 170 salaires
avec, à la clé, des prestations de qualité.
Selon moi, le modèle économique à
développer devrait être inclusif : qu’il
donne une place à chacun, relocalise les
énergies, les emplois et les produits. Cette
inclusion suppose de jeter des ponts entre
l’économie sociale et l’économie traditionnelle. Aujourd’hui, c’est encore la méfiance
qui domine mais certaines initiatives
vont dans le bon sens. En Flandre, le
mécanisme des ‘enclaves’ dans les
entreprises traditionnelles se développe
fortement, en Wallonie et à Bruxelles des
grappes d’entrepreneurs développent des
synergies. Il faut développer ces
partenariats car, pour les jeunes éloignés
du marché de l’emploi, l’économie sociale
d’insertion constitue un levier de
transition important. L’enjeu, c’est de
réinventer la manière de travailler. »
« Au fond, il s’agit d’un débat autour de
l’Utopie, relève Nadine Gouzée,
responsable de la Task Force Développement durable au Bureau fédéral du Plan.
Le mot a malheureusement pris au cours
de ces 30 dernières années, de plus en plus,
la connotation de “chose irréalisable”…
alors que beaucoup d’utopies ont été
réalisées et sont réalisables, comme
le montre d’ailleurs cette table ronde.
Evidemment, cela suppose de pouvoir
envisager le changement à long terme y
compris au niveau de la culture politique.
Mais l’idée de définir des objectifs à long
terme et des politiques ambitieuses pour
les atteindre passe mal quand vos interlocuteurs sont surtout pressés de produire
des résultats à très court terme. Dans le
cadre de la loi fédérale sur le Développement durable nous avons donc entrepris de
gros efforts de prospective participative à
l’horizon 2050 pour aider le gouvernement
fédéral et la société civile à se faire une
idée concrète des changements à
envisager pour que le développement
devienne durable. Il en a découlé une
“Vision stratégique à long terme de
développement durable” qui a été adoptée
en Conseil des ministres le 17 mai dernier
et qui concerne, par exemple, tous les
secteurs de cette table ronde. La transition
vers un développement durable est au
cœur d’une telle vision, notamment
sur le plan économique. Je pense qu’un
organisme comme la Banque Triodos
devrait prendre la balle au bond, y compris
via des interpellations sur la politique
concernant son propre secteur. » José
Zurstrassen ne dit pas vraiment autre
chose : « Les banques ne sont pas à même
de tout modifier toutes seules mais elles
peuvent et doivent contribuer à
promouvoir le développement durable
et une société inclusive. »
DOSSIER
11
> Benoît Ceysens
Michael Bremans >
Georges Timmerman >
>
Nadine Gouzée
Thierry Noesen >
Olivier Marquet >
>
José Zurstrassen
> Patrick Syen
20 ANS EN BELGIQUE
12
« L’avenir
est déjà là »
Il y a 20 ans, Frans De Clerck lançait à Gand la
succursale belge de la Banque Triodos. Qui est-il ?
Qu’est-ce qui fait vibrer Frans De Clerck ?
photo Johanna de Tessières propos recueillis par Paul Gérard
CV
Frans De Clerck est en
1945 né à Arendonk.
Sa carrière débute à
Gand en 1968 chez un
agent de change, De
Maertelaere. Après
un MBA à la Vlerick
Business School, son
parcours bancaire
l’emmène successivement à la Banque
IPPA, la Banque Belge
pour l’Industrie,
Banque Indosuez,
la Société Nationale
d’Investissement.
En 1993, il lance à
Gand la succursale
belge de la Banque
Triodos. Il dirige la
succursale belge
pendant sept ans
puis rejoint le comité
exécutif du Groupe
Triodos. Depuis son
départ à la retraite en
2010, il est membre
du Conseil d’administration de la Stichting
Administratiekantoor
Aandelen Triodos
Bank (SAAT).
En 2010 aussi lui
revient la distinction
de Commandeur
de l’ordre de la
Couronne.
Dignité
« On est tous marqués par ce que l’on vit.
Il y a des éléments de la vie personnelle
qui expliquent pourquoi on prend telle ou
telle direction professionnelle. Si la dignité
humaine compte beaucoup pour moi, et on
la retrouve au cœur de la mission de
Triodos, c’est sans doute parce que mon
père et le père de mon père sont morts
en déportation à Buchenwald. Ils avaient
21 et 48 ans. Je ne les ai pas connus. Plus
tard, ma mère, mon petit frère et moi
sommes passés par des moments difficiles,
nous avons dû nous battre pour nous faire
respecter. Nous vivions de peu. La dignité,
pour moi, ce n’est pas une notion
théorique, cela renvoie à quelque chose
de très concret. »
Mobilisation
« En 1968, j’étudie les relations publiques
et la communication. Mai 1968, c’est
bien sûr la revendication de libertés
individuelles plus grandes, mais c’est aussi
l’époque d’un formidable mouvement
citoyen qui se mobilise pour l’intérêt
commun. Ce changement de culture m’a
beaucoup marqué. Triodos est née de cela
aussi, pour remettre la banque au service
de la société. Autrement dit, l’origine de
Triodos ne se réduit pas à l’impulsion
sociale de l´anthroposophie (courant de
pensée initié par Rudolf Steiner, NDLR) :
les sources d’inspiration ont été multiples. »
Comprendre
« Mon premier emploi, c’est chez un agent
de change à Gand. À 22 ans, moi qui
n’avais jamais eu d’argent, je découvre un
monde où il coule à flots. C’en est presque
un jeu : l’argent ne doit pas être utile, il
est placé pour rapporter. La réalité économique compte peu. Mais moi, c’est la
réalité qui m’intéresse, je veux la comprendre. Je fais un MBA à la Vlerick
Business School. Puis je m’oriente vers
le secteur bancaire classique, celui qui
est censé financer l’économie réelle, les
entreprises. »
Changer
« Début des années 80, le secteur s’emballe. Les banques grandissent de façon
exponentielle, il faut atteindre 15 ou 20%
de rendement sur fonds propres, même si
c’est impossible. En 1992, je vais voir
Triodos Bank, aux Pays-Bas, et je leur
propose de lancer la banque en Belgique.
Un autre Belge, Karel Teck, leur propose
la même chose. Nous ne nous connaissons
pas mais nous travaillons ensemble
pendant six mois à un business plan. Et
puis ‘Go !’ (*). »
Avenir
« Pour un banquier, l’avenir est déjà là,
c’est sa matière première. Quand il octroie
un crédit, il finance le futur. Quand il
finance un entrepreneur, ce sont les
projets qui comptent, beaucoup plus que
le passé. C’est comme ça que la Banque
Triodos s’est développée en un groupe
européen stable et rentable. Et à mon avis,
c’est comme ça qu’elle doit continuer : se
concentrer sur l’avenir, le changement, et
en particulier sur ce qui peut être fait au
plan économique pour favoriser la
solidarité, la cohésion entre les personnes
et avec l’environnement. Sur ce terrain, il y
a encore beaucoup à faire ! »
(*) Karel Teck quittera la banque en 1997.
À Haren (Bruxelles), ESPERO est un petit centre d’accueil pour enfants et adolescents présentant des troubles émotionnels et du comportement chroniques. Les
jeunes y sont accompagnés dans le but de développer leurs talents et leurs forces.
STORM est un producteur d’électricité verte actif en Flandre. Un premier parc éolien se situe à Wachtebeke, au nord de Gand. Les voisins ont eu l’opportunité de
participer au projet et il en ira de même pour les autres parcs en projet.
VOC HERENTHOUT est un centre d’accueil pour oiseaux et animaux sauvages. Le centre prend soin des animaux blessés ou malades et les relâche dans la nature après revalidation. Le centre s’appuie essentiellement sur des bénévoles.
À Grâce-Berleur (Liège), l’ATELIER DE L’AVENIR a mis au point un système de construction de maisons évolutives : composé de modules en ossature bois, performants au plan
énergétique, le bâtiment peut évoluer dans le temps. La coopérative emploie majoritairement des personnes sourdes et malentendantes.
Suivez votre épargne à la trace !
La Banque Triodos s’engage à la transparence. A tout moment, vous êtes informé des projets dans lesquels nous
investissons votre épargne … des projets durables, porteurs d’avenir.
triodos.be
14
innovation
En
avant
Phare culturel gantois, le
Vooruit s’est offert pour
ses 100 ans une magnifique
terrasse, tout en hauteur
et en verdure, au-dessus
d’un vaste parking à vélos.
Le Vooruit Café peut
désormais rester ouvert
pendant l’été, le quartier
dispose enfin d’un vrai lieu
de rencontre accueillant.
Une belle combinaison
entre esprit d’entreprise,
développement urbain et
durabilité.
photos LISA DEVELTERE texte JORIS SMEETS
Les arbres et les plantes du jardin vertical
doivent encore pousser, cela n’empêche pas la
nouvelle terrasse du centre artistique gantois
Vooruit de tourner déjà à plein régime. Les
terrasses ne sont pas légion dans le quartier, et
celles qui existent ne peuvent rivaliser avec ce
nouvel ensemble, bel exemple de construction
durable doté notamment d’un toit vert
au-dessus du bar, d’un système de récupération
des eaux de pluie, de matériaux écologiques ou
encore d’une excellente isolation acoustique.
Très bio et équitable, la carte des menus du
café reflète également ce goût prononcé pour le
durable, tout comme les nombreuses activités,
débats ou ateliers organisés par le Vooruit sur
ce thème. Et dans les rayons de la ‘Cooperette’,
on trouve des produits durables et locaux,
même du miel produit par les abeilles que le
centre abrite sur son toit.
« Le développement durable est une préoccupation très présente chez nos collaborateurs,
c’est d’eux principalement que vient notre
action sur ce terrain », situe Stefaan De Ruyck,
directeur général. « Un peu partout, on devient
conscient qu’il faut revoir notre mode de vie
15
COLLABORATION
À VALEUR
AJOUTÉE
Le terrain situé près
du Vooruit appartient
à l’université, qui
devait encore prévoir
un nouveau parking à
vélo pour le complexe
voisin. C’est la raison
pour laquelle elle a
mis gratuitement le
terrain à disposition
et contribué au financement du parking.
La ville de Gand, qui
est engagée depuis
longtemps en faveur
de la mobilité à
vélo et exploite le
parking, a accordé
une subvention à
l’investissement et
un prêt sans intérêts.
pour ne pas épuiser à terme les ressources
de notre planète. De nombreuses initiatives autour de cette question proviennent
des équipes en interne ou de nos visiteurs. »
Selon Stefaan De Ruyck, le principal défi
pour une infrastructure culturelle est sa
pertinence sociale, ce qui revient à « prêter
constamment attention à ce qui se passe
autour de nous. Avec les ‘stadsresidenten’
(les ‘résidents en ville’, NdlR), nous
sommes même dans la ville en ce moment. »
Le Vooruit offre en effet une plate-forme
à plusieurs jeunes artistes qui utilisent
l’espace public comme lieu d’expression.
Salles et publics variés
« Un des éléments qui rendent le Vooruit
unique est sans aucun doute son bâtiment. Grâce à la grande diversité de taille
des salles, tout est possible : de la petite
représentation expérimentale d’un jeune
chorégraphe au gros succès dans la salle
de concert. Cette offre diversifiée nous
permet également d’attirer un public très
large, issu des différentes couches sociales.
Et dans notre café, les gens se mélangent
spontanément. Cela donne une atmosphère unique au lieu. »
Contrairement à d’autres acteurs culturels, le Vooruit parvient jusqu’à présent à
limiter les effets de la baisse des subsides.
« Il est vrai que nous dépendons moins des
subsides que d’autres organisations : nous
générons nous-mêmes près de 50 % de nos
revenus. Mais nos coûts augmentent, alors
que les subsides restent inchangés. Les
revenus supplémentaires générés par
la terrasse sont donc les bienvenus. » La
location de salles, pour des fêtes par
exemple, constitue une autre source de
revenus et représente une bonne moitié
de l’ensemble des activités.
« Esprit fureteur »
Le Vooruit, qui emploie 80 personnes,
organise chaque année près de 600 activités.
L’utilisation simultanée des scènes rend la
programmation très complexe. « Il s’agit
Un tiers de l’investissement a été
emprunté auprès de
la Banque Triodos.
Le parking partiellement souterrain
compte plus de 400
emplacements de
vélo et la terrasse
peut accueillir plus
de 150 personnes.
« Grâce à la collaboration avec la
ville et l’université,
nous avons pu faire
quelque chose pour
un coût relativement abordable et
qui constitue une
plus-value pour les
trois partenaires »,
indique Stefaan
De Ruyck.
d’être raccord sur toutes sortes de points :
soutien technique, personnel de salle,
conditions imposées par les artistes, etc.»
Le Vooruit a cherché en vain sur le marché
un logiciel qui soit un soutien efficace à la
gestion du planning. « Finalement, nous
avons décidé de concevoir ce logiciel nousmêmes. » Cela a débouché il y a 3 ans sur la
création d’une spin-off. « Aujourd’hui, cette
société anonyme emploie une quinzaine de
personnes, et notre logiciel conquiert les
marchés belge et néerlandais. » Cela a valu
au Vooruit le premier Prix flamand pour la
gestion culturelle.
Il s’agit d’une caractéristique de ce que
Stefaan De Ruyck appelle l’« esprit fureteur »
du Vooruit : « Nous ne nous installons
jamais dans la routine. Ce que nous faisons
aujourd’hui sur le plan de la durabilité et
de la transition est une nouvelle phase, qui
donne un nouvel élan à notre activité. Et
c’est chouette ! »
www.vooruit.be
RENCONTRE
16
Climat
de confiance
Transition écologique, énergétique, économique,
sociale, … En ces temps de crise, l’équilibre
entre les pans essentiels de la charpente d’un
développement soutenable paraît bien difficile à
trouver. Pas de quoi entamer le volontarisme du
Pr Jean-Pascal van Ypersele (UCL), climatologue
et vice-président du Giec.
photo JOHANNA DE TESSIERES texte HYPPOLITE BERTRAND
« Un certain nombre d’entreprises, parmi
lesquelles on trouve des grands noms
comme General Motors ou Unilever, ont
compris que si elles ne veulent pas subir le
sort des dinosaures, elles ont intérêt à se
transformer elles-mêmes. » Malgré les
frilosités entourant le soutien aux énergies
vertes ou au marché carbone européen, le
vice-président du Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du
climat (Giec) refuse de céder au pessimisme.
Il préfère plutôt épingler les signaux encourageants, comme ce nouvel appel (1) lancé
par de grandes sociétés américaines en
faveur de la lutte contre les changements
climatiques. « Il y a bien sûr de la marge
entre un tel appel et l’action réelle, mais ce
texte mentionnait plusieurs points importants. Notamment que ces entreprises y
voient une opportunité économique, parce
qu’en fin de compte lutter contre le réchauffement revient en partie à consommer
beaucoup moins d’énergie. Cela revient
donc à réduire ses coûts de production et à
être plus compétitif. Aux yeux de celles-ci,
il est également préférable d’être
partenaires de ce processus en travaillant
avec les gouvernements, plutôt que
d’uniquement en subir les contraintes ».
Pour le Giec, rappelle Jean-Pascal van
Ypersele, un des éléments essentiels à cette
transition passe par l’instauration d’un prix
pour le CO2 rejeté dans l’atmosphère, mais
aussi la fin « des centaines de milliards de
dollars » de subsides accordés chaque année
aux énergies fossiles. « Il faut que l’on arrête
d’utiliser l’atmosphère comme une grande
poubelle gratuite », martèle le scientifique.
Certaines entreprises sont favorables à un
tel système, note-t-il, à condition que tout
le monde soit traité sur un pied d’égalité. Le
fait que la Chine expérimente son propre
système de marché carbone est, en ce sens,
également prometteur.
De haut en bas et de bas en haut
Le monde bancaire et financier a-t-il pris
ses responsabilités dans ce mouvement de
transformation ? Difficile de juger de
manière globale, répond notre interlocuteur, mais « on ne peut pas dire que le
secteur se soit mis à bouger dans la bonne
direction de manière plus qu’anecdotique.
A part la Banque Triodos et probablement
dans la future banque coopérative NewB,
cela reste très marginal.»
Pour autant, ajoute Jean-Pascal van
Ypersele, cela ne signifie pas que ce
changement ne peut pas se produire. Les
organisateurs de la grand-messe
économique du Forum de Davos semblent
d’ailleurs en passe de prendre la mesure des
enjeux liés au climat, constate-t-il.
Focalisée sur des priorités jugées plus
immédiates, l’action politique est
obnubilée par la relance de la croissance.
Une telle approche est-elle climatocompatible ? Tout dépend de quoi et à
qui l’on parle. « S’il s’agit d’augmenter
la croissance du PIB en augmentant la
consommation de combustibles fossiles,
il est clair que c’est incompatible. Le défi
est de la découpler. Mais dans les pays en
développement, la croissance de la consommation de certains biens et services est
nécessaire pour ne pas dire indispensable.
Dans d’autres régions du monde, une diminution est nécessaire si l’on veut protéger
l’environnement et le climat. Mais je ne
pense pas que cela revienne à dire non à
toute croissance. Parler de décroissance
à ceux qui n’ont pas accès à l’électricité ou
qui n’ont pas deux repas par jour,
c’est indécent ».
Jeunes générations
En attendant une mutation plus fondamentale de nos sociétés, les petits et grands
projets qui se multiplient ici et là traduisent
l’émergence d’une forme de transition
citoyenne dans laquelle on peut puiser des
raisons d’espérer. « Il me semble en effet
qu’il y a un mouvement de fond et que cette
prise de conscience est plus large au sein des
jeunes générations que parmi les plus âgées.
Aujourd’hui, il est devenu normal de ne pas
fumer dans un lieu public. Je crois que petit
à petit, il devient aussi normal de protéger
l’environnement. La difficulté réside dans
le fait que jeter un papier par terre, c’est
choquant parce que c’est visible. Emettre du
CO2, c’est beaucoup plus abstrait. »
(1) www.ceres.org/bicep/climate-declaration
Très attendue, la
cinquième édition du
rapport d’évaluation
du Groupe d’experts
intergouvernemental
sur l’évolution du
climat (Giec) sera
publiée en quatre
volets au cours des
prochains mois. Un
état des lieux qui ne
devrait pas réserver
de surprises
majeures, pense
le Pr van Ypersele,
même si celui-ci
contiendra « des
ajustements vers le
haut pour certains
sujets et vers le bas
pour d’autres ».
L’élément le plus
marquant du premier
chapitre consacré
aux bases scientifiques est sans doute
la publication d’un
graphique inédit
montrant le lien
entre les émissions
cumulées de CO2
et l’évolution de la
température.
«Celui-ci est quasiment linéaire »,
observe le viceprésident du Giec.
« La conclusion est
que si l’on veut limiter
à deux degrés la
hausse de la température moyenne
mondiale, on ne peut
pas brûler toutes les
ressources fossiles
connues. Cela n’a
donc pas de sens de
continuer à chercher toujours plus
de combustibles
fossiles. C’est la
première fois que
le Giec le dit aussi
clairement ».
« Il faut que l’on arrête
d’utiliser l’atmosphère
comme une grande
poubelle gratuite »
Jean-Pascal van Ypersele, climatologue
20 ANS EN BELGIQUE
18
EN PLEIN ESSOR Depuis sa création il
y a 20 ans, la banque durable n’a cessé de
croître en Belgique. Brève rétrospective.
2013 >
2012 >
Le cap des 100 collaborateurs est franchi.
50.000 clients et 1 milliard d’euros d’épargne déposé sur nos comptes. Financement de notre 200ème éolienne.
2010 >Lancement de ‘Suivez votre épargne à la trace’, la cartographie en ligne des entreprises et des organisations financées par la banque.
2006 >Premiers crédits hypothécaires pour des maisons basse énergie
et durables.
2004 >Lancement de l’Internet Banking.
2002 >Lancement des services de gestion de patrimoine durable et du Private Banking, en collaboration avec Puilaetco Dewaay Private Bankers.
2001 >
Premier fonds de placement Triodos en Belgique.
2000 >La banque, qui compte à ce moment 18 collaborateurs,
déménage à Bruxelles.
Première Journée Triodos aux Halles Saint-Géry à Bruxelles.
1999 >
Première émission de capital en Belgique.
Construction de la première éolienne en Belgique, à Lombardsijde
(Middelkerke), financée par la Banque Triodos.
1995 >Ouverture d’un bureau commercial à Namur.
Premier crédit important en Belgique, alloué à l’école de danse P.A.R.T.S. et à la compagnie de danse ROSAS de Anne Teresa De Keersmaeker (achat et
rénovation d’un immeuble à Forest).
© Herman Sorgeloos
10 septembre 1993 >
Création de la Banque Triodos en Belgique, à Gand, célébrée
par 400 personnes au Gravensteen. Karel Teck et Frans De Clerck
en sont les fondateurs et membres de la direction (voir page 12).
Kurt Degrieck (photo), aujourd’hui spécialiste crédits, faisait
partie des trois premiers collaborateurs de la banque.
faits & chiffres
19
57.000
(2012)
38.000
(2009)
23.000
(2006)
1.245
millions d’euros
17.500
(2003)
(2012)
CLIENTS. Vous êtes de plus en plus nombreux
à rejoindre la banque durable. C’est essentiel car
tout part de vous : c’est avec les moyens que vous
nous confiez que nous finançons des projets à
valeur ajoutée sociale et environnementale.
620
millions d’euros
(2008)
214
721
millions d’euros
millions d’euros
(2012)
(2003)
259
86,8
millions d’euros
(2008)
91
millions d’euros
millions d’euros
(2003)
(1998)
15,7
2,1
millions d’euros
(1998)
millions d’euros
(1993)
CRÉDITS. Environnement, social, culture :
tous les crédits octroyés par la Banque Triodos
relèvent de ces trois grands domaines. Grâce
à vous, notre portefeuille de crédits augmente
d’année en année. Il a été multiplié par
10 en 10 ans.
91
20 ANS
53
32
17
5
1993
1998 2003
2008
2012
COLLABORATEURS. Le développement continu
de la banque se traduit aussi par le nombre
de ses collaborateurs. En 20 ans, l’emploi a été
multiplié par 20.
TOTAL DE BILAN Vous avez dit
croissance ? Depuis ses débuts en Belgique
il y a 20 ans, la Banque Triodos ne cesse
de grandir, comme l’indique l’évolution
du total de bilan ci-dessus. Plus ses
moyens augmentent, plus elle finance des
entreprises et projets durables.
20
On y vit bien
Plus écologiques, plus
économes voire plus
conviviales : nos maisons
changent. L’habitat groupé
se développe et même les
rénovations deviennent
passives. Visite guidée
auprès de clients Triodos
qui ont fait le choix de
la qualité de vie.
photographies JOHANNA DE TESSIERES texte PAUL GERARD
>
Le Champ d’Alévie, habitat
groupé à Ottignies-Louvainla-Neuve.
EMPRUNTER
21
Sept parents et six enfants, bientôt sept.
Depuis quelques mois, quatre familles
animent l’habitat groupé du Champ
d’Alévie, récemment sorti de terre à
Ottignies-Louvain-la-Neuve. C’est la vie
à la campagne, à trois minutes du centre.
Les vacances à la maison.
Acheté en commun, le terrain d’un
demi-hectare a été divisé en quatre lots
individuels et une grande zone commune.
Celle-ci accueille le potager, la serre, le
verger, le compost et un coin feu, le tout
formant un immense terrain de jeux pour
les enfants. « On y construira bientôt une
salle commune, elle permettra d’organiser
des activités de groupe, de faire la fête ou de
stocker la production du verger », situe
Olivier Desurmont, l’un des papas. « La
convivialité est un de nos objectifs, tout
comme l’écologie et l’économie ».
« La convivialité
est un de nos
objectifs, tout
comme l’écologie
et l’économie. »
Olivier Desurmont
Crédit habitation :
plus durable =
plus avantageux
Construire et rénover
durable, ça rapporte
à la Banque Triodos,
plus votre habitation
est efficace au plan
énergétique et plus
votre crédit habitation est avantageux.
C’est notre façon de
stimuler la construction (et la rénovation)
basse énergie ou
passive. Notre grille
tarifaire est claire et
identique pour tout
le monde. Et puisque
votre projet durable
vous permet
d’économiser de
l’argent sur votre
facture énergétique,
nous augmentons
en proportion votre
capacité de
remboursement.
Toute l’info est
disponible sur
www.triodos.be
ou auprès de nos
spécialistes au
02 549 59 60.
Economies d’échelle
Les logements sont en effet (très) basse
énergie, faits de matériaux naturels et le plus
possible locaux. L’eau de pluie est rendue
potable, les panneaux photovoltaïques et
thermiques sont discrètement intégrés aux
toitures.
Un projet de luxe, réservé aux portefeuilles
bien garnis ? « C’est tout le contraire, affirme
Olivier Desurmont. Aucun d’entre nous
n’avait les moyens d’acquérir un terrain aussi
grand et aussi bien situé. En divisant le coût
par quatre, tout devenait possible. » Les
économies d’échelle ne s’arrêtent pas là : les
quatre familles partenaires ont fait appel
au même architecte et aux mêmes corps de
métier. Elles ont aussi construit en même
temps, ce qui a permis de grouper les achats
et les livraisons. C’est aussi pour cela que
la Banque Triodos finance les habitats
groupés : ils rendent plus accessibles l’habitat
de qualité.
>
A Schaerbeek,
Olivier Alexandre
a rendu sa maison
passive.
Rénovation passive
En plein Bruxelles, le projet d’Olivier
Alexandre renvoie à un autre enjeu
immobilier : la rénovation. Sa maison
unifamiliale à Schaerbeek compte parmi
les rares rénovations passives, ce qui lui vaut
d’avoir été désigné Bâtiment exemplaire en
2008 par l’Institut bruxellois pour la gestion
de l’environnement. « Une grosse rénovation
s’imposait, on a voulu bien faire les choses,
pour le long terme. » L’isolation poussée des
toits, sols et façades ont ramené les besoins
en chaleur au niveau exceptionnellement bas
de 15kWh/m² par an, contre... 375 auparavant. Une petite résistance électrique, de la
puissance d’un fer à repasser, suffit à chauffer
la maison par le système de ventilation.
Bien sûr, une rénovation plus ambitieuse
implique un investissement plus important.
Celui-ci a été rendu possible par les primes
régionales et un prêt de la Banque Triodos.
« C’est vrai que c’est plus important, il faut
voir le retour sur investissement sur le long
terme. Disons qu’on a anticipé sur l’avenir
et sur le resserrement progressif des normes
en matière de performance énergétique des
bâtiments. Autrement dit, notre investissement est bon pour la valeur de revente… »
L’éCON
DE DE
COUL
D
L’ARG
NO
générique
ÉPARGNE
Je dispose de mon argent à tout moment.
>COMPTE D’ÉPARGNE
Je constitue une épargne pour mon enfant.
• Mon épargne sert uniquement à financer
des projets qui ont un impact positif sur
les gens, l’environnement et la société.
•Je connais avec précision les entreprises
et organisations financées avec mon
argent.
•Je souhaite un rendement sans risque, sûr
et équilibré.
>COMPTE D’ÉPARGNE JUNIOR
Je choisis la durée de mon placement.
Plus la durée est longue, plus le rendement
est élevé.
>COMPTE À TERME
PLACEMENTS
J’investis dans la croissance de la
banque durable.
>CERTIFICATS D’ACTIONS
DE LA BANQUE TRIODOS
•Je cherche un rendement
financier mais aussi sociétal.
•Je place mon argent à long
terme, sans garantie de
rendement ou de capital.
GESTION DE
PATRIMOINE
Je reçois des conseils, mais je gère
personnellement mon patrimoine.
>Personal Banking
J’investis dans des fonds qui affichent
les meilleures prestations en matière
sociale et environnementale.
>FONDS DURABLES
•Je souhaite un conseil personnalisé sur
la gestion de mon patrimoine (à partir
de 200.000 euros).
•J’investis selon des critères stricts sur
le plan social et environnemental.
•Je place mon argent à long terme, sans
garantie de rendement ou de capital.
Je confie la gestion de mon patrimoine
à des spécialistes.
>Private Banking
CRÉDITS
J’emprunte pour une habitation ou une
rénovation durable.
>CRÉDIT HABITATION
J’emprunte pour un
projet qui concilie la
création de valeur ajoutée
sociale, culturelle ou
environnementale et un plan
financier réaliste.
plus votre projet est durable, plus le taux
du crédit est avantageux.
J’emprunte pour mon entreprise, mon
association ou mon organisation.
>CRÉDITS AUX
PROFESSIONNELS
02 548 28 52 ou [email protected]
02 549 59 62 ou [email protected]
02 549 59 70 ou [email protected]
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rédaction
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Paul Gérard
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