LA COULEUR DE L’ARGENT UNE PUBLICATION DE LA BANQUE TRIODOS - NUMÉRO 123 - automne 2013 WWW.TRIODOS.BE Dans ce numéro : Numéro spécial 20 ans Comment je vois l’économie belge de demain, paroles d’entrepreneurs Pourquoi Frans De Clerck a lancé Triodos en Belgique En avant, le Vooruit à Gand Le climat préféré de Jean-Pascal van Ypersele Crédit habitation Triodos : plus durable = plus avantageux 05 Investir L’éCON DE DE COUL D L’ARG NO 14 En avant 13 à quoi sert mon argent ? 12 « L’avenir est déjà là » NOMIE EMAIN LEUR DE GENT O. sommaire 04 OSONS RÊVER Par Olivier Marquet, directeur de la Banque Triodos. 06 L’ÉCONOMIE DE DEMAIN Quels seront les secteurs à privilégier en Belgique ? Des entrepreneurs donnent leur vision. 13 À QUOI SERT MON ARGENT En images, 4 projets financés par Triodos. 14 EN AVANT À Gand, le Vooruit innove une fois de plus. 16 CLIMAT DE CONFIANCE Rencontre avec Jean-Pascal van Ypersele. 18 20 ANS Le bulletin de Triodos en Belgique. 20 ON Y VIT BIEN Visite guidée auprès de clients qui ont choisi la banque durable pour leur crédit habitation. 22 MOI ET TRIODOS Épargner, investir et emprunter avec la Banque Triodos. LA COULEUR DE L’ARGENT est une publication de la Banque Triodos, envoyée gratuitement aux clients et relations pour les informer des activités de la banque. édito OSONS RÊVER ! ACTUALITÉ DURABLE 4 40.000 NOUVEAUX CLIENTS EN EUROPE Nous fêtons, cette année, les 20 ans de la Banque Triodos en Belgique ! Vous le découvrirez dans ce numéro : cet anniversaire est, pour nous, l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et de célébrer cet instant avec tous nos collaborateurs. Mais, plus encore, nous avons la volonté de nous projeter dans les 20 ans qui viennent, où le financement de projets durables, portés par des entrepreneurs des secteurs marchand et non marchand, restera la raison d’être de notre entreprise. C’est pourquoi nous avons invité, durant l’été, un certain nombre d’entrepreneurs à discuter avec nous de leur vision de l’avenir sur deux thèmes : les secteurs durables et l’entrepreneuriat en Belgique. Prenez connaissance de leur point de vue dans notre dossier, qui synthétise les moments forts de ce débat. Le rêve qui a poussé ces entrepreneurs à lancer leur projet, et leur a permis de surmonter les obstacles qui se sont accumulés sur leur route, ne s’est pas éteint avec le temps. Ce rêve concerne leur entreprise, les personnes qui contribuent à son succès et la société dans son ensemble. Frans De Clerck, cofondateur de la Banque Triodos en Belgique il y a 20 ans, avait, lui aussi, un rêve et il nous en parle. Au fond, chacun d’entre nous n’est-il pas porteur d’un rêve ? Le rêve d’une société durable : la Banque Triodos entend la financer sur le terrain dans les deux décennies qui viennent et contribuer ainsi à sa réalisation concrète Bonne lecture ! Olivier Marquet Directeur Au cours des six premiers mois de 2013, la Banque Triodos a enregistré 40.000 nouveaux clients en Europe (Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni, Espagne et Allemagne), portant leur nombre total à 477.000 au 30 juin. Grâce à la croissance des dépôts et des crédits, la Banque Triodos a vu son total de bilan croître de 11%, à 5,9 milliards d’euros, durant le premier semestre 2013. Au premier semestre 2012, la progression avait été identique. Le bénéfice net semestriel a atteint 13,4 millions d’euros, soit une progression de 35% par rapport à la même période en 2012. En Belgique, la Banque Triodos comptait 62.000 clients (+8%) au 30 juin. Les dépôts de la clientèle ont atteint 1,2 milliard d’euros (+10%) et l’octroi de crédits s’est chiffré à 758 millions d’euros (+5%). Le nombre de collaborateurs en Belgique est passé à 101 (+11%). La campagne d’émission de certificats d’actions de la Banque Triodos menée en Belgique a de nouveau connu un vif succès : 19 millions d’euros ont été levés sur les sept premiers mois de l’année, soit une augmentation de 29% par rapport à la même période en 2012. Grâce à cet apport de capital supplémentaire, nous pouvons financer davantage de projets durables et maintenir notre forte position en capital (au 30 juin, le ratio de fonds propres Tier 1 s’élevait à 16,9%). Merci à tous les clients et détenteurs de certificats pour leur confiance ! Pour ce numéro festif publié à l’occasion des 20 ans de la banque en Belgique, nous avons choisi de mettre les visages de nos collaborateurs à la Une. À nos yeux, le métier de banquier repose, avant tout, sur les personnes et nos collaborateurs sont le lien qui unit celles et ceux qui font la banque durable: épargnants et investisseurs, actionnaires, entrepreneurs de projets durables et associations partenaires. Bien que nous comptions aujourd’hui plus de 100 collaborateurs, nous restons une banque à taille humaine. Si vous désirez voir l’entièreté de la photo, surfez sur notre page Facebook. WWW.FACEBOOK.COM/TRIODOS.BE LES VISAGES DE LA BANQUE 5 ACTUALITÉ DURABLE INVESTIR Épargne : prime de fidélité payée plus régulièrement SOCIALEMENT RESPONSABLE Avec nos fonds de placement durables, votre argent est investi sur les marchés financiers de façon transparente et socialement responsable. Vous avez le choix : petites et moyennes entreprises innovantes dans les À partir de ce 1er octobre, la prime de fidélité de votre compte d’épargne réglementé vous sera versée chaque trimestre. Cette prime est attribuée pour les montants qui demeurent sur le compte pendant 12 mois sans interruption. Le versement du taux de base reste, pour sa part, annuel et a lieu le 1er janvier. Ce changement fait suite à la réforme de l’épargne réglementée, entrée en vigueur début août avec pour but de la rendre plus simple et plus transparente. Bon à savoir : les caractéristiques de nos comptes d’épargne sont reprises dans une fiche d’informations commune à toutes les banques (‘Informations clés pour l’épargnant’) disponible sur notre site internet. 12-13/10/2013 PETITS DEJEUNERS OXFAM Les petits déjeuners Oxfam ont lieu cette année en octobre, en clôture de la Semaine du commerce équitable (du 2 au 12 octobre). www.omdm.be 24-27/10/2013 ÉNERGIE ET HABITAT NAMUR Des infos, des conseils, des solutions : telle est l’ambition de ce salon organisé à Namur Expo, dédié à l’efficacité énergétique et à la construction durable. www.energie-habitat.be WWW.TRIODOS.BE domaines de l’environnement et de la santé, ou grandes entreprises sélectionnées pour leurs prestations sociales et environnementales plus élevées que leurs concurrentes. Nos fonds durables sont régulièrement primés pour leur qualité. Détails, prestations financières et conditions sont à découvrir sur www.triodos.be. 1-3 ET 9-11/11/2013 PORTES OUVERTES ECOBOUWERS A l’initiative du Bond Beter Leefmilieu, des dizaines d’habitations écologiques, passives ou basse énergie un peu partout en Belgique vous ouvrent gratuitement leurs portes. Autant de témoignages concrets de ce que l’habitat durable peut offrir au quotidien. www.ecobouwers.be 15-17/11/2013 ÉNERGIES+ MARCHE-ENFAMENNE Le WEX (Wallonie Expo) de Marche accueille pendant trois jours le salon des économies d’énergie et de la constructionrénovation durable. www.energiesplus.be L’économie de demain TABLE RONDE ENTRE ENTREPRENEURS Quels sont les secteurs à développer en priorité dans une économie belge en transition ? Invitez quelques entrepreneurs inspirés autour d’une table et vous verrez : très vite, des pistes concrètes se dégagent. La Banque Triodos a organisé récemment une table ronde sur ce thème pour alimenter sa réflexion stratégique. Et voici ce que cela a donné. DOSSIER L’économie DE demain photos ALEXIS HAULOT texte CHANTAL SAMSON et PAUL GÉRARD DOSSIER 9 Objectif : demain Quels sont les secteurs à développer en priorité dans une économie belge en transition ? Question centrale pour la Banque Triodos, qui depuis 20 ans en Belgique se concentre sur le financement du développement durable. Ce ne sont pas les pistes qui manquent, répondent les entrepreneurs belges réunis en table ronde par la banque pour alimenter sa réflexion stratégique. Administrateur délégué du groupe Probis, actif dans le secteur des soins de santé, Patrick Syen est bien placé pour le savoir : « La santé et le bien-être ont un potentiel énorme dans notre pays. Aujourd’hui, on vient de l’étranger pour bénéficier de la grande qualité de notre médecine, nous aurions tout intérêt à développer cela davantage, en misant sur les soins de santé hautement spécialisés, pour en faire un véritable secteur économique. Cela passe par l’innovation, nous avons de bonnes universités pour cela, mais aussi par un ancrage de cette innovation dans notre économie. Les autorités et les sociétés d’investissement ont ici un rôle à jouer, pour prévenir la fuite de la connaissance vers l’étranger. Avec le vieillissement de la population, je crois aussi que la domotique, les technologies de soins et d’assistance aux personnes et bien sûr l’immobilier adapté aux seniors offrent beaucoup de possibilités. » Patrick Syen pointe aussi l’alimentation « sûre et saine ». Nous sommes devenus très dépendants de chaînes alimentaires globalisées et mal contrôlées. Dans ce domaine, nous devons développer une économie qui ne soit plus seulement dirigée par les prix mais qui assure la qualité et le bien-être. Ici aussi, le potentiel local est grand. » Ce n’est pas Thierry Noesen qui dira le contraire. À la tête de Belvas, chocolaterie bio et fair-trade, il est « convaincu que la marque ‘Belgique’ recèle un potentiel important d’activité économique porteuse d’emplois. Non seulement pour les produits qui ont fait la réputation de notre pays – le chocolat, la bière, les gaufres – mais aussi pour d’autres spécialités alimentaires. Je vois deux grands axes de développement. Il y a d’abord les produits alimentaires destinés au public gourmet, c’est là que la réputation de la Belgique est extrêmement porteuse. Lancez la ‘Belgian ice cream’ et vous aurez immédiatement une appréciation favorable, même si ce n’est pas une grande spécialité belge. Pour cela, il faut défendre l’ancrage belge et faire en sorte, par exemple, que ‘chocolat belge’ devienne une appellation protégée, assortie d’une obligation de production en Belgique. On y travaille… C’est important parce que la production et l’emballage de produits alimentaires sont intensifs en termes d’emplois. » Un second marché porteur selon Thierry Noesen est celui de l’alimentation santé. « Les consommateurs recherchent de plus en plus dans leur alimentation des vertus liées à la santé. Nous avons par exemple lancé une truffe sans sucre ajouté qui remporte un franc succès, mais le développement de marché se fait sur des positionnements nettement plus larges. Ce n’est pas un potentiel de croissance propre à la Belgique mais il y a ici aussi une belle carte à jouer, génératrice d’emplois. » Pour Michael Bremans, aujourd’hui consultant en entrepreneuriat durable après avoir été pendant 20 ans le CEO d’Ecover (produits de nettoyage écologiques), « nous aurions tout intérêt à mieux tirer parti de quelques grands secteurs aujourd’hui importants, pour « Une économie qui ne soit plus seulement dirigée par les prix mais qui assure la qualité et le bien-être. » développer ce qui peut l’être autour d’eux et les ancrer localement. Je prends un exemple : autrefois nous étions leaders dans le textile mais, faute d’avoir assez investi dans la recherche, aujourd’hui c’est ailleurs que se créent les fibres techniques et innovantes. Nous avons connu une évolution similaire dans le secteur automobile. » Pour éviter que cela ne se reproduise, Michael Bremans préconise d’investir autour des secteurs aujourd’hui forts, « comme la pharmacie ou la chimie qui est en pleine évolution vers le durable. » « Les possibilités sont fantastiques » « Mon secteur, celui des médias, est typique de la transition économique dans laquelle nous nous trouvons », estime pour sa part Georges Timmerman, rédacteur DOSSIER « La capacité à innover est là, la capacité à concrétiser fait souvent défaut. » en chef du site d’information indépendant apache.be. « D’un côté, il y a la presse papier traditionnelle, lourde et si peu écologique. Fortement dépendante de subsides, cette presse-là investit trop peu dans le digital. De l’autre côté, il y a des journalistes qui prennent l’initiative de publier en ligne, sans les contraintes industrielles du papier. Cela génère de nouvelles manières d’informer et de s’informer, plus interactives. Les possibilités sont fantastiques : journalistiquement, technologiquement ou financièrement avec le développement du crowdfunding. Le ‘business model’ digital se cherche encore, c’est vrai, mais ça évolue vite. » Georges Timmerman n’en doute pas, ce « nouvel entrepreneuriat en ligne » a l’avenir pour lui. Autour de la table, les énergies renouvelables, les déchets, le tourisme, la logistique et plus largement la mobilité sont aussi régulièrement cités parmi les créneaux à développer au sein de l’économie belge. Bref, ce ne sont pas les possibilités qui manquent. Encore faut-il les concrétiser et, là aussi, il y a matière à évolution, estiment nos entrepreneurs. Outre le coût du travail, jugé pénalisant, l’enseignement et la formation retiennent en particulier leur attention. Entrepreneur à répétition et à succès (il a fondé Skynet puis Keytrade Bank), José Zurstrassen est un investisseur pour le moins actif. Son dernier bébé s’appelle MyMicroInvest, une plateforme permettant aux particuliers d’investir dans des entreprises start-up innovantes de leur choix, aux côtés d’investisseurs professionnels. Le Business Angel qu’il est devenu 10 voit défiler les plans d’affaires, les start-up et autres spin-off universitaires. « Nos universités sont de très haut niveau, aucun doute, mais je dois bien constater la grande ignorance chez nos chercheurs de la réalité économique. La capacité à innover est là, la capacité à concrétiser fait souvent défaut. Pour remédier à cela, ce qu’il faut ce n’est pas un effort financier mais un effort éducatif de fond. Il y a selon moi un problème de perception qui tient en un chiffre : 4% des Belges rêvent d’être leur propre patron, contre 51% des Américains ou 17% des Français. Et pourtant, les moins de 45 ans savent que le job à vie n’existe plus. Il faut absolument stimuler l’entrepreneuriat. » « Des ponts entre économies sociale et traditionnelle » Son avis est largement partagé, avec les nuances que chacun veut y mettre. Ainsi Michael Bremans s’inquiète-t-il moins pour les personnes qualifiées que pour l’insertion des autres, peu ou pas formées. « Je pense que les entreprises vont à l’avenir de plus en plus se charger de leur formation, pour leur apporter les compétences et savoir-faire nécessaires. » Directeur de La Ferme Nos Pilifs à Bruxelles, Benoît Ceysens connaît bien cette question. Il dirige une entreprise de travail adapté orientée vers le développement durable (jardins, pépinière, paniers bio,…). « Mon métier est de mettre à l’emploi des personnes que la société a déclaré inaptes au travail. Et on y arrive puisque tous les mois, on paie 170 salaires avec, à la clé, des prestations de qualité. Selon moi, le modèle économique à développer devrait être inclusif : qu’il donne une place à chacun, relocalise les énergies, les emplois et les produits. Cette inclusion suppose de jeter des ponts entre l’économie sociale et l’économie traditionnelle. Aujourd’hui, c’est encore la méfiance qui domine mais certaines initiatives vont dans le bon sens. En Flandre, le mécanisme des ‘enclaves’ dans les entreprises traditionnelles se développe fortement, en Wallonie et à Bruxelles des grappes d’entrepreneurs développent des synergies. Il faut développer ces partenariats car, pour les jeunes éloignés du marché de l’emploi, l’économie sociale d’insertion constitue un levier de transition important. L’enjeu, c’est de réinventer la manière de travailler. » « Au fond, il s’agit d’un débat autour de l’Utopie, relève Nadine Gouzée, responsable de la Task Force Développement durable au Bureau fédéral du Plan. Le mot a malheureusement pris au cours de ces 30 dernières années, de plus en plus, la connotation de “chose irréalisable”… alors que beaucoup d’utopies ont été réalisées et sont réalisables, comme le montre d’ailleurs cette table ronde. Evidemment, cela suppose de pouvoir envisager le changement à long terme y compris au niveau de la culture politique. Mais l’idée de définir des objectifs à long terme et des politiques ambitieuses pour les atteindre passe mal quand vos interlocuteurs sont surtout pressés de produire des résultats à très court terme. Dans le cadre de la loi fédérale sur le Développement durable nous avons donc entrepris de gros efforts de prospective participative à l’horizon 2050 pour aider le gouvernement fédéral et la société civile à se faire une idée concrète des changements à envisager pour que le développement devienne durable. Il en a découlé une “Vision stratégique à long terme de développement durable” qui a été adoptée en Conseil des ministres le 17 mai dernier et qui concerne, par exemple, tous les secteurs de cette table ronde. La transition vers un développement durable est au cœur d’une telle vision, notamment sur le plan économique. Je pense qu’un organisme comme la Banque Triodos devrait prendre la balle au bond, y compris via des interpellations sur la politique concernant son propre secteur. » José Zurstrassen ne dit pas vraiment autre chose : « Les banques ne sont pas à même de tout modifier toutes seules mais elles peuvent et doivent contribuer à promouvoir le développement durable et une société inclusive. » DOSSIER 11 > Benoît Ceysens Michael Bremans > Georges Timmerman > > Nadine Gouzée Thierry Noesen > Olivier Marquet > > José Zurstrassen > Patrick Syen 20 ANS EN BELGIQUE 12 « L’avenir est déjà là » Il y a 20 ans, Frans De Clerck lançait à Gand la succursale belge de la Banque Triodos. Qui est-il ? Qu’est-ce qui fait vibrer Frans De Clerck ? photo Johanna de Tessières propos recueillis par Paul Gérard CV Frans De Clerck est en 1945 né à Arendonk. Sa carrière débute à Gand en 1968 chez un agent de change, De Maertelaere. Après un MBA à la Vlerick Business School, son parcours bancaire l’emmène successivement à la Banque IPPA, la Banque Belge pour l’Industrie, Banque Indosuez, la Société Nationale d’Investissement. En 1993, il lance à Gand la succursale belge de la Banque Triodos. Il dirige la succursale belge pendant sept ans puis rejoint le comité exécutif du Groupe Triodos. Depuis son départ à la retraite en 2010, il est membre du Conseil d’administration de la Stichting Administratiekantoor Aandelen Triodos Bank (SAAT). En 2010 aussi lui revient la distinction de Commandeur de l’ordre de la Couronne. Dignité « On est tous marqués par ce que l’on vit. Il y a des éléments de la vie personnelle qui expliquent pourquoi on prend telle ou telle direction professionnelle. Si la dignité humaine compte beaucoup pour moi, et on la retrouve au cœur de la mission de Triodos, c’est sans doute parce que mon père et le père de mon père sont morts en déportation à Buchenwald. Ils avaient 21 et 48 ans. Je ne les ai pas connus. Plus tard, ma mère, mon petit frère et moi sommes passés par des moments difficiles, nous avons dû nous battre pour nous faire respecter. Nous vivions de peu. La dignité, pour moi, ce n’est pas une notion théorique, cela renvoie à quelque chose de très concret. » Mobilisation « En 1968, j’étudie les relations publiques et la communication. Mai 1968, c’est bien sûr la revendication de libertés individuelles plus grandes, mais c’est aussi l’époque d’un formidable mouvement citoyen qui se mobilise pour l’intérêt commun. Ce changement de culture m’a beaucoup marqué. Triodos est née de cela aussi, pour remettre la banque au service de la société. Autrement dit, l’origine de Triodos ne se réduit pas à l’impulsion sociale de l´anthroposophie (courant de pensée initié par Rudolf Steiner, NDLR) : les sources d’inspiration ont été multiples. » Comprendre « Mon premier emploi, c’est chez un agent de change à Gand. À 22 ans, moi qui n’avais jamais eu d’argent, je découvre un monde où il coule à flots. C’en est presque un jeu : l’argent ne doit pas être utile, il est placé pour rapporter. La réalité économique compte peu. Mais moi, c’est la réalité qui m’intéresse, je veux la comprendre. Je fais un MBA à la Vlerick Business School. Puis je m’oriente vers le secteur bancaire classique, celui qui est censé financer l’économie réelle, les entreprises. » Changer « Début des années 80, le secteur s’emballe. Les banques grandissent de façon exponentielle, il faut atteindre 15 ou 20% de rendement sur fonds propres, même si c’est impossible. En 1992, je vais voir Triodos Bank, aux Pays-Bas, et je leur propose de lancer la banque en Belgique. Un autre Belge, Karel Teck, leur propose la même chose. Nous ne nous connaissons pas mais nous travaillons ensemble pendant six mois à un business plan. Et puis ‘Go !’ (*). » Avenir « Pour un banquier, l’avenir est déjà là, c’est sa matière première. Quand il octroie un crédit, il finance le futur. Quand il finance un entrepreneur, ce sont les projets qui comptent, beaucoup plus que le passé. C’est comme ça que la Banque Triodos s’est développée en un groupe européen stable et rentable. Et à mon avis, c’est comme ça qu’elle doit continuer : se concentrer sur l’avenir, le changement, et en particulier sur ce qui peut être fait au plan économique pour favoriser la solidarité, la cohésion entre les personnes et avec l’environnement. Sur ce terrain, il y a encore beaucoup à faire ! » (*) Karel Teck quittera la banque en 1997. À Haren (Bruxelles), ESPERO est un petit centre d’accueil pour enfants et adolescents présentant des troubles émotionnels et du comportement chroniques. Les jeunes y sont accompagnés dans le but de développer leurs talents et leurs forces. STORM est un producteur d’électricité verte actif en Flandre. Un premier parc éolien se situe à Wachtebeke, au nord de Gand. Les voisins ont eu l’opportunité de participer au projet et il en ira de même pour les autres parcs en projet. VOC HERENTHOUT est un centre d’accueil pour oiseaux et animaux sauvages. Le centre prend soin des animaux blessés ou malades et les relâche dans la nature après revalidation. Le centre s’appuie essentiellement sur des bénévoles. À Grâce-Berleur (Liège), l’ATELIER DE L’AVENIR a mis au point un système de construction de maisons évolutives : composé de modules en ossature bois, performants au plan énergétique, le bâtiment peut évoluer dans le temps. La coopérative emploie majoritairement des personnes sourdes et malentendantes. Suivez votre épargne à la trace ! La Banque Triodos s’engage à la transparence. A tout moment, vous êtes informé des projets dans lesquels nous investissons votre épargne … des projets durables, porteurs d’avenir. triodos.be 14 innovation En avant Phare culturel gantois, le Vooruit s’est offert pour ses 100 ans une magnifique terrasse, tout en hauteur et en verdure, au-dessus d’un vaste parking à vélos. Le Vooruit Café peut désormais rester ouvert pendant l’été, le quartier dispose enfin d’un vrai lieu de rencontre accueillant. Une belle combinaison entre esprit d’entreprise, développement urbain et durabilité. photos LISA DEVELTERE texte JORIS SMEETS Les arbres et les plantes du jardin vertical doivent encore pousser, cela n’empêche pas la nouvelle terrasse du centre artistique gantois Vooruit de tourner déjà à plein régime. Les terrasses ne sont pas légion dans le quartier, et celles qui existent ne peuvent rivaliser avec ce nouvel ensemble, bel exemple de construction durable doté notamment d’un toit vert au-dessus du bar, d’un système de récupération des eaux de pluie, de matériaux écologiques ou encore d’une excellente isolation acoustique. Très bio et équitable, la carte des menus du café reflète également ce goût prononcé pour le durable, tout comme les nombreuses activités, débats ou ateliers organisés par le Vooruit sur ce thème. Et dans les rayons de la ‘Cooperette’, on trouve des produits durables et locaux, même du miel produit par les abeilles que le centre abrite sur son toit. « Le développement durable est une préoccupation très présente chez nos collaborateurs, c’est d’eux principalement que vient notre action sur ce terrain », situe Stefaan De Ruyck, directeur général. « Un peu partout, on devient conscient qu’il faut revoir notre mode de vie 15 COLLABORATION À VALEUR AJOUTÉE Le terrain situé près du Vooruit appartient à l’université, qui devait encore prévoir un nouveau parking à vélo pour le complexe voisin. C’est la raison pour laquelle elle a mis gratuitement le terrain à disposition et contribué au financement du parking. La ville de Gand, qui est engagée depuis longtemps en faveur de la mobilité à vélo et exploite le parking, a accordé une subvention à l’investissement et un prêt sans intérêts. pour ne pas épuiser à terme les ressources de notre planète. De nombreuses initiatives autour de cette question proviennent des équipes en interne ou de nos visiteurs. » Selon Stefaan De Ruyck, le principal défi pour une infrastructure culturelle est sa pertinence sociale, ce qui revient à « prêter constamment attention à ce qui se passe autour de nous. Avec les ‘stadsresidenten’ (les ‘résidents en ville’, NdlR), nous sommes même dans la ville en ce moment. » Le Vooruit offre en effet une plate-forme à plusieurs jeunes artistes qui utilisent l’espace public comme lieu d’expression. Salles et publics variés « Un des éléments qui rendent le Vooruit unique est sans aucun doute son bâtiment. Grâce à la grande diversité de taille des salles, tout est possible : de la petite représentation expérimentale d’un jeune chorégraphe au gros succès dans la salle de concert. Cette offre diversifiée nous permet également d’attirer un public très large, issu des différentes couches sociales. Et dans notre café, les gens se mélangent spontanément. Cela donne une atmosphère unique au lieu. » Contrairement à d’autres acteurs culturels, le Vooruit parvient jusqu’à présent à limiter les effets de la baisse des subsides. « Il est vrai que nous dépendons moins des subsides que d’autres organisations : nous générons nous-mêmes près de 50 % de nos revenus. Mais nos coûts augmentent, alors que les subsides restent inchangés. Les revenus supplémentaires générés par la terrasse sont donc les bienvenus. » La location de salles, pour des fêtes par exemple, constitue une autre source de revenus et représente une bonne moitié de l’ensemble des activités. « Esprit fureteur » Le Vooruit, qui emploie 80 personnes, organise chaque année près de 600 activités. L’utilisation simultanée des scènes rend la programmation très complexe. « Il s’agit Un tiers de l’investissement a été emprunté auprès de la Banque Triodos. Le parking partiellement souterrain compte plus de 400 emplacements de vélo et la terrasse peut accueillir plus de 150 personnes. « Grâce à la collaboration avec la ville et l’université, nous avons pu faire quelque chose pour un coût relativement abordable et qui constitue une plus-value pour les trois partenaires », indique Stefaan De Ruyck. d’être raccord sur toutes sortes de points : soutien technique, personnel de salle, conditions imposées par les artistes, etc.» Le Vooruit a cherché en vain sur le marché un logiciel qui soit un soutien efficace à la gestion du planning. « Finalement, nous avons décidé de concevoir ce logiciel nousmêmes. » Cela a débouché il y a 3 ans sur la création d’une spin-off. « Aujourd’hui, cette société anonyme emploie une quinzaine de personnes, et notre logiciel conquiert les marchés belge et néerlandais. » Cela a valu au Vooruit le premier Prix flamand pour la gestion culturelle. Il s’agit d’une caractéristique de ce que Stefaan De Ruyck appelle l’« esprit fureteur » du Vooruit : « Nous ne nous installons jamais dans la routine. Ce que nous faisons aujourd’hui sur le plan de la durabilité et de la transition est une nouvelle phase, qui donne un nouvel élan à notre activité. Et c’est chouette ! » www.vooruit.be RENCONTRE 16 Climat de confiance Transition écologique, énergétique, économique, sociale, … En ces temps de crise, l’équilibre entre les pans essentiels de la charpente d’un développement soutenable paraît bien difficile à trouver. Pas de quoi entamer le volontarisme du Pr Jean-Pascal van Ypersele (UCL), climatologue et vice-président du Giec. photo JOHANNA DE TESSIERES texte HYPPOLITE BERTRAND « Un certain nombre d’entreprises, parmi lesquelles on trouve des grands noms comme General Motors ou Unilever, ont compris que si elles ne veulent pas subir le sort des dinosaures, elles ont intérêt à se transformer elles-mêmes. » Malgré les frilosités entourant le soutien aux énergies vertes ou au marché carbone européen, le vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) refuse de céder au pessimisme. Il préfère plutôt épingler les signaux encourageants, comme ce nouvel appel (1) lancé par de grandes sociétés américaines en faveur de la lutte contre les changements climatiques. « Il y a bien sûr de la marge entre un tel appel et l’action réelle, mais ce texte mentionnait plusieurs points importants. Notamment que ces entreprises y voient une opportunité économique, parce qu’en fin de compte lutter contre le réchauffement revient en partie à consommer beaucoup moins d’énergie. Cela revient donc à réduire ses coûts de production et à être plus compétitif. Aux yeux de celles-ci, il est également préférable d’être partenaires de ce processus en travaillant avec les gouvernements, plutôt que d’uniquement en subir les contraintes ». Pour le Giec, rappelle Jean-Pascal van Ypersele, un des éléments essentiels à cette transition passe par l’instauration d’un prix pour le CO2 rejeté dans l’atmosphère, mais aussi la fin « des centaines de milliards de dollars » de subsides accordés chaque année aux énergies fossiles. « Il faut que l’on arrête d’utiliser l’atmosphère comme une grande poubelle gratuite », martèle le scientifique. Certaines entreprises sont favorables à un tel système, note-t-il, à condition que tout le monde soit traité sur un pied d’égalité. Le fait que la Chine expérimente son propre système de marché carbone est, en ce sens, également prometteur. De haut en bas et de bas en haut Le monde bancaire et financier a-t-il pris ses responsabilités dans ce mouvement de transformation ? Difficile de juger de manière globale, répond notre interlocuteur, mais « on ne peut pas dire que le secteur se soit mis à bouger dans la bonne direction de manière plus qu’anecdotique. A part la Banque Triodos et probablement dans la future banque coopérative NewB, cela reste très marginal.» Pour autant, ajoute Jean-Pascal van Ypersele, cela ne signifie pas que ce changement ne peut pas se produire. Les organisateurs de la grand-messe économique du Forum de Davos semblent d’ailleurs en passe de prendre la mesure des enjeux liés au climat, constate-t-il. Focalisée sur des priorités jugées plus immédiates, l’action politique est obnubilée par la relance de la croissance. Une telle approche est-elle climatocompatible ? Tout dépend de quoi et à qui l’on parle. « S’il s’agit d’augmenter la croissance du PIB en augmentant la consommation de combustibles fossiles, il est clair que c’est incompatible. Le défi est de la découpler. Mais dans les pays en développement, la croissance de la consommation de certains biens et services est nécessaire pour ne pas dire indispensable. Dans d’autres régions du monde, une diminution est nécessaire si l’on veut protéger l’environnement et le climat. Mais je ne pense pas que cela revienne à dire non à toute croissance. Parler de décroissance à ceux qui n’ont pas accès à l’électricité ou qui n’ont pas deux repas par jour, c’est indécent ». Jeunes générations En attendant une mutation plus fondamentale de nos sociétés, les petits et grands projets qui se multiplient ici et là traduisent l’émergence d’une forme de transition citoyenne dans laquelle on peut puiser des raisons d’espérer. « Il me semble en effet qu’il y a un mouvement de fond et que cette prise de conscience est plus large au sein des jeunes générations que parmi les plus âgées. Aujourd’hui, il est devenu normal de ne pas fumer dans un lieu public. Je crois que petit à petit, il devient aussi normal de protéger l’environnement. La difficulté réside dans le fait que jeter un papier par terre, c’est choquant parce que c’est visible. Emettre du CO2, c’est beaucoup plus abstrait. » (1) www.ceres.org/bicep/climate-declaration Très attendue, la cinquième édition du rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sera publiée en quatre volets au cours des prochains mois. Un état des lieux qui ne devrait pas réserver de surprises majeures, pense le Pr van Ypersele, même si celui-ci contiendra « des ajustements vers le haut pour certains sujets et vers le bas pour d’autres ». L’élément le plus marquant du premier chapitre consacré aux bases scientifiques est sans doute la publication d’un graphique inédit montrant le lien entre les émissions cumulées de CO2 et l’évolution de la température. «Celui-ci est quasiment linéaire », observe le viceprésident du Giec. « La conclusion est que si l’on veut limiter à deux degrés la hausse de la température moyenne mondiale, on ne peut pas brûler toutes les ressources fossiles connues. Cela n’a donc pas de sens de continuer à chercher toujours plus de combustibles fossiles. C’est la première fois que le Giec le dit aussi clairement ». « Il faut que l’on arrête d’utiliser l’atmosphère comme une grande poubelle gratuite » Jean-Pascal van Ypersele, climatologue 20 ANS EN BELGIQUE 18 EN PLEIN ESSOR Depuis sa création il y a 20 ans, la banque durable n’a cessé de croître en Belgique. Brève rétrospective. 2013 > 2012 > Le cap des 100 collaborateurs est franchi. 50.000 clients et 1 milliard d’euros d’épargne déposé sur nos comptes. Financement de notre 200ème éolienne. 2010 >Lancement de ‘Suivez votre épargne à la trace’, la cartographie en ligne des entreprises et des organisations financées par la banque. 2006 >Premiers crédits hypothécaires pour des maisons basse énergie et durables. 2004 >Lancement de l’Internet Banking. 2002 >Lancement des services de gestion de patrimoine durable et du Private Banking, en collaboration avec Puilaetco Dewaay Private Bankers. 2001 > Premier fonds de placement Triodos en Belgique. 2000 >La banque, qui compte à ce moment 18 collaborateurs, déménage à Bruxelles. Première Journée Triodos aux Halles Saint-Géry à Bruxelles. 1999 > Première émission de capital en Belgique. Construction de la première éolienne en Belgique, à Lombardsijde (Middelkerke), financée par la Banque Triodos. 1995 >Ouverture d’un bureau commercial à Namur. Premier crédit important en Belgique, alloué à l’école de danse P.A.R.T.S. et à la compagnie de danse ROSAS de Anne Teresa De Keersmaeker (achat et rénovation d’un immeuble à Forest). © Herman Sorgeloos 10 septembre 1993 > Création de la Banque Triodos en Belgique, à Gand, célébrée par 400 personnes au Gravensteen. Karel Teck et Frans De Clerck en sont les fondateurs et membres de la direction (voir page 12). Kurt Degrieck (photo), aujourd’hui spécialiste crédits, faisait partie des trois premiers collaborateurs de la banque. faits & chiffres 19 57.000 (2012) 38.000 (2009) 23.000 (2006) 1.245 millions d’euros 17.500 (2003) (2012) CLIENTS. Vous êtes de plus en plus nombreux à rejoindre la banque durable. C’est essentiel car tout part de vous : c’est avec les moyens que vous nous confiez que nous finançons des projets à valeur ajoutée sociale et environnementale. 620 millions d’euros (2008) 214 721 millions d’euros millions d’euros (2012) (2003) 259 86,8 millions d’euros (2008) 91 millions d’euros millions d’euros (2003) (1998) 15,7 2,1 millions d’euros (1998) millions d’euros (1993) CRÉDITS. Environnement, social, culture : tous les crédits octroyés par la Banque Triodos relèvent de ces trois grands domaines. Grâce à vous, notre portefeuille de crédits augmente d’année en année. Il a été multiplié par 10 en 10 ans. 91 20 ANS 53 32 17 5 1993 1998 2003 2008 2012 COLLABORATEURS. Le développement continu de la banque se traduit aussi par le nombre de ses collaborateurs. En 20 ans, l’emploi a été multiplié par 20. TOTAL DE BILAN Vous avez dit croissance ? Depuis ses débuts en Belgique il y a 20 ans, la Banque Triodos ne cesse de grandir, comme l’indique l’évolution du total de bilan ci-dessus. Plus ses moyens augmentent, plus elle finance des entreprises et projets durables. 20 On y vit bien Plus écologiques, plus économes voire plus conviviales : nos maisons changent. L’habitat groupé se développe et même les rénovations deviennent passives. Visite guidée auprès de clients Triodos qui ont fait le choix de la qualité de vie. photographies JOHANNA DE TESSIERES texte PAUL GERARD > Le Champ d’Alévie, habitat groupé à Ottignies-Louvainla-Neuve. EMPRUNTER 21 Sept parents et six enfants, bientôt sept. Depuis quelques mois, quatre familles animent l’habitat groupé du Champ d’Alévie, récemment sorti de terre à Ottignies-Louvain-la-Neuve. C’est la vie à la campagne, à trois minutes du centre. Les vacances à la maison. Acheté en commun, le terrain d’un demi-hectare a été divisé en quatre lots individuels et une grande zone commune. Celle-ci accueille le potager, la serre, le verger, le compost et un coin feu, le tout formant un immense terrain de jeux pour les enfants. « On y construira bientôt une salle commune, elle permettra d’organiser des activités de groupe, de faire la fête ou de stocker la production du verger », situe Olivier Desurmont, l’un des papas. « La convivialité est un de nos objectifs, tout comme l’écologie et l’économie ». « La convivialité est un de nos objectifs, tout comme l’écologie et l’économie. » Olivier Desurmont Crédit habitation : plus durable = plus avantageux Construire et rénover durable, ça rapporte à la Banque Triodos, plus votre habitation est efficace au plan énergétique et plus votre crédit habitation est avantageux. C’est notre façon de stimuler la construction (et la rénovation) basse énergie ou passive. Notre grille tarifaire est claire et identique pour tout le monde. Et puisque votre projet durable vous permet d’économiser de l’argent sur votre facture énergétique, nous augmentons en proportion votre capacité de remboursement. Toute l’info est disponible sur www.triodos.be ou auprès de nos spécialistes au 02 549 59 60. Economies d’échelle Les logements sont en effet (très) basse énergie, faits de matériaux naturels et le plus possible locaux. L’eau de pluie est rendue potable, les panneaux photovoltaïques et thermiques sont discrètement intégrés aux toitures. Un projet de luxe, réservé aux portefeuilles bien garnis ? « C’est tout le contraire, affirme Olivier Desurmont. Aucun d’entre nous n’avait les moyens d’acquérir un terrain aussi grand et aussi bien situé. En divisant le coût par quatre, tout devenait possible. » Les économies d’échelle ne s’arrêtent pas là : les quatre familles partenaires ont fait appel au même architecte et aux mêmes corps de métier. Elles ont aussi construit en même temps, ce qui a permis de grouper les achats et les livraisons. C’est aussi pour cela que la Banque Triodos finance les habitats groupés : ils rendent plus accessibles l’habitat de qualité. > A Schaerbeek, Olivier Alexandre a rendu sa maison passive. Rénovation passive En plein Bruxelles, le projet d’Olivier Alexandre renvoie à un autre enjeu immobilier : la rénovation. Sa maison unifamiliale à Schaerbeek compte parmi les rares rénovations passives, ce qui lui vaut d’avoir été désigné Bâtiment exemplaire en 2008 par l’Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement. « Une grosse rénovation s’imposait, on a voulu bien faire les choses, pour le long terme. » L’isolation poussée des toits, sols et façades ont ramené les besoins en chaleur au niveau exceptionnellement bas de 15kWh/m² par an, contre... 375 auparavant. Une petite résistance électrique, de la puissance d’un fer à repasser, suffit à chauffer la maison par le système de ventilation. Bien sûr, une rénovation plus ambitieuse implique un investissement plus important. Celui-ci a été rendu possible par les primes régionales et un prêt de la Banque Triodos. « C’est vrai que c’est plus important, il faut voir le retour sur investissement sur le long terme. Disons qu’on a anticipé sur l’avenir et sur le resserrement progressif des normes en matière de performance énergétique des bâtiments. Autrement dit, notre investissement est bon pour la valeur de revente… » L’éCON DE DE COUL D L’ARG NO générique ÉPARGNE Je dispose de mon argent à tout moment. >COMPTE D’ÉPARGNE Je constitue une épargne pour mon enfant. • Mon épargne sert uniquement à financer des projets qui ont un impact positif sur les gens, l’environnement et la société. •Je connais avec précision les entreprises et organisations financées avec mon argent. •Je souhaite un rendement sans risque, sûr et équilibré. >COMPTE D’ÉPARGNE JUNIOR Je choisis la durée de mon placement. Plus la durée est longue, plus le rendement est élevé. >COMPTE À TERME PLACEMENTS J’investis dans la croissance de la banque durable. >CERTIFICATS D’ACTIONS DE LA BANQUE TRIODOS •Je cherche un rendement financier mais aussi sociétal. •Je place mon argent à long terme, sans garantie de rendement ou de capital. GESTION DE PATRIMOINE Je reçois des conseils, mais je gère personnellement mon patrimoine. >Personal Banking J’investis dans des fonds qui affichent les meilleures prestations en matière sociale et environnementale. >FONDS DURABLES •Je souhaite un conseil personnalisé sur la gestion de mon patrimoine (à partir de 200.000 euros). •J’investis selon des critères stricts sur le plan social et environnemental. •Je place mon argent à long terme, sans garantie de rendement ou de capital. Je confie la gestion de mon patrimoine à des spécialistes. >Private Banking CRÉDITS J’emprunte pour une habitation ou une rénovation durable. >CRÉDIT HABITATION J’emprunte pour un projet qui concilie la création de valeur ajoutée sociale, culturelle ou environnementale et un plan financier réaliste. plus votre projet est durable, plus le taux du crédit est avantageux. J’emprunte pour mon entreprise, mon association ou mon organisation. >CRÉDITS AUX PROFESSIONNELS 02 548 28 52 ou [email protected] 02 549 59 62 ou [email protected] 02 549 59 70 ou [email protected] 02 548 28 10 ou [email protected] Toutes les informations sur nos produits et services sont disponibles sur www.triodos.be. Si vous ne souhaitez plus recevoir notre magazine, vous pouvez nous le signaler via [email protected] ou au 02 548 28 52. Vous pouvez aussi adapter vousmême les paramètres en question via Internet Banking/Paramètres/ Communication Triodos ÉDITEUR RESPONSABLE Olivier Marquet, Rue Haute 139/3, 1000 Bruxelles, Belgique RÉALISATION François Bertrand, Donna De Coeyere, Paul Gérard, Veerle Lauwers, Lieve Schreurs, Joris Smeets rédaction Hippolyte Bertrand Paul Gérard Chantal Samson Joris Smeets Concept & DESIGN Studio Room www.studioroom.nl LAY-OUT Tabeoka www.tabeoka.be PHOTOS Johanna de Tessières Lisa Develtere Alexis Haulot IMPRIMEUR Symeta LA COULEUR DE L’ARGENT est imprimée sur du papier 100% recyclé et avec des encres végétales. BANQUE TRIODOS Rue Haute 139/3, 1000 Bruxelles T 02 548 28 28 F 02 548 28 29 [email protected] www.triodos.be TVA BE 0450.507.887 RPM Bruxelles Informations & Conseils : 02 548 28 52 Crédits : 02 548 28 10 Plus d’info ? Contactez-nous : > Épargne et placements : > Gestion de patrimoine : > Crédit habitation : > Crédit professionnel : LA COULEUR DE L’ARGENT est une publication de la Banque Triodos, envoyée gratuitement aux clients et relations pour les informer des activités de la banque. triodos.be LA BANQUE TRIODOS est spécialisée dans l’octroi de crédits à des projets, organisations et entreprises dans les secteurs culturel, social et environnemental. Elle offre des formules d’épargne et de placement aux clients particuliers et professionnels. NOMIE EMAIN LEUR DE GENT O. 16 Climat de confiance 13 à quoi sert mon argent ? 20 On y vit bien 6 L’économie de demain banque Triodos Rue Haute 139/3, 1000 Bruxelles www.triodos.be www.facebook.com/triodos.be Téléphone : 02 548 28 28 E-mail : [email protected] Information et Conseils : 02 548 28 52 Crédits habitation : 02 549 59 60 Crédits aux professionnels : 02 548 28 10