4 une meilleure connaissance des problè-
mes de santé mentale
Quelle définition donner à la santé
mentale ? Qu’englobe-t-elle comme
problématiques en dehors des
pathologies psychiatriques ? Comment les
autres facteurs (sociaux, médicaux,…) intera-
gissent dans les problèmes de santé mentale ?
Quels sont les différents types d’intervenants
qui travaillent en santé mentale, quels sont
leurs rôles respectifs ? Quelles sont les diffé-
rentes approches thérapeutiques qui existent
et leurs spécificités ?
4 une meilleure connaissance du secteur
de la santé mentale
Ce secteur, il est vrai, s’apparente à un
vrai labyrinthe de structures en tous genres.
Comment mieux connaître ces structures,
leur mission et leur manière de travailler ?
D’un point de vue pratique, qui fait quoi ? Où ?
Quand ? Pour qui ? Comment répertorier ces
données et les diffuser de manière compré-
hensible ?
Ces constats et questions, pointés parmi
tant d’autres, seront approfondis à tra-
vers plusieurs ateliers du colloque dans
le but de trouver des propositions visant à
améliorer l’accessibilité.
Ainsi, un atelier sera plus particulière-
ment consacré aux représentations et à
l’accès des usagers et de la population à
l’information. Il posera la question du « que
faire pour améliorer l’image de la santé men-
tale ? ». Il s’intéressera également aux sources
d’informations existantes, en les répertoriant et
en réfléchissant à des moyens pour les rendre
plus accessibles.
Un autre atelier consacré à la
communication entre intervenants
abordera lui aussi le problème de l’information
en cherchant des moyens qui amènent les
professionnels à mieux se connaître et donc à
mieux utiliser le réseau.
Un autre encore, celui traitant du
travail des médecins généralistes, abor-
dera inévitablement la question de
l’information des intervenants de première
ligne : comment leur donner la possibilité de
mieux connaître les multiples possibilités de
prise en charge pour orienter plus efficacement
leurs patients vers une aide appropriée ?
Les listes d’attente
Un autre résultat, qui sera traité dans un atelier
sur l’accueil de la demande et la gestion de
l’attente, concerne les difficultés d’accès liées
aux listes d’attente des services. Il s’agit d’une
question bien épineuse qui a été abordée pour
toutes les tranches d’âge.
En effet, en dehors des services
d’urgence et à quelques exceptions
près, le délai d’attente avant de pouvoir
bénéficier d’un rendez-vous ou d’une
prise en charge en santé mentale est
quasi généralisé. Les conséquences
inévitables en sont : la non prise en charge d’une
série de personnes qui se découragent, aban-
donnent et/ou s’orientent vers des solutions
moins adéquates ; ou encore le choix d’une
prise en charge plus « lourde » que nécessaire ;
mais aussi un éloignement peu judicieux du
patient…, avec, à la clef, de surcroît, un risque
de rupture dans la prise en charge.
Sensibilisés à cette difficulté, les
intervenants se voient dans l’obligation de
trouver des « astuces » pour garantir l’indis-
pensable continuité des soins. C’est ainsi
qu’on a pu observer un phénomène que
l’on pourrait qualifier de « boule de neige »,
notamment au niveau des jeunes enfants.
Celui-ci consiste à allonger la durée de cer-
taines prises en charge dans l’attente de voir
une place se libérer dans le service adéquat
pour assurer le relais, avec, comme effet
pervers, l’encombrement de structures qui se
voient ainsi contraintes de prolonger certains
séjours…
Ce problème des délais semble s’expliquer de
plusieurs manières. Entre autres par le désé-
quilibre entre l’offre de soins qui évolue peu
et la demande de soins quasi exponentielle
(la capacité maximale des services est perpé-
tuellement atteinte). Ou encore l’engorgement
des services les moins coûteux : plus les soins
sont accessibles financièrement, plus les listes
d’attente s’allongent…
Comment faire en sorte que ce délai d’attente
ne soit pas vécu comme un abandon ou
un désintérêt des professionnels à l’égard
des usagers ? Que mettre en place comme
solution(s) pour qu’un suivi minimal ou un
relais temporaire soit assuré ?
Il existe, semble-t-il, des initiatives spontanées
de certains services pour faire en sorte que
le temps d’attente puisse être mis à profit ou
encore pour tenter de désamorcer l’urgence
d’une situation et, en tous les cas, ne pas lais-
ser les personnes démunies dans la nature.
Un des objectifs de l’atelier qui abordera ces
questions au colloque sera de voir comment
ces initiatives originales peuvent concrètement
se mettre en place. Quels sont les dispositifs
imaginés par ces intervenants créatifs qui
pourraient, nous l’espérons, inspirer d’autres
services et structures n’ayant pas encore
réussi à apporter de réponses à ce pro-
blème ?
Les suites du colloque
Au terme du colloque, l’IWSM compte faire res-
sortir de ces différents moments d’élaboration,
un plan concret de recommandations et sugges-
tions qui auront pour but de chercher à pallier les
manques existants et d’améliorer ce qui
peut l’être en matière d’accès aux soins…
Plan qui devra bien entendu être assorti
d’un projet d’évaluation pour que ces
nouvelles pistes de travail ne restent pas
lettres mortes… L’accessibilité restera donc
encore au cœur des préoccupations de l’IWSM
pour l’année 2006. n
Pour information :
Colloque « Aux portes du soins -
l’accessibilité en santé mentale »
Le 03 février 2006, de 9h à 17h30
à Charleroi (CEME).
Programme disponible sur le site
www.iwsm.be ou sur demande au
081/ 23 50 15
(Il reste encore quelques places dans
certains ateliers).
Deux Cahiers de l’Institut seront
consacrés à ce thème :
4 un premier portera sur les
résultats de la recherche sur « l’accessibilité
aux services de soins en santé mentale »
(parution janvier 2006)
4 et un second reprendra les actes du
colloque et les recommandations qui se
dégagent du travail (parution printemps
2006).
1 Ce document d’une dizaine de pages est disponible
sur demande au secrétariat de l’IWSM ou sur le site
www.iwsm.be.
Confluences n°12 décembre 2005 3