Thème 3 : Corps humain et santé Chapitre 2 : L’immunité adaptative, prolongement de l’immunité innée I/ Des acteurs moléculaires et cellulaires Le virus de la grippe ou influenza se traduit par un brutal accès de fièvre, de la toux et des courbatures. Ce virus possède une membrane qui est une double couche de phospholipides (enveloppe lipidique hérissée de spicules formées par les glycoprotéines de surface, protéines comportant des groupements oligosaccharides). A la surface de cette membrane, on a tout un ensemble de molécules. On a notamment des protéines présentes à la surface et qui constituent pour l’organisme des déterminants antigéniques. A l’intérieur, on a une capside, enveloppe interne, faite essentiellement de protéines et à l’intérieur on a le matériel génétique. Les capsides entourant le génome viral résultent chacune de l'association d'une molécule d'ARN et de nombreuses molécules de nucléoprotéine (qui fait partie des antigènes du virus). Dans le cas de la grippe, il s’agit d’une molécule simple brin d’ARN (il y a des virus à ARN et à ADN). Pour se multiplier, les cellules ont besoin d’une cellule-hôte, ce sont des parasites. Un virus est une entité biologique nécessitant un hôte, souvent une cellule, dont il utilise le métabolisme et ses constituants pour se répliquer. (Les étapes du cycle de multiplication des virus : Phase d’absorption : interactions spécifiques entre ligands viraux et récepteurs cellulaires (notion de tropisme)/Pénétration du génome viral dans la cellule hôte par endocytose, par fusion membranaire ou par injection de l’acide nucléique dans la cellule hôte/Réplication et expression des gènes viraux (classification de Baltimore)/Morphogenèse/Libération des particules virales par bourgeonnement ou par lyse cellulaire.)(Les interactions avec la cellule hôte lors du cycle de multiplication : Arrêt des synthèses cellulaires : inhibition de la traduction des ARNm cellulaires en protéines, dégradation des acides nucléiques cellulaires/Utilisation de la machinerie cellulaire : utilisation des enzymes cellulaires telles que les ADN polymérases lors de la phase précoce de multiplication des virus à ADN ; utilisation des nucléotides cellulaires pour la synthèse du génome viral ; utilisation des ribosomes cellulaires pour la synthèse des protéines virales/Transformation de la cellule hôte par intégration du génome viral dans le génome de la cellule hôte). Les cellules phagocytaires ne sont pas pertinentes pour les virus (la réponse innée n’est pas la plus efficace : virus 80 à 100 nanomètre, cellule : de l’ordre du macromètre). 1) Des modifications du sérum Une infection virale se traduit par l’entrée d’un virus dans une cellule cible suivie de sa multiplication active et de l’envahissement du tissu infectée. Ce signal de danger provoque une réponse innée (inflammatoire qui répond à l’infection et se situe au niveau de l’entrée du virus, la concentration virales est alors à son maximum mais la réaction inflammatoire diminue car elles n’ont pas permis de juguler l’infection) mais aussi une réponse tardive (quelques jours) qui se traduit par une forte augmentation de la concentration sanguine en anticorps (protéine complexe utilisée par le système immunitaire pour détecter et neutraliser les agents pathogènes de manière spécifique. Les anticorps sont sécrétés par des cellules dérivées des lymphocytes B : les plasmocytes) Les anticorps constituent l'immunoglobuline principale du sang, protéines de la famille des globulines et qui sont le produit de l’immunité adaptative. Lors de la réponse innée, les cellules détectées vont être présentées par le biais de CPA. La quantité d’anticorps reste élevée pendant plusieurs semaines (il y a mémoire de l’infection). L’ARN de la grippe mute très facilement, raison pour laquelle on refait un vaccin contre la grippe chaque année (on prévoit les mutations du virus de la grippe). Le taux de la gammaglobuline, anticorps reste très élevé dans le corps 2) Une réponse cellulaire à une infection virale a) Expériences Durant les douze premières heures, il y a une augmentation importante de tous les globules blancs dont les leucocytes. Après douze heures, le nombre de macrophage et de granulocyte diminue (leur multiplication s’arrête), ce ne sont plus les cellules qui interviennent principalement contre l’infection. L’immunité adaptative fait intervenir une autre population de leucocytes : les lymphocytes (leur taux reste le plus élevé). b) Différentes catégories de lymphocytes Les lymphocytes ont le même aspect, ce sont des cellules rondes sans noyau qui ont un diamètre de 10 micromètres. Ils possèdent des protéines à la surface de leurs membranes qui sont des récepteurs capable de se lier à l’antigène (différentes catégories de récepteurs pour les différents lymphocytes) Lymphocytes B possédant des récepteurs membranaires BCR Lymphocytes T possèdent des récepteurs TCR, qui constituent deux sous-types caractérisés par des marqueurs membranaires différents : CD4 ou CD8 c) Lutte contre l’infection et coopération cellulaire Dans la réponse immunitaire adaptative, la défense contre un agresseur fait intervenir différentes catégories de lymphocytes qui coopèrent entre elles pour éliminer l’agent infectieux. Sans lymphocyte, on ne combat pas l’infection et chaque catégorie de lymphocyte a son rôle dans la réponse immunitaire adaptative. Il y a trois phases, la phase d’induction (reconnaissance spécifique du non-soi ou du soi modifié aboutissant à la sélection des clones de lymphocytes immunocompétents), la phase d’amplification (multiplication et différenciation des clones sélectionnés conduisant aux cellules effectrices de la réponse immunitaire et à leur produit) et celle d’expression ou de réaction avec la structure du non soi II/ La réponse adaptative cellulaire 1) Le rôle des LTc Les LTc ont un rôle essentiel dans la lutte contre les agresseurs lorsqu’ils ne se trouvent plus dans le milieu extracellulaire, et sont ainsi inaccessibles aux anticorps. Un lymphocyte T cytotoxique (ou cellule TC) est un lymphocyte T (un type de leucocyte) qui présente à sa surface des récepteurs pouvant se lier à des complexes formés par un peptide présenté par une molécule CMH de classe. Une fois activées par un complexe CMH-antigène, les lymphocytes T cytotoxiques libèrent la perforine, une protéine qui produit des pores dans la membrane plasmique des cellules cibles et provoque leur lyse. Les lymphocytes T cytotoxiques libèrent également le granzyme, une protéase à sérine, capable de pénétrer dans la cible par les pores occasionnés par la perforine et induire une apoptose (mort cellulaire par voie extrinsèque) La surface de la plupart des lymphocytes T cytotoxiques possède la protéine CD8, qui est attirée vers des portions de la molécule CMH de classe I. Cette affinité entraîne une liaison étroite entre la cellule T cytotoxique et sa cellule cible lors de l'activation spécifique à l'antigène. L'association d'une cellule T cytotoxique avec une protéine de surface CD8 est appelée lymphocyte T CD8+ La présence de cellules infectées ou anormales déclenche la production de lymphocytes cytotoxiques. Le contact entre un LTc et la cellule-cible déclenche la libération de molécules toxiques qui induisent la lyse de la cellule : soit par cytolyse (la membrane plasmique est perforée) soit par apoptose (la cellule s’autodétruit, se suicide). En réponse à l’infection, les LTc sont produits alors qu’au début ils n’existent pas. Lorsque le nombre de virus devient nul, le nombre de LTc diminue aussi, nous n’en avons plus besoin. Les LTc jouent un rôle important pour combattre les maladies telles que la grippe. Un virus pour se multiplier doit parasiter une cellule. Les virus se trouvent donc en multiplication dans nos cellules infectées. Pour que le nombre de virus diminue, il faut diminuer le nombre de cellules infectées. Les LTc vont détruire les cellules infectées (les virus pourront moins se multiplier). Lors de ce que l’on appelle le baiser de la mort, le LTc vient au contact de la cellule infectée qui va être lysée et dont la membrane plasmique va se perforer, la destruction est faite par cytolyse (la perforine va former un canal où des granzymes vont s’engouffrer pour protéolyser la protéine BID, apoptose par voie intrinsèque). Lors de l’apoptose ou suicide cellulaire, le LTc envoie un message à la cellule pour qu’elle se suicide. Notons que les cellules cancéreuses sont reconnues comme étrangères par les LTc et vont donc être détruites ; durant l’embryogénèse, le phénomène d’apoptose intervient lors de la formation des mains. 2) La spécificité des LTc Les LTc produits lors d’une réponse cellulaire tuent uniquement les cellules infectées par le virus avec lequel l’organisme a été en contact : les LTc sont spécifiques d’un antigène. Chaque LTc porte sur sa membrane une protéine appelé récepteur TCR qui reconnaît un unique antigène. Il existe des systèmes de reconnaissance spécifique de l’antigène (le lymphocyte T ne reconnaît pas directement l’antigène). Le virus intègre son matériel génétique à la cellule puis celle-ci va produire différents protéines du virus. Une cellule infectée par un virus va présenter en sa surface un fragment de virus (une ou plusieurs protéines virales), un fragment d’antigène viral, le déterminant antigénique. L’antigène est un peptide issu de la digestion de protéines du virus par la cellule infectée ; ce peptide s’associe à une molécule du CMH et la cellule devient une CPA. Cette reconnaissance entraîne la fixation du lymphocyte et la destruction de la cellule. Le récepteur T est constitué de deux chaines polypeptidiques identiques et au niveau de ces deux chaines, on retrouve une partie constante ainsi qu’une partie variable qui est le site actif du récepteur appelé site antigénique, lieu de la fixation de l’antigène. Pour fixer l’antigène, il faut absolument que celui-ci lui soit présenté par une molécule du CMH. Le récepteur T va reconnaître la molécule du CMH et l’antigène, on parle de double reconnaissance. Le contact entre un macrophage et un lymphocyte T8 stimule le macrophage et induit l’expression des récepteurs membranaires à IL-2 à la surface des LT8, mais ceux-ci contrairement aux LT4 ne produisent pas d’IL-2 Les virus circulants tout seuls ne sont pas reconnus par les lymphocytes T. L’interaction entre le récepteur T et le peptide est assuré par une molécule du CMH. Le lymphocyte T ne reconnaît pas directement l’antigène. Dans le LTc, on a de petites vésicules qui une fois le contact fait avec la cellule infectée vont libérer les produits qu’elles contiennent qu’on appelle perforines (L’exocytose de petites vésicules de sécrétion fabriquées par l’appareil de Golgi va libérer des molécules de perforine qui est une protéine cytolytique sécrétée par les lymphocytes va s'insérer dans la membrane plasmique de la cellule cible et former un canal en se polymérisant permettant des échanges entre milieu intérieur et extérieur). A cause de la différence ionique entre le milieu intracellulaire et extracellulaire, il va y avoir entrée massive d’eau et de sel dans une structure qui est fermée et la cellule va gonfler puis se détruire éclatement de la cellule. Cette entrée massive d’eau et de sel avec de plus l’entrée d’enzymes lytiques (protéases sécrétées par les LT) provoque la destruction de certaines protéines et la cytolyse de la cellule. Lors de l’apoptose, la cellule se vide et il y a libération de protéines ce qui crée des pores dans la membrane de la cellule. Les débris sont ensuite éliminés par les macrophages 3) L’origine des LTc Il n’y aura réaction que si le LT possède les récepteurs T capables de reconnaître l’antigène. Les LT sont naïfs sauf un qui va se relier au déterminant antigénique présenté par le CMH de classe 1. Ce contact fait en sorte que le LT va s’activer et entraîne la multiplication cellulaire du LT activé (amplification clonale, les autres restent naïfs). Ces LTC clones vont pour un certain nombre se différencier en LT cytotoxiques (et vont synthétiser des molécules de perforine qui sont capables de léser les membranes plasmiques et de détruire les perforines de la cellule cible). Certains LTCD8 clones ne vont pas se différencier, ils vont rester en réserve, ce sont des LTCD8 mémoires. LA sélection clonale et l’amplification clonale vont expliquer le temps de latence lors du premier contact. Lors des prochains contacts, les lymphocytes mémoires sont déjà activés et vont se multiplier par mitose et la réponse immunitaire se fait immédiatement Les cellules dendritiques ayant phagocyté et digéré un élément étranger, par exemple sur les lieux d’une infection, gagnent les ganglions lymphatiques où ils vont présenter l’antigène à de multiples lymphocytes T CD8. Les étapes de la formation des LTc : - - La sélection clonale : Parmi les millions de clones de LT CD8, un seul est capable de se lier par son récepteur à l’antigène exposé par la cellule présentatrice. Ce clone est alors activé, ce qui se manifeste par l’entrée en division des cellules de ce clone. L’amplification clonale : Les cellules du clone activé se multiplient intensément par mitoses. La différenciation : Toutes les cellules du clone se différencient en LT cytotoxiques. Ces LTc quittent les ganglions pour rejoindre les tissus infectés. Là, ils sont capables de détruire toute cellule exposant en surface le même antigène que celui qui a sélectionné le clone préexistant de LT CD8. Ces LTc ont une durée de vie limitée : ils meurent à mesure que l’infection régresse. Certains d’entre eux cependant persistent dans l’organisme et ont une durée de vie plus longue (plusieurs années) avec la capacité de se multiplier pour maintenir leur nombre : ce sont les LTc mémoire. III/ L’interaction antigène-anticorps 1) Une interaction spécifique Mise en évidence par les tests d’Ouchterlony et Elisa 2) Le mode d’action des anticorps a- La reconnaissance de l’antigène Protéine en forme de Y constituée de l’association de 4 chaînes polypeptidiques semblables deux à deux (2 chaines lourdes H et 2 chaines légères L) qui sont associées par des liaisons faibles et des ponts disulfure. Les anticorps sont des protéines appartenant à la famille des gammaglobulines, ce sont des immunoglobulines. Ils sont localisés dans l’ensemble des fluides qui baignent le milieu extracellulaire (le plasma sanguin, la lymphe, les sécrétions des muqueuses, le lait maternel…) Chaque anticorps comporte deux sites identiques de fixation à l’antigène, ainsi qu’un site pouvant être reconnu par les récepteurs présents sur les cellules phagocytaires (100 premiers acides aminés). Chaque anticorps est spécifique d’un antigène grâce aux acides aminés des zones hypervariables formant le site de fixation de l’antigène (domaine de liaison avec l’antigène). Cette variabilité explique sa spécificité. La structure moléculaire complémentaire du site de fixation de l’antigène et de l’antigène permet l’établissement de liaisons faibles entre eux. Le reste de la séquence est relativement conservé d’un anticorps à un autre et forme sa partie constante. b- L’action des anticorps Les lymphocytes T sont incapables de reconnaître directement l’antigène. Le complexe immun est la liaison antigène anticorps et son intérêt est de changer la physionomie du virus, l’anticorps ne détruit pas mais neutralise l’antigène. Ces complexes agglutinent l’agresseur qui porte l’antigène et accélèrent son élimination en stimulant les phagocytes. Ainsi, les macrophages possèdent des récepteurs membranaires qui se fixent sur la partie constante des anticorps et induisent une phagocytose très efficace des complexes immuns. Certains granulocytes peuvent également grâce à des récepteurs du même type se fixer sur les anticorps qui recouvrent un agresseur trop volumineux pour être directement phagocyté (un ver parasite par exemple) et sécréter des enzymes permettant la destruction de l’agresseur. L’action des anticorps implique ainsi une collaboration étroite entre les mécanismes de l’immunité innée et les mécanismes de l’immunité spécifique. Les anticorps permettent donc de neutraliser les agresseurs et de stimuler leur élimination. Ils agissent, entre autres, contre les molécules solubles dans les fluides de l’organisme (toxines bactériennes), les bactéries exogènes (ne pénétrant pas dans les cellules), les parasites extracellulaires vers et les virus avant qu’ils n’aient pu infecter leur cellules cibles Formation du complexe immun : Les anticorps circulants se fixent à l’antigène pour former un complexe immun qui neutralise l’effet pathogène de l’antigène Elimination du complexe immun : L’élimination définitive des antigènes fait intervenir des mécanismes de l’immunité innée, comme la phagocytose. La membrane des phagocytes possèdent des récepteurs capables de se fixer de manière spécifique à la partie constante de l’anticorps. Cela favorise la phagocytose des agents infectieux ; il y a collaboration avec les acteurs de l’immunité innée. Les cellules phagocytaires sont responsables de la destruction non pas de l’antigène seul mais du complexe immun et ont une plus grande affinité pour le complexe immun que pour l’antigène seul IV/ L’origine des anticorps 1) Les cellules effectrices à l’origine des anticorps Les lymphocytes T reconnaissent directement l’antigène à condition qu’il soit présenté par une molécule du CMH Certains lymphocytes reconnaissent directement l’antigène grâce à leurs récepteurs membranaires. Le lymphocyte B présente à la surface de sa membrane plasmique des anticorps membranaires (récepteurs BCR). Dans les ganglions lymphatiques, il y a des plasmocytes qui sont plus gros et ont beaucoup d’organites cellulaires contrairement aux LB. On a notamment le REG, réticulum endoplasmique granuleux (sorte de sac ou est fixé le ribosome qui synthétise les protéines). Un plasmocyte est un LB différencié et est capable de produire 5000 anticorps par seconde. Lorsqu’il est activé (reconnaissance de l’antigène par fixation sur les anticorps membranaires), le LB se différencie en plasmocytes capables de sécréter les anticorps circulants (jusqu’à 5000 anticorps par seconde). Les lymphocytes B sont responsables de la production des anticorps et donc de l’immunité humorale. Chacune des cellules exprime sur sa membrane plasmique, un anticorps, capable de reconnaître un antigène et un seul. Avant tout contact avec les antigènes, l’organisme possède environ 10^8 lymphocytes B différents caractérisés par leur anticorps membranaires. Cette très grande variété d’anticorps constitue le répertoire immunitaire Elle permet à l’organisme de faire face à l’incroyable diversité des agresseurs potentiels. 2) De la détection de l’antigène à la production des anticorps Parmi les dizaines de millions de LB, seul peu d’entre eux vont reconnaître l’antigène (les autres sont des LB naïfs) ; ce processus de sélection clonale se traduit également par la sélection de LB reconnaissant de plus en plus efficacement l’antigène et prend place dans les organes lymphoïdes secondaires (rate et ganglions lymphatiques) et est déclenché par la fixation de l’antigène sur l’anticorps membranaire, qui induit la multiplication (phase d’amplification) du LB et le rend réceptif aux nombreux signaux qui vont lui permettre de se transformer en LB sécréteur ou plasmocyte (qui possèdent plus de vésicules de Golgi qui sont liées au phénomène d’exocytose) produisant des anticorps. La prolifération et la différenciation des lymphocytes B (qui se déroulent dans les organes lymphoïdes secondaires) sont stimulées par des messagers chimiques sécrétés par les LT4 (activés par des récepteurs spécifiques qui détectent les peptides). Il va y avoir ensuite amplification clonale du clone activé avec la mitose puis on va avoir soit de LB mémoires soit des plasmocytes. Le rôle des LB est la réponse immunitaire humorale. La production d’anticorps en réponse à l’entrée d’un antigène est le résultat d’un processus se déroulant en plusieurs étapes : - - Reconnaissance de l’antigène ou sélection clonale : Tous les anticorps portés par un LB sont identiques et reconnaissent donc le même antigène (un tel LB est présent dans l’organisme à quelques milliers d’exemplaires, ce qui est très peu, l’ensemble constituant un clone). L’organisme étant capable de reconnaître des millions d’antigènes différents, cet organisme doit contenir autant de clones différents de LB que d’antigènes susceptibles d’être reconnus. Amplification clonale des LB activés : Une partie des LB se différencie en plasmocytes, cellules sécrétrices d’anticorps solubles dans le plasma. Une autre partie des LB produits se transforme en LB mémoire, cellules non sécrétrices d’anticorps mais à longue durée de vie. V/ La réponse immunitaire adaptative est une réponse sous contrôle (rôle des LT4) Expérience de Claman. Pour que les LB soient capables de produire des anticorps solubles, il est nécessaire qu’il existe une coopération cellulaire entre les LB et les LT. Expérience de Morgan et Ruscetti qui apporte des précisions : la coopération cellulaire s’effectue par un agent soluble qui est l’interleukine 2 (groupe de cytokine) dont l’action est d’induire la multiplication des lymphocytes. Les LTCD4 sont au centre de toutes les réactions immunitaires adaptatives ; en leur absence il se produit une immunodéficience. Les LT4 stimulés par les CPA sont indispensables à l’expansion clonale et à la transformation des LB en plasmocytes et des LT pré-cytotoxiques en LT cytoxiques). Si les déterminants antigéniques sont associés aux molécules du CMH de classe 2, ils seront reconnus par les LTCD4. Le sérum est constitué du plasma vidé du fibrinogène, liquide, il contient des molécules dont des anticorps circulants (il y aura donc formation d’un complexe immun). Le contact entre un macrophage et un lymphocyte T4 entraine la stimulation de chacune des cellules : L’IL-1 libérée par le macrophage se fixe sur les récepteurs membranaires à IL-1 du LT4 et induit l’expression des récepteurs membranaires à l’IL-2 à la surface du LT4 et la libération par celui-ci de l’IL 2. Ils reconnaissent les antigènes présentés par les CPA cellules dendritiques), se différencient en LTa (auxiliaires) qui produisent les interleukines 2. Le SIDA se déclare quand le taux de LTCD4 devient trop faible ; les maladies opportunistes se développent (tuberculose, cancer, pneumonie…) ce qui provoque le plus souvent le décès de la personne infectée. VI/ Immunité adaptative et maturation du système immunitaire 1) Les organes lymphoïdes primaires Les organes lymphoïdes primaires sont le lieu où les lymphocytes naïfs se différencient et acquièrent leur immunocompétence. La différenciation se déroule en permanence dans la moelle osseuse rouge pour les lymphocytes B et dans le thymus pour les lymphocytes T. Puis les lymphocytes, une fois l’immunocompétence acquise migrent vers les vaisseaux lymphatiques et les organes lymphoïdes secondaires où ils sont stockés. 2) Acquisition de l’immunocompétence Le phénomène d’épissage tient en partie du hasard et permet la production d’une multitude d’anticorps différents. La sélection des LB et LT se font respectivement dans la moelle osseuse et le thymus. Parmi les LB produits, certains peuvent attaquer les molécules du soi et l’organisme va les éliminer par apoptose. Les LB auto réactifs sont éliminées dans la moelle osseuse. Deviennent immunocompétents les LB qui ne reconnaissent pas le soi. Les LT doivent reconnaître le soi mais pas trop. Le pro lymphocyte T est « nu » et va fabriquer dans le thymus des marqueurs de surface afin de devenir immature (toujours pas d’immunocompétence). Dans la zone périphérique, les LT qui reconnaissent le soi, molécules du CMH sont conservés, les autres sont détruits par apoptose, il s’agit d’une sélection positive. Pour acquérir la tolérance au soi, le thymus met tout d’abord en place une sélection vis-à-vis du CMH dite « sélection positive », qui se réalise au niveau du cortex. En effet le thymus possède des cellules épithéliales qui présentent les molécules du CMH du soi. De cette manière, les interactions entre les molécules du CMH des cellules épithéliales et le TCR des thymocytes au stade double positif seront responsables de cette sélection positive ; on est face à trois possibilités : Soit le thymocyte est capable de reconnaître la molécule du CMH avec une faible affinité, il sera alors considéré comme acceptable et sera sélectionné positivement en recevant un signal de survie, soit le thymocyte est capable de reconnaître la molécule du CMH avec une forte affinité, il sera alors considéré comme délétère pour le soi, ne recevant pas le signal de survie et il mourra donc, soit le thymocyte ne reconnait aucunes molécules du CMH, il ne pourra donc pas recevoir de signal de survie et mourra de ce fait. Les thymocytes au stade double positif ayant été sélectionnés positivement au niveau du cortex devront ensuite se délester d’un cluster de différenciation afin de n’en exprimer plus qu’un seul et ainsi passer au stade « simple positif ». Le choix de cluster dépendra de la molécule de CMH que le TCR reconnaîtra : si le TCR se lie à une molécule de classe 1 du CMH, il diminuera l’expression du CD4 et augmentera l’expression du CD8, si par contre il interagit avec une molécule de classe 2 du CMH, il diminuera l’expression du CD8 et augmentera l’expression du CD4. Les cellules du thymus vont servir de modèle pour se faire fixer les LT qui reconnaissent le CMH. La seconde phase de sélection se déroule dans la partie centrale du thymus, le thymus médullaire, où a lieu une sélection négative (la sélection négative des cellules immunitaires est à l’origine de la tolérance au soi) Les LT qui ont une trop grande affinité avec les molécules du CMH (liaison trop « fusionnelle » avec les macrophages) entraînent la libération de messagers chimiques qui vont causer sa mort par apoptose. Sélection négative au niveau de la médulla Les thymocytes simples positifs reconnaissent alors encore les molécules du soi comme les molécules du non-soi. Ils vont donc ensuite migrer vers la médulla au niveau de laquelle ils continueront leurs maturations et subiront la sélection vis-à-vis du peptide dite « sélection négative ». Cette dernière utilisera la caractéristique des cellules dendritiques à exprimer un facteur de transcription appelé AIRE (pour Auto-Immune-Regulator-Element) qui lui-même permet l’expression de peptides du soi de tissus n’ayant aucun rapport avec le thymus, eux-mêmes présentés par des molécules du CMH du soi ; ces cellules sont dites auto-réactives. Ici ce sera donc les interactions entre les peptides du soi présentés par les molécules du CMH du soi exprimés à la surface des cellules dendritiques et le TCR des thymocytes au stade simple positif qui seront responsables de cette sélection négative ; on est à nouveau face à trois possibilités : soit le thymocyte est capable de reconnaître le peptide présenté par les molécules du CMH avec une forte affinité, il sera alors considéré comme délétère pour le soi et sera sélectionné négativement en recevant un signal de mort, soit le thymocyte est capable de reconnaître le peptide présenté par les molécules du CMH avec une faible affinité, il sera alors considéré comme acceptable et ne recevra pas de signal de mort, soit le thymocyte n’interagit pas, il recevra alors un signal de mort. Il y aura ensuite migration vers les organes lymphoïdes La maturation des lymphocytes conduit à l’apparition de clones possédant des spécificités très variées. Ceux qui reconnaissent le soi étant éliminés ou bloqués (tolérance du soi), les autres sont ainsi sélectionnés. Ils constituent les populations lymphocytaires immunocompétentes qui contrôlent le maintien des caractéristiques moléculaires du soi d’un individu. Le dérèglement du système immunitaire peut conduire à l’apparition d’effets pathologiques variés : maladies auto-immunes, cancers. L’organisme produit une très grande diversité de LB grâce au réarrangement entre fragment de gènes à l’origine des chaînes lourdes et légères des anticorps. Les LB auto-réactifs (reconnaissent les molécules de notre organisme) sont détruites. La maturation des lymphocytes T : seuls les lymphocytes T reconnaissant les antigènes du « non-soi » deviennent immunocompétents ; à condition qu’ils reconnaissent les marqueurs du « soi »= CMH