David Trevino (étudiant étranger) 23 mars 2014 Philosophie 603 Que peuvent nous apprendre les expériences de la pensée sur l’identité personnelle ? Les pensées sur l’identité personnelle sont très diverses. Un des thèmes qui est très important c’est l’idée de la relation entre le corps humain et le soi personnel. La question essentielle de notre recherche est « Est-ce que le corps humain est absolument obligatoire pour que le soi existe » ? Pour répondre à cette question, il faut que l’on connaisse tous les éléments qui sont essentiels, particulièrement les aspects de la langue qu’on utilise pour parler de soimême; les relations et les dimensions entre le monde physique et le corps qui donne un sens d’existence ; et les conclusions de l’expérience du RHI (« Rubber Hand Illusion ») qui donne un certain point de vue qui est intéressant. Une dimension essentielle pour découvrir si le corps est obligatoire pour avoir un soi est la manière de parler de soi-même. Il y a deux manières de parler du « je »: le « je » comme un objet et le « je » comme un sujet. Cette distinction a été réalisée grâce au travail de Wittgenstein. Quand on parle de lui-même, la plupart du temps on parle de lui-même comme un objet. Un exemple est la phrase « J’ai faim ». Également on peut écrire la phrase comme : « Il existe au moins un soi dans l’univers qui a faim. » Avec cette expansion de la phrase, on peut voir que le « je » est l’objet qui est en train de recevoir quelque chose (dans cet exemple, la faim). Le « je » du soi existe principalement dans le monde quand toutes les actions sont attribuées au soi. Par 1 David Trevino (étudiant étranger) 23 mars 2014 Philosophie 603 Que peuvent nous apprendre les expériences de la pensée sur l’identité personnelle ? contre le « je » de sujet est très diffèrent. Si on dit « J’ai un mal de tête » le « je » n’est pas le même comme le « je » de l’exemple précédent, plutôt, le « je » représente un sujet. La distinction peut être plus claire avec cette explication : quand on dit « J’ai un mal de tête » il n’a pas logique dans cette phrase. Pour parler de la maladie, il faut qu’on soit un observateur de la personne, externe à elle-même. C’est à dit qu’on sort d’elle-même, pu’ on est un observateur de la personne qui est malade et avec cette observation, on déclare qu’il est malade. Lorsqu’il est impossible de faire ça, il n’est pas logique de parler de lui-même comme d’un sujet, donc, le « je » de sujet ne peut pas exister. On peut conclure qu’un soi existe dans le monde comme objet et toutes les actions du monde sont pénétrés par le soi. Il y a une rupture dans la conversation parce qu’on sait que le soi existe et le « je » du soi est un objet, mais on ne sait pas si le corps est nécessaire pour le soi. Pour savoir ça, il faut qu’on connaisse les éléments du corps qui justifient ou ne justifient pas l’existence du corps, et par extension, la relation (si elle existe) du corps au soi. Les trois éléments du corps qui sont essentiels sont : les perceptions du corps, les relations du corps dans le monde physique et l’appropriation. Les trois éléments ont été réalisés grâce au travail de Gareth Evans dans son live « The Varieties of Reference », chapitre 7 en 1982. Les perceptions du corps sont les sensations que le corps utilise pour obtenir des informations sur son état (les sensations internes). Le plus célèbre exemple de cet élément a été donné par Descartes dans sa « Méditation n. 6 » quand il a expliqué que les sensations du corps peuvent être trompeuses. Evans, fait évoluer ce concept pour parler des mécaniques internes. Un exemple très moderne est le phénomène qui s’appelle « Phantom Limb Syndrome ». Dans ce phénomène le membre d’une personne n’existe plus à cause d’une amputation. Pourtant la 2 David Trevino (étudiant étranger) 23 mars 2014 Philosophie 603 Que peuvent nous apprendre les expériences de la pensée sur l’identité personnelle ? personne peut souffrance à l’endroit où son membre était attaché. Ce phénomène est très problématique parce que traditionnellement, le corps et le soi étaient en relation étroite. Si le corps dit des mensonges au soi, comment est-ce qu’on peut être certain que tout ce que le soi appréhende, grâce aux sensations du corps, soient vrai ? En plus, est-ce que le corps est une source fiable pour le soi ? Là se pose un problème parce que la deuxième partie, les relations entre le corps et le monde extérieur, a été oubliée. Bien sûr que le corps existe physiquement, mais en même temps, le corps existe aussi dans l’espace et le temps. Par exemple, lorsque l’on mange, la sensation de goût est présente mais aussi, le schéma corporel et le schéma temporel jouent un rôle important aussi. Le schéma corporel est la relation entre le corps et le monde physique. Dans le monde le corps existe et il occupe l’espace. En même temps, le corps existe dans un schéma temporel aussi, le placement du corps dans une tranche de temps. Alors, quand on mange, l’action existe dans trois dimensions : le soi-même, le schéma corporel et schéma temporel. On peut conclure que les sensations du corps aussi existent hors du corps. Pour parler de l’appropriation du corps, on évoque essentiellement la façon dont on l’utilise pour référence à soi-même. Cette réalisation qu’on peut exister hors de son corps change la manière de penser du soi. Si une partie du soi existe hors du corps, est-ce que le corps est obligatoire pour le soi ? En 1998, Matthew Botvinick et Jonathan Cohen ont expérimentés la notion que le soi peut exister hors du corps. Ils ont construisent une épreuve qui s’appelle le « Rubber Hand Illusion ». Dans cette épreuve une personne s’assoit à une table est met un bras au-dessous de la table et l’autre sur la table. Dans l’espace qui est vide (grâce au bras qui est sous la table), on met un bras de caoutchouc, et donc matériel sous forme de prothèse. Avec une plume, la main 3 David Trevino (étudiant étranger) 23 mars 2014 Philosophie 603 Que peuvent nous apprendre les expériences de la pensée sur l’identité personnelle ? humaine est la prothèse sont caressées. Après la caresse, on frappe la main de caoutchouc avec un marteau et on observe la réaction de la personne. La personne est complètement bouleversée. On peut voir la rupture dans la personne ; on sait que la main n’est pas réelle mais il y a quelque chose qui a changé en lui-même, notablement l’attribution de la main de caoutchouc à son soi. La personne sait que la main de caoutchouc n’est pas attachée à son corps, mais avec sa réaction suggère que lien entre corps et soi n’est pas forcement permanent. C’est à dit, simplement, qu’un corps n’est pas nécessaire pour faire exister le soi. Dans un sens le soi peut être transplanté à autre hôte. Le soi accepte le nouvel hôte comme s’il faisait partie de son corps. Cette affirmation qu’un corps n’est pas obligatoire pour que le soi existe peut-être trop fort. Si on interprète la conclusion d’une façon un peu plus modérée, on peut dit que bien sûr que le soit existe dans un sens physique, mais cette existence n’est pas solide, mais plutôt, flexible. Le concept du corps n’est pas rigide et absolue. En conclusion, le concept du corps n’est pas seulement la substance animale. Le corps et fluide est la relation entre le soi et le corps est très complexe. Si Botvinick et Cohen ont raisons, et je crois qu’ils ont raisons, il faut que nous changions notre manière de penser et de parler de nous-mêmes. En plus, notre langage pour parler du soi a besoin de changer aussi. Il faut que la manière de vivre comme une personne qui pense d’elle-même comme d’un sujet soit acceptée. Mais un problème reste encore : si on change un élément de notre corps par une greffe par exemple, est-ce que notre soi reste le même ? Si le corps peut évoluer et changer, est-ce que le soi fait la même chose ? Ces questions sont très importantes pour la suite de notre questionnement. 4 David Trevino (étudiant étranger) 23 mars 2014 Philosophie 603 Que peuvent nous apprendre les expériences de la pensée sur l’identité personnelle ? BIBLIOGRAPHIE BOTVINICK, M. et JONATHAN, C. (1998), Rubber hands feel touch that eyes see, Macmillan Publishers. BILETZKI, A. et MATAR, A. (2002) Ludwig Wittgenstein, Stanford Encyclopedia of Philosophy EVANS , G. (1982), The Varieties of Reference, Oxford University Press. 5