C. Dejax et al.
Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°9 611
Méthodologie statistique
!L’analyse statistique, hormis le cal-
cul des paramètres descriptifs (dé-
nombrements, paramètres de réparti-
tion…), a consisté principalement en
la recherche de lien entre deux fac-
teurs (Chi², test t, ANOVA, test U de
Mann et Whitney, test H de Kruskal-
Wallis) selon que les paramètres
étaient quantitatifs ou qualitatifs, que
les distributions étaient gaussiennes
ou non et les variances étaient simi-
laires ou non. Les études multivariées
(recherchant par exemple les facteurs
influençant le retour à l’euthyroïdie
après traitement) ont été réalisées à
l’aide de régressions logistiques. Le
seuil de significativité standard (p ≤
0.05) a été utilisé. La comparaison des
données de survie avec la population
générale a été faite sur la base des
données de l’INSEE (espérance de
population françaises, année 1989),
après appariement sur l’âge et le sexe.
Enfin, sur le plan informatique, c’est
le logiciel SEM qui a servi pour les
différents calculs statistiques [1].
ANALYSE DES DONNÉES
Données obtenues d’après les
réponses aux questionnaires
!Sur 363 questionnaires envoyés, 255
formulaires remplis nous sont reve-
nus, soit un taux global de réponse
de 70%. Pour certains patients, deux
questionnaires avaient été adressés
(l’un au généraliste, l’autre au spécia-
liste) et après recoupement, les répon-
ses obtenues concernaient 155 mala-
des sur 270, soit 57% des patients in-
clus dans cette étude rétrospective.
Nous avons vérifié que le groupe de
patients pour lesquels nous n’avions
pas obtenu de réponse était tout à fait
superposable à la population pour
laquelle nous avions reçu une ré-
ponse, en particulier sur les paramè-
tre tels que l’âge moyen, le sex ratio,
la répartition des pathologies.
Données provenant des dossiers
du service
Caractéristiques de la populationCaractéristiques de la population
Caractéristiques de la populationCaractéristiques de la population
Caractéristiques de la population
Les 270 sujets de cette étude com-
prenaient 209 femmes (77%) et 61
hommes (23 %). Le sex ratio était de
1 homme pour 3,4 femmes toutes les
étiologies d’hyperthyroïdie étant con-
fondues. La durée moyenne de suivi
était de 12 mois. L’âge moyen de la
population traitée était de 66 ans, la
classe des 70-80 ans étant la plus re-
présentée
Si l’on isolait de ce groupe de 270
patients "tout venant" les sujets âgés
de 65 ans et plus, on retrouvait un
très large sous-groupe de 180 mala-
des dont l’âge moyen était alors de
76 ans. Le sex ratio restait identique à
celui du groupe initial.
On peut déjà noter que le traitement
de l’hyperthyroïdie par l'iode 131 a
été réservé de préférence au sujet âgé.
Sur une population tout venant de 270
sujets hyperthyroïdiens traités par
l'iode 131 deux tiers étaient par défi-
nition des sujets âgés.
Pendant la période de suivi aucun
décès lié à la pathologie thyroïdienne
n’a été constaté. Sur l’ensemble de
notre population, le taux de décès
était de 3,8 % correspondant au pour-
centage attendu de décès pour une
population de même sexe et de même
âge.
PP
PP
Pathologatholog
athologatholog
athologies tries tr
ies tries tr
ies traitéesaitées
aitéesaitées
aitées
Si l’on recherche l’étiologie la plus
fréquente de l’hyperthyroïdie en
fonction du sexe on retrouve une
prédominance d’adénomes toxiques
chez l’homme alors que chez la
femme les hyperthyroïdies diffuses
et nodulaires ont une prévalence
identique.
Dans notre population de 270 patients
les différentes pathologies se répar-
tissaient de la façon suivante :
· 37% d’adénomes toxiques (AT),
· 13% de goitres multinodulaires toxi-
ques (GMNT),
· 7% d’adénomes pré-toxiques (ApT),
· 31% de maladies de Basedow ( B),
· 12% de goitres nodulaires basedo-
wifiés ( GNB),
Si l’on distingue les pathologies se-
lon l’âge des patients, on voit que la
maladie de Basedow est la patholo-
gie que nous avons le plus souvent
traitée chez les sujets de moins de
65 ans, alors qu’elle devient rare après
65 ans où les hyperthyroïdies nodu-
laires prédominent nettement. On
retrouve alors chez les patients de
plus de 65 ans (Figure 1Figure 1
Figure 1Figure 1
Figure 1) :
· 47,5% d’adénomes toxiques,
· 17,5% de GMNT,
· 18% d’adénomes pré toxiques,
· 11,3% de maladies de Basedow,
· 16% de goitres nodulaires basedo-
wifié.
Place du traitement par
l'iode 131 par rapport
aux autres thérapeutiques
En fEn f
En fEn f
En fonction de la pathologonction de la patholog
onction de la pathologonction de la patholog
onction de la pathologieie
ieie
ie
75% des patients présentant une hy-
perthyroïdie nodulaire (AT, ApT,
GMNT) ont été traités par l'iode 131
lors de la première poussée d’hyper-
thyroïdie. En revanche, seul un patient
sur cinq atteint d’une maladie de
basedow a bénéficié de ce traitement
en première intention (Figure 2Figure 2
Figure 2Figure 2
Figure 2).
En fEn f
En fEn f
En fonction de l’âgonction de l’âg
onction de l’âgonction de l’âg
onction de l’âgee
ee
e
Dans la mesure où la maladie de
Basedow est beaucoup plus fré-
quente chez le sujet jeune, il découle
des constatations précédentes que ce
sont les personnes de plus de 65 ans
qui se voient proposer une
IRAthérapie en première intention.
Dans notre population de plus de 65
ans, l’iode 131 était le premier traite-
ment de l’hyperthyroïdie chez 71,4%
du groupe alors qu’il n’était proposé
en première intention que chez 31%
des patients de moins de 65 ans (Fi-Fi-
Fi-Fi-
Fi-
gure 3gure 3
gure 3gure 3
gure 3).
Cependant cette différence dans les
indications du traitement par l'iode
131 n’est vraisemblablement pas liée
uniquement à une prévalence moin-
dre de la maladie de Basedow chez
le sujet âgé. Nous gardons probable-
ment en Europe, contrairement aux
U.S.A une réticence en ce qui con-
cerne l’administration d’iode 131
dans le traitement de l’hyperthyroï-
die.