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Pacte nancier et scal de solidarité au service duprojet de territoire
La nouvelle génération depactes
nanciers et scaux: un allié pour
lesnouveaux mandats locaux
Communes et communauté ont un destin financier lié : mise en œuvre conjointe du projet de
territoire, politiques de reversement par dotations de solidarité ou fonds de concours, partage
de compétences pouvant donner lieu à des relations financières croisées, développement de
la péréquation à l’échelle intracommunautaire, mise en œuvre de politiques de solidarité en
faveur des communes défavorisées ou porteuses de projets spécifiques, élaboration des futurs schéma
de mutualisation… les motifs d’un renforcement et d’une imbrication toujours plus forte des relations
financières entre communes et communauté sont nombreux.
D’autres arguments peuvent être évoqués :
• tout d’abord le modèle fiscal des communautés, issu de la réforme de 2009, qui leur donne une
part de fiscalité sur les ménages (taxe d’habitation, foncier bâti). Désormais, sur le territoire
communautaire, communes et communauté devront se coordonner pour actionner le levier fis-
cal, que le contexte de précarisation et de contraction du pouvoir d’achat des ménages rend de
plus en plus sensible ;
• la mise en œuvre du fonds de péréquation horizontale (FPIC) en 2010, de son côté, ouvre un
nouvel espace de dialogue entre communes et communauté qui peuvent, si elles le souhaitent,
définir des principes de solidarité adaptés à leur territoire ;
• le contexte de rigueur financière accrue pour les budgets locaux constitue un motif supplémen-
taire pour mettre à plat ou simplement définir des politiques financières et fiscales coordonnées
à l’échelle des territoires communautaires. En effet, les nouveaux mandats locaux s’inscrivent
dans un contexte financier beaucoup plus contraint. Au gel des dotations de l’État, qui depuis
2010 incite les collectivités à plus de maîtrise de leurs charges de gestion, vient se substituer
un programme de baisse des dotations (12,5 milliards d’euros entre 2014 et 2017) d’une ampleur
inédite qui impose d’envisager autrement les liens financiers et fiscaux entre communes et
communauté. La maîtrise des dépenses et le choix de leur meilleure allocation vont assurément
constituer une orientation forte de la feuille de route des nouveaux mandats ;
• enfin, la nouvelle mandature s’inscrit dans une carte intercommunale en mouvement. De nom-
breuses opérations de fusion ont eu lieu en 2012-2014 (près de 300) et c’est avec un périmètre
élargi que de nombreuses communautés amorcent ce nouveau mandat. Depuis la mise en place
des schémas de coopération intercommunale, près d’une communauté sur deux a été concernée
par une opération de fusion. Ce mouvement de fond est de nature à modifier en profondeur les
règles du jeu au sein des ensembles intercommunaux.
Dès lors, les pactes financiers et fiscaux, qui connaissent aujourd’hui un premier développement, vont
être appelés à se généraliser et devenir une pièce maîtresse pour accompagner la mise en œuvre des
projets de territoire et leur financement. Dans un cadre concerté avec l’ensemble des collectivités
composant le territoire communautaire, il s’agira pour les nouvelles équipes de coordonner la program-
mation des investissements, d’en définir les priorités, de s’entendre sur les stratégies fiscales à mettre
en œuvre, de formaliser des politiques de redistribution et de solidarité à la lumière de la réalité des
ressources et des charges de chaque entité, le tout en préservant la capacité d’investissement néces-
saire au développement du territoire.
INTRODUCTION