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Séquence 3 – HG00
Syndicat, syndicalisme
Les syndicats qui, à la différence des partis, n’agissent pas dans le do-
maine politique mais dans le domaine économique et social pour défendre
les intérêts des travailleurs - salaires, conditions et temps de travail prin-
cipalement – se sont constitués parallèlement aux partis. Le mouvement
syndical ouvrier s’est, selon les cas, tenu à distance ou rapproché des par-
tis socialistes et comme eux, il a subi la même division entre réformistes
et révolutionnaires. Les premiers privilégiant la négociation et le dialogue
avec le patronat, les seconds optant pour des formes de revendications
plus dures pouvant aller jusqu’à la grève générale.
Socialisme et syndicalisme en Allemagne
Le socialisme, le communisme et le syndicalisme allemands s’inscrivent
dans ce cadre général mais avec ses spécificités chronologiques et doc-
trinales.
Le Parti socialiste allemand est remarquable par sa précocité : né en
1875, il est chronologiquement le premier parti socialiste européen. Son
essor est ensuite spectaculaire jusqu’à la Première Guerre mondiale. En
1914, le SPD – Sozialdemokratische Partei Deutschlands, son nom de-
puis 1890 – est le plus puissant et le modèle des partis socialistes en
Europe.
Le syndicalisme, plus tardif qu’en Grande-Bretagne, s’est organisé si-
multanément au parti socialiste à la fin du XIXe siècle. Il se développe lui
aussi rapidement jusqu’en 1914.
Entre 1914 à 1945, socialisme et syndicalisme sont dans une phase cri-
tique. Ces années sont marquées comme ailleurs, par l’éclatement de la
famille socialiste, provoqué par la Guerre et la Révolution russe – le KPD,
Kommunistische Partei Deuschlands, naît en 1918, de ces divisions -
mais aussi par la disparition des partis et des syndicats qui suit l’arrivée
des Nazis au pouvoir en 1933.
La période de 1945 à nos jours voit d’abord la renaissance du socialisme
et du syndicalisme en Allemagne et leurs mutations dans un contexte
social et politique nouveau.
Sur le plan des idées, le socialisme et le syndicalisme allemands sont
aussi remarquables par leur tendance précoce au réformisme. Les syn-
dicats ouvriers allemands ont fait ce choix dès leur naissance. Le Parti
socialiste est resté officiellement plus longtemps marxiste. En réalité, il
a manifesté lui aussi très tôt des orientations réformistes, qui n’ont pas
cessé de se renforcer par la suite jusqu’à la rupture définitive du SPD
avec le marxisme en 1959.
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