Spé ψ 2015-2016 Devoir n°5 ÉLECTROMAGNÉTISME PARTIE I Un conducteur ohmique est caractérisé par une conductivité électrique γ de l’ordre de 10 S⋅m-1. Il forme un tore tronqué de section rectangulaire de rayon intérieur a, de rayon extérieur b, d’épaisseur c. b On cherche à déterminer la résistance orthoradiale R d’une portion de ce conducteur comprise entre les angles θ = 0 où l’on applique un G α uz potentiel uniforme et constant V = U et θ = α où l’on G G applique un potentiel V = 0 V. θ uθ ur 1) On étudie d’abord le cas général d’un régime a dépendant du temps. On rappelle la valeur numérique 1 constante ε 0 = 10−9 dans les unités du système international. 36π a) Rappeler le nom et l’unité pratique de cette constante. b) Établir, dans un conducteur ohmique, l’équation différentielle vérifiée par la densité volumique de charge ρ. En déduire que ρ ≈ 0 tant que la durée T caractéristique de variations des grandeurs électromagnétiques est très supérieure à une durée τ dont on donnera l’expression en fonction de γ et ε0 ainsi que la valeur numérique. c) Montrer qu’un terme peut être négligé dans l’équation de Maxwell-Ampère si T >> τ. 2) On se place en régime établi constant. a) Établir l’équation vérifiée en régime constant et dans le conducteur par le potentiel électrique V. b) On suppose que V ne dépend que de l’angle θ en coordonnées cylindriques et l’on JJJJG 1 ∂V G 1 ∂ 2V donne dans ce système de coordonnées, les expressions grad (V ) = u θ et ΔV = 2 2 . r ∂θJG r ∂θ JG Déterminer les expressions de V(θ), du champ E et de la densité de courant J . c) Déterminer l’expression de l’intensité totale I traversant une section rectangulaire droite quelconque de ce tore. En déduire sa résistance orthoradiale R en fonction de a, b, c, γ et α. d) Rappeler l’expression de la résistance d’un conducteur filiforme de section S et de longueur L. Vérifier qu’elle est compatible avec l’expression du conducteur torique quand b est très proche de a. 8 PARTIE II Une pince ampèremétrique est un appareil dont l’extrémité possède la forme d’un tore. En disposant ce tore autour d’un conducteur parcouru par un certain courant le dispositif équipant la pince permet d’en mesurer l’intensité. Son principal intérêt est l’absence de contact physique avec le conducteur et le fait qu’il ne soit pas nécessaire d’ouvrir le circuit pour mesurer le courant qui le traverse contrairement à l’implantation d’un ampèremètre classique. Spé ψ 2015-2016 page 1/3 Devoir n°5 c Le dispositif de mesure de la pince ampèremétrique est formé d’un bobinage torique comportant N spires enroulées sur un tore isolant et sans propriété magnétique de section rectangulaire de rayon intérieur a, de rayon extérieur b, d’épaisseur c, d’axe (O, z). Le fil conducteur utilisé pour le bobinage possède une résistance linéique λ. Un point JJJJGM intérieur G G au tore est repéré par ses coordonnées cylindriques : OM = r e r + z e z avec r ∈ [a, b] et z ∈ [0, c]. i1 G uz yM G uθ G ur O Un fil rectiligne infini de même axe (O, z) est parcouru par un fil à tester i courant d’intensité i(t). On note i1(t) l’intensité du courant circulant dans la bobine torique. On se place dans l’approximation des états quasi-stationnaires. 1) Rappeler ce que l’on appelle l’Approximation des Régimes Quasi Stationnaires. Montrer que cette approximation permet de simplifier l’équation de Maxwell-Ampère. Énoncer dans ce cas le théorème d’Ampère. 2) On considère un point M intérieur au tore. a) Montrer que le champ magnétique en M peut se mettre sous la forme JG G B = B ( r , t ) u θ où l’on précisera l’expression de B ( r , t ) en fonction de μ0, i(t), i1t), N et r. JG b) Calculer le flux Φ de B à travers le bobinage et en déduire les expressions des coefficients d’auto inductance L du bobinage et de mutuelle inductance M entre le fil et le bobinage. c) Déterminer l’expression de la résistance totale RP du bobinage en fonction de a, b, c, N et λ. 3) On se place en régime sinusoïdal forcé avec i ( t ) = I 0 2 cos ( ωt ) associée à l’amplitude complexe I = I 0 2 et i1 ( t ) = I1 2 cos ( ωt + ϕ1 ) associée à l’amplitude complexe I 1 = I1 2e jϕ . a) Le bobinage formant un circuit fermé, déterminer I l’expression de la fonction de transfert H = 1 en fonction de M, ω, RP I et L. b) Dans quel régime de pulsations ce dispositif peut-il former une pince ampèremétrique ? Peut-il fonctionner en régime constant ? c) À l’aide du document photographique ci-contre représentant une pince ampéremétrique et des données indiquées précédemment, évaluer un ordre de grandeur du nombre maximal de spires permettant d’utiliser la pince pour des courants de 50 Hz. Conclure. PARTIE III Le principe d’une variante de la pince ampremétrique étudiée précédemment est présenté sur la figure ci-contre. Le courant à mesurer, d’intensité I, circule dans un bobinage de N1 spires (N1 pouvant se réduire à l’unité) placé sur un circuit R2 ferromagnétique de forme torique (section ST, rayon moyen rT, périmètre moyen AT) muni d’un entrefer L2 d’épaisseur e dans lequel on glisse une cellule de Hall d’épaisseur bH. La tension aux bornes de cette cellule s’écrit Spé ψ 2015-2016 page 2/3 I y SONDE DE HALL } N1 y } N2e VH AH IM VS RM VM Devoir n°5 I0 B ( t ) où RH est une constante caractéristique de la cellule et B(t) la valeur bH algébrique du champ magnétique régnant dans l’air entourant la cellule. Cette tension est amplifiée grâce à un amplificateur de gain AH.. On accorde la sortie de l’amplificateur à un enroulement secondaire de N2 spires comme le montre la figure (L2 et R2 modélisent l’inductance de fuite et la résistance du bobinage secondaire, RM la résistance de mesure). On suppose que la présence de la sonde ne perturbe pas les lignes de champ dans l’entrefer. 1) On note BM, HM (resp. HE, BE) les amplitudes des champs et excitations magnétiques dans le matériau magnétique (resp. dans l’entrefer). a) Justifier que BM = BE = B et trouver l’expression de B en fonction de μ0, e, I, IM, N1, 2, AT et μr (perméabilité relative du matériau ferromagnétique constituant le tore supposé VH ( t ) = RH linéaire). Simplifier cette expression dans le cas où μr est très élevée (ce que l’on supposera dans la suite). b) Déterminer la f.e.m. e2 d’induction mutuelle aux bornes de l’enroulement secondaire. Écrire la loi des mailles dans le circuit secondaire et en déduire une relation entre les fonctions VS(t), I(t) et IM(t). 2) La figure ci-dessous propose le schéma fonctionnel de ce capteur (où ϕC est le flux commun dans le noyau). I ϕC H1 + – H3 H4 VH H5 VS + H6 H2 IM – H7 a) À partir des résultats précédemment obtenus, exprimer les fonctions de transfert Hn pour n référencé de 1 à 7. b) Réduire le schéma afin de mettre en évidence une chaîne directe et une chaîne de retour sachant que I est la grandeur d’entrée et IM la grandeur de sortie. c) Vers quelle expression tend la fonction de transfert harmonique en boucle fermée IM H ( iω ) = en hautes fréquences, sachant qu’à partir des résultats précédents, on obtient I facilement I AH RH 0 + iωN 2 S bST H ( iω) = μ0 N1 T ? I0 ST e ⎛ 2 ST ⎞ + iω ⎜ L2 + μ0 N 2 ( R2 + RM ) + N 2μ0 AH RH ⎟ e bST e ⎠ ⎝ N À quelle condition cette valeur est-elle peu différente de 1 ? Que peut-on alors dire du N2 flux commun ϕC ? I e) Que vaut le rapport M en régime constant ? Conclure sur le principe de I fonctionnement de ce capteur (rôle du noyau ferromagnétique, rôle du bobinage secondaire, rôle de la liaison amplificateur-secondaire,....) Spé ψ 2015-2016 page 3/3 Devoir n°5