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Introduction
La recherche en éducation vise, comme toutes recherches scientifiques, à produire de nouvelles
connaissances. En cela, comme le souligne Jean-Marie Van der Maren (1996), elle vise
immanquablement à mettre en doute, à questionner, voire à bousculer nos idées acquises, nos
inévitables certitudes ; celles qui sont issues de nos expériences quotidiennes, de nos « croyances » en
lien avec nos valeurs (nous voulons croire parce que c’est bien) mais aussi celles qui nous sont
transmises par ces auteurs « qui font autorité »
, œuvre nettement plus rare mais néanmoins salutaire.
En somme, nos recherches, aussi humbles soient-elles, ont le devoir de « transgresser »
les
connaissances acquises. Entendons-nous, dans la situation d’un chercheur novice, il s’agit avant tout
de dépasser ses connaissances personnelles ainsi que celles partagées par son entourage immédiat. Ce
but, contestataire si l’on peut dire, ne doit pas non plus amener le chercheur à produire une
connaissance elle-même érigée en vérité absolue. Ainsi, le chercheur est un être qui doute des acquis
engrangés par sa communauté de référence, mais aussi, et plus que tout, de ces propres certitudes ainsi
que par les résultats qu’il obtient. Un autre risque que rencontre particulièrement le « jeune »
chercheur réside dans une motivation forte à produire des résultats totalement originaux. Outre le
caractère présomptueux de cet objectif et les déconvenues auxquelles le chercheur novice se prête
ainsi, ce but n’est que rarement atteint en sciences humaines et sociale. Humilité oblige, l’important
est de produire des connaissances aussi réduite soit-elle et d’apporter ainsi sa (petite) pierre à l’édifice.
Rassurez-vous, « il n’est pas possible de ne pas produire de connaissances ». Reste à savoir si cette
connaissance est scientifiquement acceptable. C’est l’objet de nos formations de vous aider à y
arriver.
Le scepticisme, le doute et l’humilité, ne suffisent pas à convertir un « être pensant » en
« chercheur » scientifique. Comme l’illustre les quelques témoignages ci-après, recueillis par
l’université de Montréal
, le chercheur doit faire preuve de multiples qualités parmi lesquelles sont
souvent citées celles d’être certes méthodique et rigoureux – c’est l’objet de ce cours et de tous ceux
relatifs à la méthodologie de la recherche de vous sensibiliser à leur importance – mais aussi de se
montrer créatif, imaginatif et, oui, un peu rebelle aussi. Vous le lirez ci-après, selon les répondants, ce
chercheur est parfois également perçu comme un explorateur, à la recherche de nouvelles contrées ou
comme un détective, en quête d’indices. Que de belles perspectives !
Voir à cet égard l’article intéressant d’Anne Kupiec (2006). La construction de la vérité scientifique », BBF, n° 3, p. 93-
94, disponible en ligne http://bbf.enssib.fr/ [Consulté le 18 juin 2013]
Dans le sens d’aller au-delà du lieu commun, de l’évidence, de ce qui paraît naturel, établi et consensuel.
Université de Montréal, Rubrique Recherche – Nos chercheurs, disponible en ligne :
http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/nos-chercheurs/quest-ce-quun-chercheur.html [Consulté le 17 Juin 2013]