Tableau de compensation qui doit à qui ?
Remplissez le tableau et calculez pour chaque banque sa position nette :
Situation créditrice
Situation débitrice
Question : Quel problème peut se poser à la Société Générale ? Comment peut-elle le résoudre?
Document 6 : Chaque jour, les banques font leurs comptes. Elles enregistrent la totalité des flux monétaires qui circulent
entre leurs clients. La compensation est l'opération comptable qui détermine les soldes nets, après comptabilisation de
l'ensemble des flux monétaires. Au terme le la compensation, chaque banque connaît sa position par rapport à chacune des
autres banques et par rapport au système entier. Lorsque les soldes sont connus, il faut les régler. C'est là que la monnaie
banque centrale intervient. [...]
La banque doit assurer sa gestion en maintenant ce que l'on y nomme sa liquidité en monnaie centrale
Limite 3 : Réserves obligatoires à la Banque centrale
Monnaie bancaire et monnaie centrale
Monnaie centrale : avoirs des banques et du Trésor à la Banque Centrale (BC) + billets et pièces. Les banques de second rang
doivent payer (taux d'intérêt) pour se la procurer. Leur avoir en compte à la BC est utilisé pour régler leurs dettes mutuelles et
pour approvisionner leurs guichets en billets et pièces demandés par leurs clients.
Monnaie bancaire : ensemble des avoirs détenus sur les comptes courants des banques de second rang (ou commerciales),
elle est convertible à vue en monnaie centrale (guichet traditionnel ou distributeur automatique).
Pour chaque unité de monnaie créée (crédit), les banques doivent se procurer une proportion minimale de monnaie centrale
(taux d’encaisse). La solidité de l'ensemble résulte de la convertibilité immédiate et obligatoire d'un instrument à l'autre : les
banques commerciales sont tenues de rembourser les avoirs scripturaux en billets et de régler leurs dettes mutuelles en
monnaie centrale (MC). La MC nécessaire provient de leurs avoirs antérieurs : règlements provenant des autres banques et
dépôts en espèces des clients. Cette obligation limite leur création monétaire, ce qui, associé à la réglementation, garantit con-
tre la banqueroute, elle donne à la BC le contrôle sur la création monétaire des banques.
J-P DELAS
Que représente la monnaie centrale ?
Pour quelles raisons une banque doit-elle détenir de la monnaie centrale ?
Cherchez la signification du terme « réserves obligatoires ».
Que peut faire la Banque centrale si elle veut restreindre la capacité des banques à créer de la monnaie ?
CONCLUSION :
Les ressources des banques
C'est auprès de leurs clients que les banques se financent. Du moins en grande partie. L'argent que vous déposez sur votre compte bancaire
constitue pour la banque une ressource. De l'argent dont elle dispose, mais qu'elle vous doit et que vous pouvez en théorie récupérer à tout
moment. En contrepartie, la banque vous rend service en mettant à votre disposition des instruments de paiement (chèques, carte bancaire,
virements) qui vous permettent de régler des achats. Dans le bilan des banques, du côté du passif (c'est-à-dire des ressources), l'argent déposé
sur votre compte chèques correspond à ce que l'on appelle des " dépôts à vue " (exigibles à tout moment). C'est une dette de la banque dont la
maturité est très courte, c'est-à-dire qu'elle doit être en mesure de la rembourser très vite. L'argent que vous déposez sur un compte épargne
est une dette dont la maturité est un peu plus longue, et donc pour la banque une ressource un peu plus stable.
Vos dépôts ne sont pas les seules ressources des banques. Elles en empruntent également auprès des marchés financiers. Elles émettent
des obligations, des titres de dette à moyen-long terme et des titres de créances négociables (que l'on peut acheter et vendre), tels que les
certificats de dépôts, à plus court terme. Recourir à ces ressources soumet les banques à la pression des marchés. En effet, pour leur prêter de
l'argent, les investisseurs exigent un taux d'intérêt qui tient compte du risque et de la performance de l'établissement. Ils consultent pour cela
notamment les notes produites par les agences de notation.
(…) Reste aussi aux banques la possibilité d'emprunter auprès d'autres banques. Tous les établissements se font des prêts les uns aux
autres sur le marché dit " interbancaire ". Ces prêts de court et très court terme (un jour, une semaine…) leur permettent de gérer leur
trésorerie. Les excédents des unes viennent financer les déficits ponctuels de trésorerie des autres. Mais, en période de crise, le marché
interbancaire se grippe. Les banques ne se font plus confiance. Chacune suspecte les autres de détenir des actifs toxiques, qui n'ont plus de
valeur. Pas de confiance, pas de prêt.
Enfin, en ultime recours, les banques peuvent aller au guichet de la banque centrale pour obtenir des liquidités dont le coût est déterminé
par le taux directeur de la banque centrale, aujourd'hui proche de 0 % aux Etats-Unis et à 1 % en zone euro.
Lorsque ces bas niveaux sont atteints, la banque centrale ne peut plus diminuer davantage le coût des liquidités qu'elle apporte aux banques,
mais elle peut toujours en assouplir les conditions : durée des prêts plus longue, moindres exigences de garanties en échange des prêts, etc.,
ce que n'a pas manqué de faire la Banque centrale européenne (BCE), qui achète même des montants limités d'obligations, avec garanties,
émises par les banques, pour les aider.
Jézabel Couppey-Soubeyran - Alternatives Economiques n° 309 - janvier 2012