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née chez les enfants
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Bulletin N° 97 de la Banque Française des Yeux : 6 quai des Célestins - 75 004 Paris - Tél. 01 42 77 19 21
est fréquent, entraîner en même
temps des anomalies associées au
niveau de l’œil, et qu’il va falloir
traiter dans le même temps opé-
ratoire.
La surveillance post opératoire
est également plus délicate que
chez l’adulte, car les enfants font
souvent des réactions inflamma-
toires rapides et sévères.
Ils font aussi des rejets plus fré-
quents que l’adulte, et l’œil est
soumis en permanence au risque
de traumatisme et de frottement.
Enfin, le très jeune enfant ne se
plaint pas, en tout cas pas de
façon claire, ce qui oblige à des
examens plus fréquents, souvent
sous anesthésie générale.
C’est dire l’importance d’une
excellente coopération entre le
médecin et les parents, qui doi-
vent avoir bien compris l’impor-
tance de tous ces facteurs, dont
chaque élément est essentiel
pour la réussite de l’opération.
◗ Préparation
Chez le très jeune enfant, la perte
de vision devient rapidement
irréversible, ou du moins de
rééducation très aléatoire, après
l’âge de un mois et demi. Par
ailleurs, les médecins anesthé-
sistes considèrent que lorsque
cela est possible il est préférable
d’attendre l’âge de un mois avant
d’endormir un bébé.
Il en résulte que le meilleur
moment pour opérer une opacité
cornéenne obturante se situe vers
la cinquième semaine. C’est ce
que nous faisons donc chaque
fois que cela est possible.
Un examen local de l’œil est réa-
lisé le mieux possible sur l’enfant
éveillé, et un examen général est
pratiqué par le médecin pédiatre
et l’anesthésiste avant l’opération
pour s’assurer que l’affection cor-
néenne ne s’accompagne pas
d’une autre anomalie, cardiaque
ou rénale notamment.
Le choix du greffon a aussi son
importance, et le chirurgien
demande à la banque des yeux,
quand cela est possible, un gref-
fon particulièrement riche en
cellules endothéliales, de prélè-
vement récent, et de transpa-
rence parfaite, facteurs qui sont
relativement peu importants
pour une greffe d’adulte, car on
dispose d’un certain temps pour
une réhabilitation parfaite, mais
qui pour un enfant sont essen-
tiels pour les raisons que nous
avons exposées plus haut.
◗ Technique
La technique opératoire elle
même est basiquement la même
que pour un adulte. La cornée est
prélevée avec un trépan de 8 mil-
limètres et demi de diamètre, et
il est inséré dans une trépanation
de la cornée malade de 8 milli-
mètres de diamètre. Cette petite
différence de dimension assure
une excellente contention du
greffon dans l’œil qui le reçoit. Le
fil utilisé pour maintenir le gref-
fon en place mesure une dizaine
de millièmes de millimètre de
diamètre.
Mais chez le petit enfant, toutes
les étapes sont plus délicates à
réaliser que chez l’adulte en rai-
son de la nature immature des
tissus de l’œil du nouveau né, et
aussi - et surtout- , en raison des
autres anomalies, souvent asso-
ciées, qui compliquent les gestes
à effectuer. Cela impose des pré-
cautions opératoires qui allon-
gent le temps de l’intervention
pour en prévenir les risques.
C’est pourquoi ces interventions
sont faites en milieu très spécia-
lisés, dont l’équipe médicale est
Le même œil, après greffe de la cornée. ▲
Opacité congénitale de la cornée
avant l’opération.
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