Notions de psychiatrie 1 Par Dr Tshimbila Deuxième Partie PSYCHIATRIE CHAPITRE I : EXAMEN PSYCHIATRIQUE I.1 GENERALITES La psychiatrie est une discipline médicale consacrée à l’étude et au traitement des maladies mentales. Il est nécessaire d’insister sur une particularité de la sémiologie et de la méthode clinique en psychiatrie. On a pensé en effet que l’observation psychiatrique ne peut être ni purement objectif (description des comportements) ni purement subjectif (analyse introspective par le sujet des ses expériences intimes), mais que l’essentiel de la connaissance clinique des méthodes mentaux est constitué par la rencontre du médecin et du malade. L’examen clinique psychiatrique constitue le plus singulier des colloques singuliers car il est fondé sur une pénétration intersubjective de l’esprit de l’observateur qui cherche à comprendre et de l’esprit du patient qui s’abandonne ou se refuse au contact avec autrui. Dans ce sens on a mis au premier plan de la clinique psychiatrique les intuitions, le contact et les échanges affectifs constitutifs de cette rencontre. Rien de plus néfaste à cet égard que le terme d’interrogatoire très souvent employé. Le psychiatre n’est ni un policier (pour interroger) ni un journaliste (pour interviewer) encore moins un concierge avec qui causer. Au contraire, le psychiatre doit se mettre en relation affective et réfléchie avec le malade. Il doit choisir le niveau le plus favorable à la communication et à la compréhension, il faut tout simplement la sympathie qui est une relation affective différente de la neutralité bienveillante. Tout examen psychiatrique doit être non seulement une stratégie diagnostique mais aussi une rencontre déjà psychothérapeutique, aussi une pénétration, c'est-à-dire une analyse structurale qui donne un sens global au trouble vécu par le malade et apparaît comme méthode d’approche et d’observation. Cette méthode plus synthétique et compréhensive de connaître le malade est précieuse, elle n’exclut pas mais complète heureusement la rigueur de la sémiologie classique. I.2. EXAMEN SOMATIQUE. L’examen clinique somatique soigneux de divers appareils et diverses fonctions est absolument indispensable à l’investigation sémiologique psychiatriques quel que soit l’aspect clinique de la maladie mentale (psychoses et névroses). L’appareil respiratoire sera systématiquement soumis à des examens cliniques, instrumentaux, biologiques, radiologiques afin de s’assure s’il n’existe pas une affection pleuro-pulmonaire. L’appareil cardiovasculaire fera l’objet des examens cliniques et paracliniques indispensables (ECG, échographie,…) L’appareil digestif et spécialement les fonctions hépato - biliaires sont d’un intérêt considérable dans les états confusionnels et dans les états d’asthénie, de mélancolie au cours des évolutions schizophréniques. L’appareil urinaire et spécialement les fonctions urée sécrétoires d’épuration rénale doivent faire l’objet des préoccupations constantes. L’appareil gynécologique est aussi un temps important de l’exploration somatique d’une femme qui présente des troubles mentaux avec association des troubles pelviens ou génitaux. Notions de psychiatrie 2 Par Dr Tshimbila I.3. EXAMEN NEUROLOGIQUE (cfr volumeI) Il constitue une dimension importante de la clinique psychiatrique en tant qu’investigation en vue d’un diagnostic positif de maladie mentale à étiopathogénie cérébrale, et non pas seulement en tant que diagnostic différentiel, pensant que, puisqu’il s’agit d’une affection mentale elle n’a rien à voir avec la pathologie cérébrale. Il faut pratiquer un examen neurologique méthodique comportant l’exploration de diverses fonctions sensorielles et sensori-motrices de diverses paires crâniennes, équilibre et la marche, du tonus statiques et cinétique, de la motilité, des réflexes et des divers modes de la sensibilité. On accordera un intérêt particulier aux troubles moteurs et psychomoteurs de type pyramidal et extrapyramidal, à l’étude approfondie des fonctions du langage, des gnosies et des praxies. Des examens spécialisés neuro – oto - ophtlmogiques (FO), champ visuel, épreuves labyrinthiques,…) qui doivent souvent compléter l’investigation neuro - oculaire et celui des fonctions vestibulo - cochléaires sont d’une grande importance pratique. Le but de cet examen systématique des fonctions nerveuses est évidemment de mettre en évidence les processus cérébral qui peut être plus au moins directement en en rapports avec la maladie mentale que présente le patient. I.4. L’EXAMEN PSYCHIATRIQUE. L’examen clinique en psychiatrie vise à l’établissement d’un diagnostic par l’annotation des signes précis et par le bilan complet de symptômes rapportés à l’ensemble de la situation du sujet. Cependant, il diffère des autres examens cliniques par deux points qui constituent une originalité fondamentale : - L’élaboration d’un diagnostic n’est pas séparable de la prise de contact thérapeutique. On peut dire que diagnostic, pronostic et engagement de la thérapeutique sont pris dans un même mouvement, - Corrélativement, l’examen psychiatrique impose l’interférence des attitudes objectives et subjectives dans la conduite du médecin. cet examen ne peut pas être limité à l’interrogatoire et à l’observation d’un malade en situation d’objet. Il est une rencontre utilisant la relation médecin -malade dont on parle de manière systématique et élaborée. I.5. OBSERVATION CLINIQUE Il s’agit d’un document à établir et doit comporter : - Des renseignements obtenus auprès des tiers(famille, employeur, service social) et qui doit retracer la biographie détaillée du malade, ses antécédents pathologiques héréditaires et personnels, l’évolution circonstanciée de la maladie mentale. - Après un premier inventaire complet de la sémiologie du malade, on doit tenir à jour la description des modifications et l’évolution du tableau clinique dans leurs ordres chronologiques. D’après les observations des médecins, de leurs collaborateurs et infirmiers. - Les résultats psychométriques que le clinicien a demandés pour élargir le champ de son regard. - Une feuille de traitement où doivent être consignés tous les actes thérapeutiques. Notions de psychiatrie 3 Par Dr Tshimbila CHAPITRE II : LES CRISES DE MANIE La manie est définie comme un état de surexcitation des fonctions psychique caractérisée par l’exaltation de l’humeur et un déchaînement des pulsions instinctivo affectives. Il s’agit d’une dépense excessive et désordonnée de l’énergie dans les domaines psychique, psychomoteur et neurovégétatif. II.1. ACCES DE MANIE A. Circonstances d’apparition. L’accès de manie est rencontré chez une personne dont les antécédents familiaux sont marqués par des manifestations semblables. L’âge d’apparition est compris entre 20 et 50 ans. Il s’agit d’un patient ayant présenté de telles manifestations antérieurement. B. Formes étiologiques Bien que l’accès de manies est une psychose endogène (appartenant à l’entité clinique dénommée « maniaco-dépressive », il peut exister des facteurs étiologiques. 1. Accès maniaque sénile et présénile : troubles de la nutrition cellulaire, autointoxications. 2. Accès manique toxique : alcool, cocaïne, haschich, cortisone, amphétamines, antidépresseurs. 3. Accès manique post-traumatique. 4. Etats maniques dans les syndromes endocriniens : ménopause, puberté, puérperalité, hyperthyroïdie, C. Modes de début. On peut observer des modes de début différents. 1. Le tableau est marquée par : Soit une expression dépressive : - Asthénie - Fatigabilité - Tristesse - Manque de goût au travail - Céphalées - Insomnies Soit une exaltation émotionnelle pendant quelques heures ou jours. 2. Parfois, l’accès est précédé, chez un cas connu, par un comportement ou des idées insolites. 3. Dans d’autres cas, le début peut être brutal Le malade exprime un sentiment d’euphorie, de bien-être de facilité. L’intéressé a beaucoup des projets, un programme d’activités chargées, il est irascible et emploi des mots grossiers (chose inhabituelle dans sa vie). Il témoigne d’une activité sexuelle excessive. Il sent le besoin irrésistible de bouger et d’activité sexuelle excessive. Il a de l’insomnie. Ses propos sont abondants et rapides est présente. Notions de psychiatrie 4 Par Dr Tshimbila D. Période d’état 1. Présentation Sa tenue est débraillée et extravagante. Il parle sans arrêt, chante, crie et vocifère. Il est agité mais reste jovial et même moqueur. 2. Excitation psychique et fuite d’idées Il y a une accélération de pensées et d’idées appelée tachypsychie. En voici quelques caractéristiques : - L’accélération des représentations mentales (mot, image, idée souvenir) aussitôt évoquées disparaissent du champ de la conscience et sont remplacés par d’autres. - L’association des idées est superficielle. - L’impuissance de l’attention : distraction, incapacité d’effectuer un choix, attention spontanée éparpillée. - Imagination exaltée. - Les perceptions peuvent être désintégrées - L’orientation : le malade se soucie peu des coordonnées temporo - spatiales. Le langage est un flux continuel de mots de propos mal enchaînés et rapides. La fuite des idées est le symptôme principal de cette excitation psychique. 3. l’exaltation de l’humeur. L’expansivité et l’hyperthymie caractérisent l’état affectif du patient. L’euphorie et l’optimisme caractérisent le tableau. Sa tonalité affective est instable, passant de la joie aux larmes et des lamentations à la colère. L’excitation érotique reste vive. 4. l’excitation psychomotrice. Il y a une activité désordonnée des maniaques. Il ressentent un besoin impérieux de bouger, d’activité : aller, venir, applaudir, chanter, crier. Toutes ces activités ne sont pas adaptées. 5. Syndrome somatique. L’état général est perturbé : amaigrissement, troubles de sommeil, faim et soif, parfois une hyperthermie associée. Biologie Le taux de cholestérol est augmenté. E. Evolution Un accès varie de quelques jours à quelques semaines. Il guérit habituellement mais récidive fréquemment. F. Traitement Les neuroleptiques sont efficaces : - Haldol : débuter avec 2 à 3 mgr (20 à 30 gouttes pour atteindre 10 à 15mgr / jour (50 à 80 gouttes ) - Largactil : 150 à 200 mgr/ jour - Nozinan : 25 à 150 mgr le soir 2. Traitement étiologique Il faut traiter la cause si le syndrome maniaque est symptomatique des causes décrites ci-dessus. Notions de psychiatrie 5 Par Dr Tshimbila CHAPITRE III : ETATS DEPRESSIFS ET CRISES DE MELANCOLIE III.1. ETAT DEPRESSIF Cet état est caractérisé par : 1. L’humeur triste Il y a un affaiblissement de l’humeur (thymie) qui devine triste. 2. L’inhibition Il y a ralentissement et parfois freinage des processus psychique de l’idéation, réduisant le champ d’action de la conscience et les intérêts. Ie patient se replie sur lui-même. Il repousse les relations avec les autres, avec son environnement. Il éprouve une fatigue psychique, une lassitude morale, des difficultés à réfléchir, penser .Une fatigue physique, associé à un ralentissement de l’activité motrice, s’installe. 3. La douleur morale Elle s’exprime par une autodépréciation s’acheminant vers l’autoaccusation, l’autopunition, un sentiment de culpabilité. Cette symptomatologie est secondaire de la dépression. Les états dépressifs affectent des formes nombreuses. La crise de mélancolie réalise le tableau le plus typique de la dépression III.2. LES CRISES DE MELANCOLIE La crise de mélancolie s’oppose à la manie. Elle constitue un état de dépression intense, vécu avec un sentiment de douleur moral et caractérisé par le ralentissement et l’inhibition des fonctions psychiques et psychomotrices. A. ETUDE CLINIQUE Modèle : manie franche aiguë I. Circonstances d’apparition. L’accès apparaît à tout âge mais plus pendant la période d’involution. Les femmes sont plus atteintes que les hommes. L’accès peut survenir sans cause ni occasion apparente. Un choc émotionnel (deuil, sentiment d’abandon, perte d’emploi, infidélité du partenaire, …) ou une situation de conflit (familial, frustration, …) peuvent constituer les facteurs déclenchants. Certaines circonstances débilitantes précèdent parfois la dépression. L’état mélancolique se construit lentement : asthénie, céphalées, manque de goût de travailler, insomnie. Tout se ralentit… II. Période d’état 1. Présentation Le mélancolique a une attitude caractéristiques : sa tête est fléchie, le corps plié. Il est assis et immobile. Une marque de tristesse est sur son visage, le regard est fixe. Il est accablé, ne parle pas, il gémit ou pleure. 2. l’inhibition et aboulie. Il se sent impuissant à agir et vouloir. Il est inerte et l’asthénie le gagne entièrement. Il y a une « paralysie psychique » : idéation lente, les associations sont malaisées ; l’effort mental est impossible, l’évocation est pénible. En fait, il y a réduction globale de toutes les forces qui orientent le champ de la conscience. L’intéressé vit dans une atmosphère froide, lointaine et irréelle. Cette inhibition freine tout d’où semi - mutisme ou un mutisme complet. Notions de psychiatrie 6 Par Dr Tshimbila 3. Les sentiments dépressifs Une tristesse profonde envahit toute sa conscience. Il a même difficile à exprimer sa douleur morale. Il a des sentiments d’ennui, de dégoût, de découragements, de désespoir, et de regrets. Ont note l’impression d’anesthésie affective, le pessimisme, l’auto-accusation. 4. Le désir et la recherche de la mort Ils sont constants dans sa conscience. Le refus de s’alimenter constitue la première étape. Il cherche à se donner la mort. Le suicide est obsédant. 5. L’examen physique Divers troubles somatiques sont observés : - Troubles digestifs : nausées, anorexie, constipations, débâcles diarrhéiques. - Troubles cardio-vasculaires : perturbations du pouls et de la tension artérielles. - Troubles hépato - biliaires - Aménorrhée - Troubles neurovégétatifs. III.3. EVOLUTION La crise de mélancolie évolue spontanément en plusieurs mois, de manière lente. Le retour du sommeil et de l’appétit, la reprise du poids sont des signes de retour à l’équilibre. III.4 LE TRAITEMENT 1. Chimiothérapie anti-dépressive - Tofranil (Imipramine) pour son action dynamisante : 1 à 3 ampoules de 25 mgr en injection espacées ; Puis per os 150 mgr à 200mgr Associer les neuroleptiques : - Nozinan (Lévomépromazine) action sédative, hypnogène et anxiolytique recherchée : 50 à 200mgr le soir. - Largactil (Chlorpromazine) - Mellerill (Thioridazine) - Anafranil :dépressions névrotiques et dépressions mélancoliques. On débute avec 100 mgr pour atteindre 120 mgr en une semaine I.V., 2 puis 4 ampoules. 2. Autre médications anti-dépressives Insidon 3 à 6 comprimés Librium : 2 à 3 comprimés de 10 mgr Sinéquam Valium à raison de 10 à 20 comprimés par jour. 3. Psychothérapie Elle est pourvue d’intérêt. Notions de psychiatrie 7 Par Dr Tshimbila CHAPITRES IV : LES PSYCHOSES PERIODIQUES MANIACO DEPRESSIVES I. CRISES ET EVOLUTIONS PERIODIQUES DE LA PSYCHOSE MANIACO DEPRESSIVES A. Circonstances d’apparition L’âge moyen d’apparition se situe avant 40 ans. Le sexe féminin est plus exposé. B. Les crises et leur évolution clinique Les différentes formes de manie et de mélancolie ont été décrites ci-dessus et nous n’y reviendrons plus : Les différentes modalités cliniques sont périodiques ou intermittentes, soit unipolaire (crises de même type) soit bipolaire. On peut aussi voir des accès de manie ou de mélancolie isolé, souvent chez des jeunes. La durée des rémissions est variable. Le pronostic de récidive est inhérent à cette psychose périodique. II. ETIOLOGIE Quelques facteurs endogènes de prédisposition peuvent être déterminants chez ces patients. A. Hérédité Des facteurs génétiques existent. Il s’agit d’une hérédité de type autosomique dominant. B. Les facteurs étiologiques organiques et psychiques Certains facteurs exogènes sont impliqués dans la genèse de cette pathologie. Il s’agit de : 1. Lésions cérébrales : tumeurs, traumatismes, troubles circulatoires, encéphalites, artériosclérose, méningo-encéphalites, … 2. Facteurs hormonaux. Différents troubles endocriniens sont impliqués : - Thyroïde : Etats confusionnels au cours de thyréotoxicose, syndrome d’hyperthyroïdie chez des maniaques dépressifs. - Hypophyse : Syndrome d’acromégalie associé aux manies, relation entre fonctionnement hypophysaire et la manie - mélancolie ; le rôle de l’hypophyse dans le déterminisme des accès maniaco-dépressifs est connu. - Glandes sexuelles : A partir des recherches entre les hormones sexuelles et la psychose périodique. - Corticosurrénales : L’administration de cortisone et d’ACTH peut provoquer les états d’excitation avec euphorie d’allure maniaque. 3. Les facteurs toxiques : alcool, cocaïne, haschich, protoxyde d’azote, amphétamines 4. Les chocs émotifs et les facteurs psychiques : la psychose est réactionnelle aux différents facteurs affectifs. 5. Les facteurs culturels : les facteurs sociaux et culturels ont aussi une importance. Notions de psychiatrie 8 Par Dr Tshimbila CHAPITRE V : PSYCHOSES DELIRANTES AIGUES - Bouffées délirantes - Psychoses hallucinatoires aiguës - Etats oniroides. Les psychoses délirantes aiguës sont caractérisées par l’éclosion soudaine d’un délire transitoire généralement polymorphe dans ses thèmes et ses expressions. Ce sont des expériences délirantes où le délire est une donnée immédiate de la conscience modifiée comme une expérience qui s’impose à l’individu : intuitions, illusions, hallucinations, sentiments d’étrangeté… I. ETUDE CLINIQUE A. Expérience délirante Le délire peut éclater suite à une émotion, un surmenage. Il est polymorphe, ayant des thèmes variables et multiples : persécution, grandeur, possession influence, richesse, fabuleuse puissance. Le malade se sent hypnotisé, martyrisé, empoisonné, épié, ensorcelé. L’intéressé est le siège des convictions et des intuitions qui font irruption dans son esprit. Les hallucinations sont nombreuses, auditives et souvent psychiques (voix, écho de la pensée, inspiration, actes imposés,…) associés à des interprétations délirantes, à des éléments imaginatifs, des illusions. Le malade peut être le siège des changements d’humeur et des oscillations, des vagues de délire. B. Altération de la conscience La lucidité est intacte et le malade est en communication avec l’autre. Néanmoins, il existe une sorte d’hypnose ou de fascination par l’imaginaire. L’expérience en cours est comme divisée entre le pôle du délire et celui de la réalité (d’où le caractère artificiel et hallucinatoire du vécu). Cet état d’hypnose se reconnaît par la distraction, l’air absent, le détachement et les attitudes méditatives ou d’écoute. C. Le désordre thymique L’humeur est altéré. Au délire correspondent des états affectifs violents. Le sujet sera tantôt expansif tantôt maniaque. Il existe une forte angoisse s’apparentant à une expérience mélancolique, d’où mutisme, les idées de mort, le refus de s’alimenter. Le délire solidaire de ces mouvements d’euphorie où d’angoisse suit leurs fluctuations. Le malade se présente tantôt comme excité, tantôt comme un déprimé, le plus souvent les deux à la fois (état mixte). Ce mélange d’excitation et inhibition est caractéristique des bouffées délirantes polymorphes à tel point qu’on peut les ranger dans les états maniaco – dépressifs. Ainsi il peut être difficile de faire la différence entre une bouffée délirante et une crise maniaco-depressive. D. Evolution et Pronostic. La fin est parfois brusque après quelques jours ou semaines, sans séquelles ni complications. La menace de récidive pèse sur l’avenir. Le pronostic est marqué par le risque d’une évolution schizophrénique ou d’un délire chronique. Notions de psychiatrie 9 Par Dr Tshimbila II. FORME CLINIQUES A. Formes cliniques symptomatiques - Les psychoses imaginatives aiguës : Fabulation sur thèmes riches en péripéties, en aventures romanesques. Ces imaginations se greffent sur un fond mythographies et hystérique. - Les psychoses interprétatives aiguës : Ce sont des paroxysmes délirants interprétatifs en dehors de l’évolution chronique du déliré d’interprétation, accompagnées de réactions émotionnelles intenses. - Les psychoses hallucinatoires aiguës : Ce sont des délires hallucinatoires. les thèmes sont souvent mystiques ou érotiques. les évènements délirants (extase, scénarios, aventures romanesques, scénarios, …) se déroulent dans une atmosphère imaginaire et artificielle. B. Formes cliniques étiologiques Dans la plupart de cas, cette pathologie n’est rattachée à une cause bien définie, parfois, elle paraît rattachée à une cause déclenchante. : - Intoxication: opium, hashish, alcool, chloral, cocaine, ergot de siege,… - Encéphalite herpetique - Puerpéralité, menopause - Choc émotionnel III. TRAITEMENT Chimiothérapie Largactil: 50 à 150mgr Nozinan: 25 mgr Haldol : 5 mgr IM Psychothérapie. Notions de psychiatrie 10 Par Dr Tshimbila CHAPITRE VI : LES PSYCHOSES CONFUSIONNELLES - Les psychoses confuso-oniriques Le syndrome de Korsakov Le délire aigu Les psychoses confusionnelles sont caractérisées par : a. L’obnubilation de la conscience : du simple engourdissement de la pensée à un état de stupeur b. La désorientation temporo-spatial c. Une modalité d’expérience psychique voisine de celle du rêve, le délire onirique. Les causes toxi-infectieuses peuvent engendrer des tels états. I. ETUDE CLINIQUE A. Mode de début Cette pathologie est observée à tout âge et atteint les deux sexes.Divers facteurs exogènes sont impliqués : infections, intoxications, traumatismes.Le début est progressif et marqué par l’insomnie, la céphalée, l’inappétence et les modifications de l’humeur. Parfois le debut est brutal suite à un accès d’onirisme, une brutale obnubilation de la conscience ou une profonde désorientation… Dans tous les cas, le malade s’achemine vers un état confusionnel confirmé. B. Période d’état Il y a un trouble général et profond de sa conscience :altération de la synthèse mentale (obnubilation, désorientation, amnésie) et expérience onirique. 1. Présentation Le malade donne une impression d’hébétude et d’égarement : regard hagard, flou et lointain.Il existe une confusion dans le comportement psychomoteur, gestuel, verbal. Les mouvements sont lents maladroits, hésitants, incertains. Le malade est sans initiative (manger, boire, se laver, faire la toilette).il existe une agitation désordonnée et stérile. Une torpeur caractérise l’intéressé. 2. La confusion Il y a une incapacité à opérer une synthèse et une différentiation suffisante des contenus psychiques qui se confondent et s’agglutinent : manque de clarté du champ de la conscience. L’activité perceptive est déficitaire : le malade identifie mal le monde extérieur. La désorientation temporo-spatiale est évidente. Les troubles de la mémoire caractérisent le tableau clinique, associés parfois à des fausses reconnaissances. Le malade fait un effort pour sortir de la torpeur : sa perplexité anxieuse et ses essais pour mettre de l’ordre dans la confusion de ses pensées sont remarquables. 3. Délire onirique Le délire de la confusion rappelle le rêve : délire confuso-oniriques ou onirisme. L’onirisme est caractérisé par : a. une succession d’hallucinations visuelles constituant une série d’image discontinues ou un enchaînement scénique (vision à thèmes mystiques, érotiques, professionnels,…) b.D’autres composantes sensorielles : auditives, cutanées, kinesthésiques c. La perception de la réalité est altérée dans ses références temporo-spatiale d. Le confus adhère à son délire : le délire est vécu et le malade s’y engage vivement Notions de psychiatrie 11 Par Dr Tshimbila e. Les images de l’onirisme sont mobiles parfois rapides et chaotiques f. Les thèmes sont divers L’onirisme s’observe comme symptôme dans le comportement du malade (terrifié ou fasciné par ses visions. Il est très attentif au déroulement de scènes imaginaires 4. Examen physique Il existe des troubles de l’état général :dénutrition, déshydratation, oligurie, fièvre, anorexie, constipation, adynamie, des troubles neurologiques sont objectivables. C. EVOLUTION La guérison sans séquelles est la règle : l’amélioration est progressive. D. TRAITEMENT 1. Traitement symptomatique a) soins généraux Ils sont très importants. Les malades doivent être alités et soumis à une surveillance étroite (jour et nuit) par un personnel vigilant et qualifié. On doit éviter la contention, les soins de nursing seront dispensés avec la plus grande attention : lavage de la bouche, soins oculaires, soins de la peau, si incontinence on change les habits, soutien psychothérapique. Ne pas accroître la désorientation et l’anxiété (par le médecin et l’infirmière), écarter toute personne ayant une action perturbatrice : il faut une atmosphère de calme. Le personnel infirmier devra rassurer plus par une qualité de son contact que par des mots. b) Réhydrations. Il faut combattre la déshydratation. L’hydration par la bouche (la patience et le savoir faire du personnel infirmier est la meilleure voie). Si elle n’est pas possible, on aura recours à la réhydratation par voie intraveineuse. L’ionogramme est indispensable pour corriger tout déséquilibre ionique et hydrique éventuel. 2. Traitement aux neuroleptiques - Largactil : 50 à150mgr en IV ou IM si agitation puis os dès que possible - Haldol 5 à 10mgr - Nozinan 200 à 250 mgr pour son action sédative - Vitamines. 3. Traitements de l’état toxi-infectieux Si les états confusionnels sont secondaires à une infection. 4. Traitement étiologique Il faut aussi traiter les facteurs étiologiques s’ils ont été mis évidence. Notions de psychiatrie 12 Par Dr Tshimbila CHAPITRE VII : LES NEVROSES Les névroses sont des maladies de la personnalité caractérisées par des conflits intrapsychiques qui inhibent les conduites sociales. La physionomie clinique est caractérisée par : a. Les symptômes névrotiques. Ce sont des troubles de conduite, des sentiments ou des idées qui manifestent une défense contre l’angoisse et constituent à l’égard de ce conflit interne un compromis dont le sujet tire dans sa position névrotique. b. Le caractère névrotique du MOI. Celui-ci ne peut trouver dans l’identification de son propre personnage de bonnes relations avec autrui et un équilibre intérieur satisfaisant. Un deuxième aspect fondamental est que toues ces formes d’existence sont vécues comme un malaise intérieur débordant d’angoisse. A. ETUDE CLINIQUE Elle sera faite en fonction des conduites et symptômes sexuels. I. Les anomalies de l’activité sexuelle. Les troubles de la sexualité sont constants. Ce sont des inhibitions sexuelles. 1. La masturbation Elle est préférée à la satisfaction sexuelle. Elle est associée à des phantasmes. 2. L’impuissance L’impuissance totale (défaut d’érection) est rare. Elle se voit par périodes et est incomplète. On y joint les troubles de l’éjaculation (précoce retardée, absente) et l’impuissance orgastique (défaut de sensation voluptueuse) fréquente. Ces troubles se manifestent dans des contextes variés de peur de la castration, de la culpabilité de l’expérience génitale. 3. La frigidité. Il s’agit de l’absence de sensation voluptueuse dans le rapport sexuel. Elle peut être totale, parfois partielle (plaisir clitoridien, exclusif). II. Les manifestations inconscientes de l’agressivité Il est difficile à vivre. Son humeur est instable, intolérant, contradicteur : il a mauvais caractère. Les difficultés rencontrées dans ses satisfactions libidinales rendent compte de ses conduites compliquées et dissimulées. L’agressivité demeure inconsciente comme le désir (ils sont inhibés). Elle se manifeste dans des conduites d’actes manqués, d’indifférence, d’asthénie, d’inaction, d’indécision…la libido et agressivité semblent être les deux mouvements élémentaires de la vie instinctivo - affective. III. Les troubles du sommeil. Ils sont très rencontrés. Les difficultés peuvent porter sur l’endormissement, la continuité du sommeil, par une accentuation des pulsions refoulées. Cela se voit par la qualité des rêves ou des cauchemars du malade. Notions de psychiatrie 13 Par Dr Tshimbila IV. l’asthénie névrotique Avec les troubles de la sexualité, de l’agressivité et du sommeil, les états de fatigue constituent un fond commun à tous les états névrotiques. La fatigue exprime la lutte contre les instincts sexuels ou agressifs. V. Les troubles fonctionnels névrotiques. Ce sont des troubles apparus chez l’enfant, mais pouvant persister chez l’adulte. 1. L’énurésie, parfois associée au somnambulisme et aux angoisses nocturnes. 2. Les bégaiements : Faire une étude de la personnalité. 3. Les tics : Ce sont des mouvements stéréotypes, brusques et intempestifs s’imposant au patient et socialement gênants. Ce sont des décharges pulsionnelles. La psychothérapie est le seul traitement. VI. troubles vasomoteurs. Suite à une décharge émotionnelle, le patient peut ressentir un flux sanguin chaud au niveau de son visage (avec rougissements chez des personnes de race blanche). B. LES MECANISMES DE DEFENSE NEVROTIQUES Le névrosé a une cuirasse constituée par des procédés inconscients de défense. 1. Le refoulement Il consiste à refouler et à maintenir dans l’inconscient des représentations liées à une pulsion. 2. Le déplacement L’accent, l’intérêt, l’intensité d’une représentation est susceptible de détacher d’elle pour passer à d’autres représentations. 4. L’introjection Le suet fait passer, sur un mode fantasmatique, du dehors en dedans des objets et des qualités inhérentes à ces objets. 5. L’isolation Elle consiste à détacher une image ou une idée de son contexte. 6. l’annulation C’est faire l’inverse de l’acte ou de la pensée précédents. 7. Les formations réactionnelles. Ce sont des conduites inverses des affects latents. On fait le contraire de ce que l’on veut propreté excessive, scrupuleuse, pudeur extrême,… Notions de psychiatrie 14 Par Dr Tshimbila CHAPITRE VIII : NEVROSE D’ANGOISSE Il s’agit des comportements névrotiques ou les accidents névrotiques qui sont constituées par les manifestations d’une angoisse permanente. I. Description clinique La névrose d’angoisse comporte des crises sur un fond constitutionnel d’instabilité émotionnelle. A. Crises d’angoisse. Une crise d’angoisse importante induit le tableau de l’accès d’angoisse aigué ou une crise émotionnelle. Souvent, les crises sont moins complètes et se décomposent en éléments somatiques et psychiques avec une forte prévalence de l’angoisse. 1. Les éléments somatiques Ils sont au premier plan par le malade. - Symptômes respiratoires. Dyspnée, accès de toux, le hoquet, les crises dysphoniques - Symptômes cardio-respiratoires. Palpitations, tachycardie, douleurs précordiales - Symptômes digestifs. Nausées, vomissements, spasmes gastriques ou intestinaux, striction pharyngée. - Symptômes urinaires. Ténesme vésical, polyurie, pollakiurie - Symptômes neuromusculaires. Tremblement, fibrillations faciales et palpébrales. - Symptômes sensitivo-sensoriels. Hyperesthésies, paresthésies, prurit, sueurs profuses, bourdonnements d’oreilles, … 2. Les éléments psychiques Ils distinguent la peur de l’angoisse et montrent la parenté de l’angoisse avec le vertige. Péjoration imaginaire de l’existence. L’angoisse crée et entretient des sentiments paralysants et pessimistes. Elle semble provenir d’un drame intérieur, d’un conflit inconscient. L’attente du danger : Il y a inquiétude, doute, perplexité, crainte, découragement, peur du passé (regret, remords), du présent (doute), de l’avenir (menaces, pressentiments), appréhension, inquiétude. Le désarroi : Il y a une désorganisation de sa capacité d’ordonner ses perspectives. B. L’état permanent d’anxiété 1. Les désordres psychiques Ils sont amoindris par rapport à la crise d’angoisse mais leur sens demeure identique : l’attente du danger, le désarroi de l’être, la perspective péjorative des évènements et de l’avenir. 2. Les troubles psychosomatiques - Troubles du sommeil : difficultés d’endormissement, fragilité du sommeil. rarement, le sommeil est excessif. - Instabilité irritabilité, sub-agitation : hyperémotif, le sujet réagit à tout stimulus par des marques excessifs d’émotion. - Les troubles fonctionnels. Troubles urinaires, troubles hépato -digestifs, colite, spasmes,… 3. Examen physique Bilan musculaire : hypertonie musculaire et hyper réflectivité : les muscles sont crispés détente incomplète, tension permanente. Notions de psychiatrie 15 Par Dr Tshimbila Examen cardio-vasculaire : tendance lipothymies Examen respiratoire : insuffisance respiratoire. II. Evolution Les crises, les grandes recrudescences d’anxiété rythment la vie de ces sujets. III. Traitement A. Psychothérapie Il faut étudier la situation d’angoisse et de faire un diagnostic de la valeur étiologique des facteurs qui la conditionnent. B. Thérapeutique sédative - Les tranquillisants : chlorpromazine - Neuroleptique à action sédative Nozanan (Levropomazine)… Notions de psychiatrie 16 Par Dr Tshimbila CHAPITRE IX : LA NEVROSE PHOBIQUE Elle est caractérisée par la systématisation de l’angoisse sur des personnes, des choses ou des actes qui deviennent l’objet d’une terreur paralysante. I. Etude clinique des phobies A. Les situations phobiques Elles se résument à un petit nombre de thèmes et de conduites tabous. Les thèmes phobiques Le thème le plus fréquent se réfère à l’espace : phobie de l’espace : peur de sortir, peur de l’obscurité, peur des moyens de transport. Le milieu social peut constituer une autre catégorie de phobie. Les relations sociales avec autrui sont l’objet d’une angoisse panique. Des reliquats de l’enfance portant sur les gros animaux (première enfance) ou petits animaux deuxième enfance). B. Les conduites phobiques - Les conduites d’évitements. Le malade se comporte de manière à éviter l’objet phobique. - Les conduites rassurantes. - Il s’agit de ne pas être seul. On choisit une conduite de rassurement. Souvent, c’est la présence d’un personnage. Parfois on choisit une pièce ou un objet, évocateur de la protection. II. Le caractère phobique Il s’agit des traits de comportements qui peuvent constituer l’armature caractérielle du névrosé phobique. A. L’état constant d’alerte Le phobique s’alarme de tout ce qui émerge de soi, du clair-obscur du monde intérieur (tendances, demandes instinctuelles). Il a peur de l’obscurité extérieure et non de lui-même. Sa pensée, son monde intérieur lui paraissent simples et limpides. C’est qu’il tend à projeter hors de soi le drame qu’il vit. B. Le parti pris de fuite Cela peut se traduire par deux manières opposées d’attitude. - L’attitude passive : Il s’agit des positions d’inhibition pouvant être partielle (timidité avec l’autre sexe, indécision, certaines inhibitions sexuelles) - Les comportements de défi : Cette « fuite » en avant exprime au fond la même crainte devant les réalités de la vie. Un cas particulier consiste dans le comportement de sur occupation : frénésie d’activité. Le désir sexuel est éprouvé comme un danger de destruction, dont l’angoisse écarte l’approche. III. Evolution La névrose peut se stabiliser, mêmes avec des symptômes gênants, si les conduites d’évitements et de rassurement sont efficace et si le jeu des pulsions et des défenses réalise un équilibre au moins précaire. Notions de psychiatrie 17 Par Dr Tshimbila Les conduites phobiques peuvent être compliquées. IV. Thérapeutique La phobie est une indication excellente pour une psychanalyse car elle implique un transfert généralement facile. CHAPITRE X : HYSTERIE L’hystérie est une névrose caractérisée par l’hyper expressivité somatique des idées, des images et des effets inconscients. Ses symptômes sont les manifestations psychomotrices, sensorielles ou végétatives. I. Etude cliniques des symptômes hystériques A. PAROXYSMES, CRISES, MANIFESTATIONS AIGUËS. 1. Les grandes attaques d’hystérie. La grande crise comportait cinq périodes : 1. Des prodromes (aura hystérique) : Douleurs ovariennes, palpitations, boule hystérique, troubles visuels, puis perte de connaissance avec chute non brutale. 2. Période épileptoïde : Phase tonique avec arrêt respiratoire et immobilisation tétanique du corps, convulsions clonique (petites secousses puis grandes secousses généralisées. 3. période de contorsions (clownerie) : Mouvements variés accompagnés de cris. 4. Période de transe : Attitudes passionnelles : scènes violentes et érotiques. Il est en plein rêve dans une imagerie vécue. 5. Période terminale ou verbale : Il prononce des paroles inspirées par le thème délirant précédemment vécu. 2. Formes mineures. Actuellement, nous assistons à des crises dégradées ou camouflées. Dans ces crises de nerfs, on y trouve l’agitation, la grossière ressemblance avec l’épilepsie, le caractère expressif de la décharge émotionnelle, l’apaisement consécutif de la poussée érotique ou agressive. B. LES SYNDROMES FONCTIONNELS DURABLES Il s’agit de différentes inhibitions fonctionnelles. 1. Les paralysies : Elles ne s’accompagnent pas de troubles qui caractérisent les paralysies, déterminées par l’altération de la voix pyramidale ou des centres moteurs de la moelle. 2. les contractures et les spasmes : Une sorte de paralysie active dont la systématisation est paradoxale et variable sous l’influence de facteurs psychologique. 3. les anesthésies : C’est une sorte d’imagerie fonctionnelle qui exclue les perceptions tactiles, douloureuses, thermiques. Ces troubles de la sensibilité n’obéissent aux lois de l’innervation, de la conduction et de la systématisation des voies de la sensibilité. 4. les troubles sensoriels : Ce sont des atteintes d’une fonction sensorielle : surdité, anosmie, cécité, diplopie monoculaire, rétrécissement du champ visuel, … Notions de psychiatrie 18 Par Dr Tshimbila C. LES MANIFESTATIONS VISCERALES Les principales manifestations hystéro - organiques sont : Les spasmes : ils intéressent plus la sphère digestive (impossibilité d’avaler, nausées, spasmes coliques, vomissements, spasme oesophagien ou boule hystérique. Les algies. Les troubles trophiques et généraux : anorexie mentale, oligurie, constipation. II. Le caractère et la personne hystérique. A. LES MANIFESTATIONS HYSTERIQUES Les manifestations hystériques émergent du corps, dans des conduites expressives de l’hystérique. Il existe trois aspects fondamentaux du caractère hystérique : 1. suggestibilité : Il est influençable et inconsistant. La personne ne sait se fixer dans l’authenticité d’une identité personnelle fermement établie. 2. Mythomanie : Les rapports avec autrui sont falsifiés (mensonges, fabulations, « comédies » pour lui, son existence est une série discontinue de scènes et d’aventures imaginaires. 3. dérèglement sexuel : Leur sexualité est profondément troublée. Il a des expressions émotionnelles et passionnelles ou quelques chose de théâtral, d’excessif. B. LA PERSONNE DE L’HYSTERIQUE. Quelques traits classiques caractérisent le portait de l’hystérique. Il s’agit de : 1. L’inconstance de la personne : Son système d’organisation se développe en construisant un faux personnage qui vit une fausse existence. 2. Le refoulement amnésique des évènements réels : Il substitue au principe de la réalité celui du plaisir et de la fantaisie. Les différents désirs (s’exhiber, séduire, se donner en spécialité, plaire) commandent toutes les conduites de refoulement en écartant ou reniant les évènements de l’histoire personnelle en même temps que les exigences profondes des pulsions libidinales. 3. La falsification de l’existence : Il tient à vivre « réellement » son monde artificiel. III. Evolution Il s’agit d’une affection chronique. L’évolution des manifestations névropathiques est généralement de courte durée mais certaines peuvent être longues. La névrose évolue par poussées et tend à se stabiliser et à acquérir malgré ses défenses une maturité plus grande ou une neutralisation de son angoisse. Il faut noter que les bénéfices secondaires de la névrose rivent le névrosé à sa névrose et le portent à réduire son entourage à l’esclavage de ses caprices. IV. Traitement La psychanalyse permet les prises de conscience nécessaire, il y a affranchissement du noyau affectif de leurs troubles. Notions de psychiatrie 19 Par Dr Tshimbila CHAPITRE XI : LES PSYCHOSES SCHIZOPHRENIQUES C’est une psychose caractérisée par la dissociation de la personnalité. I. ETUDE CLINIQUE A. Le début C’est une psychose aiguë pouvant être très polymorphe et sans signes pathognomoniques. Cette psychose « traîne » ou c’est un épisode dépressif « atypique », des troubles caractériels bizarres. C’est lors de l’organisation progressive des troubles et de leur mouvement évolutif que le processus schizophrénique sera reconnu. B. Le syndrome à la période d’état 1. La désagrégation de la vie psychique. Le syndrome de dissociation. Il s’agit d’un désordre discordant des phénomènes psychiques qui ont perdu leur cohésion interne. - Troubles du cours de la pensée et du champ de la conscience : Il y a un affaiblissement dynamique de la pensée. L’intelligence est profondément perturbée : perte de cohésion, d’harmonie, d’efficacité. - Troubles de langage : La conversation peut être impossible (mutisme, semi - mutisme) ; parfois il y a des impulsions verbales (injures, blasphèmes, obscénités). L’articulation peut être désintégrés, parfois même la structure des mots dont l’unité est rompue. Il tend à changer le sens des mots. L’écriture, les dessins et les productions graphiques montrent des altérations. - Altérations du système logique : Il y a une distorsion imaginaire dans l’usage du système logique. - La désorganisation de la vie affective : Les relations affectives sont bouleversées : la communication avec autrui est radicalement falsifiés. Les parents sont à la fois ou successivement indispensables et hais. Les manifestations émotionnelles sont déconcertantes. Les expressions émotionnelles sont inadaptées. 2. La discordance psychomotrice. L’ambivalence s’exprime dans les actes ; une oscillation de l’initiative, motrice entre l’exécution et la suspension du mouvement. 3. Le délire paranoïde II. TRAITEMENT A. Chimiothérapie - Largactil (chlorpromazine) - Nozinan (levoprmazine) - Haldol B. Psycho - sociothérapie Notions de psychiatrie 20 Par Dr Tshimbila CHAPITRE XII : PSYCHOSE PUERPERALE I. FACTEURS ETIO - PATHOGENIQUES. A. Facteurs étiologiques 1. Facteurs héréditaires et constitutionnels. 2. Il existerait une prédisposition. on a décrit des familles comportant une hérédité maniaco-dépressive. 3. Facteurs psychosociaux. 4. La grossesse modifie toutes les conditions et les perspectives de la femme. même dans la grossesse normale, la fréquence de modifications psychologiques légères. 5. Facteurs endocriniens. 6. Tous le métabolismes sont modifiés pendant la grossesse. Mes modifications endocriniennes sont en corrélation avec des troubles mentaux. B. Rôle de l’infection Le facteur infectieux joue le rôle fondamental dans certaines psychoses qui surviennent dans les couches septiques. La situation de la femme en regard de la grossesse et l’accouchement doit être le point de rencontre de tout son passé (hérédité, antécédents pathologiques, constitution biologique, formation de la personnalité, structure névrotique ou prépsychotique) avec ses positions actuelles (conjugales, sociales, économiques) avec les incidents ou accidents gravido puerpéraux et enfin avec les perspectives ouvertes devant elle par la maternité. II. DESCRIPTION CLINIQUE Les accidents névrotiques et des accidents neuropsychiques se voient pendant la grossesse tandis que la plupart des accidents psychotiques s’observent après l’accouchement. A. Les accidents gravidiques Ce sont des réactions de l’angoisse à formes névrotiques ou psychosomatiques. 1. Les vomissements : Ils sont physiologiques jusqu’à troisième mois. Après, ils ont une signification psychosomatique. 2. Des manifestations d’hystérie. 3. les manifestations anxieuses : Elle sont très fréquences et se présentant comme des symptômes isolés (angoisses, palpitations, douleurs diverses), de la névrose d’angoisse subaiguë (état dépressif) sous l’aspect des phobies. 4. Des accidents psychosomatiques : On peut citer : les ulcères digestifs, les spasmes vitaux, l’asthme, dermatoses, certaines hypertensions. B. Psychoses puerpérales (Post –Partum) La psychose puerpérale du post-parfum se produit dans les jours qui suivent l’accouchement. Quelques jours après l’accouchement, la confusion apparaît d’emblée. L’état confusionnel apparaît. En fait, il s’agit d’un état confuso - onirique à tonalité anxieuse. Il existe aussi d’un état d’autres formes ou la prépondérance des troubles thymiques permet de distinguer les mélancolies puerpérales par rapport aux signes maniaques et mélancoliques. C. Psychose de la lactation. Il peut s’agir d’une dépression névrotique : état d’angoisse avec désintérêt pour l’enfant, sentiment d’incapacité. C’est la découverte d’une position névrotique latente que la Notions de psychiatrie 21 Par Dr Tshimbila maternité révèle. Dans de tels cas, le psychothérapeute doit étudier à fond l’expérience vécue par la mère dans sa relation avec l’enfant et avec l’ensemble de son milieu. D. Psychoses du post-abortum Elles suivent un avortement. De formes identiques aux psychoses puerpérales sont objectivables. Dans ce cas particulier, des conditions, d’angoisse se produisent souvent. Des états dépressifs enrichissement le tableau. III. EVOLUTION Il faut maintenir la thérapeutique au-delà de la remissions. Le pronostic est généralement favorable à long terme. Parfois, il y a risque de récidive. IV. TRAITEMENT Psychothérapie.