- 2 –
I. INTRODUCTION
Le présent document a pour objet de mettre en lumière certaines des activités d'Aide pour le
commerce que la Banque africaine de développement (BAfD) a engagées depuis le premier examen
de l'Aide pour le commerce, tenu en Tanzanie en 2007. La BAfD a également bénéficié de son solide
partenariat avec la Commission économique pour l'Afrique (CEA) de l'Organisation des
Nations Unies et avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le cadre du Groupe de
travail de l'Aide pour le commerce pour l'Afrique.1
II. LES ÉCONOMIES AFRICAINES ET LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE
La plupart des pays africains ont connu cette dernière décennie une croissance économique
régulière, due principalement à la croissance positive de l'économie mondiale et de la demande
internationale de produits de base originaires d'Afrique. Mais la crise financière s'est répercutée sur
des moteurs essentiels de la croissance économique tels que les exportations, les investissements et les
envois de fonds. La BAfD prévoit une croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) de 2,3 pour
cent pour l'Afrique en 2009, soit moins de la moitié des 5,7 pour cent enregistrés en 2008. La baisse
des recettes d'exportation se fera sentir sur les recettes budgétaires et les paiements courants de
nombreux pays africains. La BAfD prévoit aussi pour 2009 un déficit budgétaire de 5,8 pour cent du
PIB pour l'ensemble du continent, contre un excédent de 2,8 pour cent en 2008. Tous les effets de la
crise financière ne sont pas encore connus et il importe que les pays africains continuent de les
surveiller afin d'en détecter les signes avant-coureurs à mesure que la crise évolue.
S'agissant spécifiquement du commerce international, la crise financière a eu pour effet
immédiat de provoquer une pénurie dans le financement du commerce, surtout en raison d'un manque
de liquidités pour financer les crédits commerciaux. La BAfD a réagi en lançant une initiative de
financement du commerce de l'ordre de 1 milliard de dollars EU pour soutenir la circulation des
marchandises en Afrique. La BAfD travaille également de concert avec d'autres partenaires de
développement, comme la Société financière internationale (SFI), à la mise en œuvre de l'initiative de
financement du commerce. L'expérience montre qu'il est essentiel, en période critique, de maintenir
l'accès au financement du commerce à des taux abordables, de manière à faire en sorte que le
commerce international puisse continuer de jouer son rôle d'amortisseur.
En outre, l'OMC a prévu une contraction du commerce mondial de 9 pour cent pour 2009. Il
importe donc de renforcer le système commercial multilatéral, qui offre aux pays frappés par la crise
une chance de rétablir leur économie grâce aux échanges.
III. POURQUOI L'AIDE POUR LE COMMERCE EST-ELLE IMPORTANTE?
Dans le contexte de la crise financière actuelle, l'Aide pour le commerce donne aux pays
africains l'occasion de prendre des décisions stratégiques pour stimuler leurs performances
commerciales. L'initiative Aide pour le commerce montre que la communauté internationale
reconnaît que l'accès aux marchés n'est pas suffisant en soi et qu'il est nécessaire de remédier aux
contraintes du côté de l'offre pour permettre aux pays en développement, et en particulier aux pays les
moins avancés (PMA), de tirer parti des possibilités commerciales. Il importe au plus haut point que
toutes les principales parties prenantes conjuguent leurs efforts pour identifier les contraintes du côté
de l'offre – notamment pour ce qui est des infrastructures "matérielles et immatérielles" telles que les
routes, les ports, les réseaux ferroviaires, les postes frontaliers uniques, l'harmonisation des systèmes
douaniers, la formation des agents des douanes et la simplification des règlements et des prescriptions
en matière de documentation – et y remédier.
1 Le Groupe de travail de l'Aide pour le commerce en faveur de l'Afrique comprend la Banque africaine
de développement, la Commission économique pour l'Afrique de l'Organisation des Nations Unies, et
l'Organisation mondiale du commerce.