Certu Savoirs de base en sécurité routière 2/3 FICHE n°08 - Les définitions de l’urbain -
décembre 2008
Au-delà de la définition administrative et du res-
pect réglementaire qui devrait s’ensuivre, c’est la
lecture du milieu par l’usager qui va déterminer son
comportement.
Si la détermination des limites d’agglomération
peut aller jusqu’à 200 m d’interruption de la conti-
nuité bâtie, rien n’empêche le maire, seul décideur,
de mettre les limites d’agglomération en retrait de
ce maximum pour « coller » au mieux à la réalité
perceptive.
La détermination des limites de l’agglomération
par le maire a des conséquences, non seulement sur
les circulations, mais aussi sur la réglementation
d’urbanisme, la fiscalité, la publicité, ...
En effet, les entrées d’agglomération constituent
à la fois :
des espaces multifonctionnels (accueil de la cir-
culation entrant, desserte des abords de la voie,
irrigation des quartiers, ...) ;
des frontières de compétences et de responsa-
bilités pour les autorités (pouvoir de police,
entretien, publicité, règles de l’art pour les amé-
nagements, ...) ;
des messages pour l’usager (perte de priorité,
vitesse de 50 km/h, ...).
La réglementation n’est respectée que si elle est
respectable.
Il est donc important de faire valoir les argu-
ments et les solutions pour une bonne adéquation
entre la prescription et sa légitimité perçue.
L’enjeu de la bonne position du panneau d’agglo-
mération au regard de la sécurité peut être décliné de
plusieurs façons :
L’entrée en agglomération suppose un change-
ment de comportement entre la pratique rurale
de la route et l’usage de la rue ; on introduit
ainsi la notion de « zone d’approche » en amont
du panneau d’entrée d’agglomération, de « rup-
ture » au niveau de la porte associée à ce dernier
et de zone de transition en aval du panneau
d'entrée d'agglomération pour inciter l'usager à
maintenir une vitesse modérée.
Le changement de comportement attendu
entre les deux milieux rencontrés ne peut être
seulement écrit par la règle, il faut que l’envi-
ronnement perçu soit le fondement de la règle
pour assurer le respect de celle-ci.
Au changement de milieu, l’usager prend de
l’information et la traite pour adapter son com-
portement immédiat, mais aussi son comporte-
ment à venir qui va jouer sur sa capacité d’anti-
cipation (mise en alerte).
Face à des contingences décisionnelles diverses
du maire pour fixer ces limites d’aggloméra-
tion, il lui reste la ressource de créer de vérita-
bles zones d’approche, en utilisant, par exem-
ple, la possibilité de modulation des vitesses
(axes à 70 km/h, ...) et en aménageant ces sec-
tions d’approche pour permettre leur évolution
et leur développement.
Les entrées de villes en France se situent, la plu-
part du temps, dans des secteurs en mutation
de type périurbain, il est alors souhaitable que la
réflexion prospective (article L 111-1-4 du code
de l’urbanisme - amendement DUPONT amenant
à engager une réflexion sur les constructions ou
installations à venir à proximité des autoroutes,
routes express, déviations et autres routes classées
à grande circulation, en dehors des espaces urba-
nisés des communes)
fondée sur un projet urbain, induise des aménage-
ments propres à caractériser le milieu de transition
actuel et permette leur évolution à terme de déve-
loppement.
Les limites d’agglomération,
un enjeu de sécurité.
Exemple de positionnement du panneau d'entrée d'agglomération : à sa hauteur, on peut remarquer la présence du bâti rapproché,
l'accotement de la rase campagne se transforme en espaces piétons et de stationnement de qualité, le marquage axial s'interrompt...
Source : CETE Normandie Centre