de la route du littoral, dans les parois des cirques et les remparts de grandes rivières ; elles sont plutôt
verticales et recoupent des empilements de coulées peu pentées.)
Ces mouvements concernent toujours le côté le plus faible, c'est à dire le flanc oriental de la Fournaise, à
l'intérieur de l'arc constitué par les deux rift-zones NF: et SF (flèche sur la figure 11 c). Le côté ouest,
bloqué par le Massif du Piton des Neiges, reste stable.
3 - Origine et formation de l'Enclos
•- déformation de la partie orientale du Volcan, pendant des centaines d'années, due à l'injection
répétée de magma dans les rift-zones nord-est et sud-est,
•- charge (et fluage) des "complexes cumulatifs" chauds et denses, formés au fond des chambres
magmatiques, qui exerce une pression latérale sur le flanc libre du Volcan.
Un déplacement de 1 m vers l'est en 4 ans a été mesuré par l'Observatoire Volcanolgique, sur le rebord
oriental du Dolomieu.
Quelques auteurs (J. F. LENAT, Ph. LABAZUY, P. Y. GILLOT, W. A. DUFFIELD ...) pensent que cela
suffit pour expliquer la formation de l'Enclos. On peut résumer leurs hypothèses comme suit:
•- quand la déformation a presque atteint le seuil de rupture, une nouvelle arrivée de magma
provoque un déplacement brutal du flanc oriental (non calé par le Piton des Neiges). Ce ou ces
grands glissements de terrain produisent des séismes de forte magnitude et un ou plusieurs raz de
marée,
•- le départ de ce flanc qui appuyait sur une cheminée active décompresse le magma, celui-ci
explose avec l'eau des nappes (unité Ul de la petite carrière),
•- l'eau qui imprègne le Volcan s'enfonce dans les fissures ouvertes (par les explosions et la
décompression) et atteint des niveaux chauds ; elle se vaporise brutalement. Ces explosions
"phréatiques" et les glissements atteignent des zones de plus en plus profondes (unités U2 et U3),
•- les glissements, amorcés à l'intérieur des rift-zones s'étendent "par rebonds" jusqu'au Pas de
Bellecombe.
A. M. ABCHIR (1996) associe les formations U2 et U3 à la pulvérisation des zones internes
hydrothermalisées du Volcan, due à la décompression brusque provoquée par le départ de matériaux
glissés. Finalement le cône central est remplacé par un énorme cratère d'explosion.
P. BACHELERY, pour sa part, explique le phénomène en se référant à des épisodes d'effondrements
caldériques décrits ailleurs (Fernandina 1968 ... ) :
•- une énorme éruption latérale, peut- être sous-marine, vide une grande chambre magmatique,
située à 4 ou 5 km de profondeur,
•- le toit surmontant le réservoir de magma, non soutenu, s'effondre verticalement sous l'effet de
son poids, hachant les couches imperméables qui isolent l'eau souterraine du coeur du Volcan (il
pleut beaucoup dans ce secteur), celle-ci s'enfonce.
•- arrivée dans les zones chaude, l'eau se vaporise brutalement, des explosions hydromagmatiques
puis phréatiques agrandissent les fractures et pulvérisent le coeur du Volcan,
•- finalement, effondrements et explosions forment une grande dépression arrondie de plusieurs
kilomètres de diamètre, une caldeira.
Deux arguments de terrain amènent à penser que ce dernier point est plausible:
•- l'Enclos a une forme sub-circulaire, plus ou moins tabulaire, qu'on retrouve sur d'autres volcans-
boucliers et qui sont interprétés comme des remplissages de zones caldérique par des coulées,
•- un forage, au niveau de la Vierge au Parasol, traverse, entre - 60 et - 220 m, des alluvions
provenant de la Plaine des Osmondes. Ils n'ont pu se mettre en place que si une falaise isolait une