INTERROGATION ÉCRITE N°1 NOM :.................................................. CONSIGNES : 1 - Répondre aux questions sans recopier ni paraphraser les textes ; 2 - Accompagner vos affirmations d'explications ; 3 - Bien définir les termes utilisés ; 4 - Vérifier l'orthographe et l'expression ; THEME : Le marché du travail 1 – Les règles d'embauche néoclassiques Les salaires sont déterminés par le marché, où se confrontent les offres et les demandes de travail. Il faut donc savoir quelle règle d'embauche les néoclassiques attribuent à l'employeur ; autrement dit, comment se forme la demande de travail ? Celle-ci correspond à la quantité de travail nécessaire à la production de la quantité optimale de biens. L'employeur, qui est supposé maximiser son profit, emploi un salarié supplémentaire jusqu'au stade où celui-ci lui rapporte moins qu'il ne lui coûte car, les rendements du travail étant décroissant, il devient de plus en plus coûteux de produire. Par conséquent, la demande de travail est 1 une fonction décroissante du salaire réel . La théorie néoclassique a introduit un postulat essentiel relatif à la psychologie des agents. Leur rationalité les conduirait à comparer l'utilité du travail, mesurée par les gains attendus, et sa "désutilité". En effet, travailler est considéré comme un renoncement aux loisirs. Cependant, étant donné que les cas où l'individu peut se dispenser de travailler sont rares, comment se constitue l'offre de travail ? Le salarié dispose d'un temps limité qu'il doit partager entre travail et loisir. Pour faire cet arbitrage, l'individu doit au préalable, avoir choisi entre plus (ou moins) de biens ou plus (ou moins) de loisir. Ensuite, il considère le salaire du marché comme une donnée et le compare au "prix" auquel il a estimé son loisir" L'offre de travail est par conséquent une fonc tion croissante du salaire réel. (Source : Bénédicte Reynaud, Les théories du salaire, La Découverte, 1994) 1 Salaire réel = Pouvoir d'achat du salaire ou quantités de biens que l'on peut acheter avec ce salaire Q1 – Qui sont les offreurs de travail ? Qui sont les demandeurs de travail ? (0,5 pt) Q2 – Quelles hypothèses font les néoclassiques sur le comportement des agents ? (2 pts) Q3 – Comment l'entrepreneur détermine-t-il le nombre de travailleurs dont il a besoin ? (1 pt) 2 – La détermination du salaire sur le marché du travail Salaire en euros Offre d’emplois en milliers 1 000 (Smic) 28 000 Demande d’emplois en milliers 10 000 1 500 24 000 20 000 2 000 23 000 23 000 2 500 20 000 25 000 3 000 15 000 28 000 4 000 10 000 30 000 5 000 5 000 32 000 10 000 2 000 34 000 Q1 – Qui offre des emplois ? Qui demande des emplois ? (0,5 pt) Q2 – Tracez les courbes d'offre et de demande (salaire en ordonnée) (0,5 pt) Hausse de la demande de 20% Q3 – Quel est le salaire d'équilibre ? Combien y-a-t-il de salariés employés ? (0,5 pt) Q4 – Calculez l'élasticité-prix de la demande d'emplois lorsque le salaire baisse de 10 000€ à 5 000€ et de 2 000€ à 1 500€ (1 pt) 10 000 à 5000 2 000 à 1 500 Elasticité-prix Q5 – Quelle est la signification de vos deux résultats ? (1 pt) Avec l'arrivée d'une classe d'âge plus nombreuse sur le marché du travail, la demande d'emploi augmente de 20%, pour chaque niveau de salaire, un an plus tard. Q6 – Calculez la nouvelle demande et déterminez le nouveau salaire d'équilibre sur le graphique (1 pt) Q7 – Que devraient faire les employeurs et les salariés après cette baisse du salaire ? (1 pt) 3 – Les salaires sont-ils flexibles ? Évolution du salaire réel, de l'offre et de la demande d'emplois en France 1955 Salaire réel mensuel moyen (en € 2000) 1965 1975 1985 2009 650 950 1 370 1 540 1 777 Demande d’emplois en milliers 19 730 20 450 22 350 24 180 28 699 Offre d’emplois en milliers 19 350 20 130 21 350 21 600 26 000 Chômeurs en milliers (Source : Olivier Marchand, Claude Thélot, Le travail en France, Nathan 1997 actualisé 2010) Pour tenter de préserver leurs marges, les employeurs américains testent un nouvel outil : réduire la rémunération des salariés. La Société pour la gestion des ressources humaines (SHRM), un organisme d'études privé, estimait en mai qu'en un an et demi 8 % des entreprises américaines ont pris des mesures de réduction salariale. Selon l'enquête réalisée par le cabinet YouGov pour le magazine The Economist, 13 % des salariés interrogés avaient dû accepter une baisse de salaire. Après les licenciements massifs - le chômage a augmenté de 92 % en 18 mois aux Etats-Unis -, après l'utilisation régulière du chômage technique - la proportion de ceux qui travaillent contre leur gré à temps partiel a ainsi plus que doublé dans le pays -, le phénomène de réduction des salaires "prend" dans tous les secteurs. Le fabricant informatique Hewlett Packard (HP) a instauré de son côté une baisse dégressive, au prorata du salaire de base : 20 % pour le PDG, 15 % pour les cadres de direction, de 10 % à 12 % pour les autres cadres, 2,5 % à 5 % pour les ouvriers et les employés. Il s'agit de rogner 13,5 % sur la masse salariale. Motif invoqué : un bénéfice en recul de 13 % au premier trimestre de l'année, malgré une vague préalable de licenciements. Peu importe que le salaire nominal du PDG, Mark Hurd, constitue une fraction infime des 42,5 millions de dollars (30 millions d'euros) qu'il a par ailleurs gagnés en 2008. Damian Saunders, un ancien cadre de HP, a calculé que les 20 % de son salaire de base qu'abandonne M. Hurd ne constituent en réalité que 0,68 % de ses émoluments réels, bien moins par conséquent que ce qu'il demande aux salariés. Mais c'est l'intention qui compte, et surtout le symbole. Car l'avantage de la réduction collective des salaires, note Watson Wyatt, une des grandes sociétés de conseil en ressources humaines, c'est qu'elle peut, dans certains cas, passer pour un sacrifice demandé à tous, donc moins injuste, a priori, que des licenciements. Depuis le début de la récession aux Etats-Unis, le quart environ de la population travailleuse serait ainsi touché par une baisse de rémunération. Dans la plupart des cas, il s'agit de personnes dont une partie plus ou moins importante du revenu du travail était déjà aléatoire. On pense d'abord au secteur financier. Mais selon une étude de Watson Wyatt, 95 % des 1 500 premières entreprises privées américaines proposent à une fraction de leurs salariés une rémunération "variable". De même, certains secteurs (commerce de détail, restauration...) payent partiellement ou en totalité leurs salariés au pourboire ou en fonction de leur contribution au chiffre d'affaires. Ceux-là voient leurs revenus directement affectés par la chute de la consommation. (Source : Sylvain Cypel, Les baisses de salaires se multiplient aux Etats-Unis, Le Monde, 2 juillet 2009) Q1 – Calculez le nombre de chômeurs pour les 6 années et reportez le dans le tableau (0,5 pt) Q2 – Comment ont évolué le chômage et le pouvoir d'achat du salaire depuis 1975 ? Faites des calculs appropriés (0,5 pt) Q3 – A l'aide du texte et de vos résultats, peut-on affirmer que les salaires réels sont fixés conformément à la loi de l'offre et de la demande ? (2 pts) 4 – L'analyse néo-classique du marché du travail Le marché concurrentiel donne toujours naissance selon les libéraux à la meilleure efficacité économique qui puisse se concevoir. Par conséquent, si des perturbations se produisent, elles ne peuvent avoir que deux origines : ou bien elles résultant de phénomènes sur lesquels l'homme n'a pas de prise (cataclysmes naturels, par exemple), ou bien elles proviennent d'interventions diverses qui empêchent le « bon fonctionnement du marché ». Le chômage, notamment, est explicable ainsi : les syndicats, avec la connivence de l'État, ont imposé un niveau de salaire excessif (barème conventionnels fixés par les conventions collectives, charges sociales obligatoires, smic...). De ce fait, la rentabilité de certains travaux est devenue négative, lorsque le coût du travail dépasse l'apport productif du travail : les entreprises licencient une main-d'œuvre devenue trop coûteuse. Si l'on avait laissé jouer librement le marché, les prétentions salariales des chômeurs auraient baissé, rendant leur embauche rentable, et le chômage aurait disparu de lui-même. Ainsi le chômage sanctionne les exigences excessives des travailleurs. Cette thèse libérale est renforcée par un argument complémentaire. L'augmentation des allocations chômage, d'une part, l'élévation des revenus familiaux, d'autre part, auraient rendu moins pénible le fait d'être au chômage. Les jeunes et les femmes à la recherche d'un premier emploi peuvent donc plus aisément compter sur une aide de leur famille. Quant aux salariés victimes de licenciement ou dont le contrat de travail a expiré, ils peuvent percevoir des allocations substantielles. Dans les deux cas, cela permet de se montrer exigeant sur les emplois proposés...et donc cela allonge la durée moyenne du chômage (Source : Denis Clerc, Déchiffrer l'économie, Syros 1999) Q1 – Expliquez le sens de la phrase soulignée (2 pts) Q2 – Détaillez les conditions de la concurrence pure et parfaite que le marché du travail devrait respecter (2 pts) Q3 – Comment les libéraux expliquent-ils la persistance du chômage (2 pts) 5 – Homogénéité et mobilité du travail Sur le marché du travail, la différenciation est la règle. Bien souvent, pour l'employeur, le travail n'est pas une simple marchandise homogène dont on ne considère que la quantité et les prix. La même quantité de travail offerte pour le même poste, au même prix, par deux personnes différentes possédant les mêmes diplômes, ne sera pas toujours considérée comme un facteur de production identiques. En effet, la qualité et la productivité du travail dépendent de la quantité de travail, mais aussi de la motivation et du capital humain du salarié. L'employeur s'intéresse donc également aux talents, aux défauts, à la capacité d'adaptation, aux motivations à la sociabilité, à la stabilité professionnelle, à l'honnêteté, à l'ancienneté, etc., de ses employés : chaque individu correspondant à une combinaison unique des différentes caractéristiques susceptibles de l'intéresser.[...] De même, la mobilité du travail est limitée. Il n'est pas nécessaire de demander leurs avis aux machines pour les expédier n'importe où. En revanche, les travailleurs ne sont pas généralement disposés, comme l'exigerait la condition de mobilité des facteurs, à changer du jour au lendemain de ville, d'entreprise, de métier, de poste, ni même parfois de bureau ou d'atelier. (Source : Jacques Généreux, Introduction à l'économie, Seuil, 1999) Q1 – Expliquez pourquoi le travail n'est pas une « marchandise homogène »? (1 pt) Q2 – Comment expliquez-vous que les travailleurs soient peu mobiles ? (1 pt) CORRIGE Q1 – Les travailleurs offrent leur travail en contrepartie d'un salaire et les entreprises demandent du travail pour produire. Q2 – Les agents économiques sont supposés être : o Rationnels : ils prennent leurs décisions après un calcul coût-avantage qui leur indique l’action qui rapporte le maximum de profit pour l’entrepreneur et de satisfaction pour le consommateur ; o Preneurs de prix, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucun moyen pour influencer le prix et qu’ils ne déterminent leur action que par rapport au prix fixé par le marché. Q3 – L’entrepreneur compare le coût du dernier travailleur embauché à la valeur de ce que ce qu’il produit. Tant que cette valeur supplémentaire (productivité marginale) est supérieure au salaire réel versé, l’entrepreneur a intérêt à embaucher car il augmente son profit total. Il arrête de recruter lorsque le dernier travailleur embauché lui rapporte ce qu’il lui coûte (profit marginal nul). Q1 – Les entreprises offrent des emplois et les travailleurs en demandent. Q2 – 28 000 Demande d’emplois en milliers 10 000 Hausse de la demande de 20% 12 000 24 000 20 000 24 000 2 000 23 000 23 000 27 600 2 500 20 000 25 000 30 000 3 000 15 000 28 000 33 600 4 000 10 000 30 000 36 000 5 000 5 000 32 000 38 400 10 000 2 000 34 000 40 800 Salaire en euros Offre d’emplois en milliers 1 000 ( Smic ) 1 500 Q3 – 23 millions de salariés vont être embauchés pour un salaire d’équilibre de 2 000 euros par mois. Q4 – Elasticité-prix Q5 – 10 000 à 5000 2 000 à 1 500 - 5,9%/- 50% = 0,11 - 13%/- 25% = 0,52 Lorsque un salaire élevé baisse de 10%, la demande d'emploi des travailleurs baisse modérément de 1,1%. Elle est donc relativement rigide à la baisse des salaires. Lorsque un salaire faible baisse de 10%, la demande d'emploi baisse un peu plus fortement de 5,2%. Elle est cependant assez inélastique car les travailleurs ont besoins de revenus pour vivre. Q6 – L’augmentation de l’offre de travail pour une demande inchangée (offre>demande) se traduit par une baisse du salaire mensuel à 1 500 euros et par l’embauche de 24 millions de salariés. Q7 – En Théorie, la baisse du salaire rend le travailleur plus attractif puisque son coût diminue pour une productivité identique. Il va rapporter plus qu’il ne coûte. Les entreprises devraient donc accroître leur embauche. En revanche, certains travailleurs vont estimer que le salaire proposé est inférieur à la valeur qu'il donne à leur temps libre. Ils vont renoncer à travailler. L'offre d'emplois va augmenter et la demande d'emplois va diminuer. Le marché va retrouver son équilibre antérieur. Q1 – Chômage = Demande d’emplois – Offre d’emplois, soit 380 000 chômeurs en 1955. 1955 Salaire réel mensuel moyen (en € 2000) 1965 1975 1985 2009 650 950 1 370 1 540 1 777 Demande d’emplois en milliers 19 730 20 450 22 350 24 180 28 699 Offre d’emplois en milliers 19 350 20 130 21 350 21 600 26 000 380 320 1 000 2 850 2 699 Chômeurs en milliers (Source : Olivier Marchand, Claude Thélot, Le travail en France, Nathan 1997 actualisé 2010) Q2 – Entre 1975 et 2009, le pouvoir d’achat du salaire (salaire réel) a été multiplié par 1,15 (1 777/1 540), soit une hausse de 15% alors que le chômage a été multiplié par 2,7, soit une hausse de 170%. Q3 – En théorie la montée du chômage signifie que l’offre de travail est supérieure à la demande de travail. Dans ce cas, le prix du travail (salaire réel) devrait diminuer. Or, le pouvoir d’achat du salaire a augmenté moins vite (+ 110% en 20 ans de 1955 à 1975 contre + 15% en 34 ans) ce qui montre bien que le chômage pèse sur la hausse du pouvoir d’achat mais ce dernier n’a pas diminué, ce qui n’est pas conforme à la théorie. Cependant, dans un certain nombre de cas, les entreprises profitent du chômage pour obtenir une baisse du salaire mensuel soit en négociant le salaire à la baisse soit en liant les salaires aux variations de la production. Q1 – En théorie le marché est très efficace lorsqu’il est en concurrence pure et parfaite. o D’une part, tous les agents sont au maximum de leur satisfaction puisque l’entrepreneur a arrêté son embauche lorsque le profit est à son maximum alors que le travailleur dispose d’un salaire égal au coût de la perte de son temps libre. La situation est optimale à court terme. o D’autre part, le marché se régule tout seul puisque toute hausse du chômage se traduit par une baisse du salaire réel qui incite le chef d’entreprise à embaucher et certains travailleurs à se retirer du marché du travail. L’offre et la demande se rééquilibrent automatiquement si les salaires sont flexibles. o Enfin, la concurrence entre les entreprises les oblige à être les plus performantes et la concurrence entre les travailleurs les force à être efficaces. L’efficacité du système va être à son maximum. Q2 – Le marché du travail devrait respecter cinq conditions pour être en concurrence pure et parfaite : o L’atomicité suppose l’absence de monopole d’embauche ou de syndicats qui puissent peser sur la fixation du salaire ; o L’homogénéité suppose que les travailleurs soient interchangeables pour un poste de travail donné ; o La fluidité exige l’absence de réglementation du travail qui puisse limiter l’embauche ou les licenciements (pas de limitation de la durée du travail, de l’âge au travail, pas de Smic...) ; o La transparence implique les offres et les demandes d’emplois soient centralisées et affichées au su et au vu de tout le monde (pas de discrimination à l’embauche, pas de « piston »...) ; o La mobilité : les travailleurs doivent être capables à tout moment de changer de lieu de travail et de type d’emploi. Q3 – Pour les libéraux, le manque de flexibilité du salaire réel est la cause principale du chômage car elle incite les entreprises à remplacer les hommes par les machines puisque le coût du travail est trop élevé. L’Etat, qui fixe le Smic et indemnise les chômeurs, et les syndicats, qui empêchent les salaires de baisser, sont donc les principaux responsables du chômage selon les libéraux. En effet, un salaire trop élevé décourage l’embauche, encourage les individus à demander un emploi (excédent de travailleurs) et les allocations chômage permettent au chômeur de refuser le salaire fixé par le marché. Q1 – Les travailleurs, qui ont le même diplôme, ne sont pas homogènes car ils n’ont pas la même personnalité, la même adaptabilité au poste de travail, le même savoir-faire, etc. En d’autres termes, l’employeur ne sait pas quelle sera la productivité du travailleur qu’il embauche. Q2 – Les travailleurs sont peu mobiles géographiquement et professionnellement car ils peuvent posséder leur logement, avoir une femme qui dispose d’un emploi, ne pas être qualifié pour un poste de travail proche, être attaché à leur région, etc. INTERROGATION ÉCRITE N°1 NOM :.................................................. CONSIGNES : 1 - Répondre aux questions sans recopier ni paraphraser les textes ; 2 - Accompagner vos affirmations d'explications ; 3 - Bien définir les termes utilisés ; 4 - Vérifier l'orthographe et l'expression ; THEME : Le marché des biens et services 1 – Le calcul de l'entrepreneur 2 - Alain Laurent décide de se lancer à son compte en louant un local aménagé pour fabriquer des pizzas. Le loyer de ce local fourni en capital fixe nécessaire s’élève à 1 000 euros par mois. Il devra aussi payer 1 800 euros par an de taxe professionnelle (impôt). Pour faire livrer ses pizzas, il dispose déjà d’une mobylette qui ne lui coûte donc rien. Le coût global des consommations intermédiaires (ingrédients à utiliser et énergie) est de 1,50 euro par pizza en moyenne. Le coût de la livraison des pizzas augmente selon la quantité vendue en raison du coût de l’essence et du temps de travail du salarié payé au niveau du Smic. Ce coût spécifique à la livraison suit la règle suivante (augmentation non proportionnelle car la distance de livraison augmente) : Pizzas vendues par mois 100 150 250 300 350 400 500 600 Coût pour une livraison en € 80 120 250 450 750 1 150 2 150 3 450 350 400 500 600 Q1 – Quels sont les coûts fixes de cette entreprise ? Les coûts variables ? (1 pt) Q2 – Remplissez le tableau ci-dessous (pour un mois de production) (2 pts) Pizzas vendues par mois 100 150 250 300 Coût fixe Coût variable Coût total Coût moyen Coût marginal Q3 – Sur cette feuille de papier millimétrée, construisez les courbes du coût moyen et du coût marginal (1 pt) Q4 – Expliquez la variation de la courbe du coût moyen (2 pts) Q5 – Le prix du marché se fixe à 5,5 € la pizza en janvier, à 11,5 € en août. Calculez le bénéfice dans les 2 cas (1 pt) Pizzas vendues par mois Chiffre d'affaire (5,5 €) Chiffre d'affaire (11,5 €) Coût total Bénéfice (5,5€) Bénéfice (11,5 €) 100 150 250 300 350 400 500 600 Q6 – Qu'observez-vous ? (1 pt) Q7 – Déterminez graphiquement la zone de profit maximum lorsque le prix est à 11,5 € (1 pt) Q8 – Que se passerait-il si l'entrepreneur produisait une pizza supplémentaire ? (1 pt). Justifiez votre réponse. 2 - Le coût de production d'un jeu vidéo peut aller jusqu'à plusieurs dizaines de millions de dollars (plus de 20 millions de dollars pour les titres Final Fantasy - Square Enix ou Metal Gear Solid – Konami), sans compter les coûts de marketing. En moyenne, le coût de production d'un jeu pour console est de 5 millions d'euros. Désormais, pour rentabiliser la création d’un jeu, l'éditeur doit en écouler plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, voire plusieurs millions pour les créations les plus coûteuses. Si les éditeurs américains et japonais peuvent se contenter de leur marché national, les éditeurs européens doivent nécessairement convaincre les joueurs d'un autre continent. A cet égard, ils sont plus enclins à investir le marché nord-américain que le marché japonais, où les usages des joueurs demeurent plus complexes à cerner et à maîtriser. Dès lors, le salut des éditeurs européens passe souvent par la délocalisation de tout ou partie de leur activité Outre Atlantique. Les conditions fiscales qui s’appliquent aux entreprises y sont plus avantageuses qu’en Europe et les pouvoirs publics, notamment au Canada, ont mis en œuvre une politique attractive en direction des créateurs de jeux vidéo. La politique volontariste, mise en place depuis 10 ans par le gouvernement canadien pour attirer les entreprises du secteur, a porté ses fruits au-delà de toutes ses espérances. Elle a permis de créer un cercle vertueux très attractif qui rappelle celui créé autour d’Hollywood dans le domaine du cinéma ou autour de la Silicon Valey dans le domaine de l’informatique et des hautes technologies. Il se crée alors un terreau riche en savoir-faire qui attire sur place de nombreux talents : Les gains de productivité attirent les éditeurs, les nouvelles productions qui, à leur tour, génèrent de nouveaux savoir-faire…etc. (Source : IDATE, 2008) Q1 – Expliquez la phrase soulignée, en utilisant les notions économiques abordées en cours (1 pt) Q2 – Pourquoi les offreurs de jeux vidéo décident-ils d’investir le marché Nord-Américain ? (1 pt) 2 – La réaction du consommateur Le responsable commercial d’une grande surface cherche à savoir si, en augmentant le prix de la sucette Chupachups, les consommateurs vont se détourner fortement de cette sucrerie ; et si à l’inverse cela pourrait favoriser les ventes de la friandise Haribo qu’elle commercialise également. Le responsable du rayon des sucreries fournit les informations suivantes concernant les prix et les ventes du mois précédent. Prix du sachet de Haribo en € Demande de Haribo (nombre de sachets) Prix du sachet de Chupachups en € Demande de Chupachups (nombre de sachets) 1er avril 2010 5 132 6 132 1er mai 2010 5 144 6,50 120 Q1 – Calculez l'élasticité prix de la demande de Chupachups et donnez sa signification (1 pt) Q2 – Expliquez pourquoi la demande de Haribo a augmenté. Comment appelle-t-on ce type de biens ? (1 pt) Q3 – Sachant que la production d’un sachet de Chupachups lui coûte exactement la même somme que la production d’un sachet de Haribo (c’est à dire 2 € le sachet) cette grande surface a-t-elle intérêt à faire ce choix stratégique d’augmenter le prix du sachet de Chupachups? Est-elle gagnante ? Indiquez vos calculs ainsi que les étapes de votre raisonnement (2 pts) 3 – Elasticités et politique économique 2 - « Le débat sur la taxe carbone porte essentiellement sur l’élasticité-prix de la consommation d’énergie. La seule question véritablement à se poser est bien : est-ce qu’une éco-taxe compensée par un « chèque vert » par an va véritablement nous faire changer de comportement ? […] Va-t-on arrêter de se chauffer ? La mesure est-elle suffisamment « rentable » pour investir dans un nouveau système de chauffage ? Va-t-on limiter notre consommation d’électricité ? Les personnes qui habitent et travaillent dans de petites villes ou à la campagne vont-elles troquer leur automobile contre leur vélo pour effectuer leurs trajets quotidiens ? Et bien, l’étude de l’UFC-Que Choisir montre que non : il n’y a eu aucune baisse de la consommation de fioul ou de gaz quand les prix se sont envolés (sur les 6 dernières années, le prix du baril a doublé) : l’élasticité au prix, qui mesure justement dans quelle mesure la consommation baisse lorsque le prix d’un produit augmente, est très faible : toujours selon l’étude, pour obtenir une baisse de 10 % de la consommation, le prix doit donc être doublé. Ce n’est évidemment pas du tout ce que prévoit la taxe carbone puisque sa mise en place n’engendre qu’une hausse de l’ordre de 5% des prix (intégralement compensée par le chèque vert pour une large majorité) ». (Source : « La taxe carbone », Blog de la Camif, Septembre 2009) 3 - « De nombreuses études se sont penchées sur la relation existant entre la part du prix du médicament qui ‘‘reste à charge’’ des patients et la demande pharmaceutique […] les enquêtes ont constaté une faible élasticité (-0,2) de la demande de médicaments vendus sur ordonnance, ce qui signifie que le consommateur, dans le monde développé, n’est pas particulièrement sensible aux modifications du ‘‘reste à charge’’. On estime que cela pourrait être du à la nécessité ressentie d’utiliser ces traitements et à l’absence d’autres solutions pour se soigner. « Les catégories à revenus faibles et les populations les plus vulnérables sont davantage susceptibles d’être sensibles aux variations du prix qui ‘‘reste à charge’’. La quasi totalité des études disponibles sur les pays développés montrent qu’une hausse du ‘‘reste à charge’’ se traduit par une baisse du recours aux médicaments chez les personnes à faible revenu et celles qui souffrent d’une affection chronique. Les auteurs estiment que l’élasticité-prix de la demande oscille pour ces catégories vulnérables entre 0,34 et -0,50, c’est-à-dire que la demande y est plus élastique que dans l’ensemble de la population ». (Source : « Les prix des médicaments sur un marché global », Document de travail de l’OCDE, 2008) Q1 – Calculez l'élasticité-prix de la demande de tabac à partir des évolutions constatées entre 1992 et 2005 (1 pt) Q2 –Que signifie votre résultat (1 pt) Q3 – A partir de ces trois cas, expliquez pourquoi l'Etat doit pendre en compte l'élasticité prix de la demande pour déterminer sa politique (2 pts) CORRIGE Q1 – Coûts fixes = location d'un local, taxe professionnelle car ils ne varient pas quand la production varie. Coût variable = le coût des consommations intermédiaires, le coût salarial et le coût de livraison qui augmente plus ou moins proportionnellement lorsque la production augmente. Q2 – Pizzas vendues par mois 100 150 250 300 350 400 500 600 1 150 1 150 1 150 1 150 1 150 1 150 1 150 1 150 230 345 625 900 1 275 1 750 2 900 4 350 Coût total 1 380 1 495 1 775 2 050 2 425 2 900 4 050 5 500 Coût moyen 13,8 9,96 7,1 6,83 6,92 7,25 8,1 9,16 2,3 2,8 4,5 7,5 9,5 11,5 14,5 Coût fixe Coût variable Coût marginal Q4 – Le coût moyen ou coût unitaire diminue dans un premier temps jusqu'à 300 pizzas puis augmente au delà. On peut donner deux explications à ce double mouvement : Le coût fixe unitaire ne cesse de diminuer car on divise un coût que ne change pas par un nombre croissant de produit. On retrouve le phénomène des économies d'échelle. L'augmentation du volume de la production permet une meilleure utilisation des équipements et diminue le coût d'un produit. Le coût variable unitaire diminue dans un premier temps car on est dans la zone des rendements croissants. Chaque travailleur supplémentaire permet une meilleure organisation du travail et, à force de faire toujours le même produit, les travailleurs deviennent plus habiles, ils augmentent leur productivité. Mais au delà d'une certaine quantité produite, des phénomènes de saturation s'observent. Les rendements deviennent décroissants et le coût moyen se met à augmenter. Q5 – Q6 – Pizzas vendues par mois 100 150 250 300 350 400 500 600 Chiffre d'affaire (5,5 €) 550 825 1 375 1 650 1 925 2 200 2 750 3 300 Chiffre d'affaire (11,5 €) 1 150 1 725 2 875 3 450 4 025 4 600 5 750 6 900 Coût total 1 380 1 495 1 775 2 050 2 425 2 900 4 050 5 500 Bénéfice (5,5€) - 830 - 630 - 400 - 400 - 500 - 700 - 1 300 - 2 200 Bénéfice (11,5 €) - 230 230 1 100 1 400 1 600 1 700 1 700 1 400 Avec un prix à 5,5 € la pizza, l'entreprise ne pourra pas proposer sa production sur le marché car quelque soit les quantités produites, le prix est toujours inférieur au coût unitaire. L'entreprise accumule des pertes. Avec un prix à 11,5 € la pizza, l'entreprise doit au moins proposer 150 pizzas pour commencer à faire des bénéfices. Elle produira 500 pizzas car, pour ce niveau de production, son profit est maximum. Q8 – Si l'entreprise produit une pizza de plus au delà de 500, cette pizza supplémentaire coûtera (coût marginal) plus cher que 11,5 €. L'entreprise va donc perdre de l'argent pour cette pizza et le profit global ne sera plus à son maximum. Q1 – Le coût de conception d'un jeux vidéo est très élevé. Il s'agit d'un coût fixe. Plus de jeux vidéos seront vendus et plus le coût fixe unitaire va diminuer et rendre le produit abordable à tous (économies d'échelle). Q2 – Le marché Nord-Américain a plusieurs avantages : Il est plus vaste que celui du Japon. Il va donc permettre des économies d'échelle plus importantes. Les jeux vidéos produits sont plus adaptés à la culture nord américaine qu'à la culture japonaise. Les impôts sur la production de ces jeux sont moins élevés dans le nord de l'Amérique qu'en Europe. La concentration géographiques des programmateurs de jeux dans un même lieu favorise les échanges et augmente leur productivité, ce qui diminue la quantité de travail contenue dans un jeu et le coût salarial unitaire. Q1 – Entre le premier avril 2010 et le premier mai 2010 le prix de la sucette Chupachups a augmenté de 8,33 % ([6,5 – 6]/6) x 100. Dans le même temps le nombre de sachets vendus a diminué de 9,1 % ([120 – 132]/132) x 100. L’élasticité de la demande par rapport au prix est donc de (– 9,1 / 8,33) = -1,1. Ce qui signifie que lorsque le prix du sachet de sucette augmente de 1 % la demande de ces mêmes sucettes diminue de 1,1 %. On peut donc dire que l’élasticité de la demande de sucettes par rapport à leur prix est forte (< -1) : la demande est très réactive / influencée par le prix. Q2 – Effectivement, lorsque le prix des sucettes Chupachups augmente, cela favorise les ventes des friandises Haribo. L’augmentation du prix des sucettes fait baisser leur demande (car l’élasticité-prix de ce bien est forte) et les consommateurs qui ne consomment plus de sucettes ont alors détourné leur consommation vers une autre sucrerie qui lui est substituable : la friandise Haribo. Les 2 biens sont substituables c’est à dire que l’on peut remplacer la consommation de l’un par la consommation de l’autre, ce sont des biens équivalents. D’où le report de consommation. Q3 – Les recettes (CA) au 01/04/10 (avant l’augmentation du prix) = (5 x 132) + (6 x 132) = 1452 € Les recettes (CA) au 01/05/10 (après l’augmentation du prix) = (5 x 139) + (6,5 x 120) = 1475 € Les coûts de production au 01/04/10 (avant l’augmentation du prix) = (132 + 132) x 2 = 528 € Les coûts de production au 01/05/10 (après l’augmentation du prix) = (132 + 120 ) x 2 = 504 € Le profit de l’entreprise avant l’augmentation des prix était donc de 1452 – 528 = 924 € Le profit après l’augmentation des prix est désormais de 1475 – 504 = 971 € L’augmentation du prix des sucettes Chupachups a certes fait diminuer les ventes mais cette demande s’étant reportée sur les friandises Haribo, l’entreprise reste gagnante. Elle fait même davantage de profit après que avant. C’est donc une bonne stratégie de la part de cette grande surface Q1 – Le prix relatif du tabac a augmenté de 185% (200 - 70/70 x 100) entre 1992 et 2005 et la demande de tabac a baissé de 38,5% (160 - 260/260 x 100) dans le même temps. L'élasticité-prix de la demande est donc de - 38,5/185 = - 0,2. Q2 – La demande a baissé moins rapidement que l'augmentation du prix. Le tabac est donc un bien inélastique car on peut supposer que les fumeurs sont dépendants du tabac. Q3 – La connaissance de l'élasticité-prix de la demande d'énergie permet de voir si une politique de taxation mise en place par les pouvoirs publics peut changer les comportements. Ainsi, la taxe-carbone prévue par le gouvernement (elle a été retirée depuis) était inefficace pour réduire les émissions de CO2 de la population car elle n'entrainait pas une baisse sensible de la consommation. Seul un doublement du prix de l'énergie aurait un effet sur la réduction de la consommation. La connaissance de l'élasticité-prix du médicament permet de voir que seule la population la plus pauvre est sensible aux hausses des prix du médicament et a donc plus besoin d’une assurance sociale. Le reste de la population est prête à payer de sa poche pour se soigner. Ceci peut induire des politiques diversifiées en matière de protection sociale.