Smart beta : nos expertises - BNP Paribas Investment Partners

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Smart beta : nos expertises
1
POUR LES CLIENTS PROFESSIONNELS AU SENS DE LA DIRECTIVE MIF
Juillet 2015
Contents
Introduction ...................................................................................................... 3
Définition du smart beta ................................................................................. 3
Smart beta et approche pondérée par les capitalisations ............................ 3
Notre approche du smart beta [Comment nous considérons le smart beta] .. 6
Notre approche ............................................................................................... 9
Conclusion........................................................................................................ 13
2
Introduction
Depuis quelques années, le thème de
l'investissement smart beta fait couler beaucoup
d'encre, avec l'apparition de nouveaux termes tels
que « bêta exotique », « advanced beta » ou « bêta
factoriel » qui n'ont pas été sans créer une certaine
confusion.
Dans ce document, nous fournissons notre propre
définition du smart beta, nous situons cette
gestion par rapport aux approches active et passive
traditionnelles, et détaillons ses avantages pour les
investisseurs.
Nous présentons ensuite l'approche smart beta de
THEAM, accompagnée d'une vue d'ensemble de
nos expertises : de l'identification des primes
factorielles à la construction de portefeuilles smart
beta.
Enfin, nous mettons à votre disposition les
résultats de notre analyse et expliquons les
principaux éléments de notre méthodologie.
Définition du smart beta
À première vue, on pourrait croire que le smart
beta n'est rien de plus qu'une évolution du « bêta
traditionnel » (ou bêta de marché), dont l’objectif
serait simplement de corriger certaines
caractéristiques indésirables des indices pondérés
par les capitalisations boursières. À y regarder de
plus près, cependant, le smart beta présente
autant de traits communs avec la gestion active
qu'avec le bêta traditionnel.
Smart beta et approche pondérée par les
capitalisations
Les indices traditionnels ont été créés pour offrir
un accès simple aux marchés. Avant d'être utilisés
comme des produits d'investissement, les indices
servaient surtout de référence, de vue « par
défaut » d'un marché donné. Aujourd'hui, grâce à
leurs qualités (représentativité, grande
transparence, liquidité abondante et coûts
réduits), les produits indiciels figurent parmi les
outils préférés des allocataires d'actifs top-down.
Cependant, si le système de pondération par
capitalisations se révèle assez efficace à de
nombreux égards, il comporte également des
inconvénients.
Indices actions : problèmes de concentration et
de surévaluation
Les indices pondérés par les capitalisations, ou
capi-pondérés, emploient une approche assez
simple : chaque composante est pondérée en
fonction de sa capitalisation (c'est-à-dire prix de
l'action x nombre d'actions en circulation),
rapportée à la capitalisation totale du marché. Les
pondérations de l'indice sont donc directement
liées au prix des actions.
Par conséquent, les actions qui se sont bien
comportées par rapport au marché auront
tendance à se voir attribuer une plus grande
pondération au sein de l'indice, ce qui a des effets
directs sur la diversification, dans la mesure où
certains secteurs peuvent devenir
« surreprésentés » à certains moments. On a pu le
voir notamment pendant la bulle technologique de
la fin des années 1990.
Si le choix de tels indices peut être pertinent pour
qui recherche une exposition représentative des
marchés actuels, il ne l'est peut-être plus pour
répondre aux besoins d'investisseurs de long
terme, qui peuvent avoir le sentiment d'acheter
cher et de vendre bon marché.
Même au sein d'un secteur donné, les valorisations
peuvent varier considérablement et le système de
capi-pondération favorise mécaniquement les
entreprises dont les prix sont élevés (par exemple,
Tesla Motors a quasiment la même capitalisation
boursière que Renault, alors qu'il vend 70 fois
moins de véhicules). En investissant dans les
actions d'entreprises plus grandes et/ou
chèrement valorisées, les portefeuilles de bêta
traditionnel manquent d'efficience en termes de
diversification et de valorisation.
Contrairement aux stratégies de bêta traditionnel,
les approches smart beta cherchent à identifier des
critères plus rationnels que la capitalisation pour
pondérer les valeurs sur le long terme ; par
exemple sur la base du risque, de la qualité ou de
la valorisation.
Indices obligataires
Les stratégies smart beta obligataires sont plus
récentes que celles sur les marchés actions, mais
elles devraient générer un intérêt fort car elles se
prêtent particulièrement à des investissements
obligataires à long terme.
3
POUR LES CLIENTS PROFESSIONNELS AU SENS DE LA DIRECTIVE MIF
Juillet 2015
En effet, la capitalisation d'une obligation
d'entreprise correspond à la valeur de sa dette en
circulation. Le système de pondération par
capitalisation attribue donc plus de poids aux
entreprises ou aux secteurs qui présentent les plus
gros encours de dette sur les marchés obligataires.
Conséquence : non seulement apparaissent des
biais sectoriels (comme la prédominance du
secteur financier dans le segment Investment
Grade avant 2008, ou celle du secteur énergétique
dans le segment High Yield américain), mais en
plus, les indices ont tendance à être surexposés
aux émetteurs plus risqués, ce qui n'a pas de sens
pour des investisseurs de long terme adeptes du
« buy-and-hold ».
ENCADRE 1 : LE SMART BETA EN UN COUP D'OEIL

Actif sous gestion :
Selon Morningstar, il existait en juin 2014 673 produits indiciels cotés (ETP) de type strategic-beta (ou smart beta),
représentant un encours géré d'environ 396 milliards de dollars à travers le monde. À noter que ce chiffre n'inclut pas les
mandats ou autres produits négociés hors marchés réglementés.
La vaste majorité des actifs d'ETP smart beta (90 % environ) est domiciliée aux États-Unis, mais l'encours des ETP smart
beta en Europe affiche une croissance spectaculaire et a plus que doublé depuis 2012.

Données de l'enquête :
Au-delà la croissance de l'encours des produits smart beta, les enquêtes auprès des investisseurs laissent présager d'un fort
intérêt de ces derniers dans les prochaines années, en particulier en Europe (source : Russell).
A titre d'illustration uniquement
Enfin, en ce qui concerne l'usage du smart beta, 60 % des investisseurs institutionnels recourant à cette approche le font au
travers de plusieurs stratégies dédiées (source : Russell).
4
Smart beta et approche d'investissement active
Fondamentalement, l'idée d'offrir aux investisseurs
une alternative au bêta traditionnel tout en tenant
compte de la qualité et du risque n'est pas
nouvelle : c'est depuis toujours l'objectif de la
gestion active. En quoi le smart beta s'en distinguet-il ?
Préserver les atouts de la gestion passive
Même s'il s'écarte du bêta traditionnel dans sa
méthodologie de pondération, le smart beta a
également pour objectif de préserver un grand
nombre des avantages de la gestion indicielle chers
aux investisseurs. En effet, le smart beta s'articule
autour des caractéristiques suivantes :
-
leurs coûts d'implémentation sont généralement
plus faibles (que ceux d'autres types de gestion
active) et leur capacité est importante (elles
peuvent absorber de larges flux d'investissements).
On peut considérer que le smart beta est à la
croisée des chemins entre indices traditionnels,
stratégies quantitatives et gestion active : c'est une
approche qui consiste à mettre en œuvre des
techniques quantitatives à partir d'indicateurs
simples souvent utilisés par les adeptes de la
sélection des titres, avec un fort accent sur la
transparence et l'efficacité des coûts.
Approche systématique basée sur des
règles
Comme les indices, les portefeuilles smart beta
sont construits par la mise en œuvre d'un
ensemble de règles prédéfinies. Grâce à une
approche systématique, il est possible d'investir
dans des univers larges et d'analyser le
comportement des stratégies smart beta sur de
longues périodes. De plus, cette approche facilite
la mise en œuvre d'un suivi des risques avancé.
-
Transparence
Les investisseurs ont des profils de plus en plus
sophistiqués et connaissent de mieux en mieux les
moteurs des marchés. Beaucoup souhaitent être
en mesure de s'exposer intentionnellement à des
facteurs spécifiques au lieu d'accepter l'exposition
offerte par un gestionnaire actif dont le processus
de sélection peut varier au fil du temps et/ou se
révéler difficile à analyser.
-
Horizon d'investissement à long terme
Toutes les approches de gestion smart beta ont un
horizon d'investissement à long terme : en effet,
leur but est de capter des anomalies de marché
persistantes (voir encadré 2), c'est-à-dire
mesurables sur plusieurs cycles économiques. En
ce sens, les stratégies smart beta se distinguent
nettement de certains types de stratégies
quantitatives, dont l'objectif est d'arbitrer
certaines inefficiences de marché à court terme.
-
Efficacité des coûts
Comme les stratégies smart beta reposent sur des
processus systématiques à horizon long terme,
A titre d'illustration uniquement
Qu'est-ce qu'un facteur (smart beta) ?
La notion de facteur joue un rôle clé dans notre
définition du smart beta.
Les facteurs smart beta sont identifiés par l’analyse
des moteurs de marché et la découverte
d'« anomalies persistantes » dans le Modèle
d'évaluation des actifs financiers (MEDAF ou
CAPM, capital asset pricing model). Ces anomalies,
qu'on appelle également « primes factorielles »,
désignent le fait que des portefeuilles construits à
partir des facteurs en question (souvent appelés
portefeuilles factoriels) affichent des performances
ajustées du risque supérieures à celles du marché
sur le long terme.
Généralement ces anomalies, qui sont contraires à
la théorie moderne de portefeuille, s'expliquent
par la structure du marché ou par des biais
comportementaux des investisseurs. Les bases de
l'identification des anomalies de marché ont été
posées par la recherche universitaire (voir encadré
2).
5
Notre définition des facteurs smart beta peut se
résumer dans les trois caractéristiques suivantes :

Rationalité : existe-t-il une bonne raison pour
laquelle ce facteur devrait être lié à une
prime ?

Robustesse/Persistance dans le temps : cette
anomalie peut-elle disparaître ou être
arbitrée ?

Universalité : l'existence de la prime
factorielle peut-elle être vérifiée à travers
différents secteurs et/ou régions ?
Le smart beta est-il toujours basé sur des
facteurs ?
car d'après la recherche académiques, l'alpha des
approches basées sur les risques, par exemple la
minimum variance, peut s'expliquer en totalité par
des expositions factorielles (de Carvalho et al,
2012 ; Clare & al, 2013 ; Arnott & al, 2013).
Ainsi, les stratégies minimum variance et maximum
diversification consistent simplement à exposer les
investisseurs au facteur « faible risque », et les
stratégies actions risk parity reviennent à investir
dans un mélange facteur « petites capitalisations »
et, dans une moindre mesure, de facteurs « faible
risque » et « valorisation » (de Carvalho et al, 2012
1
).
1
Demystifying Equity Risk-Based Strategies : A
Simple Alpha Plus Beta Description (lien SSRN)
En matière de smart beta, certains distinguent
l'approche basée sur les risques et celle basée sur
les facteurs. Toutefois, cette distinction est
artificielle,
ENCADRE 2 : RECHERCHES UNIVERSITAIRES SUR LES PRIMES FACTORIELLES
Preuves empiriques de l'existence de primes factorielles persistantes
Selon la théorie du Modèle d'évaluation des actifs financiers (MEDAF), la surperformance d'un titre doit être
proportionnelle à son bêta. Cela signifie que tout portefeuille différent du portefeuille de marché devrait
présenter un ratio de rendement/risque sous-optimal. Toutefois, tout porte à croire qu'il est possible de
construire des portefeuilles capables de surperformer le portefeuille de marché avec le même niveau de bêta.
Exemples : les performances « anormales » des actions sous-valorisées (Basu, 1977), des actions dont les
bénéfices sont les plus révisés par les analystes (Givoly et Lakonishok, 1979), des valeurs de petite capitalisation
(Banz, 1981), des actions « perdantes à court terme » (Lehmann, 1990), des actions « gagnantes à long terme »
(Jegadeesh, 1990), des actions d'entreprises peu endettées (Sloan, 1996), des actions des entreprises les plus
rentables (Haugen et Baker, 1996) et des actions à faible risque (Haugen et Heins, 1972), qui depuis des dizaines
d'années sont supérieures à ce que laisse attendre leur exposition au portefeuille de marché mesurée par leur
bêta selon le MEDAF.
D'autres primes (ou anomalies MEDAF) ont été identifiées plus récemment. Par exemple, Edmans (2011)
constate une relation positive entre la performance d'une action et la satisfaction des employés de l'entreprise.
Des études publiées dernièrement montrent que des anomalies identifiées il y a longtemps n'ont pas été
éliminées par des arbitrages, et dans certains cas elles ont étendu la démonstration à d'autres univers de titres
que celui qui était initialement pris en considération. Novy-Marx (2013) fournit à nouveau des preuves de
l'existence d'une anomalie de rentabilité. Fama et French (2012) apportent la preuve de l'existence d'anomalie
de valorisation (sous-évaluation des titres « value ») en Amérique du Nord, en Europe, au Japon et en Asie.
P ifi
6
Notre approche du smart beta
Rétrospective : calendrier de nos avancées sur le
smart beta
L'origine de notre expertise en smart beta remonte
à 1994, date du lancement d'un fonds actions à
gestion quantitative multi-factorielle par Alfred
1
Berg . À l'époque, ce fonds basé sur un processus
multi-factoriel (60 facteurs) constituait
2
l'aboutissement des recherches novatrices de
Robert Haugen et Nardin Baker sur l'inefficience
des marchés boursiers à long terme. Ce fonds
existe encore aujourd'hui, même si sa forme a été
retravaillée, et il est géré par THEAM. Plus tard, les
travaux de Robert Haugen allaient contribuer à la
création d'autres produits, en particulier la
stratégie Low Volatility.
En 2008, la société de gestion d'actifs Harewood
AM, créée par BNP Paribas CIB et spécialiste des
stratégies systématiques, a lancé la stratégie Guru,
un modèle systématique de sélection de valeurs
reposant sur les principes et critères
d'investissement d'experts financiers reconnus.
Harewood AM allait ensuite joindre l'équipe
SIGMA de BNP Paribas IP pour former THEAM, un
nouvel expert des solutions d'investissement
indicielles, protégées et modélisées.
Dans le même temps, BNP Paribas Asset
Management a développé des solutions
d'investissement factorielles en actions (par
exemple la stratégie optimisée d'investissement en
finance islamique) et en obligations, avec des
modèles d'allocation géographique appliqués aux
taux d'intérêt et aux devises.
Fort de sa culture prégnante de gestion
quantitative et de son expertise en gestion
indicielle, c'est tout naturellement que THEAM est
devenu le fer de lance de l'offre smart beta de
BNPP IP. En 2011, la stratégie Equity Low Volatility
a été lancée grâce aux recherches de l'équipe
2
d'Ingénierie financière de BNP Paribas IP . 2013 a
été l'année du développement de l'allocation
Multi-Alpha Equity Risk, nouvelle avancée vers les
solutions multi-factorielles applicables aux actions.
Enfin, en 2014 nous avons élaboré une stratégie
smart beta applicable aux obligations d'entreprise,
visant à exploiter l'anomalie de risque faible
identifiée sur les marchés de taux.
1
BNP Paribas IP a racheté Alfred Berg en 2009
Low risk anomaly everywhere: evidence from
equity sectors (lien SSRN)
2
A titre d'illustration uniquement
7
Notre valeur ajoutée : ce que nous offrons aux
investisseurs smart beta
À partir de son expérience diverse, THEAM a
développé une vision claire des choses à faire et à
éviter en matière de smart beta. Voici ce qui rend
notre offre unique dans ce domaine:
Une approche propriétaire axée sur la recherche
La gamme des solutions smart beta de THEAM est
le fruit de notre collaboration avec l'équipe
d'Ingénierie financière de BNP Paribas IP et les
équipes de recherche de BNP Paribas CIB, qui nous
permet d'explorer constamment de nouvelles
orientations. Les ressources de gestion et de
recherche quantitative de THEAM ont acquis une
expertise unique dans la transposition de la
recherche académique en solutions
d'investissement.
Une expérience vaste
Notre expertise provient de la somme des
expériences de ressources hautement qualifiées
(voir Annexe A). Nous bénéficions d'historiques de
gestion substantiels sur les marchés actions (ex. :
Guru depuis 2008, Low-Volatility depuis 2011) mais
aussi obligataires (ex. : stratégie d'allocation pays
créée en 2009).
Pas de risque d'hommes-clés
L'emploi d'un processus systématique élimine le
« risque d'homme-clé » au sein des décisions
d'investissement, à l'inverse de ce qui se produit
dans une approche discrétionnaire. D'autre part,
nos études et nos conclusions sont
systématiquement partagées entre les équipes de
recherche et de gestion quantitative, afin de
garantir la diffusion constante des connaissances.
« Vous obtenez ce que vous voyez »
Notre approche privilégie des solutions
transparentes et n'utilise que des facteurs qui
« ont du sens » d'un point de vue fondamental.
Nous mettons notamment un point d'honneur à ce
que la performance soit explicable, c'est-à-dire
compréhensible et analysable par nos clients.
Des frais de gestion compétitifs
L'une des forces de notre offre smart beta réside
dans son caractère économique : c'est le résultat
de notre aptitude à « industrialiser » la mise en
œuvre des portefeuilles avec l'aide des équipes de
gestion indicielle.
Une gamme complète de produits
Notre éventail de solutions smart beta, qui
représentaient en juillet 2015, 5,3 milliards
d'euros d'actifs sous gestion (source THEAM à
juillet 2015), inclut des produits mono et multifactoriels, avec différents degrés de sophistication
dans la gestion des contraintes.
Nous sommes convaincus que nos solutions smart
beta répondent aux besoins de nombreux
investisseurs, qu'ils cherchent à s'exposer à un
facteur spécifique ou tout simplement à améliorer
le profil de rendement/risque de leur portefeuille.
ENCADRE 3 : PRINCIPAUX OBJECTIFS DES INVESTISSEURS SMART BETA
Une enquête Russell (lien) publiée fin 2014 montre que les investisseurs smart beta cherchent surtout à
améliorer leur profil de rendement/risque, à s'exposer à des facteurs spécifiques et à réduire leurs coûts.
Source : Russell
8
POUR LES CLIENTS PROFESSIONNELS AU SENS DE LA DIRECTIVE MIF
Juillet 2015
Notre approche
Notre approche de la gestion smart beta
commence donc par l'identification des facteurs les
plus pertinents, suivie de l'examen de leur
complémentarité. Dans un second temps, nous
étudions comment transposer ces facteurs dans un
portefeuille en tenant compte de contraintes
spécifiques.
Investissement factoriel : identifier et associer les
facteurs smart beta
La taille : un facteur à part entière
Lorsque nous identifions les facteurs, nous pensons
qu'il est important de prêter attention au critère
de taille, qui revient à sur- (ou sous-)pondérer les
actions présentant une petite (grosse)
capitalisation boursière.
En effet, le facteur de taille est toujours présent de
manière implicite dans la construction d'un
portefeuille cherchant à s'écarter du portefeuille
pondéré par les capitalisations. Ainsi, dans un
portefeuille à équi-pondéré, les valeurs de grande
capitalisation seront sous-pondérées et les petites
capitalisations surpondérées par rapport au
portefeuille capi-pondéré (l'indice de référence).
La contribution du facteur de taille devrait donc
toujours être mesurée avant d'essayer d'identifier
d'autres facteurs ; c'est même la toute première
question que l'on doit se poser : « combien d'alpha
est attribuable au facteur taille » ?
La justification d’une prime des titres de faible
taille est souvent liée à une prime de liquidité (les
investisseurs sont rémunérés/récompensés s'ils
investissent dans des titres moins liquides), les
petites valeurs présentant en effet souvent une
moindre liquidité.
Facteurs sur les marchés actions
Au-delà du facteur de taille, nous avons choisi de
grouper les autres facteurs dans cinq catégories :

Qualité/rentabilité
Acheter (vendre) les actions des entreprises les plus
(moins) rentables.
Ce facteur fonctionne parce qu'en règle générale,
la qualité se maintient dans le temps : les
entreprises rentables le resteront probablement à
l'avenir, une caractéristique qui n'est pas
totalement prise en compte par les investisseurs.

Risque faible, ou « Low risk »
Le facteur de risque faible cherche à profiter d'une
anomalie de volatilité réduite : c'est le fait que sur
le long terme, les actions faiblement volatiles
offrent des performances ajustées du risque
supérieures à celles d'actions plus instables. Cela
signifie que les investisseurs ne sont pas
suffisamment récompensés pour le risque qu'ils
prennent en s'exposant à des actions très volatiles.
Cette anomalie s'explique notamment par des biais
comportementaux (comme l'« effet loterie » ou
l'intérêt excessif pour des actions à forte
couverture médiatique) et de contraintes de
portefeuille (la sous-pondération de valeurs
volatiles entraînant une tracking error élevée).

Momentum
Le fait d'investir majoritairement dans les actions
qui se sont mieux comportées par le passé
(« acheter les gagnants, vendre les perdants »).
La prime de momentum existe parce que la sur-(ou
sous-)performance a tendance à être prolongée
sur certains horizons de temps. Ce peut être lié au
fait que l'actualité n'est pas instantanément
reflétée dans les cours de Bourse, et dans une
moindre mesure à des biais comportementaux
(effet de troupeau).

Valorisation, ou value
Le facteur valorisation conduit à acheter des
actions sous-évaluées et à vendre celles qui sont
surévaluées. Un indicateur très suivi pour savoir si
un titre est sur-(sous-)évalué est son ratio
bénéfices/cours.
La gestion axée sur les actions sous-évaluées
(Value) est bien connue des investisseurs actifs.
Elle repose sur l'idée que la valeur de marché
d'une entreprise ne peut dévier indéfiniment de sa
« juste valeur » fondamentale, laquelle est souvent
exprimée sous forme d'un rapport aux bénéfices.
Les biais comportementaux sont souvent pointés
du doigt pour expliquer ce type de déviation.

Rendement / portage
Sur les marchés actions, stratégie qui consiste à
investir essentiellement dans des actions à
dividende élevé. Elle est parfois placée dans la
même catégorie que la gestion axée sur les actions
sous-évaluées.
Le facteur de portage (carry) est bien connu des
investisseurs obligataires. Sur les marchés actions,
la prime des actions à dividende élevé se rapporte
aux facteurs de qualité (les entreprises capables de
9
verser d'importants dividendes sont souvent les
plus rentables) et de valorisation (car le rendement
du dividende est souvent lié aux bénéfices).
Facteurs sur les marchés obligataires :
composantes taux et crédit
Généralement, le rendement d'une obligation
d'entreprise est mesuré par rapport au rendement
d'une obligation souveraine équivalente. On peut
dire que c'est la somme des composants taux
souverain et spread de crédit. Le spread de crédit
est directement lié à la solvabilité de l'émetteur,
mais les taux d'intérêt ne dépendent pas de
l'obligation d'entreprise et évoluent en fonction de
facteurs macroéconomiques.
Par conséquent, lorsqu'on recherche des facteurs
smart beta pour un portefeuille d'obligations
d'entreprises, il faut traiter ces deux composantes
séparément :

D'un côté les taux, qui vont amener à
identifier les facteurs d'évolution des taux
d'intérêt mondiaux en vue d'obtenir une
allocation géographique « intelligente ».

De l'autre le crédit, qui amène à chercher
les facteurs d'évolution des spreads de
crédit.
Les facteurs smart beta crédit sont généralement
assez proches de ceux qu'on utilise sur les marchés
actions (même s'ils ont des définitions différentes),
tandis que les facteurs dictant l'évolution des taux
ont tendance à se rapprocher de ceux des devises.
Par exemple, sur les marchés d'obligations
d'entreprise, on retrouve la prime de qualité,
même si la définition de qualité n'est pas la même :
les investisseurs en actions vont rechercher la
rentabilité de l'entreprise, tandis que les
investisseurs obligataires préfèrent se concentrer
sur la solidité financière (flux de trésorerie
disponibles, etc.
Cartographie des principaux types de facteurs couverts par nos stratégies
Profitability
Low-risk
Favoring the securities of
companies with a profitable
business model
Capturing the premium of low-risk
assets (cf. « Low Volatility
anomaly »)
Profitability/Quality
Low risk
Momentum
Selecting winners over losers, to
avoid missing the big market
trends
Momentum
Value / Carry
Using valuation and/or yield as
investment criteria in order to buy
at the right price
Value
Carry
Equities
Credit
Rates
Forex
Commodities
A titre d'illustration uniquement
10
Construire un portefeuille smart beta
L'identification de primes factorielles n'est que la
première étape de la construction d'un portefeuille
smart beta efficace. Il est tout aussi important de
définir comment transposer un indicateur en
pondérations et comment tenir compte des
différentes contraintes d'investissement.
Construction d'un portefeuille factoriel : sélection
de titres ou allocation factorielle
La construction d'un portefeuille factoriel peut
s'articuler autour de deux grandes approches.
Sélection des titres
La première consiste à filtrer l'univers
d'investissement en vue de garder les titres qui ont
le meilleur score sur les facteurs considérés (le
premier quantile) ou d'éliminer ceux qui sont les
plus mal notés. Il est possible de considérer ainsi
les scores sur plusieurs facteurs pour construire un
portefeuille multi-factoriel ; cela peut s'assimiler
aux méthodologies « best-in-class » ou « forte
conviction »
des
sociétés
de
gestion
discrétionnaire.
Allocation factorielle
La seconde approche consiste à créer et associer
des portefeuilles factoriels, c'est-à-dire des
portefeuilles dans lesquels les titres sont pondérés
selon leur score sur un facteur donné. Dans cette
approche, il est possible d'établir une allocation
factorielle précise et de contrôler totalement
l'exposition à chaque facteur. Souvent, cette
méthodologie requiert l'emploi d'un d'optimiseur.
Quelle construction choisir ?
Le choix de la méthodologie dépend de la finalité
de l'investisseur. Si celui-ci souhaite exercer un
contrôle précis sur la tracking error de son
portefeuille ou sur le budget de risque propre à un
facteur donné, il préfèrera l'allocation factorielle.
En revanche, l'investisseur cherchant un
portefeuille dont les composantes reflètent des
convictions et des « titres qui ont une histoire à
raconter » devra privilégier l'approche de sélection
des titres.
Gestion des contraintes : règles de gestion des
risques, liquidité et rotation des lignes
Liquidité et rotation des lignes
L'analyse de la liquidité est déterminante lors de la
mise en œuvre d'une stratégie smart beta. La
liquidité (et la rotation des lignes) peuvent en effet
avoir un impact important sur les coûts
d'exécution, et donc sur la performance.
Contraintes de gestion des risques
Même si le principe du smart beta consiste à
s'affranchir de la notion d'indice de référence,
beaucoup d'investisseurs ont quand même besoin
de suivre le risque de leur portefeuille par rapport
à un indice spécifique. D'où la nécessité de savoir
gérer des contraintes de tracking error et/ou de
bêta.
Positionnement de nos stratégies phares :
A titre d'illustration uniquement
11
Gestion factorielle dans un cadre Cross Asset
On a vu que les stratégies smart beta pouvaient
être appliquées dans toutes les grandes classes
d'actifs (actions, emprunts d'État, crédit, devises et
matières premières). Le pendant logique est donc
de chercher comment construire un portefeuille
smart beta combinant plusieurs sortes d'actifs.
Pour utiliser une approche factorielle en gestion
Cross Asset, il faut impérativement régler la
question du poids relatif attribué à chaque facteur.
C'est pourquoi nous préconisons d'aborder la
construction de portefeuille sous l'angle « riskbased ». C'est un domaine dans lequel THEAM a
développé un savoir-faire éprouvé, y compris au
sein de fonds multi-actifs.
Outre ce questionnement relatif au budget de
risque, il faut se demander comment intégrer le
smart beta à une allocation top-down dictée par
les tendances macroéconomiques. L'allocation
dynamique au bêta à partir de signaux macro
compte parmi les expertises de THEAM.
Cependant, jusqu'ici, nous n'avons pas trouvé de
preuve concluante pour appuyer l'idée que l'alpha
des facteurs smart beta peut être efficacement
anticipé dans le temps : la sur-(sous-)performance
de ces facteurs ne peut être reliée aux indicateurs
avancés utilisés traditionnellement dans les
stratégies traditionnelles de timing de bêta, et ce
de manière constante dans le long terme.
1.
Le timing de bêta à partir de signaux
macro
Ce filtre macro repose à la fois sur l'analyse d'un
bêta spécifique (actions et obligations dans le
cadre de ce document) dans son cycle
économique, et sur l'évaluation de la valorisation
du marché. L'exposition au bêta d'une classe
d'actifs sera d'autant plus importante quand le
marché correspondant est bien positionné dans
son cycle économique et attrayant d'un point de
vue rendement/risque. Au contraire, on pourra
réduire nettement cette exposition pendant des
épisodes de crise.
2.
Alpha des facteurs
L'alpha des facteurs est capté isolément dans
chaque classe d'actifs, selon l'approche décrite
dans les sections précédentes. Il n'y a pas
d'allocation active à l'alpha des facteurs.
Cela étant, un portefeuille smart beta long-only
peut être considéré comme la somme de bêtas
traditionnels à laquelle s'ajoutent des facteurs
long/short. Par conséquent, l'intégration d'un
signal macro peut aider à anticiper la composante
bêta d'un portefeuille long-only sans affecter la
sur-(sous-)performance de la sélection des titres.
Un portefeuille ainsi construit peut bénéficier de
deux sources complémentaires de performance :
Portefeuille multi- actifs
A titre d'illustration uniquement
12
POUR LES CLIENTS PROFESSIONNELS AU SENS DE LA DIRECTIVE MIF
Juillet 2015
Conclusion
On a décrit le smart beta comme une avancée
majeure dans le monde de l'investissement, parfois
comme une évolution logique de la gestion d'actifs
(ou gestion d'actifs « 2.0 »). Nous sommes
convaincus que si elle est correctement mise en
œuvre, une stratégie smart beta est capable de
tenir ses promesses en offrant une exposition
transparente et compréhensible à des primes
factorielles persistantes.
Grâce à nos recherches et notre expérience en
gestion quantitative, nous avons élaboré une
gamme complète d'expertises fondées sur des
technologies à la pointe du progrès. Avec des
stratégies à facteur unique ou multi-factorielles,
totalement libres de contraintes ou adaptées à des
directives spécifiques, nous pensons être à même
de couvrir les besoins d'une grande majorité
d'investisseurs à la recherche de solutions smart
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Maintenant que les offres smart beta sont de plus
en plus nombreuses, le défi pour les investisseurs
consiste à séparer le bon grain de l'ivraie.
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POUR LES CLIENTS PROFESSIONNELS AU SENS DE LA DIRECTIVE MIF
Juillet 2015
Le présent document a été rédigé et est publié par THEAM S.A.S. (THEAM)*, un membre de BNP Paribas Investment
Partners (BNPP IP) **.
Ce contenu vous est communiqué à titre purement informatif et ne constitue :
1. ni une offre de vente, ni une sollicitation d’achat, et ne doit en aucun cas servir de base ou être pris
en compte pour quelque contrat ou engagement que ce soit ;
2. ni un conseil d’investissement. Le présent document réfère à un ou plusieurs instruments financiers
(dénommés ci-après les « Instruments financiers ») agréés et réglementés dans leur juridiction de
constitution. Aucune action n’a été entreprise qui permettrait l’offre publique de souscription des
Instruments financiers dans toute autre juridiction, excepté suivant les indications de la version la plus
récente du prospectus, du document d’offre ou de tout autre document, le cas échéant, des
Instruments financiers, où une telle action serait requise, en particulier, aux Etats-Unis, pour les
ressortissants américains (ce terme est défini par le règlement S du United States Securities Act de
1933). Avant de souscrire dans un pays dans lequel les Instrument financiers sont enregistrés, les
investisseurs devraient vérifier les contraintes ou restrictions légales potentielles relatives à la
souscription, l’achat, la possession ou la vente des Instruments financiers en question.
Il est conseillé aux investisseurs qui envisagent de souscrire des Instruments financiers de lire
attentivement la version la plus récente du prospectus, du document d’offre ou de tout autre document
et de consulter les rapports financiers les plus récents des Instruments financiers en question. Le
prospectus, le document d’offre ou tout autre document en rapport avec les Instruments financiers
sont disponibles auprès de votre correspondant BNP Paribas InvestmentPartners local ou, le cas
échéant, auprès du Service Clients de THEAM.
Les opinions exprimées dans le présent document constituent le jugement de THEAM et sont
susceptibles d’être modifiées sans préavis. THEAM n’est nullement obligé de les tenir à jour ou de les
modifier. Il est recommandé aux investisseurs de consulter leurs propres conseillers juridiques et
fiscaux en fonction des considérations légales, fiscales, domiciliaires et comptables qui leur sont
applicables avant d’investir dans les Instruments financiers afin de déterminer eux-mêmes
l’adéquation et les conséquences de leur investissement, pour autant que ceux-ci soient autorisés. À
noter que différents types d’investissements, mentionnés le cas échéant dans le présent document,
impliquent des degrés de risque variables et qu’aucune garantie ne peut être donnée quant à
l’adéquation, la pertinence ou la rentabilité d’un investissement spécifique pour le portefeuille d’un
client ou futur client. Compte tenu des risques économiques et de marché, aucune garantie ne peut
être donnée quant à la réalisation par les Instruments financiers de leurs objectifs d’investissement.
Les performances peuvent varier notamment en fonction des objectifs ou des stratégies
d’investissement des Instruments financiers et des conditions économiques et de marché importantes,
notamment les taux d’intérêt. Les différentes stratégies appliquées aux Instruments financiers peuvent
avoir un impact significatif sur les résultats présentés dans ce document. Les performances passées
ne préjugent pas des performances à venir et la valeur des investissements dans les Instruments
financiers est susceptible par nature de varier à la hausse comme à la baisse. Il se peut que les
investisseurs ne récupèrent pas leur investissement initial. Les données de performance,
éventuellement présentées dans ce document, ne prennent en compte ni les commissions et frais
contractés à l’émission ou au rachat de parts ni les taxes.
* THEAM est une société de gestion de portefeuille agréée par l’Autorité des marchés financiers en
France (numéro d’enregistrement 04000048), constituée sous forme de société par actions
simplifiées, au capital 8.317.840 euros, ayant son siège social au 1, boulevard Haussmann 75009
Paris, France, RCS Paris 428 753 214. www.theamfunds.com.
** « BNP Paribas Investment Partners » est la marque globale des services de gestion d’actifs du
groupe BNP Paribas. Les entités de gestion d’actifs faisant partie de BNP Paribas Investment
Partners et éventuellement citées dans le présent document le sont uniquement à titre d’information et
n’exercent pas nécessairement d’activités dans votre pays. Pour tout complément d’information,
veuillez contacter votre Partenaire local agréé.
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