
Patrimoine Journal du CESA Visite guidée 
                                                                                                                                        V. BUCCI – J. GARBAR – T. DESCHUYMERE 
La psychiatrie dans l’ère du 
temps. 
C’est à Dave, à la fin du 19ème siècle que le 
Ministère de la Justice prenait contact avec la 
Congrégation des Frères de la Charité pour créer 
un établissement psychiatrique dans la Province 
de Namur. A cette époque, la prise en charge des 
malades mentaux était toujours régie par la loi de 
1850, dite de collocation, qui consacrait l'asile 
d'aliénés comme lieu privilégié de traitement du 
malade mental. Les premiers bâtiments ont été 
construits sur les hauteurs de Dave et ouvrent 
leurs portes le 22 février 1901. 220 patients y sont 
hébergés, encadrés par 31 membres du personnel 
(15 Frères et 16 aides laïcs). En 1905, l'ancienne 
structure de l'asile est terminée avec ses 6 
pavillons : elle abrite 613 pensionnaires avec un 
encadrement de 65 personnes. Dépendant du 
Ministère de la Justice, les constructions sont 
calquées sur le monde carcéral ce qui a pour effet 
d'accentuer le caractère fermé des lieux. Pour 
découvrir plus en détail l’histoire de la psychiatrie 
et des méthodes de soins prodigués à l’époque à 
la clinique St Martin, Cathy, infirmière  en 
chef et coordinatrice nous fait l’honneur de nous 
faire visiter le musée de l’hôpital St Martin à 
Dave. 
 
                                                                                                               
 
A sa construction, les frères de la charité imaginent 
un lieu reculé de la société, la clinique était une 
sorte de communauté isolée. Pour y accéder, nous 
avons traversée un long chemin en amont de la 
ville et loin de toutes habitations. La clinique fût 
construite entourée de champs pour que les frères 
et les patients puissent y cultiver  leurs propres 
légumes, viandes et autres produits laitiers. Ils 
avaient même leur propre monnaie qu’ils 
n’utilisaient que dans le centre entre 1945 et 1954. 
Autant dire qu’ils vivaient en autarcie complète.                                                          
Avant la découverte des neuroleptiques dans les 
années 50, les méthodes de soins pour les 
personnes souffrant de schizophrénie et troubles 
psychotiques furent très austère. Au moyen-âge, 
ces malades étaient considérés par les chrétiens 
comme objet de pêché et abomination du mal. En 
d’autres termes, ce n’était pas des malades que 
l’on soignait, mais des pêcheurs. L’exorcisme par 
exemple était une pratique courante, même si le 
seul profit revenait aux prêtres et autres charlatans 
se prétendant être guérisseurs. Même si l’on n’en 
parlait pas ouvertement, certains frères remettais 
difficilement en doute ces méthodes d’un autre 
temps, certains pratiquait encore ces méthodes 
que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de 
« religieusement incorrecte ». Outres ces 
pratiques, la torture physique était pour les 
« soigneurs », la seule méthode efficace. Plusieurs 
méthodes aussi rustres qu’inefficace étaient 
utilisées. La camisole de force ; la cure de sakel qui 
consiste à plonger les patients dans un coma 
diabétique avec un infime espoir de réveil ; les 
 
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Les frères de la charité au début du XIXe siècle   
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