La radiovigilance
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23/02/2017
I. Définition
Loi n°2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire,
article 1er.
Ce dispositif inclut l’ensemble des procédures visant à encadrer les aspects liés à l’utilisation
des rayonnements ionisants à des fins médicales. Elles peuvent être à visée :
Diagnostique : radiologie, médecine nucléaire ;
Thérapeutique : radiothérapie externe et métabolique, curiethérapie,
interventionnel.
Il vise également à empêcher ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants
produits sur les personnes (patient, professionnels exposés, public) directement ou
indirectement y compris par les atteintes portées à l’environnement.
II. Genèse Cadre législatif
Décret n°2003-270 du 24 mars 2003, relatif à la protection des personnes exposées à des
rayonnements ionisants à des fins médicales et médico-légales.
Arrêté du 22 janvier 2009 portant homologation de la décision no 2008-DC-0103 de
l’Autorité de sûreté nucléaire du 1er juillet 2008 fixant les obligations d’assurance de la
qualité en radiothérapie définies à l’article R. 1333-59 du code de la santé publique.
Conformément au décret 2010-457 du 4 mai 2010 relatif au signalement des incidents ou
des accidents liés à l'exposition aux rayonnements ionisants, les événements significatifs en
radioprotection liés à l’usage médical des rayonnements ionisants (ESR-UMRI) concernant
l’exposition de patients à visée thérapeutique et à visée diagnostique doivent être déclarés à
l’ARS et à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), quel que soit leur niveau de gravité.
Décret n֯ 2010-1408 du 12 novembre 2010 relatif à la lutte contre les événements
indésirables associés aux soins dans les établissements de santé.
Arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge
médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé.
Instruction DGS/CORRUSS n֯ 432-2012 du 21 décembre 2012 relative au signalement
par les ARS d’événements sanitaires au niveau national dans le cadre du déploiement
du système d’information sanitaire des alertes et crises dénommé SISAC.
L’instruction du 15 mars 2013 précise également que le compte rendu de l’évènement doit
être transmis à l’ARS et à l’ASN dans les 2 mois suivant la transmission de la déclaration
initiale.
III. Organisation de la vigilance
1) Niveau national
ASN : Autorité de sûreté nucléaire
Elle assure au nom de l’État le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection pour
protéger les travailleurs, les patients, le public et l’environnement des risques liés aux
rayonnements ionisants.
Elle met à la disposition du public les résultats de surveillance de la radioactivité de
l’environnement et des informations relatives à l’impact sanitaire du nucléaire sur l’ensemble
du territoire français.
Elle réceptionne les déclarations et délivre les autorisations pour les activités nucléaires (code
de la santé publique), inspecte ces activités, instruit les déclarations d’événements
significatifs en radioprotection et participe à l’information du public.
L’ASN a la responsabilité de fixer les orientations du réseau.
La gestion est confiée à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
ANSM : Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé.
Elle est chargée d’une mission visant à répondre au mieux aux exigences de sécuri
sanitaire.
Elle assure la mise en œuvre des vigilances des produits entrant dans son champ de
compétence, en ayant la charge de neuf vigilances différentes, parmi lesquelles on peut
citer : la pharmacovigilance, la biovigilance, la matériovigilance ou encore la radiovigilance.
Sa mission est d’assurer la surveillance et l’évaluation des incidents et effets indésirables ou
des risques d’incidents ou d’effets indésirables mettant en cause un produit de santé et
de prendre toute mesure afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent.
2) Niveau régional
ARS : Agence régionale de santé
Dans le cadre de ses missions de prévention et de gestion des risques sanitaires, l’ARS
participe aux actions de prévention et de réduction des risques pour la population, liés aux
radioéléments dans les différents milieux de vie. Son champ d’intervention recouvre tous les
risques liés aux activités de soins, aux produits consommés (eaux destinées à la
consommation humaine, produits alimentaires), aux produits de santé et aux milieux de vie
(eau, air, sol).
Ces actions sont menées en articulation étroite avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
L’ARS et l’ASN se coordonnent pour l’analyse et l’investigation de chaque signalement. Les
modalités de collaboration entre l’ARS et l’ASN sont précisées dans une convention qui
organise les relations, l'information réciproque, les modes opératoires et les interventions, des
uns et des autres, dans une perspective d’efficacité et de cohérence de l'action de l'Etat.
Lorsqu’un évènement grave se produit, l’ARS et l’ASN se concertent pour conduire l’analyse
des risques et des mesures proposées ou mises en œuvre. Elles vont déterminer les actions de
l’ARS (inspection avec l’ASN, suivi rapproché…).
Dans le domaine de l’usage médical des rayonnements ionisants, les autorisations d’activité
sont délivrées par les ARS à des personnes morales.
3) Niveau institutionnel
Le directeur de l’établissement fait appliquer la règlementation et nomme deux cadres
responsables :
- Un cadre radio-protecteur. Il est chargé de veiller aux règles de radioprotection, de
former et d’informer les agents. Il réalise les analyses de postes (évaluation des
expositions au poste de travail)
- Un cadre radio-physicien médical. Il est chargé de veiller aux règles de radioprotection
du patient. Il garantit, en radiothérapie, que la dose de rayonnements correspond à
celle prescrite par le médecin.
En cas d’ESR seront informés :
- Le médecin du travail, qui décide de l’aptitude des agents aux travaux exposants aux
rayonnements ionisants. Il assure le suivi médical et délivre la «carte de suivi».
- Le comité d’hygiène et de sécurité, qui est en relation avec le personnel compétant en
radioprotection (PCR).
IV. Professionnels concernés et responsabilité de l’infirmier
Ensemble du personnel, travaillant en zone règlementée.
Professionnels de santé : dermatologue, radiologue, dentiste, manipulateur radio.
Rôle IDE :
- Surveillance des effets indésirables dus à la radiothérapie ou aux examens para
cliniques (Rayons x) ;
- Collecter et isoler les déchets des patients (pansements, serviettes périodiques,
protections urinaire, …), qui seront éliminés par une filière spéciale ;
- Effectuer le signalement de tout accident ou incident selon les critères de l’ASN.
V. Le signalement
L’article R.1333-109 du CSP dispose: «Dans le cas d’exposition de patients aux
rayonnements ionisants à des fins médicales, les professionnels de santé participant au
traitement ou au suivi de ces patients, ayant connaissance d’un incident ou d’un accident lié à
cette exposition, en font la déclaration sans délai à l’Autorité de sûreté nucléaire et au
directeur de l’agence régionale de santé territorialement compétente.»
«Incident» : écart de processus conduisant ou susceptible de conduire :
- à la réalisation non conforme des soins par rapport à la prescription et/ou aux bonnes
pratiques
- à la délivrance non prévue d’une dose de rayonnements (erreur de dose, de volume, de
localisation, d’identification)
Conséquence : événement indésirable avec effet néfaste avéré ou possible pour la santé des
patients
«Accident» : existence de conséquences cliniques avérées ou potentielles graves pour les
personnes exposées, y compris les patients.
ESR-UMRI : évènements significatifs dans le domaine radioactif _ usage médical des
rayonnements ionisants.
1) Quoi ?
Tous évènements significatifs, pouvant survenir en matière de radioprotection, ayant des
conséquences, réelles ou potentielles, sur les travailleurs, le public, les patients ou
l’environnement, des événements
Toutes causes techniques, humaines ou organisationnelles pouvant entraîner l’apparition d’un
tel événement.
2) Quand ?
En dehors d’une situation d’urgence avérée nécessitant l’intervention des pouvoirs
publics, le responsable de l’activité nucléaire apprécie l’urgence de la déclaration, au regard
de la gravité avérée ou potentielle, de l’événement et de la rapidité de réaction nécessaire pour
éviter une aggravation de la situation ou en limiter les conséquences.
Toutefois, ce délai ne doit pas excéder les 2 jours ouvrés suivant la détection de l’événement.
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