Cours Psychologie Psychologie du développement de la personne et de la personnalité, partie 2 Intervenante: Audrey Le Mérer U.E. 1.1. Licence 1 IFSI Année 2015 Le développement de l'enfant Notions abordées dans ce cours : Le développement psychoaffectif de l'enfant L'attachement Le caregiving Notion d'individuation / séparation Attachement et développement des compétences sociales, affectives et cognitives Les stades de la psychanalyse : stades psychosexuels de Freud Le développement du langage chez l'enfant Développement normal Phase pré-linguistique Phase linguistique Durant la 3e année De 6 ans et + Développement pathologique La dysphasie Les différents troubles Les compétences du nouveau-né La vision du nouveau-né La reconnaissance des visages / des émotions / de la voix de la mère / langue / visuelle Capacité d'imitation Conscience de soi Le développement psychoaffectif La psychologie du développement et la psychanalyse ont théorisé sur le développement de l'enfant : Son développement sensori-moteur Son développement cognitif Son développement psychoaffectif L'attachement L'attachement est un besoin primaire, il n'est le résultat ni du plaisir de manger ni des soins maternels (Zazzo, 1979, p.22). Ceci va à l'encontre de la position freudienne qui postule un attachement par la satisfaction du besoin primaire de s'alimenter C'est en 1930 que Lorenz a décrit le phénomène d'empreinte avec l'observation des poussins. Dès les premières heures de vie, les poussins suivent l'objet qui bouge dans leur environnement et s'y attachent. Cette empreinte est irréversible. Lorenz a montré comment un groupe de canards le suivaient car il a été leur premier objet d'attachement L'attachement La théorie de l'attachement est née par la théorisation de Bolwby (1958) Bolwby relie l'attachement au besoin de contacts sociaux et non biologiques. D'après Bolwby, l'enfant naît social et se construit au moyen des relations avec les personnes de son entourage. L'enfant se sentira plus en moins en sécurité dans son développement en fonction des réponses et agissements de l'entourage Même si Bolwby part d'un principe relationnel et social, l'attachement serait un processus instinctif (comme les poussins) et répondrait à la nécessité de survie de l'espèce (point de vue évolutionniste) en instaurant et en maintenant une proximité entre le nourrisson et sa mère L'attachement L'attachement est une construction ou un vécu qui s'installe dès la grossesse et qui s'établit dans les trois premières années de vie de l'enfant Les auteurs postulent que l'attachement va influencer la façon dont l'enfant va établir, investir ses relations sociales durant toute sa vie Le but de l'attachement est le sentiment de sécurité, de protection et de confiance L'attachement se fait avec plusieurs personnes importantes de l'environnement du bébé, néanmoins, la mère reste la figure principale d'attachement L'attachement est dynamique, il s'agit d'un processus réciproque interactions L'attachement Les pleurs, le contact visuel, les sourires, etc., sont des comportements que le bébé va mettre en place dans un but de communication, ce qui favorise la proximité, le contact et donc l'attachement L'attachement L'attachement est particulièrement sollicité par la douleur, la peur, la maladie, la séparation ou l'angoisse de séparation Comment cela se met-il en place? Lorsque le bébé pleure, la figure d'attachement répond aux besoins de sécurité. Le bébé développe un modèle interne de réponse qui lui permet d'anticiper les futures interactions Un parent suffisamment bon, se montrant disponible, avec des attitudes constantes, sera perçu comme une figure d'attachement rassurante, fiable. Le bébé développera une base de sécurité et pourra explorer son environnement. Ainsi, recevant de l'attention, des soins appropriés et de l'affection, l'enfant se considérera aussi comme aimé, pouvant aimer et suffisamment bon pour ”mériter” d'être aimé L'attachement Les différents types d'attachement Protocole de la situation étrange de Ainsworth (1978) ll s'agit d'une méthode expérimentale : l'enfant est avec un parent et l'expérimentateur dans une salle fermée contenant des jouets. On demande au parent de sortir deux fois pendant quelques minutes et de revenir. On observe le comportement de l'enfant pendant que le parent est absent et lorsqu'il est de nouveau dans la salle L'attachement Les différents types d'attachement : les réponses de l'enfant Attachement sécurisé (secure, type B) Avant la séparation, l'enfant explore l'environnement, les jouets compris, en regardant son parent de temps en temps. Lors de la séparation, il n'explore plus et manifeste une détresse. Au retour du parent, l'enfant recherche le contact et une fois ce contact physique établi, il se console rapidement (moins de 3 minutes) puis il se remet à explorer Attachement insécurisé, anxieux/évitant (insecure, type A) L'enfant explore son environnement sans regarder son parent, il ne s'occupe pas de l'absence ni de la présence de son parent. Il ne montre pas de signe de détresse lors du départ et ne montre pas d'envie, de besoin de contact à son retour L'attachement Les différents types d'attachement : les réponses de l'enfant Attachement insécurisé, anxieux/ambivalent (insecure, type C) Dès l'entrée dans la salle, l'enfant se montre anxieux, il n'explore pas, reste collé à son parent et le sollicite beaucoup. Lors de la séparation, l'enfant manifeste une grande détresse et lors du retour du parent, l'enfant résiste au contact et n'est pas consolé Attachement insécurisé, désorganisé (insecure, type D) L'enfant est à la fois évitant et ambivalent. Les comportements sont incomplets, non dirigés vers un objet précis. L'enfant est craintif, confus, sans stratégie cohérente L'attachement Les différents types d'attachement : les réponses du parent Attachement sécurisant (secure, type B) Les réponses du parent sont constantes, appropriées aux demandes de l'enfant. Le parent est diponible, cohérent et aimant, bienveillant Le bébé apprend qu'exprimer ses besoins lui apporte du bien-être par les réponses de l'autre. Ainsi, il mérite l'affection réçue Attachement insécurisé, anxieux/évitant (insecure, type A) Les demandes de l'enfant sont accueillies par de l'agressivité, du rejet ou encore de l'indifférence. Le bébé ne reçoit que des réponses négatives. Ainsi, le bébé construit un modèle interne négatif et estime qu'il ne mérite pas d'être aimé L'attachement Les différents types d'attachement : les réponses du parent Attachement insécurisant, anxieux/ambivalent (insecure, type C) Les réactions parentales sont imprévisibles. Un même comportement, une même demande de l'enfant peut recevoir une réponse positive ou négative. Le parent est impossible à décoder pour le bébé, il n'arrive pas à déterminer ce qu'il doit faire ou non pour faire plaisir. Il estime ne pas mériter d'amour Attachement insécurisant, désorganisé (insecure, type D) Le parent se montre désorganisé et peut être maltraitant avec l'enfant. L'enfant ne sait pas quoi faire, il ne se sent pas en sécurité. Il n'arrive pas à s'estimer méritant d'être aimé L'attachement Les troubles de l'attachement : enfant Ce n'est pas une pathologie en soi, mais un attachement désorganisé, évitant ou ambivalent peut amener l'enfant à s'installer dans une pathologie ou un fonctionnement pathologique ou inadapté (inflexible souvent) Les manifestations les plus sévères de troubles de l'attachement se retrouvent chez les enfants victimes d'abus ou de négligences, les enfants placés dans différents foyers, en institution L'enfant ne recherche pas de contact visuel Il ne recherche pas de sécurité, de confort auprès d'un adulte en cas de détresse Les contacts avec le parent mettent l'enfant mal à l'aise Absence de plaisir lors des interactions avec les parents L'attachement Les troubles de l'attachement : enfant Absence de réaction à la séparation Demande constante d'attention Apparence de grande sociabilité sans discrimination, sans différencier les échanges Absence d'empathie Comportement maternant à l'égard du parent Difficulté à se faire des amis Réponse aux limites par le rejet ou l'agressivité Réponse aux approches d'un adulte par un comportement inapproprié entraînant le rejet La rupture du lien Les troubles de l'attachement chez l'enfant Les enfants placés suite à des négligences ou maltraitances parentales marque le vécu familial et individuel des premières années de vie Sur un plan relationnel Refus de toute dépendance : pour ne plus souffrir du manque, de l'absence de réponses maternelles, l'enfant se détourne de la relation (recherche d'autosuffisance) ou demeure dans des relations superficielles Se bercer Se frapper la tête avant de se coucher L'enfant est hyper vigilant, attentif au moindre changement de son environnement La rupture du lien Les troubles de l'attachement chez l'enfant Sur un plan relationnel L'enfant ne cherchera pas de réconfort puisque son modèle interne est celui d'un adulte toujours absent, ne pouvant répondre à ses besoins C'est un enfant qui se débrouillera tout seul, qui ne demandera pas d'aide Le moindre changement de routine peut provoquer une angoisse, un sentiment de panique Absence de réaction à la séparation, comme si l'adulte présent en face de lui était interchangeable Ce vécu superficiel marque des ”deuils” non résolus La rupture du lien Les troubles de l'attachement chez l'enfant Le lien attaqué Si un adulte se montre prévenant, l'enfant aura des mouvements de rupture du lien qui se crée : crises, agressions, destruction du matériel L'enfant s'attaque à ce qui vient réactiver l'abandon L'enfant se sent vulnérable face à cette situation affective et donc est dans une attitude de rejet : pour lui, cette attention ne va pas durer L'enfant entre en véritable lutte contre son envie de se laisser aller à la relation, il ne veut plus être déçu : sa défense est de s'éloigner La rupture du lien Les troubles de l'attachement chez l'enfant La punition sans effet Les adultes qui l'entourent ont l'impression que l'enfant n'est sensible à aucune punition L'enfant ne veut pas être perçu comme vulnérable, il se cache La socialisation L'enfant ne considère pas le long terme, il reste centré sur sa satisfaction immédiate Besoin de contrôle, manque d'empathie peuvent émerger Troubles de régulation de l'émotion, les expériences internes ne sont pas appréhendées de façon satisfaisantes, pour réguler les émotions il faut pouvoir analyser ses propres états internes Comportements agressifs, rigides peuvent émerger La rupture du lien Les troubles de l'attachement chez l'enfant Développement de la personnalité Risque de ne pas se sentir être en tant qu'individu singulier et différent Risque de faire émerger des défenses inadaptées de type clivage (bons et mauvais objets sont séparés, il n'y a pas d'accès à l'ambivalence), comportements à risques pour éprouver et ressentir des sensations et émotions fortes ”prouvant” à l'enfant qu'il existe La porosité des frontières fait que l'enfant est peu protégé, l'autre est vécu comme intrusif ce qui rend difficile le vécu relationnel L'attachement Les troubles de l'attachement : parent Absense ou difficulté à décoder les signaux envoyés apr son enfant Réponse tardive ou pas de réponse aux signaux de l'enfant Le parent ne considère pas le rythme de son bébé, lui impose le sien Le parent se montre plus sensible et réactif à ses propres besoins qu'aux besoins de son enfant Le parent évite le contact physique avec l'enfant Le parent a des attentes irréalistes envers son enfant : par exemple, il s'attend à ce que le bébé comprenne qu'il n'a pas le temps de s'occuper de lui parce qu'il travaille à la maison Le parent a une perception négative des comportements de l'enfant Le parent est froid pendant les soins, les contacts physiques L'attachement La notion centrale sécurité Avec un attachement secure, l'enfant pourra intérioriser les figures d'attachement ce qui lui permettra de développer ses capacités d'autonomie (capacité d'aller vers d'autres objets d'attachement) Avec un attachement insecure, l'enfant est plus enclin à développer une pathologie du lien liée à une angoisse de séparation (réelle ou imaginée) ce qui rend difficile l'autonomisation Le caregiving La notion de caregiving renvoie à la dimension des soins parentaux Ceci n'est pas à mettre sur le même plan que l'amour qu'un parent peut porter à son enfant Le caregiving c'est répondre aux besoins d'attachement et d'exploration : Par le partage émotionnel, la consolidation et le soutien En apportant des solutions au problème ou en aidant l'enfant à trouver des solutions Les réponses apportées doivent être prévisibles et cohérentes, adéquates Le caregiving La notion de caregiving renvoie à celle de sensibilité parentale C'est la capacité du parent à percevoir et à interpréter les signaux envoyés par son enfant Si les parents ressentent une difficulté à s'occuper de leurs enfants, il faut veiller à travailler avec eux et leur rappeler qu'aimer leur enfant n'est pas la même chose que de savoir le protéger ou que de pouvoir le protéger Si le parent ressent des difficultés dans sa relation avec son enfant, la guidance parentale est une aide importante : elle peut se faire dans les services hospitaliers ou en cabinet par un thérapeute. Elle vise souvent à faire prendre conscience aux parents qu'ils ont des difficultés de projection (leur propre vécu), sans les juger La théorie de Mahler Maragaret Mahler (1897-1985), psychiatre, psychanalyste allemande. Mahler a théorisé sur les psychoses infantiles dès 1949 Elle propose sa propre théorie du développement qui réunit trois phases : Phase autistique normale Phase symbiotique Phase individuation/séparation La théorie de Mahler Phase autistique normale Se déroule durant le premier mois de vie Absence relative d'investissement des stimuli extérieurs Le nourrisson dort beaucoup, il s'éveille surtout lorsqu'il a faim ou qu'il ressent d'autres tensions (douleurs par exemple) C'est une phase où les phénomènes physiologiques dominent Ainsi, pour Mahler la naissance biologique ne coïncide pas avec la naissance psychologique qui apparaît lors de la phase individuation/séparation La théorie de Mahler Phase symbiotique Il y a une rupture de la période autistique à partir du deuxième mois de vie. La phase symbiotique dure de 2 mois à 9-12 mois Une conscience de l'objet de satisfaction émerge. Le nourrisson et la mère ne sont pas distincts Le nourrisson est en situation de dépendance ce qui laisse ce dernier dans un état d'indifférenciation, de fusion avec la mère. Le dedans et le dehors sont à peine sentis comme différent Il s'agit d'un état symbiotique de type hallucinatoire ou délirant puisque la limite est commune aux deux individus (mèrenourrisson) alors que ces individus sont séparés Lors de cette phase, il y a un accroissement de l'investissement perceptuel et affectif. Toutefois, Mahler postule que le nourrisson ne différencie pas clairement l'environnement de son être L'individuation/séparation L'enfant s'autonomise, s'opère alors un processus d'individuation et de séparation psychique Ce processus d'individuation permet le développement du sentiment de conscience de soi C'est Mahler qui a mis en exergue la ”naissance psychologique” Cette séparation/individuation évolue en même temps que l'enfant acquiert des habiletés : Objet transitionnel Déplacement autonome (marche) Acquisition du langage qui permet le jeu symbolique Découverte de la différences des genres L'individuation/séparation Phase d'individuation/séparation Développement du schéma corporel qui début vers 5 mois L'enfant explore, il commence à ”préférer” les sensations extéroceptives aux sensations internes Si l'environnement procure une tension trop forte, l'enfant se dirigera vers sa mère, qui, à ce moment précis, joue le rôle d'un Moi auxiliaire, annexe, de pare-excitation Chaque enfant est unique dans son développement Ce processus est lié aux réactions de l'entourage et à la qualité de l'attachement L'individuation/séparation Phase d'individuation/séparation Développement du schéma corporel qui début vers 5 mois L'enfant explore, il commence à ”préférer” les sensations extéroceptives aux sensations internes Si l'environnement procure une tension trop forte, l'enfant se dirigera vers sa mère, qui, à ce moment précis, joue le rôle d'un Moi auxiliaire, annexe, de pare-excitation Chaque enfant est unique dans son développement Ce processus est lié aux réactions de l'entourage et à la qualité de l'attachement Attachement et développement Attachement et développement de l'estime de soi Les enfants ayant un attachement secure ont un niveau d'estime de soi plus haut et une perception d'euxmêmes plus positives concernant leurs capacités sociales et commucationnelles La sécurité de l'attachement donne un vécu positif et développe des modèles internes plus positifs même dans des situations délicates, difficiles, voire négatives Attachement et développement Attachement et émotion Les enfants secure sont capables d'utiliser leur parent comme lieu de sécurité quand ils se sentent en détresse. Ce refuge permet de retrouver un état d'équilibre interne et de ne pas laisser les émotions négatives les envahir et les désorganiser. En grandissant, l'enfant apprend à intérioriser une partie des stratégies pour faire face à un problème mais conserve sa capacité à aller vers autrui (aide extérieure) Les enfants secure semblent utiliser des stratégies de gestion du stress plus constructives et plus adéquates Ils ont la capacité du recours à autrui puisqu'ils se sentent suffisamment robustes et internalisés Attachement et développement Attachement et émotion Les enfants secure ont un fonctionnement plus adapté dans leurs défenses et leurs coping En revanche, il n'existe pas de lien entre le style d'attachement et le tempérament émotif Stades psychosexuels Freud (1905) a développé une théorie du développement de l'enfant basée sur la personnalité et le principe de libido D'après cette théorie, durant notre développement les zones érogènes nous permettent de réduire la tension psychique. La stimualtion de ces zones érogènes (bouche, anus, région génitale) permet d'obtenir une satisfaction Chaque stade est une fixation physique et psychique qui met en lumière un conflit. Pour passer au stade suivant, le conflit doit être résolu, sinon il y a risque de fixation Ce développement s'organise autour de la notion de frustration (absence de l'objet) et de sa gestion (la représentation de l'objet manquant) Stades psychosexuels Stade oral, de 0 à 1 an Ce stade commence dès la naissance. A ce stade, la bouche est l'objet principal d'investissement libidinal. La tension est réduite lors de la succion du sein ou d'un autre objet. Ici, la bouche est la principale source de plaisir Ainsi, l'individu commence à vivre sa sexualité dès la succion du sein Stades psychosexuels Stade anal, de 1 à 3 ans La rétention et l'expulsion volontaire des selles et des urines procurent du plaisir à l'enfant. S'opère un double mouvement dans l'excitation du contrôle des sphincters : la rétention procure une excitation agréable de la muqueuse anale et le plaisir de l'expulsion est augmenté Ce stade coïncide avec l'apprentissage et la valorisation de la propreté L'acquisition de la propreté doit se faire dans une certaine douceur, le risque est de bloquer l'enfant à ce stade sexuel infantile, ne lui permettant pas de mentaliser ses désirs Stades psychosexuels Stade phallique, 3 à 5 ans Stade où le symbole de l'autorité représenté par le phallus, le pénis prend une place centrale Cette perception de l'autorité peut occasionner certaines tensions entre l'enfant et ses parents Conflit portant le nom de complexe d'Oedipe : l'amour que l'enfant éprouve pour son parent du sexe opposé est accompagné de haine pour le parent du même sexe Le petit garçon détient lui aussi le pénis, donc le père est un rival. Il faut donc ”tuer le père” La petite fille est privée du pénis et reproche à la mère de ne pas lui en avoir donné, elle veut donc posséder son père et éliminer sa mère qui est une rivale Stades psychosexuels Stade phallique, 3 à 5 ans Durant ce stade, l'enfant élabore des fantasmes érotiques où il détient l'exclusivité de l'amour du parent désiré A ce stade, l'enfant acquiert la différenciation sexuelle, les zones génitales devenant les principales zones de plaisir La résolution de ce stade est de pouvoir s'identifier au parent du même sexe. Cette identification sera sujette aux normes sociales (question des stéréotypes) L'enfant commence à acquérir les interdits, les principes moraux et sociaux Il se peut que ce soit l'origine du surmoi Stades psychosexuels Stade de latence, 6 à 12 ans Les pulsions libidinales sont comme masquées, elles sont sulbimées : dirigées vers des objets socialement valorisés L'enfant canalise ses intérêts vers les autres, les apprentissages sociaux et scolaires Ceci est motivé par le principe de réalité qui s'impose à l'enfant. Il vit dans un monde où il ne peut pas faire ce qu'il veut C'est le stade de l'intériorisation des valeurs, normes sociales C'est après la résolution du conflit du complexe d'Oedipe que l'enfant peut se rendre compte que la satisfaction n'est jamais totale, elle n'est que partielle Stades psychosexuels Stade de latence, 6 à 12 ans Les pulsions libidinales sont comme masquées, elles sont sulbimées : dirigées vers des objets socialement valorisés L'enfant canalise ses intérêts vers les autres, les apprentissages sociaux et scolaires Ceci est motivé par le principe de réalité qui s'impose à l'enfant. Il vit dans un monde où il ne peut pas faire ce qu'il veut C'est le stade de l'intériorisation des valeurs, normes sociales C'est après la résolution du conflit du complexe d'Oedipe que l'enfant peut se rendre compte que la satisfaction n'est jamais totale, elle n'est que partielle Le développement du langage Le langage est un des principaux outils de la communication inter-humaine. Une fois acquis, le langage devient le support de la pensée, de la représensation symbolique. Au-delà des mots, le langage nous sert à communiquer sur nos états internes (émotions, sentiments, impressions). Le langage est donc nécessaire à tout échange, toutefois la somme des informations nécessaires à la compréhension de ce langage est pour 80% non-verbale. Le langage est ainsi lié au développement fonctionnel structural de l'appareil psychique. Le développement du langage Définitions : Le langage est ”la fonction qui permet d'exprimer et de percevoir des états affectifs, des concepts, des idées au moyen de signes” (Rondal, 1985). D'après les linguistes, il y a quatre composantes au langage : La phonétique : sons du langage ou phonèmes La sémantique : mots et signification de ces mots (lexique) La syntaxe : règles d'associations des éléments du langage entre eux La pragmatique : étude des actes des paroles en situation La langue est un système de codes partagés par un groupe (peuple, société). La parole est la production de signification sous forme de sons articulés. Le développement du langage Définitions : Le langage humain se définit comme ”un processus de transformation de la pensée en signes reliés entre eux par des règles” (Lucier & Flessas, 2001). Le développement du langage suit une évolution ontogénétique : il suit des étapes qui respectent une maturation nerveuse. Le développement du langage Développement du langage Ce développement suit un déroulement assez fixe d'un enfant à l'autre (ontogénétique). Il dépend des capacités neuro-cognitives innées, probablement génétiques, et d'une rencontre de l'enfant avec un environnement (épigénétique). Ce développement est un processus actif. Pour développer le langage l'enfant explore et s'amuse à parler, joue avec les mots. Pour que l'enfant puisse acquérir le langage il faut que les organes phonatoires et leurs commandes neuromusculaires soient intègres tout comme les structures corticales et sous-corticales et l'appareil auditif. Le développement du langage Phase pré-linguistique 0-2 mois Le nourrisson montre un intérêt marqué pour le son des voix humaines qui l'entourent et semble capable de différencier des phonèmes (Mehler & Bertoncini, p.497, 1984). Le nouveau-né construit un espace de langage dès qu'il naît. Il identifie des chaînes parlées comme identiques, ce sont les invariants de langage. Les productions vocales du nouveau-né se diversifient dès les premières semaines en fonction de états éprouvés (douleur, faim, appel, etc.). C'est par la réponse apportée par l'entourage que la signification est attribuée. Il s'agit du premier système de communication. Le développement du langage 2-6 mois Au cours du deuxième mois, les vocalisations se diversifient encore (lallation). Cette communication revêt également l'aspect d'un jeu sensorimoteur : jouer avec les mouvements de la bouche, de la langue. A partir du 5eme mois, le nourrisson cherche le jeu interactif avec son environnement proche. 6-12 mois Entre le 6e et 8e mois, les syllabes apparaissent. Entre le 8e et 10e mois, les productions du jeune enfant se modifient dans l'interaction avec l'environnement. Dans le même temps, la communication non-verbale évolue également : le regard, les mimiques faciales. Le développement du langage Phase linguistique Entre 12 et 15 mois, apparition des premiers mots : bien souvent ce sont des monosyllabes associées à certains objets ou à des demandes, des désignations d'objet. L'enfant acquiert de façon très variable différents mots de vocabulaire. Il détient environ 30 mots vers ses 16 mois. Vers ses 18 mois, l'enfant utilise le ”non” de façon quasi systématique. C'est le début de l'individuation. Vers ses 24 mois, l'enfant détient entre 200 et 300 mots de vocabulaire. L'apparition des premières phrases (deux mots associés) se fait vers les 20/26 mois. C'est ce qu'on appelle le protolangage. Le développement du langage Durant la 3eme année : A ses 3 ans, l'enfant possède environ 1000 mots. Il y a également un perfectionnement de l'articulation des différents phonèmes. L'enfant commence à acquérir la syntaxe. Au début de l'appropriation du langage et de sa langue, l'enfant s'exprime sous forme de phrases télégraphiques (manger). Puis, au fil des mois, l'enfant compléxifie ses phrases en y ajoutant progressivement un sujet, un verbe, un complément, des pronoms, des qualificatifs. Le pronom ”je” apparaît vers 3 ans ce qui marque la phase d'individuation et la reconnaissance de son existence, de soi. Entre ses 3 et 6 ans, il y a une croissance exponentielle du lexique et des capacités métalinguistiques. De 6 ans et + : Avec l'entrée à l'école primaire, l'enfant apprend le langage écrit et perfectionne l'articulation de son langage oral. C'est la base du langage adulte. Le développement du langage Troubles du développement du langage Il s'agit d'un motif fréquent de consultation (5% des enfants de 5 ans ont des troubles du langage). Il doit y avoir un examen initial pour évaluer : La qualité relationnelle de l'enfant Les fonctions auditives (surdité, hypoacousie, perte auditive partielle bilatérale de certaines fréquencesotites chroniques, séquelles de prématurité-) La reconnaissance des émotions Le fonctionnement mental global (K-ABC, WISC-IV, etc.) S'il n'y a pas de trouble du spectre autistique Les troubles de l'acquisition Certains enfants rencontrent des troubles dans le développement et l'acquisition du langage. Il peut s'agir de retards simples, c'est-à-dire que le niveau de langage de l'enfant corresponf à celui d'un enfant plus jeune. La difficulté se retrouve souvent sur l'expression ou l'articulation (Cheminal, 1997). Parfois, les troubles marquent une véritable rupture dans le développement. Sans pour autant parler de déficience intellectuelle, ni d'une déficience de l'acuité auditive, ni d'un désordre affectif grave : la dysphasie. Les troubles de l'acquisition La dysphasie Incidence : 3 à 5% de la population infantile pour les troubles expressifs + 3% concernant les troubles mixtes (expression/réception). Âge en mois 0 à 2 mois 2 à 6 mois Enfant Normal Enfant dysphasique - Cris réflexes, par plaisir - Pleurs popur indiquer l'inconfort, la faim, etc. - Discernement de la voix humaine - Sursaut au bruit - Difficultés de succion (dyspraxie et dysarthrie) - Réactions limitées aux stimuli sonores - Gazouillis - Sons répétés prolongés et mélodiques - Contact visuel maintenu - Sourire social - Compréhension des intonations et des mimiques faciales (notamment la colère) - Absence de gazouillis - Jeux réduits avec les sons - Contacts visuels rares - Sourires tardifs - Difficultés de déglutition Les troubles de l'acquisition Âge en mois 6 à 12 mois 12 à 18 mois 18 à 24 mois 2 à 3 ans Enfant normal Enfant dysphasique - Vocalise, babillage, chaînes syllabiques - Imitation des sons - Prototype du mot réel - Premiers mots - Productions verbales pauvres - Compréhension verbale difficile - Intérêt à l'autre limité - Augmentation de l'écholalie - Apparition de 10/15 mots - Coordination mots et gestes - Réponses, demandes, commentaires - Compréhension de certains mots avec indices visuels - Sons rares - Répétitions absentes - Babillage quasi nul - Incompréhension de son nom - Compréhension générale pauvre - Ignorance de l'autre - Expression langage ++ - Compréhension des questions - Acquisition de 100 à 300 mots - Phrases de 2-3 mots - Utilisation rare du mot pour communiquer - Absence de phrase - Compréhension si support visuel - Phrases simples - Fin de l'écholalie, utilisation des pronoms - Emergence de la compréhension abstraite - Absence d'intérêt pour apprendre - Préférence de la communication par les gestes - Persistance de l'écholalie Les troubles de l'acquisition Etiologie Bien que la dysphasie soit la résultante d'une atteinte neurologique, les techniques d'imagerie cérébrale ne permettent pas de détecter un site lésionnel anatomique spécifique. Des hypothèses de malformations micro-architecturales ont alors été proposées (Cohen, Campbell & Yaghmai, 1989). Concernant la dysphasie réceptive, il existe une incidence élevée d'anomalies épileptiques infra-cliniques sur la polysomnographie (Cheliot-Hérault et al., 1994). Le syndrome de Landau-Kleffner : décharges bilatérales provoquant une agnosie verbale acquise. Les troubles de l'acquisition Classification des dysphasies selon Rapin et Allen (1983) Atteintes Mixtes (expressives et réceptives) Agnosie auditivo-verbale : Perturbation du système auditif. L'enfant n'arrive pas à décoder la phonologie ni à interpréter les sons de langage. Compréhension nulle, le langage expressif est rudimentaire et déformé avec difficultés d'articulation. Trouble rare. Déficit syntaxique phonologique : C'est l'atteinte la plus fréquente. Le trouble expressif est secondaire à la difficulté de décodage des énoncés longs et complexes ou des concepts. Expression verbale est limitée, articulation déviante, syntaxe déficiente, phrases courtes et mal organisées. Compréhension lacunaire mais mieux préservée que l'expression. Atteintes expressives Atteintes au niveau du traitement Dyspraxie verbale : Absence ou limitation importante du langage expressif à cause d'une incapacité à organiser et à produire les mouvements articulatoires pour émettre les sons. Difficulté à répéter les mots de trois syllabes, peu d'expression, aucune fluidité, vocabulaire pauvre, mots tronqués et isolés, peu de structuration syntaxique. Souvent accompagnée d'une dysarthrie. Atteinte légère de la compréhension verbale. Syndrome lexical syntaxique : Trouble d'évocation des mots (dysnomie). Accès lexical limité, construction syntaxique immature mais pas aberrante. Apprentissage des lettres laborieux, difficulté à retenir de nouveaux mots. Langage appris meilleur que le langage spontané. Hésitations, faux départs, lenteur lors de réponses à différentes questions. Articulation normale, fluidité normale, intelligibilité bonne. Trouble de la programmation/production phonologique : Expression abondante mais problèmes d'articulation. Sons isolés bien prononcés mais difficulté dans un mot ou une phrase. Compréhension quasi normale voire normale. Syndrome sémantique-pragmatique : Touche essentiellement la compréhension, l'expression est meilleure que la compréhension. Compréhension des mots bonne mais comprehension des questions ouvertes difficile. Intentions de communiquer superficielles et limitées. Contact visuel pauvre, pas de respect du tour de parole. Monologues fréquents sans souci de l'autre. Jeux symboliques difficiles. Les troubles de l'acquisition Les dysphasies Les dysphasies développementales montrent un dysfonctionnement touchant l'une des chaînes de la communication. Il existe des troubles associés aux dysphasies que sont le trouble de la perception auditive (difficultés dans le traitement du signal sonore); le trouble d'abstraction (accès au symbole et à l'abstrait difficile); le trouble de généralisation (la catégorisation est difficile); le trouble à séquentialiser (amalgame de lettres, de symboles, de phonèmes); le trouble de la perception du temps (difficulté à organiser les séquences dans le temps). Il existe parfois des troubles praxiques. Les troubles de l'acquisition Les dysphasies Les problèmes du comportement peuvent accompagner une dysphasie. Rigidité comportementale : anxiété face au changement Hyperactivité ou hypoactivité Déficit attentionnel ou hyperfocalisation sur un détail D'après Franc et Gérard (1996), 20% des enfants dysphasiques avec hyperactivité rencontrent des troubles psychiatriques. Les enfants dysphasiques sont plus enclins à la marginalisation et à l'isolement compte tenu de leurs difficultés à communiquer. Les troubles de l'acquisition Evolution des dysphasies Très variable Certains sujets restent sévèrement handicapés et n'acquièrent qu'un langage utilitaire avec des troubles cognitifs (symbolisation déficitaire) et d'autres acquièrent tardivement un langage normal. L'acquisition du langage écrit reste difficile (dyslexie associée) sauf dans les formes comportant des troubles phonologiques où l'apprentissage de la lecture peut favoriser l'acquisition et la progression du langage oral. Dans certains cas, survenue de troubles psychiatriques entravant le développement émotionnel, relationnel et cognitif. Les troubles de l'acquisition Les différents troubles Trouble de l'audition centrale (TAC) : Incidence 3 à 10%, 2 garçons pour 1 fille. C'est une atteinte perceptuelle affectant l'univers sonore du sujet. Les dyslexies : Incidence 4% à 10% des enfants. Trois types de dyslexie : Dyslexie phonologique (atteinte de l'assemblage phonologique, absence équivalence graphème/phonème ce qui rend difficile l'acquisition de la lecture, déficit de la boucle phonologique de la MdT), dyslexie lexicale (atteinte de la reconnaissance visuelle des mots, confusions dans l'orientation spatiale des lettres/chiffres au niveau de la lecture et de l'écriture) et dyslexie mixte. Les dysorthographies, le bégaiement, etc. Les troubles de l'acquisition Ces différents troubles nécessitent une prise en charge orthophonique spécifique (1 à 2 séances par semaine) et parfois une scolarisation spécialisée (dysphasies). Parfois, une rééducation neuropsychologique peut être proposée. L'approche psychothérapeutique peut être utile en cas de troubles émotionnels et de la personnalité associés aux troubles du langage. Elle peut également être proposée aux parents et à la fratrie dans le cadre de consultations de guidance parentale ou de consultations familiales. Les compétence du nouveau-né Peu de recherches s'intéressent aux capacités du nouveau-né. Pourtant, des études ont montré que la capacité à reconnaître visuellement une forme touchée par la main droite évolue en seulement quelques mois : présente dès la naissance, disparaît vers 4 mois et réapparaît vers 6 mois. Ceci est dû à la prédominance temporaire de la motricité de la main dans le but d'apprendre la coordination vision/préhension. Deux conceptions théoriques actuelles sur l'origine et le développement des connaissances : Courant nativiste : l'évolution fait que les enfants possèdent dès leur naissance des connaissances qui guident les acquisitions futures en sélectionnant dans l'environnement les éléments qui leur permettent d'activer et de spécifier ces connaissances. Hypothèse que les enfants naissent avec un mécanisme fortement contraint qui guide l'acquisition de la connaissance. Les compétences du nouveau-né Courant neuroconstructiviste : l'enfant est acteur de son développement. D'après Karmiloff-Smith, le développement dépend de processus innés associés au rôle de l'environnement physique et socio-culturel. L'étude des bébés n'est pas évidente et nécessite des méthodes adaptées : La méthode du temps de fixation relatif (Fantz, 1958) : on présente deux stimuli différents simultanément et on mesure le temps de regard de chaque cible par le bébé pour en déterminer la préférence visuelle. Par exemple, les bébés sont préférentiellement attirés par des schémas de visages humaines que par d'autres types de figures. La méthode d'habituation et de réaction à la nouveauté : très utilisée. On présente plusieurs fois de suite la même scène au bébé jusqu'à ce qu'il s'y habitue (de moins en moins d'intérêt). Lorsque l'habituation est terminée, on présente une nouvelle scène. Si on voit que l'attention du bébé augmente, on conclut qu'il réagit à la nouveauté. L'IRMf : mesure du débit sanguin ou de la consommation de glucose et d'oxygène. Les compétences du nouveau-né La vision du nouveau-né Pendant longtemps, on a cru que le bébé ne voyait rien à sa naissance. De nos jours, on sait que la vision est très inachevée à la naissance et qu'il faudra plusieurs années de devéloppement. Le nouveau-né voit 10 à 30 fois moins de détails fins que l'adulte. Il peut alors percevoir les traits d'un visage situé à 30 cm. Le nouveau-né s'intéresse plus aux objets mobiles qu'immobiles.Les saccades oculaires sont présentes à la naissance mais sont moins bien contrôlées que chez l'adulte. Le nouveau-né peut suivre du regard un objet en déplacement. Toutefois, il faut que l'objet soit bien visible, que la vitesse de déplacement soit lente et qu'il soit confortablement installé. La vision du nouveau-né est plus sensibles aux mouvements ”biologiques”, produits par des organismes vivants. Le nouveau-né est capable de discerner le rouge vif d'un vert vif mais pas lorsque ces couleurs sont pâles, il distingue mieux le rouge et le vert que le jaune, le bleu et le violet. Les compétences du nouveau-né La reconnaissance des visages Si on présente au nouveau-né deux visages qui se ressemblent dont un est celui de sa mère, les résultats montrent que les nouveaux-nés de quelques jours regardent plus longtemps leurs mères que l'autre visage. Les filles regardent un peu plus leurs mères que les garçons. Si on présente au nouveau-né deux visages qui se ressemblent dont un est celui de sa mère avec un bonnet masquant les cheveux, les résultats montrent que les nouveau-nés n'ont plus de préférence entre les deux visages. Cela signifie qu'il n'y a pas de reconnaissance. Vers 6-8 semaines, le nourrisson montre une reconnaissance malgré la masquage des cheveux. Les compétences du nouveau-né La reconnaissance des émotions On présente 3 expressions faciales différentes : joie, tristesse et surprise. L'adulte qui présente ces 3 expressions les présente jusqu'à ce que le nouveau-né soit habitué. On observe si les temps de regard augmentent lorsqu'on lui présente une nouvelle expression émotionnelle. Les résultats indiquent que les bébés discriminent les 3 expressions faciales. Pour la joie et la tristesse, le bébé regarde plus la bouche alors que pour la surprise il regarde plus la bouche et le yeux. Ces résultats sont controversés car difficilement réplicables. D'autres études montrent que les bébés ont une préférence visuelle pour la joie par rapport à la peur, alors qu'il n'y a pas de différence entre la peur et une expression neutre. Les compétences du nouveau-né La reconnaissance de la voix de sa mère Sens très étudié chez le fœtus et le nouveau-né. A partir du 6e/7e mois intra-utérin, le fœtus est sensible aux bruits. Lorsque l'on fait écouter à un nouveau-né les bruits intra-utérins (battements cardiaques) on observe une modification du comportement du bébé : apaisement, endormissement, etc. Le bébé va apprendre à déclencher une stimulation par la succion d'une tétine spéciale comprenant des capteurs de succion. Différentes voix sont alors entendues par le bébé. Les bébés discriminent la voir de leur mère parmi d'autres voix et ils sont capables de modifier leur rythme de succion pour obtenir la voix de leur mère. Les mêmes expériences ont été répétées avec la voix du père. Les résultats ont montré que les nouveau-nés reconnaissent la voix de leur père avant l'âge de 4 mois. Les compétences du nouveau-né La reconnaissance de la langue maternelle Plusieurs études ont montré que dès la naissance, les nouveau-nés préfèrent écouter des phrases énoncées dans leur langue maternelle plutôt que dans une autre langue. Même méthodologie avec la succion. Les bébés peuvent-ils différencier différentes langues étrangères? Pour cela, les psychologues ont combiné la méthode de succion à celle de l'habituation. Les résultats montrent que les bébés peuvent différencier deux langues étrangères très différentes comme l'anglais et le japonais mais ne peuvent pas différencier deux langues étrangères proches (allemand/flamand). Les nouveau-nés sont également capables de reconnaître des mélodies et des histoires auxquelles ils ont été familiarisés pendant leur vie intra-utérine. Les compétences du nouveau-né La reconnaissance visuelle On insère dans la main droite des nouveau-nés un petit objet, la moitié tient un prisme et l'autre un cylindre. Dès que le nouveau-né le lâche, le psychologue lui remet l'objet jusqu'à ce qu'il y ait habituation. Les nourrissons s'habituent en 5 essais en moyenne (environ 70 secondes de tenue de l'objet). Les psychologues présent visuellement les deux objets simultanément pendant 60 secondes. En mesurant le temps de regard de chaque objet, les résultats montrent que les nouveau-nés regardent plus longtemps l'objet qu'ils n'ont pas tenus avec leur main droite. Pour fiabiliser les résultats, les psychologues ont montré les deux objets à un groupe contrôle. Les résultats du groupe contrôle montrent que les bébés regardent les deux objets dans des temps identiques pendant les 60 secondes de présentation. Ces résultats ne sont pas répliqués avec les objets présentés dans la main gauche. Les compétences du nouveau-né Capacité d'imitation Le nouveau-né peut imiter avec le son de sa voix ce qu'il entend, il peut reproduire des gestes qu'il voit faire et il peut imiter des expressions faciales qu'il observe sur un visage. Les bébés peuvent imiter bien avant l'âge de 6 mois. On présente aux bébés un adulte qui montre un visage passif, avec la bouche fermée et une expression neutre puis l'adulte ouvre la bouche, tire la langue, ouvre et ferme les doigts de sa main. Après quelques secondes de présentation, l'adulte reprend un visage passif et on observe ce que font les bébés. Les résultats montrent qu'ils imitent même les gestes qu'ils ne peuvent pas se voir faire comme tirer la langue. L'imitation se fait dès la première heure de vie extra-utérine. Cette capacité d'imitation va diminuer vers 3 mois (plus de sourires que d'imitations) pour ensuite réapparaître vers 8 mois, de façon plus volontaire et orientée vers un but. L'imitation suppose une représentation de son corps et de son visage et une capacité à faire correspondre les parties du corps de l'autre et du sien. Les compétences du nouveau-né Conscience de soi On observe les réactions du nouveau-né avec son propre corps. Durant les derniers mois de gestation, les bébés ont la capacité de distinguer leur soi du monde extérieur. Grâce à l'échographie, on observe le fœtus qui touche différentes parties de son corps avec ses mains. Chez des nouveau-nés de moins de 1 jour : on s'intéresse à la réponse de fouissement qui se produit quand on touche le coin de la bouche d'un nouveau-né, il tourne la tête et ouvre la bouche en direction de la stimulation reçue. Les bébés ont une réponse 3 fois plus fréquentes avec une stimulation externe (doigt d'un soignant) qu'avec leur propre stimulation. On nomme cette faculté ”connaissance écologique de soi”. Elle est présente chez les mammifères et les oiseaux. Le bébé aurait donc une connaissance perceptive de lui. Psychologie du développement, partie 2 Je vous remercie de votre attention