Agence de l’Eau RM&C Clés méthodologiques – juin 2010 Page 5 sur 39
Déterminer les contours des sciences humaines d’un côté, et des sciences sociales de l’autre, n’est pas chose
aisée tant elles renvoient à des postures et des méthodes scientifiques qui s’interpénètrent. Présenté en
opposition avec les sciences de la nature, le champ des SHS est dédié à l’observation des productions humaines
et des sociétés constituées, des postures individuelles et des interrelations multiples, des mécanismes sociaux et
des organisations collectives, des hommes entre eux et des hommes dans leur environnement.
Le champ des SHS se réfère ainsi à : la sociologie, l’anthropologie culturelle, l’ethnologie, l’économie, l’histoire, la
géographie humaine, les sciences politiques, la démographie, la psychologie, la linguistique, les sciences de la
communication, la philosophie, le droit, les sciences de l’éducation.
Le présent document se consacre plus particulièrement aux approches de la sociologie, de l’anthropologie
culturelle et de l’ethnologie appliquées au champ de l’environnement, simplifiées sous l’appellation « socio-
anthropologie de l’environnement », qui néanmoins intègre des aspects relevant des sciences politiques… elles-
mêmes s’intéressant de près aux « logiques sociales à l’œuvre dans la vie politique ».
Les apports de la dimension sociale de l’eau
Des retards dans le développement des projets écologiques, des situations de blocages, des zones d’ombres,
mais aussi des opportunités, des vecteurs de mobilisation à ne pas manquer, et tout simplement des spécificités
territoriales à intégrer dans toute démarche environnementale… Voilà non pas tout le poids du social, mais la
mise en évidence d’une nécessaire prise en considération des contraintes et potentialités territoriales qui, d’une
manière ou d’une autre, influeront sur la mise en œuvre des politiques de l’eau.
Observer les dynamiques sociales et les multiples interconnexions entre des politiques environnementales, des
communautés et des sociétés peut contribuer à :
Eclairer la prise de décision, quelle que soit sa nature, par une vision affinée des composantes territoriales et
sociales en lien direct ou indirect avec les enjeux de l’eau.
Enrichir la pratique de l’ingénierie environnementale par l’ouverture du champ des compétences, s’orienter sur
une posture transversale capable de proposer des alternatives aux seules solutions techniques.
Se donner les moyens de répondre aux exigences de démocratie participative, en identifiant précisément les
publics concernés, leurs profils, leur positionnement et leurs motivations, et en proposant des dispositifs et des
argumentaires adaptés à engager le dialogue avec les décideurs, les représentants institutionnels, les usagers
socioprofessionnels, les citoyens.
Construire des référentiels d’évaluation des programmes pour en mesurer et qualifier l’efficacité mais aussi,
plus largement, s’interroger sur leur utilité sociale.
Et plus encore…