les changements climatiques AMÉNAGEONS LE FUTUR ! RÉVISION DU SCHÉMA D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT Les changements climatiques Ville de Gatineau – Service de l’urbanisme et du développement durable avril , 2011 PRÉAMBULE En accord avec les obligations prévues à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, la Ville de Gatineau procède à la révision de son schéma d’aménagement et de développement du territoire. Elle a adopté un programme de travail prévoyant 4 étapes : l’élaboration du portrait du territoire et d’un cadre d’analyse préparant à la découverte d’enjeux de développement, l’établissement des scénarios de développement et le choix d’un scénario préférentiel, le premier projet de schéma et le second projet de schéma. Ces étapes se dérouleront jusqu’en 2013; elles seront suivies du processus d’entrée en vigueur du schéma en 2014. L’exercice de révision du schéma est, par ailleurs, empreint d’une approche axée sur des préoccupations de développement durable, selon les intentions que la collectivité gatinoise sera appelée à privilégier pour le futur et pour le bien des générations à venir. Afin de favoriser la réflexion lors des consultations publiques prévues à toutes les étapes d’élaboration de la révision du schéma, le portrait thématique du territoire est dressé. Le présent document fait partie d’une série portant sur plusieurs sujets illustrés succinctement, bien que se voulant suffisamment développés pour enrichir les pistes de réflexion et jeter les bases d’une participation constructive et essentielle de la population au déroulement de l’exercice. Les sujets traités sont regroupés comme suit : L’eau Les sols La biodiversité Les changements climatiques Les contraintes anthropiques L’agriculture La démographie Les caractéristiques identitaires Les politiques municipales dans une perspective d’aménagement L’économie La croissance urbaine et le potentiel résidentiel Le transport et la mobilité active Le cadre d’analyse du développement durable. 1. INTRODUCTION 6 2. MÉTHODOLOGIE ET NOMENCLATURE 8 2.1 Le rôle du dioxyde de carbone 8 2.2 Inventaire et suivi des émissions récentes de GE 10 2.2 Scénarios, hypothèses et modialisation 11 3. CONSÉQUENCES À PRÉVOIR DES MODIFICATIONS AUX TEMPÉRATURES ET PRÉCIPITATIONS 14 3.1 Consommation énergétique 14 3.2 Consommation en eau potable 15 3.3 Impact agricole 16 3.4 Transport 17 3.5 Tourisme et loisirs 17 3.6 Santé 18 4. L’ENGAGEMENT PUBLIC ET LA LUTTE AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE À L’ÉCHELLE DE GATINEAU 20 4.1 Programmes du gouvernement du Canada 20 4 . 2 P ro g r a mmes du gouver nement du Québec 20 4.3 Initiatives municipales 21 5. CONCLUSION ET SUGGESTION DE PISTES DE RÉFLEXION 22 6. BIBLIOGRAPHIE 23 les changements climatiques 6 1. INTRODUCTION La succession des systèmes météorologiques et les modifications de ses principaux paramètres témoins – température, vents, précipitations, nébulosité, humidité – finissent toujours, à la longue, par se classifier eux-mêmes de façon relativement homogène. De fait, nous sommes tous capables d’observer instinctivement et commenter notre temps, par exemple, au moyen de commentaires tels « cet été fut pluvieux » ou « cet hiver fut particulièrement doux ». Au plan plus technique, nos données météorologiques sont classées et analysées sur une période de 30 ans, appelée normale climatique. C’est ainsi que l’on peut comparer, chaque jour, la température ou l’ensoleillement à une donnée dite « normale ». Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques Le vocable « changement climatique », quant à lui, fait habituellement référence à une modification statistique des systèmes météorologiques suivant des cycles qui peuvent varier de quelques années à quelques millénaires. Cependant, depuis la signature de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en 1992 à Rio, l’expression est, dans la culture populaire, presque toujours associée au réchauffement climatique récent et aux efforts relatifs que les nations exercent pour contrer ou s’adapter au phénomène. Il ne saurait être question, dans le cadre de la révision du schéma d’aménagement et de développement de la Ville de Gatineau, de résumer les positions respectives de tous ceux qui proposent ou redoutent des mesures énergiques de lutte aux changements climatiques ou encore des débats populaires entourant la fiabilité et la validité des prévisions, modèles, hypothèses et méthodes scientifiques utilisées dans l’espoir d’aider nos principaux décideurs sur la marche à suivre. Cependant, il est approprié que l’exercice du schéma d’aménagement, en tant qu’outil de planification, prête attention aux éventuelles variations de notre climat local et à leurs nombreuses conséquences. Cette section a donc pour buts de résumer sommairement la méthodologie et les unités de référence utilisées dans l’étude des changements climatiques, particulièrement en ce qui a trait aux gaz à effet de serre (GES), de présenter brièvement les données des tendances québécoises et canadiennes d’émission de GES entre les années 1990 et 2008, de résumer les modifications anticipées au climat du sud du Québec et d’en présenter les conséquences prévisibles. Le centre-ville de Gatineau 7 Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques 2. Méthodologie et nomenclature 2.1 Le rôle du dioxyde de carbone S’il est vrai de dire que le Soleil est la source énergétique qui rend la vie possible, on ne peut passer sous silence l’importance de la distribution de cette énergie par l’atmosphère. Un des principaux phénomènes en jeu se nomme l’effet de serre, soit la capacité d’une atmosphère de réfléchir le rayonnement infrarouge (i. e. chaleur) d’une planète une fois que cette dernière absorbe le rayonnement d’un astre. Sans déborder dans une grande démonstration astronomique, on n’a qu’à observer les fluctuations thermiques chez nos plus proches voisines, la Lune (qui n’a aucune atmosphère) et Vénus (qui a une atmosphère avec un effet de serre inégalé dans le système solaire) pour saisir l’importance capitale d’un effet de serre. Sur l’équateur lunaire, la température varie entre -1730 C et 1130 C, alors qu’à l’équateur de Vénus, la température se maintient presque constamment à 4620 C. C’est par son effet de serre et son humidité judicieusement dosés que notre atmosphère est capable de distribuer le rayonnement solaire et ainsi produire des températures idéales au développement de la vie telle que nous la connaissons. Or, les deux composantes principales de notre air, l’azote et l’oxygène, n’ont que peu d’impact radiatif : la très grande majorité de l’effet de serre de notre atmosphère est attribuable au dioxyde de carbone, CO2, un gaz dont la présence dans l’air ne représente « que » 390 ppm, ou 0,039 %. Illustration schématique du bilan énergétique de l’atmosphère et du rôle joué 8 par l’effet de serre (source : globalwarmingart.com) Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques La raison pourquoi cette teneur en CO2 est maintenant si mesurée, suivie et même débattue repose sur la responsabilité attribuable à notre utilisation du carbone. En effet, le principal carburant qui alimente la vie sur terre est le carbone. Autant lors de notre respiration que de la combustion d’une matière organique (p. ex. bois, gaz, tourbe, charbon, ordures), une des réactions principales – et fondamentales – est l’oxydation du carbone par l’oxygène dans l’air (ou aussi dans la matière elle-même), une réaction chimique toute simple : C+O2 -> CO2 Cette oxydation produit de l’énergie (elle est exothermique). Or, bien que le cycle du carbone soit, au sens strict, complètement fermé, au sens pratique ceci n’est valable qu’en faisant abstraction du temps : la fixation du carbone en forme fossile – hydrocarbures, charbon – requiert des conditions géochimiques favorables et des millions d’années. Même la fixation du carbone de la matière en décomposition sous forme de tourbe requiert environ 5 000 ans. L’utilisation des hydrocarbures, du charbon et de la tourbe pour supporter notre consommation énergétique croissante depuis les débuts de l’ère industrielle produit donc une contribution de CO2 dans l’atmosphère qui est en surplus de son cycle « naturel ». Le CO2 est donc l’élément témoin du suivi scientifique du changement climatique moderne et sert aussi de référence : le pouvoir réfléchissant infrarouge de tous les autres GES qui sont suivis est comparé au CO2 au moyen d’un indice appelé potentiel de réchauffement planétaire. Le but est de permettre une somme pondérée de tous les GES exprimée en une seule unité : la tonne métrique équivalente en CO2 ou tmec. La liste des principaux GES suivis dans le cadre de la CCNUCC est reproduite au tableau 1 ci-après. Tableau 1 – GES suivis dans le cadre de la CCNUCC GES * Potentiel de réchauffement planétaire Notes Dioxyde de carbone (CO2) 1 GES de référence; issu de la combustion de la tourbe et des combustibles fossiles; produit de la respiration et de la décomposition aérobie (p. ex. compostage) Méthane (CH4) 21 Issu de la fermentation ou de toute autre décomposition anaérobie (p. ex. méthanisation, gaz des marais); issu des lieux d’enfouissement sanitaire (biogaz) Oxyde nitreux (N2O) 310 Émission fugitive de la fertilisation azotée (agriculture); produit de combustion de combustible fossile; parfois utilisé comme additif pour moteur à haute performance; autrefois utilisé comme anesthésique (gaz hilarant) Hexafluorure de soufre (SF6) 23 900 Gaz isolant diélectrique utilisé dans les nouveaux transformateurs électriques en remplacement des BPC Hydrofluorocarbures (HFC) 150 – 11 700 Cette famille comprend le HFC-134A, qui est le gaz réfrigérant actuellement privilégié pour son innocuité sur la couche d’ozone, en remplacement des CFC Perfluorocarbures (PFC) 6 500 – 9 200 * tiré de l’inventaire québécois des gaz à effet de serre en 2008 Révision du schéma d’aménagement et de développement 9 les changements climatiques 2.2 Inventaire et suivi des émissions récentes de GES Le Canada produit à chaque année un inventaire national des émissions de GES induites par les activités humaines et des absorptions par les puits. Le plus récent rapport couvre les années 1990 à 2008 et, fait à noter, 2008 représente aussi une année à déclaration obligatoire selon le protocole de Kyoto. Notre gouvernement provincial tient aussi à jour un effort de compilation similaire depuis 1990. Il existe quelques différences dans la classification des sources d’émission mais les totaux, eux, sont méthodologiquement comparables et sont reproduits au tableau 2 ci-après. Tableau 2 – Émissions totales de GES au Canada et au Québec de 1990 à 2008 (extraits) Année Émissions de GES au Canada (millions tmec) 1990 2005 2006 2007 2008 Émissions de GES au Québec (millions tmec) 592 731 718 750 734 83,67 86,01 84,72 86,86 82,69 À la lecture de ces chiffres et des rapports, certains constats sont à dégager : • Le Québec ne représente que 11,2 % de l’apport national des émissions canadiennes de GES en 2008; il s’agit d’un taux nettement inférieur à la moyenne nationale, qu’il soit exprimé par habitant ou par $ PIB; la prépondérance de l’hydro-électricité dans le profil énergétique y compte pour beaucoup; 10 • La prépondérance de la contribution du CO2 sur les autres GES est similaire à l’échelle nationale et provinciale, soit des contributions respectives de 78,2 % et 79,4 %; • Le secteur de l’électricité au Québec ne compte que pour 0,5 % des émissions en 2008, en raison du peu d’utilisation de la centrale d’appoint de Tracy; • Le transport représente 43,3 % des émissions québécoises, ce qui est distinct du reste du pays (le transport n’est qu’un sous-secteur de l’énergie au rapport national), notamment vu notre faible taux d’émission dans le secteur de l’électricité; • Le rapport provincial souligne les tendances opposées du chauffage résidentiel et du chauffage ICI (industriel, commercial, institutionnel) : les émissions résidentielles diminuent et les émissions ICI augmentent; peu d’explications sont offertes au rapport, hormis une plus grande utilisation des carburants fossiles dans les bâtiments ICI; • Concernant la tendance de 1990 à 2008 au Québec, notons que les émissions de GES provenant du secteur des transports ont haussé de 29%, celles des industries ont baissé de 19 %, celles du chauffage (résidentiel et ICI) ont baissé de 5 %, celles de l’agriculture accusent une hausse de 9 %; en 2008, les émissions de GES sont inférieures à celles de 1990 pour la première fois; • La contribution du secteur de la gestion des déchets est en net recul au Québec – une baisse de presque 30 % depuis 1990 : on peut y voir les dividendes des programmes de recyclage et compostage ainsi que ceux des efforts de destruction des biogaz. Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques 2.3 Scénarios, hypothèses et modélisation L’exercice suivant, une fois le comportement existant connu, consiste à modéliser un comportement futur et à inclure ces données dans un modèle météorologique et de circulation atmosphérique, rôle partagé à l’échelle mondiale. Le Canada peut compter sur une division d’Environnement Canada, le Centre canadien de la modélisation et de l’analyse climatique (COMAC), et sur un organisme à but non lucratif créé en 2001 afin d’aider la société à s’adapter aux changements climatiques qui s’amplifient, OURANOS. À l’échelle internationale, l’ONU s’appuie sur le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Tous ces organismes et chercheurs mettent au point, raffinent et, autant que possible, harmonisent des modèles climatiques du futur : soulignons, par exemple, que le modèle climatique canadien – le MRCC – en est à sa quatrième génération et que le GIEC a publié des rapports d’évaluation en 1990, 1995, 2001 et 2007 (un nouveau rapport, le cinquième, est en cours d’élaboration – le symposium sur la modélisation vient de se tenir en 2010). Fait à noter, le GIEC a publié quarante scénarios, jugés « également probables », d’évolution socio-économique et de leur impact respectif sur le changement du climat. Ces scénarios tentent de prendre en compte l’évolution de la population, de la croissance économique, du système énergétique et du changement d’utilisation des sols. Pour ses modélisations, le COMAC s’est concentré sur trois scénarios spécifiques, brièvement décrits ci-après et dont les émissions en GES sont énumérées au tableau 3. Tableau 3 – Concentration équivalente en CO2 dans l’atmosphère (extraits) Année Concentration équivalente en CO2 (% volume) IS92a A2 B2 1850 0,0330 % 0,0330 % 0,0330 % 1900 0,0351 % 0,0351 % 0,0351 % 1950 0,0382 % 0,0382 % 1960 0,0388 % 1970 0,0408 % 1980 0,0437 % 1990 0,0476 % 0,0388 % 0,0408 % 0,0437 % 0,0476 % 0,0382 % 0,0388 % 2000 0,0526 % 0,0526 % 0,0526 % 2025 0,0674 % 0,0612 % 0,0599 % 2050 0,0865 % 0,0779 % 0,0700 % 0,1422 % 0,1320 % 0,0915 % 2100 0,0408% 0,0437 % 0,0476 % (Note : cette concentration équivalente tient compte de l’impact de tous les GES, c’est pourquoi ces chiffres sont plus élevés que la concentration en CO2 énoncée au début de cette section) Le scénario IS92a est un scénario de transition purement théorique où les concentrations en GES augmentent de 1 % par an après 1990. Le scénario A2 se base sur les hypothèses suivantes : • Une croissance de la population mondiale à 15 milliards d’ici l’année 2100; • Un développement économique et technologique plutôt lent. Le scénario B2, pour sa part, se base sur : • Une croissance de la population mondiale à 10,4 milliards d’ici l’année 2100; • Une économie évoluant plus rapidement et avec plus d’emphase sur la protection de l’environnement. Révision du schéma d’aménagement et de développement 11 les changements climatiques À partir de ces scénarios, plusieurs modélisations ont été complétées et les données sont disponibles sur le site Internet d’Environnement Canada, ainsi que certains graphiques. Les données couvrent toute la gamme de paramètres d’intérêt pour les sciences de l’atmosphère tandis que les graphiques ont été produits pour la température et les précipitations, qui sont des paramètres d’intérêt universel. L’échelle de ces graphiques est, on le conçoit, très grande, et la distribution des données (une grille stéréographique polaire est utilisée) difficilement conciliable avec les formats géoréférencés utilisés dans nos cartes et portails. À titre uniquement illustratif, voici deux graphiques tirés du site d’Environnement Canada. RCM 361 MEAN CHANGE (C) 2041-2060 VS 1971-1990 Localisation approximative de Gatineau 12 Différence de température au niveau de l’abri (2m) entre les moyennes 1971-1990 et 2041-2060 telle que modélisée par le modèle MRCC3.6.1 selon le scénario IS92a Localisation approximative de Gatineau Différence du taux de précipitation (mm/jour) entre les moyennes 1971-1990 et 2041-2060 telle que modélisée par le modèle MRCC3.6.1 selon le scénario IS92a Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques L’effort le plus concerté de résumer les résultats de modélisations de réchauffement climatique à une échelle utilisable pour Gatineau a été produit par Ouranos et vise la sous-section sud du Québec. Ces résultats sont reproduits au tableau 4 ci-après : Tableau 4 – Normale climatique et synthèse des prévisions pour la sous-région sud du Québec Normale climatique 1961-1990 Changement prévu d’ici 2020 Changement prévu d’ici 2050 Changement prévu d’ici 2080 Température -7,5 à -11 oC +1 à +2,5 oC +2 à +5 oC +3,5 à +8 oC Précipitations 270 à 330 mm -5 % à +19 % 0 à +32 % +1 % à +43 % Température 3,5 à 6 oC +1 à +3 oC +2 à +5 oC +2,5 à +8 oC Précipitations 240 à 280 mm -1 % à +19 % +2 % à +25 % +4 % à +39 % Température 18 à 20 oC +1 à +2 oC +2,5 à +4 oC +2,5 à +6 oC Précipitations 280 à 350 mm -5 % à +10 % -7 % à +13 % -11 % à +15 % Température 6,5 à 9 oC +1 à +2,5 oC +2 à +4 oC +2,5 à +5,5 oC Précipitations 270 à 330 mm -1 % à +10 % -8 % à +16 % -7 % à +18 % Saison Hiver Printemps Été Automne Évidemment, ces modélisations sont aussi valables que les hypothèses des scénarios et la justesse scientifique des équations de circulation atmosphérique et de transfert de chaleur qui composent les modèles (ces derniers demeurent fort complexes et requièrent des superordinateurs pour les compiler). Depuis la publication des premiers rapports d’évaluation et les analyses critiques par les pairs, on peut cependant isoler certaines observations : • Un modèle climatique est normalement calibré au moyen de compilations qui ne visent que des années passées afin de vérifier s’il reproduit la réalité avec précision; • Il est maintenant admis que la fonte des marais arctiques libère une quantité imprévue de GES (du CO2 et du CH4 fixés dans la tourbe gelée) ce qui tend à sous-estimer les contributions de GES des différents scénarios; • Il est observé que les modèles actuels ne reproduisent pas avec précision la fonte des neiges en Europe, actuellement de plus en plus précoce; selon une étude du National Center for Atmospheric Research (NCAR) des États-Unis, ce phénomène serait attribuable au noircissement de la neige par une hausse d’émissions de particules; • Suite à un certain embarras suivant la parution de courriels de certains chercheurs, une revue méthodologique complète des procédures a été entreprise au sein du GIEC et a confirmé la rigueur scientifique des différents comités de modélisation. Révision du schéma d’aménagement et de développement 13 les changements climatiques 3. Conséquences à prévoir des modifications aux températures et précipitations À moins d’une référence contraire à même le texte, les observations suivantes sont toutes tirées de publications produites par Ouranos. 3.1 Consommation énergétique Un réchauffement climatique généralisé a une conséquence directe sur nos habitudes de chauffage et de climatisation. Les demandes de pointe hivernales iront à la baisse et les pointes estivales iront en hausse en raison de la climatisation. Si le marché résidentiel québécois est considéré en vase clos, les changements prévus pour l’an 2050 se résument ainsi : Tableau 5 – Résumé des impacts énergétiques en 2050 – secteur résidentiel chauffage climatisation net Impact économique (millions $) Optimiste (faible réchauffement) -10,5 % +5,5 % -5,1 % -229 Médian -15,2 % +8,3 % -6,9 % -313 Pessimiste (fort réchauffement) -21,1 % +12,3 % -8,8 % -397 Scénario 2050 Impact sur la demande en énergie 14 Même s’il peut sembler acceptable et même, bizarrement, souhaitable de vivre des économies futures de l’ordre de centaines de millions de dollars, il devient plus difficile d’apprécier l’impact des besoins québécois à l’intérieur du réseau électrique nord-américain. La demande estivale de pointe fragilise déjà le réseau – des blackouts ont récemment été vécus – et il n’est pas clair si l’impact d’augmenter jusqu’à 12 % notre consommation en été (sans compter celle de tous nos voisins) n’est pas plus dommageable que l’économie de chauffage en hiver. On a également cherché à évaluer l’impact sur le secteur ICI, mais les études concèdent que ce secteur est moins connu : il climatise plus en été, il chauffe plus aux combustibles fossiles en hiver. L’adaptation à entrevoir va probablement inclure la plantation d’arbres, l’utilisation de volets, des revêtements de surface à haute réflexion, l’implantation de systèmes de climatisation à faible consommation énergétique, le recours aux toits verts, l’alignement des rues favorisant le solaire passif. Comme la durée de vie d’une maison est évaluée à 50 ans, il appert que des mesures proactives lors de la construction initiale seraient plus efficaces que des programmes de rénovation ou de mise à niveau. Rappelons quand même qu’il y a plus de 90 000 bâtiments résidentiels sur le territoire de la ville de Gatineau, sans compter les bâtiments commerciaux. Une telle mise à niveau demandera donc un effort municipal considérable. Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques 3.2 Consommation en eau potable Chacun des quatre réseaux de distribution d’eau potable à Gatineau est alimenté en eau de surface: Aylmer dans le lac Deschênes, Hull et Gatineau dans la rivière des Outaouais et Buckingham dans la rivière du Lièvre. Le Québec méridional est actuellement une région au bilan hydrique positif, c’est-à-dire qu’il pleut plus (environ 1 000 mm/an) qu’il ne s’évapore d’eau (environ 600 mm/an). Ceci explique en partie notre relative richesse en eau de surface. Suivant un réchauffement climatique, ce bilan sera appelé à changer : l’évaporation augmentera, l’atmosphère pourra stocker plus d’eau sous forme d’humidité et il n’est pas acquis que les précipitations additionnelles seront uniformément réparties. Il n’est donc pas établi quel sera le niveau des rivières, à terme, aux prises d’eau. De plus, toutes nos rivières sont harnachées à des fins énergétiques en amont de nos prises d’eau, ce qui lie la disponibilité de la ressource eau avec le profil énergétique discuté précédemment. La région étant principalement pourvue en résidences à densité relativement faible, plus un nombre appréciable de terrains récréatifs estivaux (p. ex. golf, baseball, soccer), un réchauffement estival laisse entrevoir une hausse de la demande en arrosage horticole. L’adaptation passe par des mesures d’économie d’eau potable et la Ville en a déjà initié plusieurs suite à l’adoption de la politique nationale sur l’eau en 2002 (p. ex. campagnes d’économie, détection de fuites, remplacement de conduites vétustes, baisse de pression en été, refonte réglementaire avec patrouille estivale), mais il n’est pas exclu qu’un encadrement plus serré de notre consommation quotidienne en eau potable soit requis. En dernier recours, le réaménagement des prises d’eau devra être considéré. 15 Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques 3.3 Impact agricole De façon simpliste, certains impacts d’un réchauffement climatique sont aisément prévisibles : • Un nombre de degrés-jours de croissance accru et une saison de croissance plus longue qui favoriseraient particulièrement la culture du maïs, du soya, des céréales du printemps et des plantes fourragères (l’orge en moins grande mesure); • Un stress hydrique accru en été sur les cultures pour deux raisons, soit 1) la possibilité que les pluies additionnelles ne comblent pas l’évapotranspiration additionnelle et 2) le besoin accru en eau pour la photosynthèse en atmosphère enrichie en CO2; • Un changement dans le ratio pluie/neige qui peut avoir un impact significatif sur les besoins en drainage et la lutte à l’érosion en cas de grandes averses plus fréquentes; • Un risque accru de pertes animales lors de vagues de chaleur plus fréquentes; • Une baisse de protection des terres en hiver suite à la baisse du manteau nival; • Des modifications au niveau de la distribution des pathogènes, des insectes nuisibles et des espèces végétales préjudiciables à l’agriculture (i. e. mauvaises herbes); Au fait même que la modélisation de l’impact net du réchauffement climatique sur notre agriculture locale sera difficile à évaluer s’ajoute la prévision des besoins agricoles à une plus vaste échelle. Une revue de littérature poussée sur l’évolution mondiale de la sécheresse suite au réchauffement climatique publiée au NCAR soulève de profondes inquiétudes à ce sujet. Tout en concédant que la fiabilité des modèles climatiques en matière de sécheresse repose sur la fiabilité de la prédiction des mouvements d’humidité transocéaniques – El Niño en est probablement le plus connu – 16 les prévisions pour les 50 prochaines années sont sombres pour l’Amérique du Nord : certaines parties du midwest américain et des prairies canadiennes pourraient être en déficit hydrique si sévère que l’indice actuellement utilisé pour caractériser la sécheresse, l’indice de Palmer, deviendrait inadéquat et serait à réviser. Une telle perte en potentiel agricole, couplée à des scénarios qui placent la population mondiale à 10-15 milliards, pourrait alors changer complètement la valeur future des besoins et donc des terres agricoles. Considérant l’utilisation actuelle des terres locales, la question est de quantifier la valeur que l’on attache à ce patrimoine agricole futur devant les pressions de l’urbanisation croissante. L’adaptation pour les élevages et cultures agricoles sera donc difficilement programmable et devra être souple et rapidement adaptable aux besoins vécus sur le terrain : changements de semis, adaptation de la saison de croissance, passage graduel à des cultivars utilisés plus au Sud, mesures de protection des bêtes contre la canicule et de ventilation des bâtiments agricoles, révision des mesures de protection riveraines et de gestion des résidus. Vu le grand nombre d’intervenants agricoles, le rôle de la Ville et de son schéma seront à définir et à tenir à jour. Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques 3.4 Transport Une expression résume de façon générale l’opinion publique de l’impact du climat sur notre réseau de transport : nid-de-poule. Malgré les efforts importants consacrés par le MTQ à l’aide à la décision en viabilité hivernale depuis 1999, le défi québécois sur nos réseaux demeure entier : des températures pouvant varier jusqu’à 25 oC en quelques heures, un gel hivernal allant jusqu’à 1,5 m dans notre région qui occasionne une déformation profonde, une perte de résistance de 40 % pendant la période de dégel, des précipitations importantes au printemps qui accentuent l’érosion du pavé en période de dégel. À ces points, le réchauffement climatique n’apporte que des mauvaises nouvelles: épisodes de redoux et de gel-dégel plus fréquents, moins de neige, plus de pluies, tempêtes de neige moins fréquentes mais aussi plus intenses. L’adaptation devra passer par des revêtements plus durables et moins d’usure, donc moins d’utilisation, particulièrement par les poids lourds… Les mesures de transport durable proposées par la Ville à cet effet sont élaborées à une section distincte du document. 3.5 Tourisme et loisirs Le tourisme, par sa contribution au PIB et les emplois qu’il représente, constitue un secteur pour lequel l’impact du réchauffement climatique n’est pas à négliger. Le réchauffement climatique affectera le tourisme estival et hivernal différemment. Les coloris d’automne pourront être affectés. La saison de ski pourraiT être écourtée en raison des redoux additionnels et d’occasionnelles journées pluvieuses en plein hiver. La baisse du manteau nival naturel et celle de la couverture de glace pourraient nuire au ski de fond, au patinage extérieur, à la raquette, à la motoneige et à la pêche sur glace. La saison de golf pourrait s’allonger, mais, avec un accroissement des jours de canicule, l’achalandage ne sera pas nécessairement accru. L’entretien des terrains pourrait être plus exigeant en irrigation. S’il est vrai que les activités estivales terrestres (randonnées, visites touristiques, camping, etc.) pourront profiter d’un été plus chaud et plus long, les activités aquatiques seront plus vulnérables en raison des risques d’assèchement des cours d’eau et de prolifération de micro-organismes pathogènes. La pêche aura aussi à composer avec le stress lié au réchauffement des plans d’eau sur les salmonidés et autres espèces prisant l’eau froide et bien oxygénée. Révision du schéma d’aménagement et de développement 17 les changements climatiques 3.6 Santé L’effet des changements climatiques sur la santé au Québec est examiné depuis 1999. À l’échelle nationale, Santé Canada a lancé le projet Santé humaine et changements climatiques : évaluation des vulnérabilités et de la capacité d’adaptation au Canada, en 2003. Cette même année, une sévère canicule en Europe faisait quelques 35 000 morts, dont au moins 15 000 en France seulement. De fait, on tend souvent à oublier que la canicule demeure un phénomène météorologique des plus meurtriers – en fait, aux États-Unis, elle est considérée comme LE plus meurtrier, avec approximativement 400 fatalités directement liées chaque année. Graphique illustrant l’anomalie thermique durant la canicule de 2003 en Europe (source : NASA) 18 Le terme canicule n’a cependant aucune définition technique universelle. Environnement Canada, qui a la juridiction nationale du suivi météorologique, le définit comme : 1. Une période d’au moins 3 jours consécutifs où la température diurne de l’air ambiant est supérieure à 33 oC et la température minimale demeure à 20 oC ou plus; 2. Deux nuits où la température demeure à 25 oC ou plus. En utilisant les ressources et connaissances déjà acquises dans le secteur de la santé au Québec (les Directions régionales ont un plan d’urgence en cas de chaleur accablante), Ouranos a terminé un rapport exhaustif sur ce seul sujet. De façon très brève et synthétique, les conclusions et observations sont énumérées ci-après : • Mortalité et réchauffement climatique : une modélisation des taux de mortalité en comparaison à la température quotidienne a été préparée par région. Après une analyse du comportement des résultats, il appert que le lien entre la mortalité et la hausse de température est presque linéaire passé 15 oC environ, ce qui a permis de proposer un modèle d’accroissement de décès relié au réchauffement climatique, dont voici les résultats pour Gatineau (spécifiquement), comparé aux données 1981-1999 : Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques Tableau 6 – Modélisation du taux de mortalité lié au changement climatique à Gatineau Scénario GIEC A2 Scénario GIEC B2 2020 Estival : +2 % Annuel : +0,4 % Estival : +1 % Annuel : +0,4 % 2050 Estival : +7 % Annuel : +1,8 % Estival : +5 % Annuel : +1,6 % 2080 Estival : +17 % Annuel : +4,8 % Estival : +10 % Annuel : +3,0 % Tiré de Ouranos (le graphique original comprend aussi des intervalles de confiance à 95 %) Ixodes scapularis – la tique du • Les rayons UV : un allongement de la saison estivale va provoquer, de façon voulue ou non, cerf – est le principal vecteur une exposition accrue aux rayons UV du soleil; en plus d’accroître les coups de soleil et les de la maladie de Lyme. cancers de la peau à un rythme accéléré, les cas de cataractes et un effet immunosuppresseur croissant qui pourrait, à la longue, nuire à l’efficacité de la vaccination. • Maladies vectorielles : actuellement, Gatineau n’est exposée qu’au virus du Nil occidental, mais, avec les changements que le réchauffement climatique pourra provoquer dans le cycle de reproduction des oiseaux, des insectes et des tiques et selon l’exposition de la population aux différents vecteurs de maladie, le risque sur la santé publique en provenance de nouvelles maladies vectorielles demeure à surveiller; il est notamment prévu que la maladie de Lyme fasse son apparition chez nous d’ici 10 à 20 ans. • Épisodes de smog : malgré son urbanisation importante et sa localisation à l’intérieur du corridor Québec-Windsor (ce corridor est très propice à la diffusion des oxydes de soufre et d’azote provenant des complexes industriels de la région des grands lacs et est notoire pour ses pluies acides et ses épisodes de smog), Gatineau demeure relativement épargnée des épisodes de mauvaise qualité atmosphérique, comme en témoigne le tableau ci-après : Tableau 7 – Bilan récent de l’indice de la qualité de l’air (IQA) à Gatineau Prépondérance de l’IQA mesuré à la station Gamelin/Joffre (heures) Année Bonne qualité (IQA < 25) Qualité passable (IQA 26-50) Mauvaise qualité (IQA > 50) 2006 86,3 % 13,2 % 0,5 % 2007 87,3 % 11,9 % 0,8 % 2008 84,4 % 15,5 % 0,1 % 2009 88,0 % 11,7 % 0,3 % Smog sur la ville de Montréal Le réchauffement climatique pourrait accroître le nombre de jours propices à la formation de smog photochimique et aussi, via un accroissement prévisible des feux de forêt, le nombre d’épisodes de smog de suie. Notre Direction de santé publique a déjà un plan d’intervention en cas de smog et fait partie du réseau de surveillance Info-Smog, qui est sous l’égide d’Environnement Canada. • Pollens : les saisons de croissance plus longues vont accroître les concentrations de pollens dans l’air, plus la possibilité à long terme de migration d’espèces qui changera l’exposition et révélera possiblement de nouveaux cas de sensibilité allergique ou des cas à sévérité accrue, autant durant la période printanière que la saison du rhume des foins (i. e. la pollinisation des espèces d’herbe à poux). Révision du schéma d’aménagement et de développement 19 les changements climatiques 4. L’engagement public et la lutte au réchauffement climatique à l’échelle de Gatineau Vouloir s’opposer à un processus qui se comptabilise à l’échelle mondiale et se chiffre en millions de tonnes de tmec peut sembler dantesque et illusoire à l’échelle de Gatineau, d’autant plus que l’impact d’un geste demeure abstrait et difficile à cerner, pouvant même être indirect. Par exemple, quelqu’un pense réduire ses GES en économisant de l’électricité en plein hiver (disons en diminuant ses lumières de Noël). Ceci peut paraître dérisoire au Québec vu la prépondérance de l’hydroélectricité. Par contre, cette électricité épargnée permet soit de remplir des réservoirs en prévision d’étés qui seront exigeants (évitant ainsi d’avoir recours à la centrale thermique de Tracy) ou de vendre cette électricité à un voisin qui, lui, produit à partir de carburants fossiles : ces deux éventualités, très indirectes, ont donc un gain réel sur une économie de contribution en GES. 4.1 Programmes du gouvernement du Canada Le gouvernement fédéral s’est déjà directement adressé à la population via un programme qui s’appelait le Défi d’une tonne (DUT), programme qui visait à encourager chaque foyer à couper annuellement 1 tmec de ses émissions de GES, soit 20 % du taux moyen d’émission. Plus récemment, le gouvernement fédéral a plutôt centré ses priorités d’action sur des systèmes économiques intégrés, notamment en miroitant l’approche de nos voisins américains. 20 4.2 Programmes du gouvernement du Québec Le gouvernement du Québec, malgré le fait que les protocoles internationaux soient de juridiction fédérale, a opté pour le respect intégral des objectifs du Protocole de Kyoto et a également choisi de manifester sa présence et son exemple sur les tribunes internationales, notamment aux conférences internationales sur les changements climatiques à Cancún (2010), Copenhague (2009), Poznan (2008) et Bali (2007). Plus que juste des conférences, Québec a décrété un règlement très agressif sur les émissions de GES sur le parc automobile qui est déjà applicable aux grands constructeurs et qui sera universellement en vigueur en 2016. En plus de la voie réglementaire, Québec a aussi un certain nombre de programmes d’aide : • Action-climat, pour supporter tout OBNL désirant réaliser un projet de sensibilisation; • Biogaz, pour financer les équipements de captage et de destruction de biogaz sur les lieux d’enfouissement; • Coupez les moteurs!, afin d’inciter les municipalités à adopter un règlement pour contrer les effets de la marche au ralenti inutile des véhicules; • Climat municipalité offre un soutien financier au milieu municipal pour la réalisation ou la mise à jour d’inventaires d’émissions de GES, l’élaboration de plans d’action visant leur réduction ainsi que pour l’élaboration de plans d’adaptation; • Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et par compostage offre un soutien financier pour l’installation d’infrastructures qui permettent de traiter la matière organique par un de ces procédés (évitant ainsi la formation de biogaz qui se compose habituellement de 55 % de CH4 et 45 % de CO2). Révision du schéma d’aménagement et de développement les changements climatiques 4.3 Initiatives municipales La diminution des émissions de GES figure en tête de liste des priorités de la politique environnementale de Gatineau dans le domaine de la qualité de l’air. Derrière cet axe stratégique se trouvent certains gestes déjà posés ou en cours : • La Ville souscrit aux programmes Coupez les moteurs! et Climat municipalité. Le règlement limitant le ralenti à 3 minutes est en vigueur et l’inventaire des émissions de GES est en cours; • La Ville a prévu un budget de 105 000 $ sur la période 2009-2012 pour accroître l’accès aux immeubles municipaux pour les adeptes du transport actif; • La Ville va inclure un plan de transport durable à même cette révision de son schéma d’aménagement et de développement; • La politique d’habitation de la Ville récompense les initiatives de « bâtiment vert », soit une reconnaissance LEED ou son équivalent. Révision du schéma d’aménagement et de développement 21 les changements climatiques 5. Conclusion et suggestion de pistes de réflexion Gatineau, centre urbain du Québec méridional, va vraisemblablement vivre un réchauffement climatique d’ici 2080-2100. La seule variable sujette à débat demeure l’intensité du phénomène et la quantification du bilan hydrique d’avenir. Ce réchauffement aura un impact sur nos consommations d’énergie et d’eau, particulièrement nos demandes de pointe estivale, notre agriculture, nos loisirs, notre santé et nos infrastructures de transport. Lorsque le réchauffement climatique est inséré à l’ensemble des problématiques et enjeux visés par la révision du schéma d’aménagement et de développement de la Ville de Gatineau, un certain nombre de questions peuvent articuler une réflexion sur l’importance à accorder à ce phénomène que nous vivrons tous. Sans être exhaustives ou limitatives, nous proposons les questions suivantes afin d’alimenter la réflexion : Question 1 : Est-ce que la vocation du schéma d’aménagement doit privilégier la lutte active au réchauffement climatique ou plutôt l’adaptation face au phénomène? Question 2 : Est-ce que le schéma d’aménagement doit prévoir l’implantation de mesures visant à réduire la consommation énergétique ou les émissions de GES du parc immobilier de Gatineau et, dans l’affirmative, avec quel objectif tangible? Question 3 : Est-ce que le schéma d’aménagement doit protéger ou encadrer d’une façon particulière le patrimoine agricole de son territoire en cas de besoin pour l’avenir? 22 Question 4 : Doit-on revoir notre vision du transport routier et l’offre en infrastructures routières dans une vision de diminuer les émissions de GES ou la vulnérabilité au smog? Révision du schéma d’aménagement et de développement 6. Bibliographie BARBEAU et coll. Changements climatiques : Analyse de la vulnérabilité des installations québécoises de traitement de l’eau potable aux cyanobactéries toxiques, 2008, 88 p. + annexes. BOURQUE A. et G. SIMONET. « Québec », publié dans Vivre avec les changements climatiques au Canada, 2007, pp. 171-226. DAI, Aiguo. Drought under global warming : a review, John Wiley & Sons, Ltd., 2010. DESJARLAIS et coll. S’adapter aux changements climatiques, 2004, 83 p. DORSAZ, Frédéric. Évaluation des simulations du couvert nival sur le Québec par les modèles MRCC 4.2.3 et GEMCLIM 3.3.0, 2008, 30 p. + annexes. ENVIRONNEMENT CANADA. « Données – Centre canadien de la modélisation et de l’analyse climatique », extraits du site Internet Modélisation et analyse climatique d’Environnement Canada, 2003. ENVIRONNEMENT CANADA. Inventaire canadien des gaz à effets de serre pour 2008 – Résumé des tendances 1990-2008, 2010, 7 p. GIEC. Stabilisation des gaz atmosphériques à effet de serre: conséquences physiques, biologiques et socioéconomiques, 1997, 44 p. + annexes. GOSSELIN et coll. « Les effets des changements climatiques sur la santé au Québec », publié dans Santé et changements climatiques : évaluation des vulnérabilités et de la capacité d’adaptation au Canada, 342 p. HARRISON et coll. « Modeling climate change impacts on species’ distribution at the European scale: implications for conservation policy », publié dans Environmental Science and Policy 9, 2006, pp. 116-128. IPCC. IPCC expert meeting on assessing and combining multi model climate projections – Meeting report, 2010, 13 p. + annexes. MAILHOT et coll. Conception et planification des interventions de renouvellement des infrastructures de drainage urbain dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques, 2008, 100 p. + annexes. MAILHOT et coll. Approvisionnement en eau potable et santé publique : projections climatiques en matière de précipitations et d’écoulements pour le sud du Québec, 2008, 118 p. + annexes. MDDEP. Évolution des températures au Québec méridional entre 1960 et 2003, extrait du site Internet du MDDEP. MDDEP. Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2008 et leur évolution depuis 1990, 2010, 18 p. NCAR. « Capturing heat islands in climate models », extrait du site Internet UCAR and NCAR staff notes, 2010. NCAR. « The Community Earth System Model », extrait du site Internet UCAR and NCAR staff notes, 2010. OURANOS. Élaborer un plan d’adaptation aux changements climatiques – Guide destiné au milieu municipal québécois, 2010, 40 p. + annexes. PEARSON, R. et T. DAWSON. « Predicting the impacts of climate change on the distribution of species: are bioclimate envelope models useful? » publié dans Global Ecology and Biogeography 12, 2003, pp. 361-371.