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N°158 - Tome 17 - octobre 2012 - RéfleXions Ophtalmologiques
Aperçu global des indications et techniques
tionnement dans l’organigramme. L’âge constitue le premier
élément, associé de paire à la clarté cristallinienne. Un patient
de moins de 55 ans de règle possède un cristallin encore
transparent et sera plus volontiers orienté vers une chirurgie
cornéenne, conservatrice de ce dernier, qui sera choisie selon
l’amétropie associée à la presbytie. Un patient myope béné-
ficiera d’une monovision, alors qu’un hypermétrope sera le
mieux indiqué pour un presbylasik. L’emmétrope, demandeur
d’une préservation de son excellente vision de loin, pourra
retrouver une aptitude à la vision de près grâce à un traite-
ment femtoseconde intrastromal, un lenticule intracornéen
voire une photoablation; tous étant chez lui réalisés de préfé-
rence sur l’œil non directeur, dominé. Ce n’est qu’en cas de
cristallin vieillissant, le plus souvent au delà de 55 ans, qu’une
chirurgie de phako-exerèse sera justifiée avec mise en place
d’un implant de type multifocal; voire multifocal torique ou
accommodatif.
L’absence de solution uniciste, traduit que le traitement miracle
de la presbytie qui consisterait en une restauration du méca-
nisme d’accommodation et agirait par une redynamisation du
couple cristallin- zonule est encore en cours de recherche
(implants ajustables mimant le cristallin, lenticuloplastie au
laser femtoseconde …).
Chacune des procédures évoquées peut être schématique-
ment décrite dans son concept, son intérêt et ses limites. Nous
comprendrons qu’il est ainsi possible en 2012 de compenser
la perte d’accommodation de manière efficace, durable et
sécurisante, à condition d’une sélection soigneuse des indi-
cations; source d’un excellent taux de satisfaction.
Clé du succès: sélection
et information du patient
En premier lieu, il conviendra d’expliquer au candidat
à la chirurgie ce que signifie la presbytie et quel impact
peut entraîner sa correction sur la vision de loin et la
qualité de vision, en particulier chez l’emmétrope se
déclarant prêt à tout pour éliminer son handicap de
près. Il est ainsi recommandé par des exemples de
la vie quotidienne d’expliciter les 3 distances élémen-
taires (4m, 75cm et 33 cm).
Le patient sera interrogé sur ses besoins visuels
(professionnels: chauffeur, bijoutier, sportifs: golf,
moto…) et ses attentes qui doivent être raisonnables
car il ne s’agit pas de retrouver les performances d’ac-
commodation de sa jeunesse.
De la même façon, la qualité de vision en termes de
vision nocturne, de sensibilité à la lumière et aux
contrastes sera soulignée; en évoquant d’emblée sa
perturbation de règle durant les premiers mois suivant
l’opération de presbytie.
Sur le plan de l’examen oculaire, une vérification de la vision
binoculaire est nécessaire en plus de la mesure de l’erreur
réfractive. En bref, la liste des contre-indications inclut l’am-
blyopie modérée et profonde, les maladies oculaires (uvéites,
maculopathies, neuropathies) et systémiques évolutives.
Evoquons de façon synthétique les stratégies disponibles au
travers des deux paragraphes suivants.
Les chirurgies cornéennes
Représentant 2/3 du pouvoir optique de l’œil, la cornée demeure
le site privilégié de la chirurgie réfractive. Elle sera le siège
de la chirurgie de la presbytie lorsque le cristallin est encore
clair, donc plus volontiers avant 55 ans; ou en complément
d’une chirurgie antérieure du cristallin.
La photoablation excimer
Elle sera plus volontiers Lasik plutôt que surface (rapidité de
réhabilitation, logiciel de calcul ajusté sous un volet cornéen).
Deux modalités sont disponibles selon l’amétropie associée
à la presbytie débutante:
>Monovision
•Myopie intentionnelle sur l’œil non directeur pour la vision
de près
•La solution préférée chez le myope
•Monovision «avancée»: myopie + forme asphérique permet-
tant un gain en profondeur de champ(pour une moindre
différence entre les 2 yeux)
•Perte de la stéréoscopie mais bonne qualité de vision et