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PANORAMA 5/2002
pour leur environnement familial (par
ex.: trouver un job pour la ou le parte-
naire, mettre à disposition une crèche
pour les enfants au sein de l’entreprise,
etc.). Il y a même des entreprises qui
offrent des stages d’été pour les enfants de
leurs employés afin qu’ils comprennent le
travail de leurs parents.
Bref, pour être compétitif, nous devons
dépasser le simple stade de l’efficacité.
Est-ce qu’on peut parler – dans un certain
sens – d’un retour aux anciennes valeurs?
Certainement, le paternalisme tradition-
nel est dépassé. Néanmoins, tout en re-
prenant ses idées de base, comme par
exemple la responsabilité portée à l’égard
des travailleurs, on les concrétise à un
autre niveau. Ainsi, il existe plusieurs en-
treprises britanniques qui donnent la pos-
sibilité à leurs employés de fréquenter des
conseillers ou conseillères psychologiques
pendant la pause de midi. Bien entendu,
cette offre est mise à disposition et payée
par l’entreprise.
Au cours des douze années que j’ai passées
en tant que Senior Adviser auprès du ma-
nagement européen de Hewlett Packard,
j’ai eu la possibilité de voir des contribu-
tions considérables dans une entreprise
particulièrement innovatrice. Comme
nous étions convaincus que les gens tra-
vaillent mal quand ils travaillent trop, on
ne permettait alternativement qu’à une
seule personne de rester plus longtemps
au bureau tandis que les autres devaient
rentrer à domicile.
Cette pratique me paraît être en contradiction
avec la tendance à effacer les limites entre
le temps libre et le travail.
Les expériences faites avec le travail à
domicile sont plutôt négatives. Au début,
la personne concernée se sent plus libre,
ce qui augmente la productivité. Mais au
bout d’un moment, l’isolement se fait de
plus en plus sentir, la personne ne partici-
pant pas à la culture de l’entreprise. Par
conséquent, la démotivation augmente.
C’est pour cette raison qu’après l’«outsour-
cing», on revient plutôt vers l’«insour-
cing». La fameuse flexibilisation concerne
en premier lieu le temps de travail et non
pas son lieu. Après avoir favorisé la flexi-
bilité et la mobilité, les responsables des
entreprises se sont rendu compte qu’il est
judicieux de fidéliser les gens. Dans ce
contexte, on redécouvre un certain
nombre de principes qu’on adapte au
monde d’aujourd’hui.
Zurück zu Grund-
werten
Das unsanfte Erwachen aus dem Boom
der Neunzigerjahre zeige, dass auch
grosse Unternehmen von der Bildfläche
verschwinden könnten. In seinem Inter-
view mit PANORAMA spricht der Lau-
sanner Wirtschaftsprofessor Stéphane
Garelli darüber hinaus von einer eigent-
lichen Vertrauenskrise, da die Kontrolle
der Unternehmen zu wünschen übrig
lasse. Gleichzeitig finde eine Rückbe-
sinnung auf grundlegende immaterielle
Werte statt wie das Firmenimage, die
Marke, die Kundschaft oder die Qualität
der menschlichen Ressourcen. Parado-
xerweise handle es sich um eben diese
Werte, welche durch eine Firmenbuch-
haltung nicht beziffert werden könnten.
Dessen ungeachtet müssten die grossen
Unternehmen bestimmte ethische Grund-
sätze respektieren, wenn sie für junge,
talentierte Fachleute attraktiv sein woll-
ten. Von wachsender Bedeutung seien
zudem humane Arbeitsbedingungen,
welche namentlich auch ein ausgewoge-
nes Gleichgewicht zwischen Arbeit und
Privatleben beinhalten. Nachdem wäh-
rend einer gewissen Zeit ein Höchstmass
an Flexibilität und Mobilität verlangt
worden sei, entdeckten die Firmen nun
wieder den Nutzen eines Stamms von
treuen Angestellten. Sie kehrten also –
unter veränderten Vorzeichen – zu alten
Werten zurück.
Was die Schweiz anbetrifft, sind nach
Garelli die engen Vorschriften für kleine
und mittlere Betriebe zu lockern, gene-
rierten diese doch zwei Drittel des Brutto-
inlandproduktes. Nötig sei auch der
Wandel von der Mentalität der Sparsam-
keit zu einer offensiven, risikofreudigen
Wachstumsstrategie. Einen hohen Stel-
lenwert misst Garelli dem betriebsnahen
Berufsbildungswesen bei. VM
Entretien avec Stéphane Garelli, IMD Lausanne
INTERVIEW
Formation professionnelle
P: Quelle est votre opinion concernant le
système éducatif en Suisse?
G: Contrairement à «économie suisse», je
pense que des investissements dans le
secteur de l’éducation sont indispensables.
Les problèmes se posent surtout au niveau
universitaire où je constate un manque
d’ouverture. Pourquoi ne sommes-nous pas
à même de motiver des jeunes universi-
taires étrangers à rester deux ou trois ans
Suisse?
Notre système d’apprentissage a une
longue tradition qu’on commence à détruire
par l’augmentation de la scolarisation et
par un certain «snobisme du diplôme». Au
lieu de marginaliser cette voie de forma-
tion, il faudrait la revaloriser parce qu’elle
permet d’acquérir des connaissances es-
sentielles pour une entreprise.
Stéphane Garelli est professeur à l’IMD (Inter-
national Institute for Management Development)
à Lausanne et à l’Ecole des Hautes Etudes
Commerciales de l’Université de Lausanne.
Depuis 1987, il est directeur de la série de
rapports sur la Compétitivité Mondiale (World
Comptitiveness Yearbook). Adresse: IMD,
chemin de Bellerive 23, case postale 915,
www.imd.ch sur l’IMD et ses
activités, en anglais.
www.garelli.ch sur la personne, son CV, ses
activités, etc., en anglais et français.