Le CNRS me soutient dans ce projet et me permet de travailler en partenariat avec une société
de production audiovisuelle, spécialisée dans les films documentaires scientifiques. Cette
collaboration aboutit à un deuxième film documentaire ethnographique destiné au grand
public : Le Chaman, son neveu… et le capitaine (87’).
Ce film est sélectionné dans plusieurs festivals internationaux de films documentaires. Il y
remporte des récompenses dont une Mention au prestigieux Cinéma du Réel (Paris, 2008), le
Prix du Public et la Mention Spéciale du Jury au Festival du Film Documentaire d’Agadir
(Maroc, 2008), le Grand Prix au Festival du Film de Chercheur (Nancy, 2009).
En 2010, il est diffusé à cinq reprises sur Planète.
Y a-t-il un chaman dans l’ethnie ? (52’ et 93’)
En 1995, alors que nous marchions en forêt, je me souviens avoir dit à Charles Macdonald : «
cela serait bien que je puisse réaliser une trilogie sur les Palawan ». L’idée m’avait traversé
l’esprit alors que je n’en étais qu’au premier tournage du premier film après les repérages de
1994. Ce n’était qu’une idée… pas encore un projet car celui-ci me semblait tout simplement
lointain et inimaginable.
En 2014, il est concrétisé avec la réalisation d’un troisième film documentaire ethnographique
sur cette même communauté Palawan à travers les mêmes personnages que ceux des deux
premiers films.
Ce film, Y a-t-il un chaman dans l’ethnie ?, est décliné en deux versions :
- un 52’ pour France Télévisions avec voice-over et commentaire (diffusion : France 5),
- un long métrage (93’) sous-titré et sans commentaire.
C’est la version long métrage qui deviendra le troisième volet de ma trilogie filmique contant
- durant deux décennies - le mode de vie et l’évolution d’une population Palawan, aux
croyances animistes, face aux influences extérieures à leur communauté.
Pourquoi privilégier cette version long métrage ? Car l’absence de commentaire et le sous-
titrage systématique plonge le spectateur dans l’atmosphère Palawan et renforce l’effet de
proximité. Mais ce ne sont pas les seules raisons d’un tel choix. Le changement de mode de
vie et la perte partielle d’identité culturelle des Palawan sont un processus complexe et
multiple, nullement linéaire. Dans la version long métrage, celui-ci peut se voir non pas dans
ses ruptures, mais dans son évolution, son mouvement à deux temps, un va-et-vient constant
entre deux mondes qui place ceux qui vivent à la lisière de l’un et de l’autre dans un état de
dualité, de précarité et d’incertitude.
Trilogie filmique
Cette trilogie filmique repose sur une excellente connaissance des Palawan, sur une relation
de respect mutuel, de confiance et de complicité établie avec les autochtones au cours de
nombreux tournages de plusieurs mois.