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l’existentialisme et du personnalisme, ii) comment Polycarp Sherwood l’examine
comme un mode de mouvement de l’être dans le contexte de la métaphysique
maximienne, et iii) comment Lars Thunberg examine le terme tropos dans la
christologie, en se référant aux deux modes des deux natures du Christ qui forment
une christologie symétrique. Dans un deuxième chapitre, nous nous référons à une
série des théologiens surtout catholiques et orthodoxes qui ont fait un examen très
systématique du terme tropos souvent dans le but de résoudre aussi des problèmes de
Théologie systématique et qui ont été actifs pendant les années 1970, 1980 et 1990.
Nous examinons alors en détail les spécialistes francophones qui ont formulé une
théologie de la filialité et de la filiation en approchant souvent la pensée de Maxime le
Confesseur à celle de Thomas d’Aquin. Nous observons également l’œuvre de Felix
Heinzer qui est centrée sur le terme tropos (Heinzer, Felix, Gottes Sohn als Mensch.
Die Struktur des Menschseins Christi bei Maximus Confessor, Freiburg: 1980) et, en
général, la relation du terme tropos avec des sujets précis comme l’ecclésiologie, la
théorie du vouloir, ainsi que l’interprétation personnaliste ou plutôt «prosopo-
centrique» du tropos comme d’un mode de relation, d’altérité et de communion. Nous
examinons aussi certaines interprétations «néopalamites» de Maxime qui se centrent
sur le tropos de l’énergie comme sur un mode d’actualisation de la nature en montrant
Maxime le Confesseur comme un précurseur de Grégoire Palamas dans un dialogue
critique avec des interprétations «néothomistes». Enfin, dans un troisième chapitre,
nous examinons l’état des études maximiennes dans les deux dernières décennies, où
notre propre recherche appartient aussi. La tendance constatée dans ces deux dernières
décennies est tout d’abord une déchosification du terme tropos, c’est-à-dire une
tendance de ne pas le traiter comme ayant un sens stable ou une identité sémantique
fixe. Plus généralement, on pourrait dire qu’on trouve dans les dernières décennies
une tendance de se centrer à des termes et de les examiner sans présumer qu’ils ont un
contenu sémantique stable, mais d’essayer plutôt de les analyser dans différents
contextes ainsi que de discerner quels sont leurs buts et leurs fonctionnements
concrets. Notre travail est intégré dans cette nouvelle tendance de la recherche, sans
néanmoins avoir comme but une déconstruction des grands schémas interprétatifs des
spécialistes précédents. En tout cas, une différence par rapport à des études
antérieures est que notre travail n’est pas centré à une doctrine spécifique de Maxime,
comme par exemple à la christologie, comme le fait Felix Heinzer. Notre Thèse essaie
plutôt d’examiner comment fonctionne le terme tropos dans des contextes très
différents et qu’est-ce qui est accompli par lui.
Après donc être averti sur les diverses voies de recherche des spécialistes
antérieurs, afin qu’il comprenne les enjeux interprétatifs, le lecteur est également
averti sur la façon propre à notre recherche. Celle-ci consiste à essayer d’examiner le
texte de l’œuvre maximienne afin de voir si possible tous les différents contextes où
apparaît le terme tropos. Notre approche est donc analytique. On n’essaie pas une
homogénéisation ou chosification du terme tropos comme s’il avait toujours un sens
stable. On examine plutôt quels sont les termes qui sont déterminés par le terme
tropos. Surtout si on trouve le couple logos- tropos ou un schéma ternaire où ce