LES PERSONNES DÉMUNIES SONT PARTICULIÈREMENT À RISQUE
Les personnes ayant de faibles revenus présentent un état de santé mentale plus précaire. Elles sont plus nombreuses
à éprouver une forte détresse psychologique. La proportion de personnes éprouvant une détresse psychologique
élevée chez les personnes vivant dans un ménage dont le revenu annuel est inférieur à 20 000 $ est le double de celles
dont le revenu du ménage est supérieur ou égal à 80 000 $. De même, la proportion de personnes souffrant d’un
trouble de l’humeur ou d’un trouble anxieux passe de 16,1 % à 6,3 % entre les deux catégories de revenu. Ainsi, la
détresse psychologique élevée, les troubles de l’humeur et les troubles anxieux sont plus répandus chez les personnes
qui vivent dans des ménages dont la source de revenu principale est l’aide sociale, les prestations d’assurance-emploi
ou les indemnités d’accident de travail.
L’insécurité alimentaire influence aussi négativement l’état de santé mentale des personnes qui y sont confrontées en
raison du stress élevé qu’engendrent la peur de manquer de nourriture et les efforts considérables à déployer pour s’en
procurer. La proportion de personnes souffrant d’une détresse psychologique élevée atteint 46,4 % dans les ménages
confrontés à l’insécurité alimentaire et près d’une personne sur cinq souffre d’un trouble de l’humeur ou d’un trouble
anxieux dans ces ménages.
LES HOMMES NÉCESSITENT
UNE ATTENTION PARTICULIÈRE
Il est fort probable que l’estimation de la prévalence
des troubles mentaux fondée sur l’autodéclaration
ne permette pas de mesurer l’ampleur réelle de la
maladie mentale chez les hommes.
En effet, ces derniers ont tendance à accorder
plus d’importance aux symptômes physiques et à
négliger les troubles mentaux ou à essayer d’y faire
face en recourant à l’alcool ou aux drogues. Ainsi, la
consommation excessive d’alcool est particulièrement
préoccupante chez les hommes, car elle touche près
d’un Lavallois sur six. Les hommes sont aussi plus
nombreux à évoquer un diagnostic de dépendance à
l’alcool et des perturbations dans leur vie.
De même, la proportion de consommateurs de
drogues est deux fois plus élevée chez les hommes
que chez les femmes. Les études montrent aussi
que les hommes ont moins tendance à demander de
l’aide ou à recourir à des services lorsqu’ils vivent
avec un problème de santé mentale.
LA SANTÉ MENTALE DES ADOLESCENTS
ET DES JEUNES : UN ENJEU MAJEUR
Les enfants confrontés à des expériences familiales
négatives (modèles de comportement antisocial, violence
familiale, difficultés conjugales, négligence et mauvais
traitements, toxicomanie ou maladie mentale chez les
parents, isolement social) risquent plus de souffrir de
troubles mentaux durant leur enfance ou de ne pas
bénéficier d’un développement optimal.
En plus des expériences familiales négatives, les jeunes
peuvent aussi être confrontés à la violence à l’école.
L’enjeu majeur pour la santé mentale des jeunes est
de pouvoir identifier plus rapidement les jeunes et les
familles à risque afin de leur apporter le soutien et les
services appropriés.
LES DÉFIS ACTUELS DE LA SANTÉ MENTALE
La gestion des troubles de santé mentale représente un enjeu majeur de santé publique et certains défis
devront être relevés au cours des prochaines années pour améliorer le bien-être de la population lavalloise.
En plus de ces défis, d’autres devront être relevés : le phénomène de l’itinérance qui prend de l’ampleur, la
cyberdépendance qui constitue une problématique en émergence, la prévention du suicide surtout chez les
hommes, le vieillissement de la population, le nombre croissant d’immigrants…