2.3 La dimension financière Les comptes financiers constituent un sous-ensemble du système de comptes nationaux. Ils indiquent comment les différents secteurs économiques placent leurs excédents financiers et/ou financent leurs découverts financiers. Les comptes financiers offrent un aperçu détaillé de la constitution et de la détention des créances et des dettes financières entre les secteurs institutionnels nationaux d’une part (sociétés non financières, sociétés financières, administrations publiques, ménages), et entre l’économie nationale et l’étranger d’autre part. Ces créances et dettes sont en outre réparties par instrument financier. Les comptes financiers sont établis en fonction de l’encours des créances et des dettes à un moment donné (stocks) et en fonction de leurs variations au cours d’une période (flux). Les comptes financiers sont utilisés pour analyser les caractéristiques et les mouvements observés au niveau des placements et des financements dans l’économie. L’analyse des principaux canaux de financement dans l’économie et l’appréciation de la liquidité répondent ainsi aux préoccupations des responsables de la politique économique et financière. En effet, la description des financements intersectoriels permet de dégager le rôle des intermédiaires financiers et des marchés dans le processus de collecte et de distribution des moyens financiers. Les comptes financiers permettent aussi d’évaluer les effets des mesures de politique monétaire ou budgétaire. Enfin, ils permettent de proposer certaines estimations de soldes sectoriels, de revenus, de dépenses, et de prévoir l’évolution de certaines catégories d’actifs ou d’engagements. Les comptes financiers sont établis selon les concepts, définitions, nomenclatures et règles comptables du Système européen des comptes nationaux et régionaux. Les modifications apportées par le SEC 2010 au SEC 1995 reflètent l’évolution du monde financier, d’une part par des adaptations et une extension des transactions financières sur actifs et passifs, et d’autre part par une nouvelle classification des secteurs institutionnels. S’agissant des transactions financières, le SEC 2010 introduit par exemple des «réserves pour appels dans le cadre de garanties standard». En outre, il distingue désormais clairement les droits à pension des droits sur les assurances-vie, alors qu’auparavant, ces deux éléments étaient réunis sous la rubrique «provisions techniques d’assurance». Il comporte également d’autres modifications moins importantes qui n’ont pas d’influence significative sur les chiffres publiés. Celle qui affecte l’enregistrement des droits de tirage spéciaux en constitue un exemple. À l’instar de la méthodologie déjà appliquée aux sociétés publiques, le SEC 2010 enregistre les dividendes extraordinaires pour les autres sociétés également. Par conséquent, des dividendes nettement supérieurs au niveau de dividendes normal par rapport au revenu distribuable ne sont plus enregistrés dans les comptes non financiers au titre de revenus distribués, mais sont traités dans les comptes financiers comme une transaction financière, à savoir un prélèvement sur le capital de la société. La classification des secteurs institutionnels présente une sous-classification élargie dans le secteur financier (cf. tableau ci-dessous). Ce secteur est étendu au nouveau sous-secteur des «institutions financières captives et prêteurs non institutionnels», c’est-à-dire les sociétés financières qui n’exercent aucune activité d’intermédiation financière ni ne fournissent de services financiers auxiliaires et dont la plus grande partie des actifs ou des passifs ne sont pas échangés sur les marchés ouverts. Les holdings en sont un exemple. Ceux-ci sont désormais clairement distincts des sièges sociaux. Les sièges sociaux non financiers demeurent dès lors dans le secteur non financier. Il en résulte toutefois un glissement important des actifs et des passifs financiers du secteur des sociétés non financières vers le secteur des sociétés financières. SOUS‑SECTEURS DU SECTEUR FINANCIER SELON LE SEC 1995 ET LE SEC 2010 Secteur selon le SEC 1995 Secteur selon le SEC 2010 Modification S.121 Banque centrale S.121 Banque centrale – S.122 Autres institutions financières monétaires S.122 Institutions de dépôt À l’exclusion des fonds d’investissement monétaire S.123 Fonds d’investissement monétaire Séparé de S.122 S.124 Fonds d’investissement non monétaire – S.125 Autres intermédiaires financiers Les sièges sociaux financiers deviennent S.126 S.123 Autres intermédiaires financiers Les holdings financiers deviennent S.127 S.124 Auxiliaires financiers S.126 Auxiliaires financiers Y compris les sièges sociaux financiers – – S.127 Institutions financières captives et prêteurs non institutionnels Holdings financiers (auparavant S.123) S.128 Sociétés d’assurance – S.129 Fonds de pension – S.125 Sociétés d’assurance et fonds de pension Steven Cappoen (Banque nationale de Belgique) Holdings non financiers et sociétés de financement (auparavant S.11 : secteur non financier)