Cette manière de vivre en harmonie avec soi même, a un aspect moral (le fait d’arrêter de se tromper soi et les
autres) qui se répercute sur notre psychisme : c’est un peu la même chose que lorsque l’on avoue un
mensonge, un sentiment d’apaisement, de légèreté et de mieux-être nous gagne ; cette attitude a également
une influence sur notre biologie, car, comme nous le verrons tout au long de cette réflexion, tout mal qui nous
ronge psychologiquement (par exemple le stress) semblerait affaiblir nos défenses corporelles et favoriser la
mise en place d’un terrain fertile au développement de maladies telles que le cancer.
Pour examiner ce concept de lien entre le développement du cancer et le terrain que l’on conditionne tout au
long de notre existence, on peut s’intéresser à quelques exemples concrets tels que celui de Bill Fair, célèbre
chirurgien américain réputé dans le traitement des cancers du sein et de la prostate, qui a consacré la plus
grande partie de son temps à son travail en ne prenant ni soin de lui au niveau corporel (nourriture, sommeil)
ou mental (calme, méditation), ni soin de ses relations avec son entourage.
Telle était sa vie jusqu’au jour où il apprit qu’il avait un cancer du colon qui ne se stabilisa pas malgré plusieurs
traitements médicaux et chirurgicaux. C’est alors que sa femme le poussa à changer de façon de vivre, à
s’accorde du temps à lui et aux autres.
Ces changements lui demandèrent beaucoup de patience ; il devint ainsi, en quelques années, dépassant de
loin le pronostic qu’on lui avait annoncé, la personne qu’il aurait toujours voulu être.
Dans une interview au cours de laquelle on le questionne sur les bienfaits de cette approche par le terrain, il
répond «si tout ce que j’ai fait pour m’aider moi-même ne me fait pas vivre plus longtemps, cela m’aura
certainement fait vivre plus profondément ».
Ainsi il est passé d’un mode de vie où réussite, excellence, obligation, performance étaient les maîtres mots à
un mode de vie qui fait passer avant toute chose, le respect de la vie, la douceur et surtout son bien-être et
celui des autres.
Ce n’est pas tant son métier qui lui était néfaste, que la façon de le pratiquer, de le vivre : il avait fait de sa vie
un outil au service de son métier au lieu de l’inverse.
Cette attitude ne concerne pas seulement Bill Fair, mais une grande partie des individus qui sont dominés par
des désirs d’excellence. Et ce qui est marquant, voire même choquant, c’est que ces personnes, changent
rarement de mode de vie si ce n’est dans les situations les plus difficiles.
Si l’on tient facilement compte des désordres physiques, les désordres moraux (dépression, névrose…) sont
loin d’être considérés tels qu’ils devraient l’être ; bien au contraire, la plupart du temps ils sont ignorés voir
dénigrés.
C’est comme si l’on préfère négliger quelque chose que l’on ne cerne pas et dont on n’arrive pas à déterminer
l’influence scientifiquement, et cela jusqu’au jour où l’on se retrouve au pied du mur. A ce moment là, on semble
être prêt à remettre en question son mode de vie et à en changer.
Ce changement d’attitude qui semble permettre de lutter plus efficacement contre le cancer a été étudié par le
Docteur Alastair Cunningham ; pour lui il s’agit de se défaire de la « personnalité de type C ». Cette
personnalité correspond à la personne qui cherche toujours à satisfaire tout le monde, mais jamais elle-même.
Pour le Docteur Cunningham, cette personnalité nuit non seulement à l’authenticité de la personne mais
également à sa santé ; il va s’agir de se « dé-type-C-iser ».
Il est maintenant nécessaire de définir quels sont ces désordres psychiques, qui proviennent d’un mode de vie
inadapté et qui seraient responsable de la formation d’un terreau fertile au développement des maladies.
Le stress, un trouble psychosocial biologiquement néfaste
Lorsque pendant plusieurs années, on vit uniquement selon les autres et les normes de la société, en oubliant
de vivre selon ce que nous sommes, on se détruit mentalement.