INTRODUCTION
Créé au XIXème siècle par Virchow, le terme de zoonose (de zoon = animal et nosos =
maladie) a été défini en 1959 par l’O.M.S. comme « des maladies et infections qui se
transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’homme et vice-versa ».
Cette définition appelle plusieurs remarques :
- nous ne parlerons pas dans cet exposé des maladies causées à l’homme par des animaux qui
ne sont ni malades, ni infectés (envenimation ophidienne, allergie aux poils de chat…), ni des
maladies transmises par des animaux ou denrées d’origine animale qui sont de simples
vecteurs (passifs ou mécaniques) de microbes ou parasites spécifiquement humains
(scarlatine, poliomyélite… transmises accidentellement par le lait, les viandes… provenant
d’animaux indemnes mais contaminés par des personnes hébergeant ces germes) [172].
- la notion de transmissibilité voudrait normalement que nous ne parlions que des maladies
humaines d’origine animale. Nous ferons exception pour certaines maladies telles le tétanos
ou le botulisme que nous considérerons comme des « pseudo-zoonoses » (maladies
communes à l’homme et à l’animal et contractées à partir d’un même substrat souillé).
De plus, il nous a semblé utile de mentionner des maladies qui ne sont pas encore
officiellement des zoonoses mais qui pourraient le devenir dans les années futures : l’infection
à Helicobacter, et la très médiatique encéphalopathie spongiforme bovine.
Le présent exposé s’inscrit dans le cadre d’une large étude sur les zoonoses dans les
différentes régions du monde. La multiplication des facilités de transport ajoutée à l’abolition
de certaines frontières (au sein de la Communauté Economique Européenne par exemple) ne
font qu’accroître l’importance des zoonoses et des mesures de Santé publique vétérinaire qui
en découlent. Ce projet participe à la découverte de situations épidémiologiques mal connues
et permet le rapprochement de ces dernières avec leur contexte géographique, climatique,
économique et social dans différents pays.
Le cas de l’Italie nous intéresse à plusieurs niveaux :
- sa proximité directe avec la France,
- sa diversité géographique tant au niveau du relief (présence des Alpes au Nord, de plaines au
Sud) que du climat (alpin à semi-continental au Nord, méditerranéen au Sud). L’Italie peut
être considérée comme un « tremplin » entre l’Europe et l’Afrique du Maghreb.
- surtout un contraste énorme entre le Nord et le Sud qui coupe le pays en deux.
L’étude des zoonoses en Italie s’articulera autour de quatre parties principales, à savoir
une première partie indispensable comprenant une présentation du pays (géographie,
climatologie, démographie) et des acteurs (effectifs animaux, services vétérinaires…) jouant
un rôle clef dans l’épidémiologie des zoonoses du pays ; les trois dernières parties passeront
en revue les zoonoses bactériennes, virales et parasitaires (chaque zoonose sera entrevue par
rapport aux espèces animales réservoir, aux sources de contamination, aux professions ou
populations à risque, aux données statistiques propres à l’Italie et enfin aux mesures de
prévention collectives et/ou individuelles entreprises par le pays).