Sans surprise, le score de 5 (pour un maximum de 7) indique en effet de fortes intentions
de départ à la retraite.
Perceptions du discours des médias et du gouvernement sur le vieillir au travail
Ces énoncés visaient à déterminer comment le participant percevait le discours
des médias ainsi que celui du gouvernement québécois sur le vieillir au travail. Des
énoncés de type : « Les médias tiennent un discours qui valorise les travailleurs âgés »
étaient présentés au participant. Les résultats suggèrent que les participants percevaient
plutôt négativement ces discours, avec un score moyen de 3.1 (indiquant ici qu’ils étaient
plutôt en désaccord avec les énoncés relatifs à des discours positifs).
Analyse des liens : communication âgiste, privation relative, désengagement
psychologique, estime de soi
L’ensemble de ces résultats suggère que de manière générale, les propos et
attitudes âgistes semblaient peu manifestes dans le milieu de travail antérieur des
participants, tout autant que ses retombées négatives (notamment en termes de
désengagement psychologique et de diminution de l’estime de soi). Ce qui en soi est une
excellente nouvelle.
Pour autant, lorsque l’on observe non plus les concepts séparément mais en lien
les uns avec les autres, on constate une toute autre situation : les analyses de corrélation
révèlent en effet que la perception d’âgisme est étroitement en lien avec la privation
relative, le désengagement psychologique et l’estime de soi; en d’autres termes, que la
perception d’âgisme sous-tend des incidences négatives pour le bien être d’une personne.
Précisément, nos analyses traduisent un lien entre la perception de communication âgiste
au travail et le sentiment de mécontentement par rapport à la situation de plus jeunes
collègues : cela indique que plus les participants percevaient avoir été la cible de propos
âgistes au travail, plus ils ont éprouvé un sentiment de mécontentement lorsqu’ils
comparaient leur situation à celle des plus jeunes collègues. Plus encore, ce sentiment de
mécontentement semblait activer un mécanisme de désengagement psychologique du
travail et miner l’estime de soi.
Comme chercheurs, nous n’avons pas été surpris par de tels résultats. Les études
antérieures que nous avons menées auprès de diverses populations de travailleurs ont