alcalins, l'alcalinité est parfois étendue à Ca, Al ou Mg. C'est un problème de connaissances de base en
chimie. Parfois, on voit Si dans les éléments incompatibles sous prétexte qu'il augmente lors de la
cristallisation fractionnée. Or, Si forme, avec l'oxygène, des réseaux de tétraèdres qui préfigurent les
minéraux. A l'opposé, les éléments incompatibles ont une forte affinité pour les liquides et non pour les
minéraux, et ont donc un comportement distinct de Si, même si ce dernier augmente dans les laves
avec la différenciation. De plus, une confusion peut être constatée entre éléments chimiques et
minéraux. Les minéraux sont dits compatibles ou incompatibles, ce qui indique que les notions
d'éléments et de minéraux ne sont pas toujours bien établies. Quant à la représentation et discussion du
diagramme, on constate que les points ne sont pas toujours projetés. Il y a souvent des problèmes
d'échelle pour représenter les séries. Les limites des séries ne sont pas toujours indiquées. Certains
schémas sont totalement dépourvus de légende.
2.2. On demande (i) de commenter les compositions des laves archéennes (komatiite et komatiite
spinifex) en insistant sur les différences majeures avec les laves actuelles, (ii) d'expliquer les
différences de composition, et (iii) de préciser si ces laves archéennes résultent d'un mécanisme
d'extraction du manteau similaire aux laves actuelles.
Les komatiites ont des teneurs basses en SiO2 et en alcalins, et très élevées en ferro-magnésiens. Ces
compositions sont extrêmement éloignées des compositions de laves actuelles. Les komatiites sont des
laves ultrabasiques. Les komatiites sont des produits de fusion impliquant des températures plus
élevées (1600 à 1650°C) et des taux de fusion plus importants (pouvant atteindre 50%) permettant
d’avoir un liquide magmatique moins différencié. Un fort taux de fusion implique un liquide relativement
riche en éléments compatibles (Fe et Mg) et un déficit lié à une dilution en éléments incompatibles
(alcalins). Les komatiites sont extraites du manteau dans un contexte qui se rapproche sans doute plus
des points chauds actuels. Ainsi, les komatiites sont un marqueur d'une Terre plus chaude et d'un
gradient géothermique plus élevé qu'aujourd'hui.
Les commentaires sur les laves archéennes sont souvent lapidaires. Quelques candidats font des
constatations semblables à celles qu’ils ont faites dans la question précédente, pour noter qu’il était pour
le moins difficile de voir une série dans les deux échantillons analysés. La plupart du temps, les points
relatifs aux deux laves archéennes ne sont pas reportés dans le diagramme TAS. Ceux qui s’y sont
risqués constatent que, miraculeusement, ces deux points sont alignés ! Des copies soulignent les
différences entre les deux laves archéennes komatiitiques, qui sont chimiquement très proches. Il existe
de faibles variations conjointes des teneurs de SiO2 et de Na2O, Al2O3, CaO et TiO2. Il y a aussi
quelques remarques sur FeO, K2O et MnO dont les teneurs sont quasi identiques dans les deux roches.
Ces dernières ne sont alors pas toujours comparées à la série calco-alcaline. Moins d'un quart des
copies, environ, relient la composition des komatiites, et en particulier les fortes teneurs en FeO et MgO,
et corrélativement les faibles teneurs en alcalins et incompatibles, au degré de fusion partielle du
manteau. On parle parfois de cristallisation fractionnée pour la série calco-alcaline, et de son absence
dans les laves komatiitiques, et rarement du rôle du manteau sur la composition des laves émises. Or
en question 1, il est très souvent mentionné l'existence de fusion partielle du manteau dans la
lithosphère chevauchante des zones de subduction. Si le rôle de la fusion n'est pas signalé pour
expliquer les différences, c'est que le mécanisme de la fusion du manteau, ou de la croûte continentale,
n'est pas bien compris. On mélange parfois les produits des fusions du manteau et des croûtes
océanique et continentale. A l'Archéen, il est omis de signaler dans les copies, sauf exception, que les
TTG dérivent de la fusion de la croûte océanique, et les komatiites, du manteau. Or les copies indiquent
souvent le contraire, à savoir que les komatiites dériveraient de la croûte océanique. De même, peu de
copies indiquent que la température de fusion est plus élevée pour former les komatiites que les
basaltes calco-alcalins. Plus rare encore, une vingtaine de copies mentionne que le gradient
géothermique était plus élevé à l'Archéen, donc responsable du plus fort taux de fusion, alors qu'à la
question 1, rares sont les copies qui n'ont pas signalé des différences entre les gradients
géothermiques. De plus, aucun avis sur le contexte d'extraction n'est indiqué. Dans les autres cas, les
avis différent largement. Parfois un même contexte, ou un contexte différent de celui des laves calco-
alcalines, est proposé, sans plus de justification. L'origine des komatiites a été, certes, difficile à
envisager car peu de copies indiquent que les komatiites viennent du manteau grâce à un épisode de
fusion important, préférant une origine à partir de la fusion de la croûte océanique. Une bonne remarque
sur le contexte d'extraction : les komatiites sont situées dans un contexte de subduction car les TTG qui
leur sont spatialement associés, résultent de la fusion de la croûte océanique subduite.