4Perspectives économiques en Afrique © BAfD, OCDE, PNUD 2014
Du côté de la demande, la formation brute de capital a augmenté d’environ 8.4 % en 2013. Par
contre, la contribution globale du secteur extérieur à la croissance du PIB a été négative (-0.5 %)
du fait de la faible production de café en 2013.
Le cap des réformes inscrites dans le CSLP II est maintenu par les autorités et les efforts
engagés ont permis d’enregistrer d’importants progrès, notamment dans l’amélioration du
climat des affaires. Toutefois, le Burundi est confronté à des défis majeurs, en particulier la
nécessité d’asseoir les bases d’une croissance économique accélérée, apte à créer des emplois et
à améliorer durablement les conditions de vie de la population. À cet effet, les réformes en cours
pour consolider le système de gouvernance, améliorer le climat des affaires et développer les
infrastructures dans les secteurs vitaux de l’économie, en particulier les transports et l’énergie,
vont être amplifiées.
Les perspectives macroéconomiques restent précaires et dépendent largement de
l’environnement économique extérieur, mais les pouvoirs publics tablent sur une augmentation du
taux de croissance de 5.2 % en 2014 (relativement optimiste comparé aux 4.7 % du FMI), entretenue
par la hausse de la production du secteur primaire (6.8 %) et du secteur secondaire (10.5 %) tandis
que le secteur tertiaire connaitrait une décélération (2.8 %). Les hypothèses qui sous-tendent
cette projection se fondent notamment sur la relance de l’agriculture à travers la mise en œuvre
effective du Programme national d’investissement agricole (PNIA), le développement de l’agro-
industrie et le démarrage de l’exploitation minière, notamment le nickel et le coltan. Un nouvel
élan dans le secteur tertiaire à travers l’exploitation de la fibre optique et les investissements dans
les secteurs des télécommunications et du tourisme devraient également avoir un effet positif
sur la croissance du PIB. De même, les engagements pris par les donneurs en octobre 2012, pour
un montant estimé de 2.6 milliards USD, sont de nature à renforcer ces hypothèses. Par ailleurs,
selon les hypothèses du FMI, l’inflation, qui devrait continuer à reculer pour se situer autour de
6 % grâce à la chute attendue des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers, pourrait
entraîner une stabilisation du taux de change du franc burundais par rapport au dollar américain
et relancer la consommation intérieure.
Les principales menaces pesant sur l’évolution de l’économie à moyen terme sont liées à sa
forte sensibilité aux aléas climatiques. De plus, l’instabilité à l’est de la République démocratique
du Congo (RDC) pourrait représenter, à terme, un facteur de déstabilisation. La conjoncture
internationale incertaine risque de ralentir le flux de l’aide extérieure. Enfin, les moindres
rentrées fiscales résultant de la nouvelle loi sur l’impôt sur le revenu et la pression des dépenses
en période préélectorale soumettront la position budgétaire à un regain de tensions et pourraient
accroître le recours au financement de la banque centrale.
Tableau 2. PIBparsecteur(enpourcentageduPIB)
2008 2013
Agriculture, chasse, foresterie et pêche 41.4 39.4
dont pêche 0.6 0.3
Mines 0.7 0.6
dont pétrôle
Manufactures 11.7 11.0
Electricité, gaz et eau 0.9 0.4
Construction 3.5 3.9
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants 6.7 8.3
dont hôtels et restaurants
Transports, entreposage et communications 3.5 4.5
Finance, immobilier et services aux entreprises 16.0 15.5
Services des administrations publiques 7.3 8.0
Autres services 8.3 8.4
Produit intérieur brut aux prix de base / au coût des facteurs 100 100
Source : Données des administrations nationales.
Burundi