Frédérique Datiche 2006-07 La communication nerveuse Découverte de l’électricité animale 1780 : Galvani – Hypothèse selon laquelle l’animal contient de faible quantité d ’électricité Après les années 60, utilisation de la microélectrode qui est capable d’enregistrer l’activité électrique d’un neurone CsGlu « Patch-clamp » Prix Nobel 1991 en voltage (-60mV). celluleimposé entière Diversité morphologique Des types de neurones Diversité en terme d’informations échangées entre neurones Ex: arborisation dendritique Permet l’intégration d’un grand nombre de messages Neurones • Conception classique des neurones : processeurs digitaux, connexions cablées. • Conception moderne : population de cellules vivantes, capables de traiter de l'information hautement diversifiée, utilisant une variété de mécanismes de communication. "These new paradigms have come to replace the simplistic image of the hard-wired, computer-like brain, pre-programmed to add inhibitions and excitations, with that of a huge society of living neurons, in constant mutation, capable of simultaneously processing highly diversified information, and to adapt, react and learn from it, owing to the utilization of a variety of molecules and mechanisms, extrasynaptic as well as synaptic.« – Descarries & Fimbel, 2002. 5 Le « neurone type » dendrites axone Arborisation terminale de l ’axone - Présence ou non de gaine *Pôle de réception *Corps cellulaire *Pôle effecteur de myéline A- Le potentiel d’action (PA) = influx nerveux = potentiel de pointe = « spike » Cellules nerveuses: à l’origine de signaux électriques Fondés sur des flux d’ions à travers la membrane plasmique (perméabilité sélective à certains ions) L’intérieur de la cellule a un potentiel de repos négatif Le potentiel d’action rend le potentiel transmembranaire momentanément positif PA : Rôle dans le TRANSFERT d’informations 1- Composition ionique (en mM) des milieux intra- et extracellulaires Na+ K+ Cl- Ca2+ EXT 140 5 147 1 INT 14 140 14 0.0001 EXT K+ Na+ INT K+ Na+ Au niveau de la membrane : Les phénomènes électriques sont dus : - Différences de concentration ionique -perméabilité sélective 2 sortes de protéines Pompes à ions : transport actif à l’encontre du gradient, soit vers l’ext , soit vers l’int Canaux ioniques : permettent aux ions de franchir la membrane , selon leur gradient de concentration 2- les canaux ioniques phosphorylation -Canaux ioniques ouverts en permanence : contribution au potentiel de repos -Canaux ioniques qui s’ouvrent ou se ferment en réponse à un stimulus neurotransmetteur Voltage - gated 3- La POMPE Na / K / ATPase Comment sont maintenus les gradients de concentration? Ils sont maintenus par des pompes ioniques situées dans la membrane cellulaire. Ces pompes maintiennent les ions Na+ en dehors du neurone et les ions K+ dans le secteur intracellulaire. En consommant 1 ATP, elle fait sortir 3 ions Na+ de la cellule et en même temps fait entrer 2 ions K+ à l’intérieur et ceci contre le gradient de concentration, d’où la dépense d’énergie. 4- Le potentiel d’équilibre d’un ion Lorsque l’équilibre électrochimique (pour un ion donné) est atteint, Il existe une différence de potentiel électrique de part et d’autre de la membrane Cette ddp est le POTENTIEL d’EQUILIBRE de l’ION considéré (E ion) Potentiel qui résulterait du passage d’une seule catégorie d’ion À travers la membrane Si la membrane était seulement perméable au Na+, le potentiel de membrane Serait égal au potentiel d’équilibre ENa Si la membrane était seulement perméable au K+, le potentiel de membrane Serait égal au potentiel d’équilibre Ek L’équation de NERNST permet de calculer sa valeur E ion = RT ln ZF [ion] ext [ion] int R : constante des gaz parfaits T : température absolue Z : valence de l’ion (ex : +1 pour K+, et Na+; -1 pour Cl-; +2 pour Ca2+) F : Faraday À 20 °C , RT/F = 25 mV 5- Le potentiel de membrane Microélectrode (pointe fine , de l’ordre du µm) Remplie d’un liquide conducteur Potentiel de repos : -70 mV Ce potentiel est le résultat d’une différence de concentration en ions de part et d’autre de la membrane et de la perméabilité sélective de la membrane cellulaire en regard de certains ions. Le potentiel de membrane potentiel trans-membranaire de repos ext + int - La membrane est polarisée potentiel membranaire positif par rapport au PR Si DEPOLARISATION PR Si potentiel membranaire plus négatif que le PR HYPERPOLARISATION Equilibre électrochimique dans un milieu à plusieurs ions Équation de Goldman potentiel de membrane est la résultante des Le différences de concentration des différents ions et de la plus ou moins grande perméabilité qu’elle présente à leur passage Valeur moyenne :-70 à -90 mV Le gradient électro-chimique (driving-force) Pour traverser la membrane , un ion est soumis à un gradient électro-chimique = Potentiel de membrane de la cellule – potentiel d’équilibre de l’ion considéré Vm – E ion 6- génèse du potentiel d’action Influx nerveux ou potentiel d’action Variation transitoire du potentiel membranaire Déclenché suite à une stimulation – Se propage au niveau de l’axone Tous les neurones n’ont pas le même seuil Le PA se propage que dans un seul sens, ne diminue pas avec la distance Génèse et enregistrement d’un potentiel d’action Électrode de référence Microélectrode d’enregistrement Lorsqu'un axone se dépolarise, pour une certaine valeur du potentiel de membrane ("valeur seuil« ), une brusque (environ 1 msec) et ample inversion de la polarisation membranaire apparaît = On passe d'une valeur négative de - 50 mV à une valeur positive de + 40 mV, soit une variation de 90 mV (pic). La phase de descente du PA est très rapide (1 à 2 msec), le potentiel de membrane revenant alors vers son niveau initial. à la fin de la phase de descente, le potentiel de membrane atteint une valeur plus négative que le niveau de son potentiel de repos (l'axone s'hyperpolarise). Le retour à la valeur de potentiel initial se fait relativement plus lentement (quelques msec). Périodes réfractaires Absolue : le neurone ne peut répondre à une nouvelle stimulation Relative : le neurone peut répondre à une nouvelle stimulation si supra - liminaire Loi du tout ou rien Pour qu’il y ait potentiel d’action, la dépolarisation au point stimulé doit dépasser un certain seuil (~ - 40 à ~ - 50 mV ). Le stimulus 1 (S1) est plus petit que S2 qui est plus petit que S3. Seul S3 provoque une dépolarisation qui atteint le seuil du neurone. Zone gâchette Les potentiels d'action prennent toujours naissance en un point de l'axone appelé zone gâchette. gâchette La zone gâchette est généralement située à la racine de l'axone, près du corps cellulaire. Si la polarité de la membrane du corps cellulaire dépasse le seuil, alors la zone gâchette déclenche un potentiel d'action qui se transmettra dans l'axone. La fréquence des potentiels produits est plus grande si le stimulus est fort. conduction des PA Phénomène électrique rapide Vitesse (mammifères) : 20 à 100m/s Propagation sans atténuation le long des axones Propagation de proche en proche Grâce aux COURANTS LOCAUX Neurones myélinisés Création successive du PA le long de l’axone qui vont s’éloigner du site de l’excitation initiale. •Dans ce cas, le PA se propage par conduction saltatoire. Vitesse élevée jusqu’ à 120 m/s B- Qu’est-ce qu’un potentiel électrotonique ? Etude des courants transmembranaires *On ajoute dans le milieu extra-cellulaire une substance modifiant l’ouverture des canaux * On injecte un courant à l’intérieur de la cellule Potentiel électrotonique : cas ou l’expérimentateur modifie le potentiel de membrane 1ère électrode enregistre le pot Mb (V) 2nde électrode L’intérieur est rempli de KCl (conducteur) + fil d’argent chloruré connecté au générateur de courant Application d’un courant + : les ions Cl- viennent se fixer sur le fil = on crée dans l’électrode un excès de K+ par rapport aux ions Cl- libres - Ions K+ en excès sortent ds le milieu intracell - Excès de charges + - Augmentation du gradient électro-chimique pour le K+ Courant + Courant sortant de K+ égal au Courant injecté par la pipette dépolarisation Électrode permettant d’imposer le courant Électrode d’enregistrement du potentiel de membrane Echelon de Courant + dépolarisation Echelon de Courant - hyperpolarisation Les réponses dépolarisantes ou hyperpolarisantes suite à L’injection de courants à l’intérieur de la cellule sont appelées Potentiels électrotoniques = mode d’enregistrement « en courant imposé » C-La synapse synapse électrique Dans la synapse électrique, les membranes des deux neurones sont reliées par des jonctions communicantes, parfois appelées également nexus. Les ions se transmettent donc d'une cellule à une autre, ainsi que la dépolarisation membranaire associée. L'influx nerveux se transmet sans intervention de neurotransmetteur. La SYNAPSE : étape de communication chimique 1 mm3 de substance grise du cortex peut contenir 5 milliards de synapses. 1 neurone peut présenter des centaines de synapses Plasticité cérébrale: Des milliards de milliards de synapses Épines dendritiques Les zones de contacts Synaptiques peuvent Se modifier (via effet de l’environnement Ou de l’activité nerveuse) -axo-dendritiques et -axo-épineuses -axo-somatiques -axo-axoniques Région pré-synaptique (axone) Vésicule contenant le neuromédiateur Fente synaptique Région post-synaptique (soma, dendrite ou axone) Récepteurs post-synaptiques : Fixation du neuromédiateur Dépolarisation de la membrane du bouton synaptique Ouverture de canaux à Ca++ tensiodépendants dans la membrane du bouton et entrée de Ca++ Libération par exocytose du neurotransmetteur dans la fente synaptique Le neurotransmetteur se fixe sur son récepteur sur le neurone postsynaptique La fixation du neurotransmetteur provoque l’ouverture de canaux ioniques La libération par exocytose Cycle vésiculaire et leur Fusion induite par l’entrée de Ca2+ Récepteur IONOTROPE Fixation du neuromédiateur Ouverture du canal Passage d’ions Recepteurs ionotropiques Récepteurs METABOTROPES - protéines ancrées dans la membrane - couplée à la protéine G -activation d ’un 2nd messager intra-cellulaire (AMPc... -ouverture de canaux ioniques Un neurotransmetteur ne peut faire effet que s'il se fixe à son récepteur. Il peut exister plusieurs récepteurs différents pour un même neurotransmetteur.. Ex. Il y a 2 sortes de récepteurs à l'acétylcholine: • Les récepteurs nicotiniques • Les récepteurs muscariniques La muscarine (un substance toxique présente dans certains champignons) n'agit que sur les récepteurs muscariniques. La nicotine du tabac n'agit que sur les récepteurs nicotiniques. Destinées du médiateur L’action du NT est de très courte durée: 1. Dégradation par enzymes dans la fente synaptique. 2. Recaptage par des cellules gliales ou par le bouton synaptique. 3. Diffusion hors de la fente synaptique 3 2 1 Chaque neurone reçoit des terminaisons PPSE et des terminaisons PPSI Ex. neurone moteur S’il y a plus de PPSE que de PPSI le neurone moteur est dépolarisé audelà du seuil et il y a influx. S’il y a plus de PPSI que de PPSE le neurone moteur ne se dépolarise pas jusqu’au seuil. Il n’y a pas d ’influx. Sommation spatiale et sommation temporelle Purves et al., Life, Sinauer Associates, Inc. p. 788 Autorécepteur pré-synaptique Pour être considéré comme un neurotransmetteur, neurotransmetteur une molécule doit répondre à plusieurs critères. Elle doit être : - produite à l'intérieur d'un neurone, retrouvée dans ses boutons terminaux, - relâchée à l'arrivée d'un potentiel d'action - doit produire un effet sur le neurone post-synaptique. - après libération, elle doit être désactivée rapidement - son application expérimentale sur le neurone post-synaptique doit avoir le même effet que lorsqu'elle est relâchée par un neurone. Neuromodulateurs : - Intéraction avec des récepteurs extra-synaptiques - rôle dans la régulation synaptique - peut ne pas avoir d ’effet propre - parfois : diffusion à travers les membranes (NO, dérivés de l ’acide arachidonique..) les grandes familles chimiques - acétylcholine -monoamines : *catécholamines : dopamine, noradrénaline *indolamine : 5-HT *imidazolamine : histamine -acides aminés : *excitateur : glu, asp *inhibiteur : GABA, glycine -peptides: peptides *tachykinines : substance P *opioïdes : dynorphine, enképhalines, b-endorphine *neurohormones et facteurs de libération de neurohormones neuropeptide Y, CCK, neurotensine, galanine etc…. -bases puriques : adénosine et leurs dérivés (ATP, GTP) NEUROTRANSMETTEUR FONCTION PATHOLOGIES ASSOCIEES Acétylcholine neurotransmetteur excitateur très répandu qui déclenche la contraction musculaire maladie d'Alzheimer Dopamine contrôle du mouvement et de la posture, module l'humeur. maladie de Parkinson. GABA neurotransmetteur inhibiteur très répandu, régule l'anxiété crises d'épilepsie et maladie d'Huntington. Glutamate excitateur majeur, associé à l'apprentissage et la mémoire. maladie d'Alzheimer Noradrénaline important pour l'attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l'apprentissage. troubles de l'humeur comme la maniaco-dépression. Sérotonine régule le sommeil, l'humeur, l'appétit et la douleur. dépression Cannabinoïdes endogènes : anandamide Années 90 (du sanskrit ananda : « félicité ») 2- arachidonyl glycérol Identification des récepteurs cérébraux : CB1 et CB2 Système d ’endocannabinoïdes Serait impliqué dans la régulation de différents processus: -apprentissage -prise alimentaire -perception douloureuse -coordination motrice Ameri, A. , 1999. The effects of cannabinoids on the brain. Progress in Neurobiology. 58:315-348 Monoxyde d’azote le calcium se lie à la calmoduline qui active la NO-synthétase. rôle exact du NO …? Action sur l’élément pré-synaptique messager rétrograde D-La jonction neuromusculaire • Acétylcholine Neurotransmetteur de nombreux neurones dans le SNC. Neurotransmetteur des jonctions neuromusculaires. 1 cellule musculaire innervée par 1 seul motoneurone 1 motoneurone innerve plusieurs fibres musculaires (mammifères : entre 20 et 500) = UNITE MOTRICE ensemble des fibres innervées par le même motoneurone Contraction synchrone Assure la posture etc… La fibre musculaire striée: une cellule de très grande taille Peut atteindre 30 cm chez l’Homme -Attachée à l’os par ses extrémités -entourée d’une lame basale La fibre musculaire : ensemble de cellules dont le cytoplasme a fusionné (présence de nombreux noyaux) Sarcoplasme (protéines contractiles) sarcolème -région conductrice -région réceptrice de la commande nerveuse (1% de la mb) Contient des canaux ioniques dont l’ouverture dépend de la fixation d’ ACETYLCHOLINE = zone de la mb appelée PLAQUE MOTRICE = région post-synaptique de la JNM Vue globale d'une jonction neuromusculaire. neuromusculaire 1.Axone 2.Jonction 3.Fibre musculaire 4.Myofibrile Vue détaillée d'une jonction. 1.Élément pre-synaptique 2.Sarcoplasme 3.Vésicules synaptiques 4.Mitochondrie Si fixation d’Ach : variation lente du pot de membrane (Pot de PLAQUE MOTRICE) Dépolarisation locale Va exciter la membrane conductrice (excitable : modification de la perméabilité à certains ions) -la dépolarisation parvient à proximité des citernes du reticulum Endoplasmique – propagation dans les tubules transverses -La dépolarisation arrivant dans les tubules augmente la c° en Ca2+ cytoplasmique : •Activation de canaux calciques voltage-dépendants dans la mb du tubule transverse *libération de Ca2+ à partir du reticulum endoplasmique La Contraction musculaire en l’absence de calcium, la myosine ne peut pas interagir avec l’actine car ses sites de liaison sont occupés par une autre protéine, la troponine. Le calcium qui arrive suite à un potentiel d’action musculaire va se fixer sur la troponine : 1) exposer les sites d’interaction de la myosine 2 )modifier la forme d’une autre protéine, la tropomyosine, qui va pour sa part libérer les sites de fixation spécifique de la myosine présents sur la molécule d'actine. E-Phénomène de potentialisation synaptique Une région du cerveau : l’hippocampe Bliss et Lomo, 1973 mise en évidence du phénomène de POTENTIALISATION à LONG-TERME Mécanisme de renforcement des connexions synaptiques Recepteur NMDA au glutamate Ions calcium glutamate Stimulation normale PRE ext Mg 2+ POST int NMDA AMPA Na+ Transmission synaptique Stimulation tetanique PRE ext Mg 2+ POST int NMDA Ca2+ P Structural changes AMPA Mécanisme cellulaire de la LTP -propagation de l ’influx nerveux via la stimulation du récepteur AMPA -activation du récepteur NMDA (bloqué par Mg2+) -entrée de Ca2+ -activation de KINASES (calmoduline kinase II, MAP kinases) -phosphorylation des récepteurs au glutamate (NMDA et AMPA) On sait par exemple que les récepteurs AMPA vont être phosphorylés par la PKA, leur permettant de rester ouverts plus longtemps suite à la fixation de glutamate. Ceci entraîne par conséquent une plus grande dépolarisation post-synaptique et contribue ainsi à l'établissement de la LTP. -phosphorylation de facteurs de transcription & activation génique dendrite Stimulus Modifications du phénotype modification du cellulaire protéines phénotype cellulaire ARNm Cytoplasme Facteur de transcription ADN noyau On peut dire que la LTP comporte au moins deux phases : l'établissement (ou induction) qui dure environ une heure le maintien qui peut perdurer durant plusieurs jours. (nécessite la synthèse de protéine) La Potentialisation à long terme est une illustration de la plasticité cérébrale On suppose qu ’elle pourrait sous-tendre les phénomènes d’apprentissage et de mémorisation Differentes sortes d’epines dendritiques Formation des epines dendritiques Environnement normal Augmentation des Ramifications dendritiques au niveau de certains neurones de l ’hippocampe Environnement enrichi