© Notes de cours F.Géraud sur le cours de microéconomie de Ph.Darreau 2000-2001 Page 1
[6/10/2000]
INTRODUCTION
En première année, c'est l'équilibre partiel qui a été étudié : il s'agit des travaux de Marshall (GB -
période s'étalant de 1890 à 1930). Il s'agit du rôle des rendements décroissants : il est plus coûteux
de produire, ce qui explique la courbe positive de l'offre.
En deuxième année, on étudie l'équilibre général : ce sont les travaux de Walras (France - 1870) et de
Debreu (en 1940).
CONCEPTS
La rareté
Il existe des biens rares. Il faut donc faire des choix : ceux-ci sont coûteux.
La coordination
Comment se fait-il que tous les jours, tous les parisiens achètent la quantité de jambons qu'ils veulent
et que ça marche ? Aujourd'hui les producteurs de jambon viennent avec (par exemple) 900 unités, le
lendemain avec 1000 unités (bien sûr, il y a des pertes) mais globalement tout fonctionne !!
Pourquoi ?
Qui
coordonne les milliers de décisions prises chaque jour ?
Autres exemples :
celui des sociétes de fourmi (spécialisation des tâches) : pour les zoologues, la coordination des
décisions s'explique par l'instinct, c'est génétique.
pour les sociétes tribales, les ethnologues font tout reposer sur les coutumes : la femme fait la
cuisine…
Toutes ces réponses ne sont pas satisfaisantes : on peut se poser la question "d'où viennent les
coutumes ?"…
Prenons l'exemple de l'URSS. C'est le service du Gosplan, qui, à l'époque, organisait la société. Pour
ce qui était de la producton de paires de chaussures, on comprend bien l'enchaînement des travaux à
accomplir (cf. Matrice des échanges interindustriels dans la Comptabilité Nationale).
On comprend en THEORIE comment l'ingénieur du Gosplan pouvait coordonner toutes les
décisions : quantités à produire, personne à employer…
La coordination peut être réglée au niveau CENTRALISE (organe central de planification). C'est
l'agent central qui prend les décisions : on l'appelle le dictateur bienveillant.
Les étapes sont nombreuses pour produire les paires de chaussures : il faut
informer
tous les agents
de production impliqués ; on transmettait de nombreuses lettres de recommandations, de
suggestions…
Mais à l'inverse, comment tout cela se passe-t-il dans un système DECENTRALISE ? Ici, il n'y a
que des individus : une multitude d'agents prennent leurs décisions seules.
Q.
:
qu'est-ce qui coordonne les décisions dans ce système
? => l'info est transmise par les PRIX du
marché.
MICROECONOMIE - 2
ème
année de Sciences-Economiques
© Notes de cours Fabien Géraud sur le cours de Philippe Darreau 2000-2001
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Pour l'ECG, on étudiera
tous
les marchés à la fois.
Economie positive / Economie normative
Dans les sciences (physiques) on ne fait que du POSITIF, c'est-à-dire que l'on y décrit la réalité.
En économie on fait les deux :
* expliquer l'existence de l'équilibre général, c'est faire de l'économie positive (Chapitre II).
* dire que cet ECG est la meilleure situation possible pour l'économie (Chapitre III), c'est faire du
normatif (c'est un jugement).
Pour porter des jugements, il faut des CRITERES : ils sont a-priori (= cela ne se déduit pas mais se
pose). "On ne doit pas déduire ce qui doit être de ce qui est" HUME (1739)
exemple : débat pour le délai de l'IVG
On utilisera la norme la moins restrictive : c'est la norme / le critère de Pareto. Il s'agit de la règle de
l'unanimité : ça reste toujours un jugement de valeur.
Avec cette norme, on montrera que l'ECG OP.
On verra le premier théorème de l'économie du bien-être, puis le théorème de la main invisible
d'Adam Smith (on montrera tout ceci avec les mathématiques).
Ce dernier s'énonce ainsi : "Chaque individu, en poursuivant sont intérêt personnel est conduit
comme par une main-invisible à réaliser l'intérêt général" (avant on croyait que la concurrence était
très mauvaise ; depuis, A. Smith renverse cette idée. Ex. : régulation du prix du blé).
Pour Smith, ce sont des agents décentralisés qui sont guidés par les prix et qui réalisent un ECG et cet
équilibre est l'OP.
Ce théorème a servi au 19ème pour faire l'apologie du capitalisme ; il a été mal traduit. On montrera
qu'il dépend des hypothèses posées au chapitre I.
Dans le chapitre IV, on verra que les hypothèses sont contredites par la réalité. On relâchera les
hypothèses ; on montrera que l'équilibre général OP. Ce qui explique la présence du chômage, de
l'inflation, de la pollution…
Les défauts de coordination
a. la concurrence imparfaite
équilibre concurrentiel OP
équilibre de monopole OP
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b. les externalités
c. les biens publics
En économie décentralisée, un bien public n'est pas produit. Tout le monde en profite même si les
citoyens ne souhaitent pas en acheter directement (exemple : la paix qui est payée par les impôts).
Pour empêcher un bien d'être public, on crée une technique : le codage Canal+ par exemple ; pour ce
qui est des idées, on crée un moyen légal à savoir un droit de propriété : les brevets.
d. les défauts d'information
Il s'agit du problème de la sélection adverse et de l'aléa moral (ou hasard moral) ; pour ce dernier
concept, on peut prendre l'exemple des assurances (nota : en économie décentralisée, il n'y a pas
d'assurances car les faillites sont obligatoires ; c'est pour cette raison que l'Etat intervient pour créer
des franchises dans les contrats : obliger le port de la ceinture…).
Théorie de l'équilibre général
Le problème est de démontrer que les prix peuvent coordonner toutes les décisions.
Il faut donc expliquer comment sont déterminés les prix.
On sait comment, avec un prix donné, l'individu choisit (c'est le choix partiel sur un marché). Alors
me suffirait-il de répéter cette théorie sur un produit pour obtenir l'équilibre général ? Oui.
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[13/10/2000]
I. Hypothèses sur l'économie
Toutes ces hypothèses seront relâchées dans les chapitres III et IV.
A/.
Les biens
HE1
Les biens c'est ce qui satisfait des besoins : électricité, places de cinéma, travail, loisirs…
On va s'intéresser à la quantité de ces biens : elle sera mesurée par une unité appropriée (pour le
travail, ce sera des heures ; pour les pommes : des kilos ; pour le cinéma : des places…).
Les biens sont des biens privés, ils ont 2 caractéristiques permettant leurs échanges :
* ils ne sont pas soumis à obligation d'usage, en ce sens qu'il est physiquement possible qu'un
agent ne les utilise pas = BIENS EXCLUABLES.
* l'usage d'un bien par un agent en empêche l'usage par les autres agents = BIENS
RIVAUX.
HE2
Un bien est caractérisé par le fait que 2 quantités égales sont parfaitement équivalentes entre elles
pour satisfaire les besoins de chaque agent économique. DONC un bien est
homogène
par définition.
* 1ère caractéristique d'un bien :
la qualité
Ex. : 1 kilo de pommes sucrées 1 kilo de pommes incipides. Il ne s'agit pas du même bien.
* 2ème caractéristique d'un bien :
la localisation
Ex. : 1 litre d'eau en Limousin 1 litre d'eau dans le Sahara.
* 3ème caractéristique d'un bien :
la date de disponibilité
Ex. : 1 parapluie l'été 1 parapluie l'hiver.
Problème
: on veut que le nombre de biens soit fini : n biens. On va simplifier :
* la qualité : elle est finie,
* les lieux : on va se fixer une unité : le marché,
* le temps : il est fini en économie, on prendra une unité de temps finie.
Remarque
: il y a 2 façons d'aborder le temps en économie.
Le temps STATIQUE
: les variables sont toutes à la même date. C'est celle que l'on utilisera : on va
déterminer l'équilibre général à la date t ; il n'y a pas d'interactions avec d'autres variables dans le
temps. Il s'agit d'une théorie atemporelle.
Le temps DYNAMIQUE
: variations à des dates différentes (théorie de la croissance, équations
différentielles…).
2 hypothèses sont nécessaires pour calculer l'équilibre (t, t+1, t+2…) sur les marchés :
* l'information est parfaite.
Ex. : l'équilibre du marché des pommes de l'année prochaine dépend des intempéries (grêle, soleil…).
On fait l'hypothèse qu'on le sait : on connaît le temps qu'il fera ; ainsi on peut calculer les prix.
* il faut qu'il existe un marché des pommes l'année prochaine : on fait l'hypothèse qu'il existe un
système complet de marchés.
MICROECONOMIE - 2
ème
année de Sciences-Economiques
Chapitre I - L'économie et les hypothèses de comportement
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B/.
Les ressources initiales
HE3
Par hypothèse, il existe des ressources héritées du passé. Ex. : Notre-Dame de Paris, les usines (le
capital), le temps…
On se moque de connaître leur mode d'appropriation (propriété privée).
C/.
Les agents
HE4
Les agents font des choix : de production pour les producteurs et de consommation pour les
consommateurs.
On a m consommateurs indicés c avec c (1 … m) ; on les appelle a pour Alice, b pour Blaise, c
pour Caroline.
On a l producteurs indicés r avec r (1 … l) ; l est fini (c'est différent de la 1ère année de Sc. Eco car
on montrait qu'il existait un équilibre partiel : les rendements étaient croissants puis décroissants. Si l
était variable, les producteurs produiraient 0).
Et le Reste du Monde ? On dira que l'économie sera soit ouverte ou fermée.
Et l'Etat ? Dans les 3 premiers chapitres, il n'interviendra pas PUIS il interviendra dans le cas d'un
dysfonctionnement de la concurrence (chapitre IV) : cas du "dictateur bienveillant". MAIS il existe
toujours des règles institutionnelles, des règles du jeu comme la propriété privée sur les biens
(interdiction du vol).
D/.
Les prix
HE5
Un prix est un nombe positif, réel. Si on veut utiliser un bien (privé), il faut l'acheter.
En échanger on donne, par exemple, 10F : il s'agit d'un prix nominal, d'un prix monétaire (cf. théorie
de l'inflation en macroéconomie).
En microéconomie, on a aucune explication de l'inflation, on s'intéresse aux prix réels, aux prix
relatifs. Il y a échange lorsque les valeurs (= qté * prix) sont égales ; on a :
Piqi = Pjqj (on peut avoir échange)
Hypothèse : qi = 1
Pi/Pj = qjd'où Pij = qj
Pij est le prix réel du bien i en terme de bien j = nombre d'unités de bien j qu'il faut donner pour
avoir une unité de bien i (ex. : 3 bananes = 1 carottte).
On n'aura pas de nombres imaginaires.
Nota : les fonctions de demande sont homogènes de degré 0 vis-à-vis des valeurs nominales. Les
choix sont déterminés seulement par les PRIX REELS.
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