Analyses et Trends Les vagues longues de la prospérité ou le sixième cycle de Kondratiev Février 2010 Sommaire Les vagues longues de la prospérité ou le sixième cycle de Kondratiev 1 Sommaire 2 Les cycles de Kondratiev 2 La crise financière donnera-t-elle naissance au sixième cycle de Kondratiev ? 3 Voyage dans le futur – les tendances de demain 5 Mondialisation et démographie, deux accélérateurs du changement 8 L’Asie, centre de gravité de la planète au XXIème siècle 9 Les pays industrialisés, épicentre du sixième cycle de Kondratiev ? 11 La « mondialisation verte », une mégatendance qui consacre l’écologisation de l’économie 12 Le climat, une ressource rare 13 L’environnement a désormais un prix 14 Les technologies vertes, un marché de croissance 15 La politique industrielle se met au vert 17 Les petites structures, une véritable mégatendance 17 Mégatendance de la santé holistique 21 2 Analyses et Trends Les vagues longues de la prospérité ou le sixième cycle de Kondratiev Les investisseurs se demandent aujourd’hui si la crise financière actuelle ne marquerait pas l’apparition d’un sixième cycle de ­prospérité. De l’invention de la machine à vapeur au XVIIIème siècle, du chemin de fer et de l’électricité au XIXème siècle, puis de la généralisation de l’automobile à l’avènement de la société de l’information au XXème siècle, l’économie s’est développée en cinq vagues longues, correspondant chacune à un grand cycle économique marqué d’une longue phase de prospérité, qui s’est la plupart du temps achevé en une crise profonde. Les investisseurs se demandent aujourd’hui si la crise financière actuelle ne marquerait pas l’apparition d’un sixième cycle de prospérité. L’environnement, les biotechnologies et la santé ne seraient-ils pas les locomotives de l’économie de demain ? Ces trois secteurs peuvent-ils nous ramener sur le chemin d’une croissance durable ? De l’invention de la machine à vapeur au XVIIIème siècle, du chemin de fer et de l’électricité au XIXème siècle, puis de la généralisation de l’automobile à l’avènement de la société de l’information au XXème siècle, l’économie s’est développée en cinq vagues longues. 3 Analyses et Trends Sommaire • Les crises qui se sont succédé, la bulle des TMT (technologies, médias et télécommunications) ainsi que la toute récente crise financière pourraient bien marquer la naissance du sixième cycle de Kondratiev. Quatre caractéristiques qui, pour l’économiste soviétique, marquent un changement de tendance augurant l’entrée dans un nouveau cycle éponyme, semblent en effet réunies à ce jour : 1. épuisement du potentiel d’exploitation des anciennes innovations de base (cycle de 40 à 60 ans) ; 2. net excédent de capital financier (par rapport au capital non monétaire) ; 3. forte récession (phase de rupture) ; 4. mutations sociales et institutionnelles. • Deux sources d’impulsion émergent de la recherche d’un moteur pour le sixième cycle de Kondratiev : 1. des mégatendances d’avenir, qui génèrent une réorientation de la demande. C’est notamment le cas de la mondialisation et de la démographie ; 2. des tendances ou innovations qui modifient la structure de l’offre économique. Il s’agit par exemple des technologies environnementales, des biotechnologies ou des nanotechnologies. • Dans cette période de transition entre le cinquième et le sixième cycle de Kondratiev, les impulsions relatives à la demande proviennent principalement des pays émergents, et d’Asie en particulier, du fait des mégatendances liées à la mondialisation et à la démographie. • Pour les pays industrialisés, la voie vers une économie de la connaissance semble déjà toute tracée. Il est donc vraisemblable que le sixième cycle de Kondratiev y prendra aussi sa source. • Si, dans le cycle de Kondratiev actuel, l’ère de l’information a mené à une amélioration radicale de la productivité du travail, la clé d’une économie prospère, lors du prochain long cycle, semble être l’augmentation de la productivité des ressources et de l’énergie. La croissance prendra désormais probablement ses racines dans un nouveau mélange d’économie, d’écologie et d’engagement social, un changement structurel qualifié de « mondialisation verte ». • Dans l’optique de la nouvelle productivité des ressources et de l’énergie, pilier du sixième cycle de Kondratiev, les perspectives des nano- et biotechnologies paraissent intéressantes. Des matériaux innovants (ou dotés de propriétés novatrices) et de nouveaux processus permettront dans bien des domaines de réduire la consommation d’énergie et de ressources, et donc de mieux respecter l’environnement. • Le secteur de la santé pourrait lui aussi être un moteur de croissance significatif du sixième cycle de Kondratiev, entraînant non seulement les rouages des biotechnologies, mais aussi ceux d’autres secteurs de l’économie. En effet, la santé est de plus en plus considérée comme une ressource et non une « propriété », comme un moteur de croissance pour l’économie et l’emploi et non un simple facteur de coûts. Ce changement de paradigme devrait amener le secteur à endosser un rôle majeur sur le plan économique. Les cycles de Kondratiev La recherche d’une réponse à la question de l’apparition de cycles (structurels) de longue durée fait invariablement revenir le nom de l’économiste Nikolaï Kondratiev. Ce dernier observa en effet que les fluctuations de l’économie prenaient la forme de cycles à long terme (40 à 60 ans), qui furent donc baptisés « cycles de Kondratiev ». Selon sa 4 théorie, chaque cycle est amorcé par de nouvelles inventions technologiques qui étayent un essor conjoncturel de longue durée – bien sûr, il est pour cela nécessaire que ces innovations de base pénètrent quasiment tous les secteurs de l’économie et génèrent de nouvelles pointes de productivité dans l’ensemble du tissu économique. Selon la théorie de Kondratiev, on dénombre cinq cycles depuis la révolution industrielle (fin du XVIIIème siècle) Analyses et Trends Cycles de Kondratiev 1er cycle de Kondratiev 2ème cycle de Kondratiev 3ème cycle de Kondratiev 4ème cycle de Kondratiev 5ème cycle de Kondratiev Période 1780 à 1830 1830 à 1880 1880 à 1930 1930 à 1970 1970 à nos jours Invention Machine à vapeur Chemin de fer, acier Électricité, chimie Automobile, pétrochimie Techniques de l’information et de la communication Besoin couvert Habillement Transports de masse Production de masse Mobilité ­individuelle Information et communication Source : L. A. Nefiodow, Der Sechste Kondratieff (le sixième cycle de Kondratiev), 2006 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières Les cycles ci-dessus marquent des périodes de rupture. Au cours de ces cinq longues phases, les technologies de « mise en réseau » ont révolutionné des sociétés entières : • d’anciennes branches industrielles ont été remplacées par des nouvelles ; • la culture et les processus des entreprises ont été modifiés ; • de nouveaux secteurs d’activité sont apparus ; • ces changements ont généré des phases de prospérité durable de plusieurs années ; • ces phases se sont généralement accompagnées de marchés d’actions haussiers. Lors du dernier cycle long, le micro-ordinateur et l’Internet ont par exemple changé notre quotidien ainsi que notre manière de travailler, de façon parfois radicale. Les spéculations excessives des marchés financiers et la bulle qui s’était formée au niveau des prix des actifs ont mis un terme à chacun de ces cycles structurels. Toutefois, ces mêmes marchés ont également endossé le rôle d’accélérateur de la reprise. La crise financière donnera-telle naissance au sixième cycle de Kondratiev ? Au début d’un nouveau cycle de Kondratiev, les entreprises ont en règle générale besoin de capitaux abondants pour pouvoir investir dans une machine à vapeur, une voiture (ou un véhicule utilitaire) ou encore un système informatique. La hausse des taux d’intérêt ne Analyses et Trends représente pas un obstacle dans la mesure où les entreprises réalisent au final un chiffre d’affaires plus important grâce à un équipement plus productif. Mais à un moment donné, après plusieurs années, le potentiel de ces nouvelles technologies s’épuise et leur retour sur investissement diminue. Conséquence : la demande de crédit croît plus lentement et les taux (réels) flirtent au final avec le zéro. C’est ce qui s’est passé lors de la Panique de 1837, de la Longue dépression en 1873, de la crise de l’économie mondiale en 1929 ainsi que des crises pétrolières de 1974 et de 1980. Or, ces tendances ont également été observées lors des crises qui se sont succédé plus récemment, à savoir la bulle de la TMT puis la crise financière. Pour résumer, la théorie de Kondratiev met en évidence quatre caractéristiques qui marquent un changement de tendance augurant l’entrée dans un nouveau cycle éponyme : 1.épuisement du potentiel d’exploitation des anciennes innovations de base (cycle de 40 à 60 ans) ; 2.net excédent de capital financier (par rapport au capital non monétaire) ; 3.forte récession (phase de rupture) ; 4.mutations sociales et institutionnelles. Une étude plus précise montre que les quatre critères, qui signalent un processus de réorientation de l’économie, semblent également s’appliquer à la crise financière et économique que nous traversons actuellement : 16% 14% 1ème cycle 1780-1830 Machine à vapeur, textile 2ème cycle 1830-1880 Chemin de fer, acier 12% marquent l’entrée dans un nouveau cycle ­éponyme • La pointe de productivité générée par les technologies de l’information, qui trouvent leur source dans l’invention de l’ordinateur « Z3 » par Konrad Zuse en 1941, semble lentement toucher à sa fin. Ainsi, un ordinateur portable encore plus rapide ne se traduira pas par une augmentation considérable de la productivité des processus de travail. La révolution de l’ère Internet a déjà fait sentir une large partie de ses effets. • Jusqu’en 2007, avant le déferlement de la crise financière, l’économie était marquée par un excédent de capitaux financiers. Avec le développement de l’économie du crédit (dont l’avènement des produits dérivés), les fonds disponibles étaient trop importants par rapport à la taille de l’économie réelle. Du fait de la prédominance du capital financier par rapport au capital non monétaire (soit la somme des moyens de production), les investisseurs se sont mis en quête, dans leur chasse aux rendements intéressants, de placements Graphique 1 : Les cycles de Kondratiev ou les vagues longues de la croissance. Performance glissante sur 10 ans du S&P 500 depuis 1814. 18% Quatre caracteristiques 4ème cycle 1930-1970 Automobil, Petrochemie 5ème cycle 1970-2010 Tech. de l‘information 3ème cycle 1880-1930 Électrotechnique, chimie 6ème cycle 2010-20XX Marché de l'environnement ? Nano-/ biotechnologies ? Santé ? 10% 8% 6% 4% 2% 0% -2% -4% -6% -8% -10 % Panique de 1837 1837-1843 Crises pétrolières 1974-1980 Longue dépression 1873-1879 Crise éco. mondiale 1929-1939 Crise financière 2007-2009 1819 1829 1839 1849 1859 1869 1879 1889 1899 1909 1919 1929 1939 1949 1959 1969 1979 1989 1999 2009 Performance annuelle glissante sur 10 ans du S&P Source : Datastream ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 6 Analyses et Trends Graphique 2 : Tendance mondiale : la démographie. Population en millions d’habitants. 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 Afrique 2005 Asie 2020 Europe Amérique latine Amérique du Nord 2050 Source : Nations Unies, Division chargée de la population ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières alternatifs, qu’ils ont trouvés en grande partie dans les titres de dettes adossés à l’immobilier américain ou dans les produits dérivés proposés sur les marchés financiers. • S’est en ensuivie une crise financière qui s’est transformée en une crise économique mondiale d’une ampleur jamais vue depuis celle de 1930. Le 9 mars 2009 restera dans les annales pour les investisseurs – pour une bien triste raison, puisque la date coïncide avec le point bas des actions américaines (à l’aune du S&P 500), mais aussi le plus bas niveau, depuis 200 ans, de la performance à dix ans de l’indice d’actions américain, avec un rendement annuel moyen de -8 % (voir graphique 1). • Enfin, une architecture réglementaire de la sphère financière mondiale est actuellement mise en place ; elle doit former la base d’un système économique et financier durable. La récente crise financière pourrait marquer une phase de rupture, à l’instar de celles décrites par Kondratiev. Le sixième cycle de Kondratiev a sans doute déjà commencé, mais il reste désormais à attribuer les rôles principaux et ceux de figurants. Que va-t-il désormais se passer ? Quelles tendances pourraient marquer le sixième cycle de Kondratiev, dans lequel nous nous apprêtons à entrer ? Et quel impact auront les bases qui sont en train d’être posées sur notre vie au XXIème siècle ? La récente crise financière pourrait marquer une phase de rupture, à l’instar de celles décrites par Kondratiev. Voyage dans le futur – les tendances de demain Deux sources d’impulsion émergent de la recherche d’un moteur pour le sixième cycle de Kondratiev : 1.des mégatendances d’avenir, qui génèrent un report de la demande. C’est notamment le cas de la mondialisation et de la démographie ; 2.des tendances ou innovations qui modifient la structure de l’offre économique. Il s’agit par exemple des technologies environnementales, des biotechnologies et des nanotechnologies ou encore de la santé holistique. Une condition doit toutefois être respectée : ces mégatendances ou innovations de base doivent pouvoir influencer l’économie, la politique et la société dans son ensemble, ainsi que générer une pointe de productivité dans plusieurs secteurs de l’économie de manière simultanée. 7 Analyses et Trends Graphique 3 : L’Asie fait son retour dans l’économie mondiale. Part mondiale de l’Asie (en %). Capitalisation boursière en USD* PIB en USD PIB (ajusté de la PPA) Consommation énergétique** Réserves de change Population 0% 10 % 2009 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 1995 * hors Japon ** Année 2008 Source : MSCI, FMI, NU, BP, Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières Mondialisation et démographie, deux accélérateurs du changement Deux candidats semblent déjà avoir été identifiés pour jouer un rôle majeur dans le prochain cycle économique long ; il s’agit de la mondialisation et des mutations démographiques. Ces deux éléments devraient surtout entraîner une réorientation de la demande. Leurs effets, qui se font déjà sentir depuis longtemps, devraient toutefois se déployer pleinement au cours des prochaines années et des décennies à venir. Depuis que l’Internet a fait tomber les barrières technologiques, la mondialisation a atteint un nouveau degré d’un point de vue qualitatif. Les Graphique 4 : Les pays émergents disposent encore de réserves de productivité grâce aux ­technologies de l’information. Taux de possession / d’utilisation par tranche de 100 habitants. États-Unis Allemagne Japon Brésil Russie Inde Chine 0 20 Micro-ordinateur 40 Internet 60 Tél. portable 80 100 Voiture Source : Union internationale des télécommunications, 2009 ; UN Statistical Yearbook, 2008 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 8 120 140 deux mégatendances Analyses et Trends PIB par habitant (ajusté sur la base de la parité du pouvoir d’achat) Graphique 5 : Les pays émergents continuent de réduire l’écart. PIB par habitant (ajusté sur la base de la PPA, en USD) et croissance du PIB (moyenne annuelle sur 10 ans, en %). 50000 pays industrialisés États-Unis 45000 Suisse G7 40000 35000 Allemagne 30000 Japon Singapour Royaume-Uni UE-15 Corée du S. 25000 pays émergents 20000 15000 Russie Mexique États de la CEI Amérique du Sud Moyen-Orient et Afrique du Nord Monde 10000 Thaïlande 5000 Chine Asie hors Japon Inde 0 0% 2% 4% 6% 8% 10 % 12 % croissance du PIB (moyenne annuelle sur 10 ans) Source : Datastream ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières marchandises peuvent non seulement être proposées aux quatre coins de la planète par un simple clic, mais l’Internet permet désormais aussi l’exportation de services. Ainsi, le commerce mondial a vu son volume quadrupler depuis 1987 tandis que, sur la même période, la production économique (mesurée par le produit intérieur brut) s’est contentée de doubler. Si notre planète est de plus en plus tissée de réseaux d’interdépendances, un bipolarisme de plus en plus marqué apparaît toutefois au niveau démographique. La population mondiale connaîtra une croissance de 40 % à l’horizon 2050, pour atteindre 9 milliards d’habitants. Mais dans une partie du monde (pays industrialisés tels que l’Europe et le Japon), la population va diminuer et vieillir tandis que dans l’autre moitié (pays émergents principalement), elle continuera à augmenter et restera relativement jeune. L’Asie, centre de gravité de la planète au XXIème siècle Avec la mondialisation galopante et la croissance démographique mondiale, il semble que le centre de gravité de notre planète se déporte de plus en plus vers l’Asie au XXIème siècle. Avec près de 4 milliards d’habitants, l’Asie accueille non seulement 60 % de la population mondiale, mais elle dispose De ces deux mégatendances devraient à l’avenir découler deux autres évolutions à long terme, à savoir le déplacement du centre de gravité de notre planète vers l’Asie ainsi que le passage à une économie du savoir pour les pays industrialisés. 9 Analyses et Trends Graphique 6 : Les pays industrialisés conservent un avantage du fait de leur rôle de pionnier. Global Innovation Index (2009). la parité du pouvoir d’achat) (voir graphique 3). Selon les estimations de la Banque asiatique de développement, la part de l’Asie dans la production économique mondiale représentera quelque 50 % en 2050 et la Chine aura à ce niveau probablement dépassé les États-Unis et l’Europe. Les pays émergents, qui sont encore au milieu du 5ème cycle de Kondratiev, semblent encore puiser dans les réserves de productivité que leur offrent les technologies de l’information. Deux chiffres viennent étayer cette hypothèse : en Inde ou en Chine, seuls 3 ou 5 % de la population (respectivement) possèdent un micro-ordinateur, et seuls 7 et 22 % un accès à Internet. Dans les pays occidentaux tels que les ÉtatsUnis ou l’Allemagne, le taux de pénétration du micro-ordinateur est respectivement de 80 et 69 %, tandis qu’il s’élève respectivement à 71 et 76 % pour Internet. Singapour Corée du Sud Suisse Islande Irlande Hong Kong Finlande États-Unis Japon Suède Danemark Pays-Bas Luxembourg Canada Royaume-Uni Israël Autriche Norvège Allemagne France 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 Source : Boston Consulting Group, Global Innovation Report 2009 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières également de plus de la moitié de toutes les réserves de change et est aujourd’hui à l’origine d’environ 32 % de la création de valeur mondiale (chiffre ajusté sur la base de La prospérité se généralisant (la Banque mondiale estime dans une étude que la Chine et l’Inde représenteront environ 44 de la classe moyenne mondiale en 2030), ces écarts devraient petit à petit se combler. L’institution de Washington prévoit que les pays aux revenus les plus bas connaîtront une croissance deux fois plus rapide au cours des prochaines décennies que leurs homologues aux revenus plus élevés. Graphique 7 : Les pays industrialisés misent sur la recherche. Dépenses R&D en % du PIB. 3,5 % 3,0 % 2,5 % 2,0 % 1,5 % 1,0 % 0,5 % 0% Inde Brésil (2006) Russie Chine Allemagne États-Unis Japon Source : UNESCO 2008 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 10 Analyses et Trends Par conséquent, les moteurs qui nourrissent le besoin en matières premières des pays émergents ne sont pas uniquement quantitatifs (accroissement de la population mondiale) mais aussi « qualitatifs ». La consommation nécessitera en effet davantage de matières premières au fur et à mesure que la prospérité se généralisera. Parallèlement à cela, l’offre reste toutefois limitée, si bien que les matières premières deviendront une ressource toujours plus rare. Les pays industrialisés, ­épicentre du sixième cycle de Kondratiev ? Si la prospérité est encore loin d’être généralisée dans les pays émergents, les pays industrialisés semblent au contraire avoir bien progressé sur la courbe d’apprentissage de l’ère de l’information. Comme nous l’évoquions précédemment, le taux de pénétration et l’utilisation des ordinateurs et de l’Internet sont déjà élevés, si bien que le potentiel d’exploitation des innovations de base semble largement épuisé. Un signe révélateur : dans les économies traditionnelles, où le revenu par tête est plus élevé, les gains de productivité et les taux de croissance sont bien moindres que dans les pays émergents. La productivité du travail, mesurée à l’aune de la production économique par travailleur, a respectivement quadruplé et doublé dans des pays émergents tels que la Chine ou l’Inde, depuis les années 1990. Cela se reflète dans le fait que le produit intérieur brut (PIB) des pays émergents a progressé en moyenne de 5 % chaque année sur la décennie qui vient de s’écouler (1999 à 2009), tandis que celui des pays industrialisés restait dans l’ombre (+2 % par an en moyenne). La part des exportations des pays en voie de développement a certes fortement augmenté dans les secteurs de la haute technologie ces dernières années mais, pionniers en la matière, les pays industrialisés disposent toujours d’une longueur d’avance significative dans de nombreux domaines. Deux exemples : • les vingt premières places du Global Innovation Index, indicateur du Boston Consulting Group qui mesure le degré d’innovation des différents pays, sont la chasse gardée des pays industrialisés ; • les pays industrialisés accordent toujours une importance plus grande à la recherche +6,0C Graphique 8 : Le changement climatique, le (plus grand) défi à relever demain. Écart des températures par rapport à la moyenne (1961-1990). +5,5C +4,5C +4,0C +3,5C +3,0C +2,5C +2,0C Température +1,5C +1,0C +1,0C +0,5C +0,5C +0,0C +0,0C -0,5C -0,5C -1,0C Année 1000 Hausse probable des températures (°C) +5,0C -1,0C 1200 1400 1600 Variation par rapport à la moyenne de 1961-1990 1800 nördliche Halbkugel 2000 2100 Global Source : IPCC/WG1, Climate Change 2001/2007 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 11 Analyses et Trends Graphique 9 : Écologie et économie évoluent à l’unisson. Coûts estimés de la protection de l’environnement et des dommages causés par le changement climatique (échelle mondiale, en milliards de dollars US). Coût de la protection du climat Dommages causés par le changement climatique 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Début en 2005 États-Unis 0 Début en 2025 Europe Asie Japon Chine Début de la protection du climat en 2005 Amérique du Sud Afrique Début de la protection du climat en 2025 Reste du monde Source : Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung (DIW) ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières et au développement. Ainsi, en Allemagne, au Japon et aux États-Unis, les dépenses en R&D représentent par exemple plus de 2,5 % de la production économique (PIB) tandis que les pays émergents tels que le Brésil, la Russie, l’Inde ou la Chine (les BRIC) y investissent au maximum 1,5 % de leur PIB. Il est donc vraisemblable que le sixième cycle de Kondratiev y prendra aussi ses sources. En effet, avec la dynamique de la mondialisation et les mutations démographiques, la pression concurrentielle devrait augmenter plutôt que diminuer. Pour les économies traditionnelles, une seule solution semble s’imposer : continuer à augmenter la part de la connaissance dans la création de valeur. Dans cette transition entre le cinquième et le sixième cycle de Kondratiev, la demande semble principalement stimulée par les pays émergents, Asie en tête, du fait des mégatendances liées à la mondialisation et à la démographie. Pour les pays industrialisés, la voie vers une économie de la connaissance semble déjà toute tracée. Les investisseurs se demandent quelles innovations de base et quels secteurs donneront l’impulsion au niveau de l’offre et seront donc amenés à conserver un rôle de premier plan dans le sixième cycle de Kondratiev. 12 La « mondialisation verte », une mégatendance qui consacre l’écologisation de l’économie Pour les économies tradi- Si, dans le cycle de Kondratiev actuel, l’ère de l’information a mené à une amélioration radicale de la productivité du travail, la clé d’une économie prospère, lors du prochain long cycle, semble être l’augmentation de la productivité des ressources et de l’énergie. En effet, la mondialisation, le développement démographique, le changement climatique, la raréfaction des ressources, la prise de conscience accrue des problématiques environnementales ainsi que la responsabilisation des consommateurs changent la donne pour la croissance et celle-ci trouvera sans doute ses sources dans un nouveau cocktail où se mêlent économie, écologie et engagement social. Le laboratoire d’idées « Zukunftsinstitut » (« Institut de la Recherche de l’Avenir ») a qualifié ce changement structurel de l’économie de « Greenobalisation » (mondialisation verte). dans la création de valeur. Le marché de l’environnement est donc candidat à un rôle majeur dans le sixième cycle de Kondratiev. tionnelles, une seule solution semble s’imposer : continuer à augmenter la part de la connaissance Analyses et Trends Le climat, une ressource rare Le débat sur les changements climatiques n’a aujourd’hui plus pour objectif de déterminer, comme il y a encore quelques années, si le phénomène existe bel et bien et quels en sont les responsables. Les faits ci-après sont déjà avérés : • les années 2001 à 2007 font toutes parties des 10 plus chaudes depuis le début des relevés météorologiques en 1880 (voir graphique 8) ; • le niveau de la mer est monté de 19,5 cm entre 1870 et 2004 ; • une étude du Global Carbon Project en 2008 a mis en évidence qu’entre 2000 et 2007, les émissions de CO2 ont progressé quatre fois plus vite que lors de la décennie précédente ; • les phénomènes climatiques extrêmes, à l’instar des ouragans ou des inondations, ont augmenté de manière disproportionnée au cours de ces dernières années. L’étude RECIPE (Rapport sur la politique énergétique et climatique en Europe), menée conjointement par l’organisation pour la protection de l’environnement WWF et le Groupe Allianz, estime que les émissions de CO2 représenteront 2500 gigatonnes d’ici 2050. Cela équivaut à une augmentation de sept degrés de la température mondiale par rap- port à l’ère préindustrielle. Le rapport Stern, qui examine le coût du changement climatique pour l’économie mondiale, conclut qu’en l’absence de nouvelles mesures de protection de l’environnement, le changement climatique coûtera entre 5 et 20 % du PIB mondial. Même si des mesures de protection de l’environnement sont prises à partir de 2025, le Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung (DIW) estime que les dommages planétaires causés par le changement climatique à l’horizon 2050 auront atteint près de 3800 milliards de dollars US (USD). Si des investissements étaient réalisés dès aujourd’hui afin de protéger l’environnement, à concurrence seulement de 500 milliards d’USD, les coûts économiques du réchauffement planétaire pourraient être limités à 1300 milliards d’USD (voir graphique 9). La première conclusion est que notre environnement devient de plus en plus une ressource rare. Il a désormais un « prix », c’est-àdire que la consommation des ressources environnementales est un facteur à prendre en compte en termes de coût et de rareté. Et du point de vue, notamment, du commerce des droits d’émissions de CO2, les coûts environnementaux sont de plus en plus internalisés, c’est-à-dire que leurs responsables sont donc de plus en plus invités à mettre la main à la poche. 13 Analyses et Trends Graphique 10 : Une consommation d’énergie durable grâce aux énergies renouvelables. Prévisions de l’évolution de la production d’énergies traditionnelles et d’énergies renouvelables jusqu’en 2050. 35000 30000 25000 30% x3 20000 15000 10000 5000 0 1985 Sources traditionnelles 2025 2050 Énergies renouvelables Source : World Energy Council ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières L’environnement a désormais un prix Les conséquences du changement climatique se traduisent de plus en plus par des risques pour les entreprises. C’est pourquoi près de 6000 grandes entreprises et 475 investisseurs institutionnels, gérant ensemble près de 55 000 milliards d’USD d’actifs, se sont associés au sein du « Carbon Disclosure Project » (CDP). Ils s’engagent non seulement à uniformiser les normes de mesure des émissions et à prendre en compte les aspects environnementaux lors de l’analyse des titres dans lesquels ils investissent, mais aussi à faire développer des stratégies de protection de l’environnement aux entreprises et à les amener à réduire leurs émissions. L’introduction des droits d’émission de CO2, l’augmentation des prix des matières premières et le fait que le changement climatique soit devenu un risque d’entreprise sont autant de facteurs qui contribuent à donner un prix à la consommation de l’environnement. De plus en plus, l’environnement devient un facteur de coûts et de risque. Il est nécessaire, pour la création de valeur globale, d’augmenter la productivité des ressources et de l’énergie, et de gérer celles-ci de manière plus durable. De cette attitude découlent aussi des opportunités de croissance. 14 La protection de l’environnement, la préservation des ressources et la responsabilité sociétale de l’entreprise sont aujourd’hui des éléments essentiels du système économique mondial dans de nombreux domaines, surtout dans les pays industrialisés. Dans ceuxci particulièrement, la consommation s’accompagne de critères éthiques, écologiques et de durabilité totalement nouveaux. Ainsi, la vente de véhicules hybrides aux États-Unis a quasiment été multipliée par quatre entre 2004 et 2008, et plus de 80 % des Britanniques recyclent le papier et le verre. Dans les pays émergents comme la Chine, près de 51 000 protestations se sont élevées en 2006 contre la pollution environnementale. Dans d’autres secteurs économiques aussi, « consommer avec la conscience tranquille » semble de plus en plus être un moteur de croissance. Le marché des produits alimentaires bio est en pleine expansion, de même que les placements financiers « verts » et le commerce de produits équitables. À la lumière des facteurs décrits, les bases du 6ème cycle de Kondratiev semblent récemment avoir été jetées. Pas étonnant, dans ces circonstances, que les chasseurs de tendance confèrent surtout un grand potentiel aux secteurs qui seront décisifs pour un développement durable de l’être humain et de la santé. l’environnement devient un facteur de coûts Analyses et Trends Les technologies vertes, un marché de ­croissance Les nouvelles formes d’énergie jouent un rôle de plus en plus important. La part des sources d’énergie renouvelables à émissions neu- tres de CO2 va probablement être amenée à croître encore dans le marché mondial de l’énergie. En effet, avec l’augmentation de la population mondiale (40 % d’habitants en plus en 2050), les besoins d’énergie se multiplient aussi à l’échelle planétaire. Or, paral- Les réseaux intelligents Les réseaux intelligents (« smart grid » en anglais) sont des réseaux qui, outre le transport traditionnel de l’électricité, permettent également une alimentation bidirectionnelle et une communication des données (électriques). En effet, avec la production décentralisée d’énergie (renouvelable surtout) par un nombre de plus en plus important de foyers et d’entreprises, un pilotage efficace du système énergétique est aujourd’hui plus que jamais essentiel. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à produire eux-mêmes de l’électricité grâce à l’énergie solaire, éolienne ou géothermique. Ces nouvelles technologies ont pour objectif, sur le marché de l’énergie de demain, de permettre une production, une distribution et une consommation électriques aussi efficaces que possible. Les réseaux intelligents possèdent ainsi trois composantes essentielles : 1.Les compteurs intelligents : il s’agit de compteurs électriques intelligents qui permettent la mesure de la consommation et de la production par une transmission à distance des données, par le biais d’Internet. Ces compteurs sont la pierre angulaire des réseaux intelligents. Ils permettent une facturation variable de l’électricité en fonction de la demande globale et de l’exploitation du réseau. 2.L’intelligence des réseaux : ce terme fait référence aux infrastructures électriques et à la technique de gestion y afférente. Une centrale virtuelle permet ainsi un équilibre efficace entre production et consommation sur la « Toile énergétique ». 3.L’informatique appliquée à l’énergie : il s’agit là des systèmes intelligents de gestion des données qui gèrent automatiquement le calcul et l’enregistrement des données clients et des paramètres des réseaux de câbles électriques. Les réseaux intelligents sont parfois aussi appelés « Internet de l’énergie » ou « Toile énergétique ». Il existe déjà quelques exemples d’applications destinées à se développer à l’avenir : • la production d’énergie dans le désert du Maghreb ou dans les parcs éoliens en pleine mer nécessite l’installation de réseaux de distribution intelligents afin de rediriger cette électricité produite de manière irrégulière directement à la source de consommation ; • la nuit, lorsque le vent balaie la mer du Nord, mais que la consommation baisse de manière naturelle et que l’électricité est en règle générale moins chère, différents accumulateurs (batteries pour voitures et trains électriques notamment), peuvent être chargés, ou des milliers de machines à laver peuvent être mises en route ; • en été, lorsque des centaines de milliers d’installations photovoltaïques produisent du courant et alimentent simultanément le réseau aux quatre coins du pays, les régulateurs intelligents veillent à ce que les centrales soient partiellement arrêtées ou qu’elles tournent à régime réduit. Ainsi, ces nouvelles technologies semblent disposer d’un potentiel de marché très prometteur. La plate-forme européenne Smart Grids, dédiée à la question de l’énergie, estime que 390 milliards d’euros devront être investis d’ici à 2030 en Europe pour une couverture complète de réseaux intelligents. 300 milliards d’euros seraient nécessaires pour le renouvellement et l’expansion des infrastructures d’alimentation en électricité, tandis que 90 milliards seraient consacrés au transport du courant. Cisco Systems, l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de réseaux, table pour sa part sur un chiffre d’affaires de 20 milliards d’USD par an jusqu’en 2013 dans le domaine des réseaux intelligents. Pour l’entreprise, l’envergure de la Toile énergétique devrait représenter le centuple celle de l’Internet. Les réseaux intelligents, dont l’efficience énergétique est élevée et qui économisent donc les ressources, sont donc une technologie essentielle dans le processus d’écologisation croissante de l’économie. Sources : Siemens AG, Wikipedia 15 Analyses et Trends Graphique 11 : Les énergies vertes, un marché de plusieurs milliards d’euros en pleine croissance. Croissance du chiffre d’affaires et part du chiffre d’affaires par rapport à l’ensemble des secteurs économiques de l’Allemagne. Prévisions de CA en Allemagne (en mds d‘EUR)Part du CA par rapport à l’ensemble des secteurs économiques 1000 1000 900 2005 4% Technologies environnementales 2030 16% Technologies environnementales 800 700 570 600 500 400 280 300 200 170 290 150 100 0 2005 2030 Construction de machines Construction de véhicules Technologies environnementales Source : BMU, 2006, Zukunftsinstitut ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières énergies renouvelables passera de 635 milliards d’USD en 2010 à 1900 milliards d’USD en 2020. lèlement à cela, les sources traditionnelles telles que le pétrole et le gaz naturel restent limitées. Le Conseil mondial de l’énergie (CME) estime que la production mondiale d’électricité aura doublé en 2025 et triplé à l’horizon 2050. La proportion mondiale des sources d’énergie renouvelables devrait croître de 7 % aujourd’hui à environ 30 % d’ici le milieu du siècle (voir graphique 10). Parallèlement, le CME estime que le marché des Les hautes technologies devraient également largement profiter de cette réorientation verte du marché, car la demande d’énergies renouvelables, de technologies environnementales modernes, d’une gestion durable de l’eau, de recyclage et de techniques de Graphique 12 : Mesures budgétaires « vertes ». Part des mesures budgétaires consacrées à la protection de l’environnement. Total des mesures Mesures « vertes » Italie 26,7 mds Japon 31,8 mds 33,7 mds Canada Australie ÉtatsUnis Allemagne France 38,1 mds 38,8 mds 103,5 mds 104,8 mds 485,9 mds 81% 21% 8% 7% France Corée Royaumedu S. Australie Uni Canada 59% UE 1% Italie 13% Allemagne 3% Japon 9% 30,4 mds RoyaumeUni Chine UE Corée du S. 586,1 mds 38% Chine Source : Financial Times, RCM ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 16 972,0 mds 12% États-Unis Analyses et Trends La théorie des couleurs des biotechnologies Le terme « biotechnologies » désigne l’application des connaissances de la biologie et de la biochimie à des domaines techniques, ou qui peuvent avoir une utilité sur le plan technique. Il s’agit d’un concept très vaste, et des domaines d’application ont donc été distingués : Biotechnologies rouges : médecine, industrie pharmaceutique Biotechnologies vertes : agriculture, biotechnologies végétales Biotechnologies blanches : produits biotechnologiques / processus industriels Biotechnologies bleues : produits de la mer Biotechnologies grises : gestion des déchets Biotechnologies marron : Biotechnologies jaunes : techniques et environnementales production de produits alimentaires et de matières premières Source : DIB propulsion plus efficaces va croissant. Le lien entre les technologies de l’information et les « marchés verts » devrait encore se renforcer, marquant une imbrication plus étroite entre le cinquième et le sixième cycle de Kondratiev. Ainsi, dans le domaine des « réseaux intelligents » par exemple, l’« Internet de l’énergie » devrait connaître de belles perspectives de croissance. Avec la production décentralisée d’énergie (renouvelable surtout) par un nombre de plus en plus important de foyers et d’entreprises, un pilotage efficace du système énergétique est aujourd’hui plus que jamais essentiel. La mesure et la gestion de l’électricité par Internet qui, à l’instar de centrales énergétiques virtuelles, équilibrent production et consommation au sein d’une véritable « Toile énergétique », devraient à l’avenir donner le ton sur le marché de l’énergie. La politique industrielle se met au vert Les énergies renouvelables se sont également invitées en politique, ce qui devrait donner une bouffée d’air aux technologies environnementales. L’Union européenne s’est fixé comme objectif un approvisionnement énergétique reposant à 20 % sur les énergies renouvelables en 2020. La Chine entend couvrir au moins 15 % de ses besoins énergétiques par des énergies renouvelables au même horizon. En outre, les mesures budgétaires prises à l’échelle mondiale pour soutenir l’économie, qui représentent plus de 2000 milliards d’USD, ont pris une tonalité verte marquée. Les mesures de protection de l’environnement représentent jusqu’à 81 % (Corée du Sud) des programmes de relance. Le nouveau gouvernement américain prévoit lui aussi un programme environnemental de vaste envergure : 12 % des fonds de soutien gouvernemental iront à des projets durables préservant l’environnement, ce qui correspond à un volume d’investissement d’environ 120 milliards d’USD (voir graphique 12). Outre cette optique de protection de l’environnement, qui reste bien entendu essentielle, les investisseurs avisés devront également se demander comment ils peuvent tirer profit de ces tendances écologiques et économiques durables Les petites structures, une véritable mégatendance Dans l’optique d’une augmentation de la productivité des ressources et de l’énergie, pilier du sixième cycle de Kondratiev, les perspectives des nano- et des biotechnologies paraissent intéressantes. Toutes deux pourraient continuer à jouer un rôle important dans le nouveau cycle structurel. Des matériaux innovants (ou dotés de propriétés novatrices) et de nouveaux processus permettront dans bien des domaines de réduire la consommation d’énergie et de ressources, et donc de mieux respecter l’environnement. Si les nanotechnologies et les biotechnologies apportent à l’heure actuelle de fait une contribution encore minime à l’économie, 17 Analyses et Trends Graphique 13 : Les nanotechnologies, des petites structures à grande importance. Volume du marché mondial des produits nano-optimisés (En mds d’USD). 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 2007 2008 2009 2010 Matériaux et techniques de production 2011 2012 2013 Électronique 2014 2015 Santé Source : LUX Research ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières elles ont déjà su s’imposer comme un catalyseur essentiel de progrès. Technologies transversales applicables à de nombreux domaines (et notamment les techniques environnementales et médicales ainsi que l’électrotechnique), elles devraient continuer à gagner en importance. Leurs domaines d’application sont déjà multiples au quotidien : citons pour les nanotechnologies les textiles et peintures antitaches, les préparations dépôt miniatures pour les maladies chroniques ou encore les écrans plats déroulables (OLED). Les biotechnologies font également partie de notre quotidien, par exemple dans la fermentation du pain ou de la bière à l’aide de levure, un processus connu depuis près de 5000 ans. Les biotechnologies ne sont souvent pas directement visibles, mais elles concernent des produits très divers, notamment dans la médecine (par ex. vaccins), l’industrie (par ex. plastiques biodégradables), l’agriculture (par Graphique 14 : Les biotechnologies blanches, un secteur en pleine croissance. Ventes mondiales des produits basés sur des biotechnologies blanches (en milliards d’EUR) 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Combustibles Matières bio premières végétales Substances Produits Alimentation pharmaceuti chimiques en humaine et ques vrac, polymères animale Graisses et huiles Enzymes Autres 2005 : CA de 77 mds EUR généré par les biotechnologies industrielles dans l'industrie chimique (7 % du CA total) 2010 : CA de 125 mds EUR généré par les biotechnologies industrielles dans l'industrie chimique (10 % du CA total) Source : Dr. Garthoff ; « Biotechnologies Blanches », 18 octobre 2008 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 18 Analyses et Trends Graphique 15 : Biotechnologies : des entreprises qui mûrissent. Part mondiale des sociétés du secteur dégageant des bénéfices (en %) 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 2004 2005 2006 2007 2008E 2009E 2010E 2011E 2012E Source : Barclays Research ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières ex. pesticides biologiques), l’industrie alimentaire (par ex. fromage) et les techniques environnementales (par ex. épuration des eaux usées) (voir l’encart sur la théorie des couleurs des biotechnologies). taux de croissance annuel de 46 %. Le secteur des matériaux et techniques de production devrait connaître la progression la plus importante (de 97 milliards d’USD en 2007 à 1700 milliards d’USD en 2015). Les ventes mondiales de produits nano-optimisés représentent déjà 147 milliards d’USD (2007). Les prévisions de Lux Research tablent sur une augmentation du volume de ce marché à l’échelle planétaire, qui atteindra environ 3000 milliards d’USD en 2015, soit un En ce qui concerne les biotechnologies, le chiffre d’affaires mondial des sociétés spécialistes du secteur cotées en Bourse s’élève à près de 90 milliards d’USD, soit 17 % du secteur pharmaceutique (source : Ernst & Young). Étonnamment, et à l’inverse de la Graphique 16 : Biotechnologies : le secteur résiste bien à la crise financière. Performance du MSCI World et du MSCI Biotechnology en 2008 (01/01/2008 = 100) 130 120 110 100 90 80 70 60 50 01/08 02/08 03/08 04/08 Indice de prix MSCI World Biotech 05/08 06/08 07/08 08/08 09/08 10/08 11/08 12/08 Indice de prix MSCI World Source : Datastream ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 19 Analyses et Trends tendance générale, les ventes de 2008, en pleine crise financière, ont augmenté de 12 %. L’adaptation croissante des processus industriels aux méthodes biotechnologiques devrait faire passer le chiffre d’affaires des seules biotechnologies industrielles (blanches) de 50 milliards d’euros aujourd’hui à près de 300 milliards d’euros dans dix ans. Parallèlement à cela, les biotechnologies et la pharmacie se taillent la part du lion, en termes d’investissements R&D, par rapport aux autres secteurs. Selon une enquête de la Commission européenne (R&D Scoreboard), le secteur de la biopharmacie devance la technologie, le matériel et l’équipement informatique en 2007, avec des investissements de 71 milliards d’euros à l’échelle mondiale au titre de la recherche et du développement. fices, le chiffre était déjà de 30 % en 2007. Aux États-Unis, le secteur est globalement passé dans le vert pour la première fois en 2008. Selon les estimations de Barclays Research, la part des groupes de biotech bénéficiaires devrait atteindre au moins 60 % en 2012 (voir graphique 15). Rien d’étonnant, donc, à ce que les sociétés pharmaceutiques traditionnelles s’intéressent elles aussi manifestement aux biotechnologies. Une étude d’Ernst & Young montre qu’en 2008 aux États-Unis, la valeur totale des fusions-acquisitions dans le secteur des biotechnologies a franchi la barre des 28,5 milliards d’USD. Après ajustement visant à tenir compte des importantes transactions des années précédentes, c’est un nouveau record. Pour l’Europe, ce chiffre est de 5 milliards d’USD. S’il est (encore) difficile de trouver des sociétés à forte capitalisation dans le domaine des nanotechnologies, l’engagement dans le secteur des biotechnologies est à recommander aux investisseurs qui souhaitent profiter de la mégatendance des petites structures. Ces entreprises semblent en effet petit à petit entrer en phase de maturation. Un indice pour étayer ce constat : si en 2004, seules 20 % des entreprises de biotechnologies cotées en Bourse réalisaient des béné- Graphique 17 : Vieillir en bonne condition physique : accroissement des dépenses de santé. Dépenses de santé (en % du PIB) 9,9% Norvège 15,0% 6,7 % Irlande 14,5% 8,8% Allemagne 14,3% 6,9% Japon 13,4% 8,1% France 13,4% 6,6% Italie 13,2% 8,6% Suède Royaume-Uni 7,2% États-Unis 7,2% 12,9% 12,7% 12,4% 7,4% Suisse 12,3% 5,6% Espagne 6,0 % Turquie 5,1% Autriche 2005 12,1% 11,7% 10,9% 2050 Source : OECD, 2006 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 20 Analyses et Trends Graphique 18 : Le marché de la santé bénéficie du « double vieillissement ». Part des plus de 65 ans dans la population, par région (2005 et estimations 2050). 30% 27% 25% 22 % 20% 20% 19% 17% 16% 15% 13% 10% 10% 6% 7% 6% 5% 3% 0% Europe 2005 Amérique du Nord Amérique latine Océanie Asie Afrique 2050 (estimation) Source : UN Population Devision; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières L’augmentation de la rentabilité et de la demande s’est aussi reflétée dans les cours des actions. Les titres biotechnologiques se sont récemment révélés particulièrement résistants à la crise. Tandis que les actions mondiales cédaient environ 40 % sous l’effet de la crise financière en 2008, l’indice sectoriel MSCI Biotechnologie enregistrait une progression de près de 10 % (voir graphique 16). Les petites structures, qui englobent à la fois le secteur des nanotechnologies et des biotechnologies, ne sont certes pas encore capables de jouer le rôle de locomotive de l’économie mondiale, mais au vu des fortes dépenses de recherche et développement dont elles profitent, de l’immense potentiel de croissance et de la vaste pénétration sociale que leur permet leur rôle de technologie transversale, elles ont le potentiel nécessaire pour devenir une mégatendance, et donc porter le sixième cycle de Kondratiev. Mégatendance de la santé ­holistique Le secteur de la santé pourrait lui aussi être un moteur de croissance significatif du sixième cycle de Kondratiev, entraînant non seulement les rouages des biotechnologies, mais aussi ceux d’autres secteurs de l’économie. En effet, la santé est de plus en plus considérée comme une ressource et non une « propriété », comme un moteur de croissance et non un simple facteur de coûts. Ce changement de paradigme devrait amener le secteur à endosser un rôle majeur sur le plan économique. En 2006, les dépenses de santé des États de l’OCDE représentaient entre 5 et 10 % du PIB. Selon l’organisation, elles devraient croître davantage que la richesse nationale jusqu’en 2050 et atteindre jusqu’à 15 % du niveau de production de certaines économies (voir graphique 17). À lui seul, le chiffre d’affaires des laboratoires pharmaceutiques cotés représentait quelque 770 milliards d’USD en 2008 (source : IMS Health). De nouveaux marchés et univers de produits devraient voir le jour et se développer autour du concept de « santé holistique » – une santé qui recouvre les dimensions corporelle, psychologique, écologique et sociale. Le secteur de la santé pourrait lui aussi être un moteur de croissance significatif du sixième cycle de Kondratiev. Dans l’ensemble, la croissance du secteur de la santé devrait être à nouveau stimulée par les moteurs suivants : 21 Analyses et Trends Graphique 19 : Vivre plus longtemps, même avec des maladies chroniques. Frais médicaux annuels par catégorie d’âge, en EUR. 16000 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 moins de 15 ans 15-29 Femmes 30-44 45-64 65-84 85+ Tous âges Hommes Source : Rapport sur la santé en Allemagne, 2009 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 1.Les mutations démographiques mondiales devraient faire évoluer et décupler la demande de services de santé. • D’une part, la planète devrait abriter plus de 2,5 milliards d’humains supplémentaires d’ici 50 ans, une croissance de près de 40 %. Facteur quantitatif, la hausse de la population mondiale n’est pas le seul moteur à alimenter le besoin en soins de santé ; il existe également un aspect « qualitatif » : la Banque mondiale prévoit que les pays aux revenus les plus bas connaîtront une croissance deux fois plus rapide au cours des prochaines décennies que leurs homologues aux revenus plus élevés. La prospérité s’accompagne d’une consommation accrue de services de santé de plus grande qualité. Ainsi, en 2008, chaque habitant des États-Unis consommait environ 1500 USD de soins de santé par an tandis que le montant de cette consommation n’avoisinait que 200 USD en Chine ou en Inde. • Parallèlement, l’allongement de l’espérance de vie dans les nations développées – de quelque 3 mois chaque année – et le pourcentage croissant que représentent les plus de 65 ans dans la 22 population devraient faire augmenter les dépenses de santé. À titre d’exemple, la part des 65 ans et plus en Europe devrait passer d’environ 16 % en 2005 à plus de 27 % d’ici 2050 (voir graphique 18). L’expression « Vieux continent » prend alors un tout autre sens. Le vieillissement de la population se poursuit aussi inexorablement sur d’autres continents. En Asie par exemple, les retraités devraient compter pour plus de 17 % de la population en 2050, contre environ 6 % actuellement. Par conséquent, le besoin en médicaments et traitements médicaux devrait s’accroître. En effet, les affections chroniques et aiguës sont de plus en plus fréquentes à mesure que l’âge avance ; les dépenses de santé s’alourdissent donc plus vite que les années ne s’additionnent : les dépenses de santé pour un Allemand entre 45 et 64 ans sont en moyenne de 3000 euros par an ; elles passent à près de 6000 euros entre 65 et 84 et, au-delà de 85 ans, elles atteignent même près de 12 000 euros (voir graphique 19). 2.Les avancées de la médecine accroissent les chances de guérison et la durée de la vie – même pour les personnes atteintes de maladies chroniques. Grâce à une intégra- Analyses et Trends tion plus étroite avec des technologies encore récentes comme les biotechnologies et les nanotechnologies, de nouveaux marchés de croissance voient le jour dans les domaines du diagnostic et de la thérapie. Il est par exemple déjà possible de placer des médicaments directement dans le circuit sanguin grâce à des nanorobots. De même, dans le domaine des biotechnologies, on peut fabriquer des vaccins ou des antibiotiques ciblés à l’aide d’enzymes. Au nombre des nouveaux marchés, on compte par ailleurs l’amélioration des diagnostics par l’échange de données sur les fonctions corporelles via Internet. 3.On constate notamment dans les sociétés vieillissantes aisées – en d’autres termes, dans les pays industrialisés – un changement de valeurs en faveur d’une prise de responsabilité personnelle en matière de santé et d’un entretien actif de sa forme physique par les individus. Pour le marché de la santé, préserver le capital santé devient un objectif de plus en plus présent aux côtés de celui de guérir. Ce marché devient donc de plus en plus varié et, d’un marché d’offre réglementé, se transforme en marché tiré par la demande. De nouveaux services et produits peuvent voir le jour dans les domaines de l’alimentation saine (produits bio, « alicaments »), de la santé personnelle, du conseil et de la prévention santé ainsi que du bien-être. 4.Le secteur de la santé s’imprègne de plus en plus des principes économiques. D’une part, les acteurs de la santé s’orientent manifestement de plus en plus vers des modèles issus de la sphère économique privée. Non seulement la chaîne de valeur de la médecine est de plus en plus marquée par l’empreinte de principes économiques comme l’efficience, mais une contribution croissante est demandée à ceux dont le comportement génère des frais médicaux. Il est déjà possible d’observer cette tendance, notamment dans l’augmentation des primes d’assurance des fumeurs ou dans les dommages-intérêts versés par l’industrie du tabac. Parallèlement, le secteur se libéralise. Enfin, les patients deviennent de plus en plus des consommateurs dont les besoins sont placés au premier plan. On constate par exemple que la santé est devenue un thème marketing important pour l’industrie alimentaire ou le secteur des articles de sport. 23 Analyses et Trends Conclusion Aujourd’hui déjà, on constate que les technologies et les matériaux existants sont sur le point d’atteindre leurs limites. Mégatendances liées à la demande, comme la mondialisation et la démographie, mégatendances liées à l’offre, comme les technologies environnementales, les petites structures ou la santé holistique, tous ces domaines peuvent non seulement stimuler sur le long terme la productivité de l’économie mondiale, mais aussi influencer la société dans son ensemble. Les produits et services innovants devraient s’ouvrir à une nouvelle demande émanant sans doute dans un premier temps des pays industrialisés. Bien que les rôles principaux et secondaires n’aient pas encore été clairement distribués pour le sixième cycle de Kondratiev, les bases semblent avoir été jetées. Les crises qui se sont succédé, la bulle des TMT (technologies, médias et télécommunications) ainsi que la toute récente crise financière marquent peut-être déjà la naissance de ce cycle, au cours duquel la prospérité se diffusera probablement en vagues longues. Il y a fort à parier que l’onde de choc de la crise financière continuera encore de se propager pendant un temps. Les investisseurs axés sur le long terme seraient toutefois bien avisés de saisir l’occasion de cette crise pour naviguer très tôt sur la sixième vague de Kondratiev. Dennis Nacken Encart : Les mégatendances et leurs bénéficiaires Mégatendance Bénéficiaires Mondialisation Services aux entreprises axés sur la connaissance : - logistique - services / sécurité informatique(s) - conseil en ressources humaines et formation continue Démographie Services de santé et de soins : - industrie pharmaceutique - biotechnologies - soins / établissements de santé - services financiers liés à la retraite et à la prévoyance santé Tendances ­écologiques Marchés liés à l’environnement : - énergies renouvelables - efficience énergétique / conseil en énergie - traitement des eaux / désalinisation - technologies de recyclage Petites structures Entreprises des domaines suivants : - biotechnologies - nanotechnologies Santé holistique Produits et services destinés à préserver le capital santé : - techniques médicales - conseil santé - marché du bien-être - produits bio et alicaments Source : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières 24 Analyses et Trends Bibliographie Kondratiev : Allianz Knowledge site – Portail d’informations sur les plus importantes problématiques de notre époque à l’échelle planétaire : http://www.knowledge.allianz.com Portail d’informations sur la théorie économique des « longues vagues » : http://www.thelongwaveanalyst.ca Portail d’informations sur Kontratiev : www.kondratieff.biz Leo A. Nefiodow, (« The sixth Kondratieff »), 6th edition, 2006 Zukunftsinstitut, Matthias Horx, (« The Power of Megatrends »), 2007 Mégatendance : démographie Allianz Global Investors Capital Market Analysis, Demography: a global trend, www.allianzgi.de/capitalmarketanalysis Page d’accueil de la division des Nations Unies consacrée à la population : http://www.un.org/esa/population/unpop.htm Mégatendance : mondialisation Allianz Global Investors Capital Market Analysis, Asia on the move – gravitational centre of the 21st century, www.allianzgi.de/capitalmarketanalysis Allianz Global Investors Capital Market Analysis, Chinas long-term economic outlook, www.allianzgi.de/capitalmarketanalysis Allianz Global Investors Capital Market Analysis, Global Investments in a globalised world, www.allianzgi.de/capitalmarketanalysis Mégatendance : ressources rares Allianz Global Investors Capital Market Analysis, Agricultural trends: Seed for growing a portfolio, www.allianzgi.de/capitalmarketanalysis Allianz Global Investors Capital Market Analysis, Investing in scarce ressources, www.allianzgi.de/capitalmarketanalysis Allianz Global Investors Capital Market Analysis, Megatrend: Scarce Ressources, www.allianzgi.de/capitalmarketanalysis Mégatendance : tendances écologiques Allianz Global Investors Capital Market Analysis, Focus: Eco-Trends, www.allianzgi.de/capitalmarketanalysis Allianz & WWF Umweltstiftung, « RECIPE – Report On Energy And Climate Policy In Europe, The Economics of ­Decarbonization », 2009 Allianz Knowledge site – Portail d’informations sur les plus importantes problématiques de notre époque à l’échelle ­planétaire : http://www.knowledge.allianz.com Ministère fédéral allemand pour l’environnement, la préservation de la nature et la sécurité nucléaire (BMU), Brochure: « Ecological Industrial Policy – Sustainable Policy for Innovation, Growth and Employment », 2008 Page d’accueil du BMU / Énergies renouvelables : www.erneuerbare-energien.de Page d’accueil du Worldwatch Institute pour le développement durable : http://www.worldwatch.org Portail d’informations sur l’initiative Smart Grids : www.smartgrids.eu Mégatendance : nano- et biotechnologies Page d’accueil de la Biotechnology Industry Organization (BIO) : http://www.bio.org Page d’accueil du Ministère fédéral allemand de l’éducation et de la recherche / biotechnologies : http://www.bmbf.de/en/1024.php Page d’accueil du Ministère fédéral allemand de l’éducation et de la recherche / nanotechnologies : http://www.bmbf. de/en/nanotechnologie.php Page d’accueil de la National Nanotechnology Initiative (NNI) américaine : http://www.nano.gov/ Mégatendance : santé holistique Leo A. Nefiodow, (« The sixth Kondratieff »), Chapter 3: « The Sixth Kondratieff Wave: The Evolving Health Market », 6th edition, 2006 Page d’accueil de l’American Hospital Association, Recherche et tendances : http://www.aha.org/aha/research-andtrends/index.html Page d’accueil de l’American Holistic Medical Association (AHMA) : http://www.holisticmedicine.org 25 Analyses et Trends 26 Allianz Global Investors France – Société Anonyme au capital de 10 159 600 euros – RCS Paris 352 820 252 – Siège Social : 20 rue Le Peletier, 75444 Paris Cedex 09 – Société de Gestion de portefeuille agréée par la Commission des Opérations de Bourse le 30 juin 1997 sous le numéro GP-97-063. Les performances passées ne sont pas un indicateur fi able des performances futures. AllianzGI France s’efforce d’utiliser des informations pertinentes, fi ables et contrôlées. Toutefois, AllianzGI France ne saurait être tenue responsable, de quelque façon que ce soit, de tout dommage direct ou indirect résultant de l’usage de la présente publication ou des informations qu’elle contient. La présente publication a pour seul objet de fournir à titre d’information une perspective générale de l’environnement macro économique. Par conséquent, les informations contenues dans ce document ne sont pas constitutives d’une offre commerciale ou de conseil d’ordre juridique ou fi scal. Les ­opinions développées dans la présente publication refl ètent le jugement actuel d’Allianz Global Investors France, celui-ci étant susceptible d’évoluer à tout moment. La présente publication ne doit pas à être copiée, transmise ou distribuée à des tiers sans l’autorisation écrite préalable d’Allianz Global Investors France. Document non contractuel. www.allianzgi.fr Hans-Jörg Naumer Olivier Gasquet Dennis Nacken Stefan Scheurer Allianz Global Investors France – Société Anonyme 20 rue Le Peletier 75444 Paris Cedex 09 Février 2010 Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières