Les vagues longues de la prospérité ou le sixième cycle de Kondratiev

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Analyses et Trends
Les vagues longues de la prospérité
ou le sixième cycle de Kondratiev
Février 2010
Sommaire
Les vagues longues de la prospérité ou le sixième cycle de Kondratiev 1
Sommaire
2
Les cycles de Kondratiev
2
La crise financière donnera-t-elle naissance au sixième cycle de
Kondratiev ?
3
Voyage dans le futur – les tendances de demain
5
Mondialisation et démographie, deux accélérateurs du changement
8
L’Asie, centre de gravité de la planète au XXIème siècle
9
Les pays industrialisés, épicentre du sixième cycle de Kondratiev ?
11
La « mondialisation verte », une mégatendance qui consacre
l’écologisation de l’économie
12
Le climat, une ressource rare
13
L’environnement a désormais un prix
14
Les technologies vertes, un marché de croissance
15
La politique industrielle se met au vert
17
Les petites structures, une véritable mégatendance
17
Mégatendance de la santé holistique
21
2
Analyses et Trends
Les vagues longues de la prospérité
ou le sixième cycle de Kondratiev
Les investisseurs se demandent aujourd’hui si la crise financière
actuelle ne marquerait pas l’apparition d’un sixième cycle de
­prospérité.
De l’invention de la machine à vapeur au
XVIIIème siècle, du chemin de fer et de
l’électricité au XIXème siècle, puis de la généralisation de l’automobile à l’avènement de
la société de l’information au XXème siècle,
l’économie s’est développée en cinq vagues
longues, correspondant chacune à un grand
cycle économique marqué d’une longue
phase de prospérité, qui s’est la plupart du
temps achevé en une crise profonde. Les
investisseurs se demandent aujourd’hui si la
crise financière actuelle ne marquerait pas
l’apparition d’un sixième cycle de prospérité.
L’environnement, les biotechnologies et la
santé ne seraient-ils pas les locomotives de
l’économie de demain ? Ces trois secteurs
peuvent-ils nous ramener sur le chemin
d’une croissance durable ?
De l’invention de la machine à
vapeur au XVIIIème siècle, du
chemin de fer et de l’électricité
au XIXème siècle, puis de la généralisation de l’automobile à
l’avènement de la société de
l’information au XXème siècle,
l’économie s’est développée en
cinq vagues longues.
3
Analyses et Trends
Sommaire
• Les crises qui se sont succédé, la bulle des TMT (technologies, médias et télécommunications) ainsi que la toute
récente crise financière pourraient bien marquer la naissance du sixième cycle de Kondratiev. Quatre caractéristiques qui, pour l’économiste soviétique, marquent un changement de tendance augurant l’entrée dans un
nouveau cycle éponyme, semblent en effet réunies à ce jour :
1. épuisement du potentiel d’exploitation des anciennes innovations de base (cycle de 40 à 60 ans) ;
2. net excédent de capital financier (par rapport au capital non monétaire) ;
3. forte récession (phase de rupture) ;
4. mutations sociales et institutionnelles.
• Deux sources d’impulsion émergent de la recherche d’un moteur pour le sixième cycle de Kondratiev :
1. des mégatendances d’avenir, qui génèrent une réorientation de la demande. C’est notamment le cas de la
mondialisation et de la démographie ;
2. des tendances ou innovations qui modifient la structure de l’offre économique. Il s’agit par exemple des technologies environnementales, des biotechnologies ou des nanotechnologies.
• Dans cette période de transition entre le cinquième et le sixième cycle de Kondratiev, les impulsions relatives à
la demande proviennent principalement des pays émergents, et d’Asie en particulier, du fait des mégatendances
liées à la mondialisation et à la démographie.
• Pour les pays industrialisés, la voie vers une économie de la connaissance semble déjà toute tracée. Il est donc
vraisemblable que le sixième cycle de Kondratiev y prendra aussi sa source.
• Si, dans le cycle de Kondratiev actuel, l’ère de l’information a mené à une amélioration radicale de la productivité du travail, la clé d’une économie prospère, lors du prochain long cycle, semble être l’augmentation de la productivité des ressources et de l’énergie. La croissance prendra désormais probablement ses racines dans un
nouveau mélange d’économie, d’écologie et d’engagement social, un changement structurel qualifié de « mondialisation verte ».
• Dans l’optique de la nouvelle productivité des ressources et de l’énergie, pilier du sixième cycle de Kondratiev,
les perspectives des nano- et biotechnologies paraissent intéressantes. Des matériaux innovants (ou dotés de
propriétés novatrices) et de nouveaux processus permettront dans bien des domaines de réduire la consommation d’énergie et de ressources, et donc de mieux respecter l’environnement.
• Le secteur de la santé pourrait lui aussi être un moteur de croissance significatif du sixième cycle de Kondratiev,
entraînant non seulement les rouages des biotechnologies, mais aussi ceux d’autres secteurs de l’économie. En
effet, la santé est de plus en plus considérée comme une ressource et non une « propriété », comme un moteur
de croissance pour l’économie et l’emploi et non un simple facteur de coûts. Ce changement de paradigme
devrait amener le secteur à endosser un rôle majeur sur le plan économique.
Les cycles de Kondratiev
La recherche d’une réponse à la question de
l’apparition de cycles (structurels) de longue
durée fait invariablement revenir le nom de
l’économiste Nikolaï Kondratiev. Ce dernier
observa en effet que les fluctuations de
l’économie prenaient la forme de cycles à
long terme (40 à 60 ans), qui furent donc
baptisés « cycles de Kondratiev ». Selon sa
4
théorie, chaque cycle est amorcé par de nouvelles inventions technologiques qui étayent
un essor conjoncturel de longue durée – bien
sûr, il est pour cela nécessaire que ces innovations de base pénètrent quasiment tous
les secteurs de l’économie et génèrent de
nouvelles pointes de productivité dans
l’ensemble du tissu économique. Selon la
théorie de Kondratiev, on dénombre cinq
cycles depuis la révolution industrielle (fin
du XVIIIème siècle)
Analyses et Trends
Cycles de
Kondratiev
1er cycle de
Kondratiev
2ème cycle de
Kondratiev
3ème cycle de
Kondratiev
4ème cycle de
Kondratiev
5ème cycle de
Kondratiev
Période
1780 à 1830
1830 à 1880
1880 à 1930
1930 à 1970
1970 à nos jours
Invention
Machine à
vapeur
Chemin de fer,
acier
Électricité,
chimie
Automobile,
pétrochimie
Techniques de
l’information et
de la communication
Besoin couvert
Habillement
Transports
de masse
Production
de masse
Mobilité
­individuelle
Information et
communication
Source : L. A. Nefiodow, Der Sechste Kondratieff (le sixième cycle de Kondratiev), 2006 ;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
Les cycles ci-dessus marquent des périodes
de rupture. Au cours de ces cinq longues
phases, les technologies de « mise en réseau »
ont révolutionné des sociétés entières :
• d’anciennes branches industrielles ont été
remplacées par des nouvelles ;
• la culture et les processus des entreprises
ont été modifiés ;
• de nouveaux secteurs d’activité sont apparus ;
• ces changements ont généré des phases de
prospérité durable de plusieurs années ;
• ces phases se sont généralement accompagnées de marchés d’actions haussiers.
Lors du dernier cycle long, le micro-ordinateur et l’Internet ont par exemple changé
notre quotidien ainsi que notre manière de
travailler, de façon parfois radicale.
Les spéculations excessives des marchés
financiers et la bulle qui s’était formée au
niveau des prix des actifs ont mis un terme à
chacun de ces cycles structurels. Toutefois,
ces mêmes marchés ont également endossé
le rôle d’accélérateur de la reprise.
La crise financière donnera-telle naissance au sixième cycle
de Kondratiev ?
Au début d’un nouveau cycle de Kondratiev,
les entreprises ont en règle générale besoin
de capitaux abondants pour pouvoir investir
dans une machine à vapeur, une voiture (ou
un véhicule utilitaire) ou encore un système
informatique. La hausse des taux d’intérêt ne
Analyses et Trends
représente pas un obstacle dans la mesure
où les entreprises réalisent au final un chiffre
d’affaires plus important grâce à un équipement plus productif. Mais à un moment
donné, après plusieurs années, le potentiel
de ces nouvelles technologies s’épuise et leur
retour sur investissement diminue. Conséquence : la demande de crédit croît plus
lentement et les taux (réels) flirtent au final
avec le zéro. C’est ce qui s’est passé lors de la
Panique de 1837, de la Longue dépression en
1873, de la crise de l’économie mondiale en
1929 ainsi que des crises pétrolières de 1974
et de 1980. Or, ces tendances ont également
été observées lors des crises qui se sont succédé plus récemment, à savoir la bulle de la
TMT puis la crise financière.
Pour résumer, la théorie de Kondratiev met
en évidence quatre caractéristiques qui marquent un changement de tendance augurant
l’entrée dans un nouveau cycle éponyme :
1.épuisement du potentiel d’exploitation
des anciennes innovations de base (cycle
de 40 à 60 ans) ;
2.net excédent de capital financier (par rapport au capital non monétaire) ;
3.forte récession (phase de rupture) ;
4.mutations sociales et institutionnelles.
Une étude plus précise montre que les quatre critères, qui signalent un processus de
réorientation de l’économie, semblent également s’appliquer à la crise financière et économique que nous traversons actuellement :
16%
14%
1ème cycle
1780-1830
Machine à
vapeur, textile
2ème cycle
1830-1880
Chemin de fer,
acier
12%
marquent l’entrée dans
un nouveau cycle
­éponyme
• La pointe de productivité générée par les
technologies de l’information, qui trouvent
leur source dans l’invention de
l’ordinateur « Z3 » par Konrad Zuse en
1941, semble lentement toucher à sa fin.
Ainsi, un ordinateur portable encore plus
rapide ne se traduira pas par une augmentation considérable de la productivité des
processus de travail. La révolution de l’ère
Internet a déjà fait sentir une large partie
de ses effets.
• Jusqu’en 2007, avant le déferlement de la
crise financière, l’économie était marquée
par un excédent de capitaux financiers.
Avec le développement de l’économie du
crédit (dont l’avènement des produits
dérivés), les fonds disponibles étaient trop
importants par rapport à la taille de
l’économie réelle. Du fait de la prédominance du capital financier par rapport au
capital non monétaire (soit la somme des
moyens de production), les investisseurs
se sont mis en quête, dans leur chasse aux
rendements intéressants, de placements
Graphique 1 : Les cycles de Kondratiev ou les vagues longues de la croissance.
Performance glissante sur 10 ans du S&P 500 depuis 1814.
18%
Quatre caracteristiques
4ème cycle
1930-1970
Automobil,
Petrochemie
5ème cycle
1970-2010
Tech. de
l‘information
3ème cycle
1880-1930
Électrotechnique,
chimie
6ème cycle
2010-20XX
Marché de
l'environnement ?
Nano-/
biotechnologies ? Santé ?
10%
8%
6%
4%
2%
0%
-2%
-4%
-6%
-8%
-10 %
Panique de 1837
1837-1843
Crises pétrolières
1974-1980
Longue dépression
1873-1879
Crise éco. mondiale
1929-1939
Crise financière
2007-2009
1819 1829 1839 1849 1859 1869 1879 1889 1899 1909 1919 1929 1939 1949 1959 1969 1979 1989 1999 2009
Performance annuelle glissante sur 10 ans du S&P
Source : Datastream ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
6
Analyses et Trends
Graphique 2 : Tendance mondiale : la démographie.
Population en millions d’habitants.
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Afrique
2005
Asie
2020
Europe
Amérique latine
Amérique du Nord
2050
Source : Nations Unies, Division chargée de la population ;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
alternatifs, qu’ils ont trouvés en grande
partie dans les titres de dettes adossés à
l’immobilier américain ou dans les produits dérivés proposés sur les marchés financiers.
• S’est en ensuivie une crise financière qui
s’est transformée en une crise économique
mondiale d’une ampleur jamais vue
depuis celle de 1930. Le 9 mars 2009 restera
dans les annales pour les investisseurs –
pour une bien triste raison, puisque la date
coïncide avec le point bas des actions américaines (à l’aune du S&P 500), mais aussi
le plus bas niveau, depuis 200 ans, de la
performance à dix ans de l’indice d’actions
américain, avec un rendement annuel
moyen de -8 % (voir graphique 1).
• Enfin, une architecture réglementaire de la
sphère financière mondiale est actuellement mise en place ; elle doit former la
base d’un système économique et financier durable.
La récente crise financière pourrait marquer
une phase de rupture, à l’instar de celles
décrites par Kondratiev. Le sixième cycle de
Kondratiev a sans doute déjà commencé,
mais il reste désormais à attribuer les rôles
principaux et ceux de figurants.
Que va-t-il désormais se passer ? Quelles tendances pourraient marquer le sixième cycle
de Kondratiev, dans lequel nous nous
apprêtons à entrer ? Et quel impact auront
les bases qui sont en train d’être posées sur
notre vie au XXIème siècle ?
La récente crise financière
pourrait marquer une
phase de rupture, à
l’instar de celles décrites
par Kondratiev.
Voyage dans le futur – les
tendances de demain
Deux sources d’impulsion émergent de la
recherche d’un moteur pour le sixième cycle
de Kondratiev :
1.des mégatendances d’avenir, qui génèrent
un report de la demande. C’est notamment
le cas de la mondialisation et de la démographie ;
2.des tendances ou innovations qui modifient la structure de l’offre économique. Il
s’agit par exemple des technologies environnementales, des biotechnologies et des
nanotechnologies ou encore de la santé
holistique.
Une condition doit toutefois être respectée :
ces mégatendances ou innovations de base
doivent pouvoir influencer l’économie, la
politique et la société dans son ensemble,
ainsi que générer une pointe de productivité
dans plusieurs secteurs de l’économie de
manière simultanée.
7
Analyses et Trends
Graphique 3 : L’Asie fait son retour dans l’économie mondiale.
Part mondiale de l’Asie (en %).
Capitalisation boursière en USD*
PIB en USD
PIB (ajusté de la PPA)
Consommation énergétique**
Réserves de change
Population
0%
10 %
2009
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
1995
* hors Japon ** Année 2008
Source : MSCI, FMI, NU, BP, Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
Mondialisation et démographie,
deux accélérateurs du changement
Deux candidats semblent déjà avoir été identifiés pour jouer un rôle majeur dans le prochain
cycle économique long ; il s’agit de la mondialisation et des mutations démographiques. Ces
deux éléments devraient surtout entraîner une
réorientation de la demande. Leurs effets, qui
se font déjà sentir depuis longtemps, devraient
toutefois se déployer pleinement au cours des
prochaines années et des décennies à venir.
Depuis que l’Internet a fait tomber les barrières
technologiques, la mondialisation a atteint un
nouveau degré d’un point de vue qualitatif. Les
Graphique 4 : Les pays émergents disposent encore de réserves de productivité grâce aux
­technologies de l’information. Taux de possession / d’utilisation par tranche de 100 habitants.
États-Unis
Allemagne
Japon
Brésil
Russie
Inde
Chine
0
20
Micro-ordinateur
40
Internet
60
Tél. portable
80
100
Voiture
Source : Union internationale des télécommunications, 2009 ; UN Statistical Yearbook, 2008 ;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
8
120
140
deux mégatendances
Analyses et Trends
PIB par habitant (ajusté sur la base de la parité du pouvoir d’achat)
Graphique 5 : Les pays émergents continuent de réduire l’écart. PIB par habitant
(ajusté sur la base de la PPA, en USD) et croissance du PIB (moyenne annuelle sur 10 ans, en %).
50000
pays industrialisés
États-Unis
45000
Suisse
G7
40000
35000
Allemagne
30000
Japon
Singapour
Royaume-Uni
UE-15
Corée du S.
25000
pays émergents
20000
15000
Russie
Mexique
États de la CEI
Amérique du Sud
Moyen-Orient et Afrique du Nord
Monde
10000
Thaïlande
5000
Chine
Asie hors Japon
Inde
0
0%
2%
4%
6%
8%
10 %
12 %
croissance du PIB (moyenne annuelle sur 10 ans)
Source : Datastream ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
marchandises peuvent non seulement être
proposées aux quatre coins de la planète par
un simple clic, mais l’Internet permet désormais aussi l’exportation de services. Ainsi, le
commerce mondial a vu son volume quadrupler depuis 1987 tandis que, sur la même période, la production économique (mesurée par le
produit intérieur brut) s’est contentée de doubler.
Si notre planète est de plus en plus tissée de
réseaux d’interdépendances, un bipolarisme
de plus en plus marqué apparaît toutefois au
niveau démographique. La population mondiale connaîtra une croissance de 40 % à
l’horizon 2050, pour atteindre 9 milliards
d’habitants. Mais dans une partie du monde
(pays industrialisés tels que l’Europe et le
Japon), la population va diminuer et vieillir
tandis que dans l’autre moitié (pays émergents
principalement), elle continuera à augmenter
et restera relativement jeune.
L’Asie, centre de gravité de la
planète au XXIème siècle
Avec la mondialisation galopante et la croissance démographique mondiale, il semble
que le centre de gravité de notre planète se
déporte de plus en plus vers l’Asie au XXIème
siècle. Avec près de 4 milliards d’habitants,
l’Asie accueille non seulement 60 % de la
population mondiale, mais elle dispose
De ces deux mégatendances devraient à
l’avenir découler deux autres évolutions à
long terme, à savoir le déplacement du centre de gravité de notre planète vers l’Asie
ainsi que le passage à une économie du
savoir pour les pays industrialisés.
9
Analyses et Trends
Graphique 6 : Les pays industrialisés conservent un avantage du fait de leur rôle de
pionnier. Global Innovation Index (2009).
la parité du pouvoir d’achat) (voir graphique
3). Selon les estimations de la Banque asiatique de développement, la part de l’Asie
dans la production économique mondiale
représentera quelque 50 % en 2050 et la
Chine aura à ce niveau probablement dépassé les États-Unis et l’Europe. Les pays émergents, qui sont encore au milieu du 5ème cycle
de Kondratiev, semblent encore puiser dans
les réserves de productivité que leur offrent
les technologies de l’information. Deux chiffres viennent étayer cette hypothèse : en Inde
ou en Chine, seuls 3 ou 5 % de la population
(respectivement) possèdent un micro-ordinateur, et seuls 7 et 22 % un accès à Internet.
Dans les pays occidentaux tels que les ÉtatsUnis ou l’Allemagne, le taux de pénétration
du micro-ordinateur est respectivement de
80 et 69 %, tandis qu’il s’élève respectivement
à 71 et 76 % pour Internet.
Singapour
Corée du Sud
Suisse
Islande
Irlande
Hong Kong
Finlande
États-Unis
Japon
Suède
Danemark
Pays-Bas
Luxembourg
Canada
Royaume-Uni
Israël
Autriche
Norvège
Allemagne
France
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Source : Boston Consulting Group, Global Innovation
Report 2009 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse
des Marchés Capitaux et Formation Financières
également de plus de la moitié de toutes les
réserves de change et est aujourd’hui à
l’origine d’environ 32 % de la création de
valeur mondiale (chiffre ajusté sur la base de
La prospérité se généralisant (la Banque
mondiale estime dans une étude que la
Chine et l’Inde représenteront environ 44 de
la classe moyenne mondiale en 2030), ces
écarts devraient petit à petit se combler.
L’institution de Washington prévoit que les
pays aux revenus les plus bas connaîtront
une croissance deux fois plus rapide au
cours des prochaines décennies que leurs
homologues aux revenus plus élevés.
Graphique 7 : Les pays industrialisés misent sur la recherche.
Dépenses R&D en % du PIB.
3,5 %
3,0 %
2,5 %
2,0 %
1,5 %
1,0 %
0,5 %
0%
Inde
Brésil
(2006)
Russie
Chine
Allemagne
États-Unis
Japon
Source : UNESCO 2008 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
10
Analyses et Trends
Par conséquent, les moteurs qui nourrissent
le besoin en matières premières des pays
émergents ne sont pas uniquement quantitatifs (accroissement de la population mondiale) mais aussi « qualitatifs ». La consommation nécessitera en effet davantage de
matières premières au fur et à mesure que la
prospérité se généralisera. Parallèlement à
cela, l’offre reste toutefois limitée, si bien que
les matières premières deviendront une ressource toujours plus rare.
Les pays industrialisés,
­épicentre du sixième cycle de
Kondratiev ?
Si la prospérité est encore loin d’être généralisée dans les pays émergents, les pays industrialisés semblent au contraire avoir bien
progressé sur la courbe d’apprentissage de
l’ère de l’information. Comme nous
l’évoquions précédemment, le taux de
pénétration et l’utilisation des ordinateurs et
de l’Internet sont déjà élevés, si bien que le
potentiel d’exploitation des innovations de
base semble largement épuisé. Un signe révélateur : dans les économies traditionnelles,
où le revenu par tête est plus élevé, les gains
de productivité et les taux de croissance sont
bien moindres que dans les pays émergents.
La productivité du travail, mesurée à l’aune
de la production économique par travailleur,
a respectivement quadruplé et doublé dans
des pays émergents tels que la Chine ou
l’Inde, depuis les années 1990. Cela se reflète
dans le fait que le produit intérieur brut (PIB)
des pays émergents a progressé en moyenne
de 5 % chaque année sur la décennie qui vient
de s’écouler (1999 à 2009), tandis que celui
des pays industrialisés restait dans l’ombre
(+2 % par an en moyenne).
La part des exportations des pays en voie de
développement a certes fortement augmenté
dans les secteurs de la haute technologie ces
dernières années mais, pionniers en la matière, les pays industrialisés disposent toujours
d’une longueur d’avance significative dans de
nombreux domaines. Deux exemples :
• les vingt premières places du Global Innovation Index, indicateur du Boston Consulting Group qui mesure le degré
d’innovation des différents pays, sont la
chasse gardée des pays industrialisés ;
• les pays industrialisés accordent toujours
une importance plus grande à la recherche
+6,0C
Graphique 8 : Le changement climatique, le (plus grand) défi à relever demain.
Écart des températures par rapport à la moyenne (1961-1990).
+5,5C
+4,5C
+4,0C
+3,5C
+3,0C
+2,5C
+2,0C
Température
+1,5C
+1,0C
+1,0C
+0,5C
+0,5C
+0,0C
+0,0C
-0,5C
-0,5C
-1,0C
Année 1000
Hausse probable des températures (°C)
+5,0C
-1,0C
1200
1400
1600
Variation par rapport à la moyenne de 1961-1990
1800
nördliche Halbkugel
2000 2100
Global
Source : IPCC/WG1, Climate Change 2001/2007 ;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
11
Analyses et Trends
Graphique 9 : Écologie et économie évoluent à l’unisson.
Coûts estimés de la protection de l’environnement et des dommages causés
par le changement climatique (échelle mondiale, en milliards de dollars US).
Coût de la protection du climat
Dommages causés par le changement climatique
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
Début en
2005
États-Unis
0
Début en
2025
Europe
Asie
Japon
Chine
Début de la protection
du climat en 2005
Amérique du Sud
Afrique
Début de la protection
du climat en 2025
Reste du monde
Source : Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung (DIW) ;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
et au développement. Ainsi, en Allemagne,
au Japon et aux États-Unis, les dépenses en
R&D représentent par exemple plus de
2,5 % de la production économique (PIB)
tandis que les pays émergents tels que le
Brésil, la Russie, l’Inde ou la Chine (les
BRIC) y investissent au maximum 1,5 % de
leur PIB.
Il est donc vraisemblable que le sixième cycle
de Kondratiev y prendra aussi ses sources. En
effet, avec la dynamique de la mondialisation et les mutations démographiques, la
pression concurrentielle devrait augmenter
plutôt que diminuer. Pour les économies traditionnelles, une seule solution semble
s’imposer : continuer à augmenter la part de
la connaissance dans la création de valeur.
Dans cette transition entre le cinquième et le
sixième cycle de Kondratiev, la demande
semble principalement stimulée par les pays
émergents, Asie en tête, du fait des mégatendances liées à la mondialisation et à la
démographie. Pour les pays industrialisés, la
voie vers une économie de la connaissance
semble déjà toute tracée. Les investisseurs se
demandent quelles innovations de base et
quels secteurs donneront l’impulsion au
niveau de l’offre et seront donc amenés à
conserver un rôle de premier plan dans le
sixième cycle de Kondratiev.
12
La « mondialisation verte », une
mégatendance qui consacre
l’écologisation de l’économie
Pour les économies tradi-
Si, dans le cycle de Kondratiev actuel, l’ère de
l’information a mené à une amélioration
radicale de la productivité du travail, la clé
d’une économie prospère, lors du prochain
long cycle, semble être l’augmentation de la
productivité des ressources et de l’énergie.
En effet, la mondialisation, le développement
démographique, le changement climatique,
la raréfaction des ressources, la prise de conscience accrue des problématiques environnementales ainsi que la responsabilisation
des consommateurs changent la donne pour
la croissance et celle-ci trouvera sans doute
ses sources dans un nouveau cocktail où se
mêlent économie, écologie et engagement
social. Le laboratoire d’idées « Zukunftsinstitut » (« Institut de la Recherche de l’Avenir »)
a qualifié ce changement structurel de
l’économie de « Greenobalisation » (mondialisation verte).
dans la création de valeur.
Le marché de l’environnement est donc candidat à un rôle majeur dans le sixième cycle
de Kondratiev.
tionnelles, une seule solution semble s’imposer :
continuer à augmenter la
part de la connaissance
Analyses et Trends
Le climat, une ressource rare
Le débat sur les changements climatiques
n’a aujourd’hui plus pour objectif de déterminer, comme il y a encore quelques années,
si le phénomène existe bel et bien et quels en
sont les responsables. Les faits ci-après sont
déjà avérés :
• les années 2001 à 2007 font toutes parties
des 10 plus chaudes depuis le début des
relevés météorologiques en 1880 (voir graphique 8) ;
• le niveau de la mer est monté de 19,5 cm
entre 1870 et 2004 ;
• une étude du Global Carbon Project en
2008 a mis en évidence qu’entre 2000 et
2007, les émissions de CO2 ont progressé
quatre fois plus vite que lors de la décennie
précédente ;
• les phénomènes climatiques extrêmes, à
l’instar des ouragans ou des inondations,
ont augmenté de manière disproportionnée au cours de ces dernières années.
L’étude RECIPE (Rapport sur la politique énergétique et climatique en Europe), menée conjointement par l’organisation pour la protection de l’environnement WWF et le Groupe
Allianz, estime que les émissions de CO2
représenteront 2500 gigatonnes d’ici 2050.
Cela équivaut à une augmentation de sept
degrés de la température mondiale par rap-
port à l’ère préindustrielle. Le rapport Stern,
qui examine le coût du changement climatique pour l’économie mondiale, conclut
qu’en l’absence de nouvelles mesures de protection de l’environnement, le changement
climatique coûtera entre 5 et 20 % du PIB mondial. Même si des mesures de protection de
l’environnement sont prises à partir de 2025,
le Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung (DIW) estime que les dommages planétaires causés par le changement climatique
à l’horizon 2050 auront atteint près de 3800
milliards de dollars US (USD). Si des investissements étaient réalisés dès aujourd’hui afin
de protéger l’environnement, à concurrence
seulement de 500 milliards d’USD, les coûts
économiques du réchauffement planétaire
pourraient être limités à 1300 milliards d’USD
(voir graphique 9).
La première conclusion est que notre environnement devient de plus en plus une ressource rare. Il a désormais un « prix », c’est-àdire que la consommation des ressources
environnementales est un facteur à prendre
en compte en termes de coût et de rareté. Et
du point de vue, notamment, du commerce
des droits d’émissions de CO2, les coûts environnementaux sont de plus en plus internalisés, c’est-à-dire que leurs responsables sont
donc de plus en plus invités à mettre la main
à la poche.
13
Analyses et Trends
Graphique 10 : Une consommation d’énergie durable grâce aux énergies renouvelables. Prévisions
de l’évolution de la production d’énergies traditionnelles et d’énergies renouvelables jusqu’en 2050.
35000
30000
25000
30%
x3
20000
15000
10000
5000
0
1985
Sources traditionnelles
2025
2050
Énergies renouvelables
Source : World Energy Council ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
L’environnement a désormais un prix
Les conséquences du changement climatique se traduisent de plus en plus par des
risques pour les entreprises. C’est pourquoi
près de 6000 grandes entreprises et 475 investisseurs institutionnels, gérant ensemble
près de 55 000 milliards d’USD d’actifs, se
sont associés au sein du « Carbon Disclosure
Project » (CDP). Ils s’engagent non seulement
à uniformiser les normes de mesure des
émissions et à prendre en compte les aspects
environnementaux lors de l’analyse des
titres dans lesquels ils investissent, mais
aussi à faire développer des stratégies de
protection de l’environnement aux entreprises et à les amener à réduire leurs émissions.
L’introduction des droits d’émission de CO2,
l’augmentation des prix des matières premières et le fait que le changement climatique
soit devenu un risque d’entreprise sont
autant de facteurs qui contribuent à donner
un prix à la consommation de
l’environnement. De plus en plus,
l’environnement devient un facteur de coûts
et de risque. Il est nécessaire, pour la création
de valeur globale, d’augmenter la productivité des ressources et de l’énergie, et de gérer
celles-ci de manière plus durable. De cette
attitude découlent aussi des opportunités de
croissance.
14
La protection de l’environnement, la préservation des ressources et la responsabilité
sociétale de l’entreprise sont aujourd’hui des
éléments essentiels du système économique
mondial dans de nombreux domaines, surtout dans les pays industrialisés. Dans ceuxci particulièrement, la consommation
s’accompagne de critères éthiques, écologiques et de durabilité totalement nouveaux.
Ainsi, la vente de véhicules hybrides aux
États-Unis a quasiment été multipliée par
quatre entre 2004 et 2008, et plus de 80 % des
Britanniques recyclent le papier et le verre.
Dans les pays émergents comme la Chine,
près de 51 000 protestations se sont élevées
en 2006 contre la pollution environnementale. Dans d’autres secteurs économiques
aussi, « consommer avec la conscience tranquille » semble de plus en plus être un
moteur de croissance. Le marché des produits alimentaires bio est en pleine expansion,
de même que les placements financiers «
verts » et le commerce de produits équitables.
À la lumière des facteurs décrits, les bases du
6ème cycle de Kondratiev semblent récemment avoir été jetées. Pas étonnant, dans ces
circonstances, que les chasseurs de tendance confèrent surtout un grand potentiel
aux secteurs qui seront décisifs pour un
développement durable de l’être humain et
de la santé.
l’environnement devient
un facteur de coûts
Analyses et Trends
Les technologies vertes, un marché de
­croissance
Les nouvelles formes d’énergie jouent un rôle
de plus en plus important. La part des sources d’énergie renouvelables à émissions neu-
tres de CO2 va probablement être amenée à
croître encore dans le marché mondial de
l’énergie. En effet, avec l’augmentation de la
population mondiale (40 % d’habitants en
plus en 2050), les besoins d’énergie se multiplient aussi à l’échelle planétaire. Or, paral-
Les réseaux intelligents
Les réseaux intelligents (« smart grid » en anglais) sont des réseaux qui, outre le transport traditionnel de
l’électricité, permettent également une alimentation bidirectionnelle et une communication des données (électriques). En effet, avec la production décentralisée d’énergie (renouvelable surtout) par un nombre de plus en plus
important de foyers et d’entreprises, un pilotage efficace du système énergétique est aujourd’hui plus que jamais
essentiel. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à produire eux-mêmes de l’électricité grâce à
l’énergie solaire, éolienne ou géothermique. Ces nouvelles technologies ont pour objectif, sur le marché de
l’énergie de demain, de permettre une production, une distribution et une consommation électriques aussi efficaces que possible. Les réseaux intelligents possèdent ainsi trois composantes essentielles :
1.Les compteurs intelligents : il s’agit de compteurs électriques intelligents qui permettent la mesure de la consommation et de la production par une transmission à distance des données, par le biais d’Internet. Ces compteurs
sont la pierre angulaire des réseaux intelligents. Ils permettent une facturation variable de l’électricité en fonction de la demande globale et de l’exploitation du réseau.
2.L’intelligence des réseaux : ce terme fait référence aux infrastructures électriques et à la technique de gestion y
afférente. Une centrale virtuelle permet ainsi un équilibre efficace entre production et consommation sur la «
Toile énergétique ».
3.L’informatique appliquée à l’énergie : il s’agit là des systèmes intelligents de gestion des données qui gèrent automatiquement le calcul et l’enregistrement des données clients et des paramètres des réseaux de câbles électriques.
Les réseaux intelligents sont parfois aussi appelés « Internet de l’énergie » ou « Toile énergétique ». Il existe déjà
quelques exemples d’applications destinées à se développer à l’avenir :
• la production d’énergie dans le désert du Maghreb ou dans les parcs éoliens en pleine mer nécessite
l’installation de réseaux de distribution intelligents afin de rediriger cette électricité produite de manière irrégulière directement à la source de consommation ;
• la nuit, lorsque le vent balaie la mer du Nord, mais que la consommation baisse de manière naturelle et que
l’électricité est en règle générale moins chère, différents accumulateurs (batteries pour voitures et trains électriques notamment), peuvent être chargés, ou des milliers de machines à laver peuvent être mises en route ;
• en été, lorsque des centaines de milliers d’installations photovoltaïques produisent du courant et alimentent
simultanément le réseau aux quatre coins du pays, les régulateurs intelligents veillent à ce que les centrales soient partiellement arrêtées ou qu’elles tournent à régime réduit.
Ainsi, ces nouvelles technologies semblent disposer d’un potentiel de marché très prometteur. La plate-forme
européenne Smart Grids, dédiée à la question de l’énergie, estime que 390 milliards d’euros devront être investis
d’ici à 2030 en Europe pour une couverture complète de réseaux intelligents. 300 milliards d’euros seraient nécessaires pour le renouvellement et l’expansion des infrastructures d’alimentation en électricité, tandis que 90 milliards seraient consacrés au transport du courant. Cisco Systems, l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de
réseaux, table pour sa part sur un chiffre d’affaires de 20 milliards d’USD par an jusqu’en 2013 dans le domaine
des réseaux intelligents. Pour l’entreprise, l’envergure de la Toile énergétique devrait représenter le centuple celle
de l’Internet.
Les réseaux intelligents, dont l’efficience énergétique est élevée et qui économisent donc les ressources, sont donc
une technologie essentielle dans le processus d’écologisation croissante de l’économie.
Sources : Siemens AG, Wikipedia
15
Analyses et Trends
Graphique 11 : Les énergies vertes, un marché de plusieurs milliards d’euros en pleine croissance.
Croissance du chiffre d’affaires et part du chiffre d’affaires par rapport à l’ensemble des secteurs
économiques de l’Allemagne.
Prévisions de CA en Allemagne (en mds d‘EUR)Part du CA par rapport à l’ensemble
des secteurs économiques
1000
1000
900
2005
4% Technologies
environnementales
2030
16% Technologies
environnementales
800
700
570
600
500
400
280
300
200
170
290
150
100
0
2005
2030
Construction de machines
Construction de véhicules
Technologies environnementales
Source : BMU, 2006, Zukunftsinstitut ;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
énergies renouvelables passera de 635 milliards d’USD en 2010 à 1900 milliards d’USD en
2020.
lèlement à cela, les sources traditionnelles
telles que le pétrole et le gaz naturel restent
limitées. Le Conseil mondial de l’énergie
(CME) estime que la production mondiale
d’électricité aura doublé en 2025 et triplé à
l’horizon 2050. La proportion mondiale des
sources d’énergie renouvelables devrait croître de 7 % aujourd’hui à environ 30 % d’ici le
milieu du siècle (voir graphique 10). Parallèlement, le CME estime que le marché des
Les hautes technologies devraient également
largement profiter de cette réorientation
verte du marché, car la demande d’énergies
renouvelables, de technologies environnementales modernes, d’une gestion durable
de l’eau, de recyclage et de techniques de
Graphique 12 : Mesures budgétaires « vertes ».
Part des mesures budgétaires consacrées à la protection de l’environnement.
Total des
mesures
Mesures
« vertes »
Italie
26,7
mds
Japon
31,8
mds
33,7
mds
Canada
Australie
ÉtatsUnis
Allemagne
France
38,1
mds
38,8
mds
103,5
mds
104,8
mds
485,9
mds
81%
21%
8%
7%
France Corée
Royaumedu S.
Australie Uni Canada
59%
UE
1%
Italie
13%
Allemagne
3%
Japon
9%
30,4
mds
RoyaumeUni
Chine
UE
Corée
du S.
586,1
mds
38%
Chine
Source : Financial Times, RCM ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
16
972,0
mds
12%
États-Unis
Analyses et Trends
La théorie des couleurs des biotechnologies
Le terme « biotechnologies »
désigne l’application des
connaissances de la biologie
et de la biochimie à des
domaines techniques, ou
qui peuvent avoir une utilité
sur le plan technique. Il s’agit
d’un concept très vaste, et
des domaines d’application
ont donc été distingués :
Biotechnologies rouges :
médecine, industrie pharmaceutique
Biotechnologies vertes :
agriculture, biotechnologies végétales
Biotechnologies blanches :
produits biotechnologiques / processus industriels
Biotechnologies bleues :
produits de la mer
Biotechnologies grises :
gestion des déchets
Biotechnologies marron :
Biotechnologies jaunes :
techniques et environnementales
production de produits alimentaires et de matières premières
Source : DIB
propulsion plus efficaces va croissant. Le lien
entre les technologies de l’information et les
« marchés verts » devrait encore se renforcer,
marquant une imbrication plus étroite entre
le cinquième et le sixième cycle de Kondratiev. Ainsi, dans le domaine des « réseaux
intelligents » par exemple, l’« Internet de
l’énergie » devrait connaître de belles perspectives de croissance. Avec la production
décentralisée d’énergie (renouvelable surtout) par un nombre de plus en plus important de foyers et d’entreprises, un pilotage
efficace du système énergétique est
aujourd’hui plus que jamais essentiel. La
mesure et la gestion de l’électricité par Internet qui, à l’instar de centrales énergétiques
virtuelles, équilibrent production et consommation au sein d’une véritable « Toile énergétique », devraient à l’avenir donner le ton sur
le marché de l’énergie.
La politique industrielle se met au vert
Les énergies renouvelables se sont également invitées en politique, ce qui devrait
donner une bouffée d’air aux technologies
environnementales. L’Union européenne
s’est fixé comme objectif un approvisionnement énergétique reposant à 20 % sur les
énergies renouvelables en 2020. La Chine
entend couvrir au moins 15 % de ses besoins
énergétiques par des énergies renouvelables
au même horizon. En outre, les mesures budgétaires prises à l’échelle mondiale pour soutenir l’économie, qui représentent plus de
2000 milliards d’USD, ont pris une tonalité
verte marquée. Les mesures de protection de
l’environnement représentent jusqu’à 81 %
(Corée du Sud) des programmes de relance.
Le nouveau gouvernement américain prévoit
lui aussi un programme environnemental de
vaste envergure : 12 % des fonds de soutien
gouvernemental iront à des projets durables
préservant l’environnement, ce qui correspond à un volume d’investissement
d’environ 120 milliards d’USD (voir graphique 12).
Outre cette optique de protection de
l’environnement, qui reste bien entendu
essentielle, les investisseurs avisés devront
également se demander comment ils peuvent tirer profit de ces tendances écologiques
et économiques durables
Les petites structures,
une véritable mégatendance
Dans l’optique d’une augmentation de la
productivité des ressources et de l’énergie,
pilier du sixième cycle de Kondratiev, les perspectives des nano- et des biotechnologies
paraissent intéressantes. Toutes deux pourraient continuer à jouer un rôle important
dans le nouveau cycle structurel. Des matériaux innovants (ou dotés de propriétés
novatrices) et de nouveaux processus permettront dans bien des domaines de réduire
la consommation d’énergie et de ressources,
et donc de mieux respecter l’environnement.
Si les nanotechnologies et les biotechnologies apportent à l’heure actuelle de fait une
contribution encore minime à l’économie,
17
Analyses et Trends
Graphique 13 : Les nanotechnologies, des petites structures à grande importance.
Volume du marché mondial des produits nano-optimisés (En mds d’USD).
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2007
2008
2009
2010
Matériaux et techniques de production
2011
2012
2013
Électronique
2014
2015
Santé
Source : LUX Research ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
elles ont déjà su s’imposer comme un catalyseur essentiel de progrès. Technologies
transversales applicables à de nombreux
domaines (et notamment les techniques
environnementales et médicales ainsi que
l’électrotechnique), elles devraient continuer
à gagner en importance. Leurs domaines
d’application sont déjà multiples au quotidien : citons pour les nanotechnologies les
textiles et peintures antitaches, les préparations dépôt miniatures pour les maladies
chroniques ou encore les écrans plats
déroulables (OLED). Les biotechnologies font
également partie de notre quotidien, par
exemple dans la fermentation du pain ou de
la bière à l’aide de levure, un processus
connu depuis près de 5000 ans. Les biotechnologies ne sont souvent pas directement
visibles, mais elles concernent des produits
très divers, notamment dans la médecine
(par ex. vaccins), l’industrie (par ex. plastiques biodégradables), l’agriculture (par
Graphique 14 : Les biotechnologies blanches, un secteur en pleine croissance.
Ventes mondiales des produits basés sur des biotechnologies blanches (en milliards d’EUR)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Combustibles Matières
bio
premières
végétales
Substances
Produits Alimentation
pharmaceuti chimiques en humaine et
ques
vrac, polymères animale
Graisses
et huiles
Enzymes
Autres
2005 : CA de 77 mds EUR généré par les biotechnologies industrielles dans l'industrie chimique (7 % du CA total)
2010 : CA de 125 mds EUR généré par les biotechnologies industrielles dans l'industrie chimique (10 % du CA total)
Source : Dr. Garthoff ; « Biotechnologies Blanches », 18 octobre 2008 ;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
18
Analyses et Trends
Graphique 15 : Biotechnologies : des entreprises qui mûrissent.
Part mondiale des sociétés du secteur dégageant des bénéfices (en %)
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
2004
2005
2006
2007
2008E
2009E
2010E
2011E
2012E
Source : Barclays Research ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
ex. pesticides biologiques), l’industrie alimentaire (par ex. fromage) et les techniques
environnementales (par ex. épuration des
eaux usées) (voir l’encart sur la théorie des
couleurs des biotechnologies).
taux de croissance annuel de 46 %. Le secteur
des matériaux et techniques de production
devrait connaître la progression la plus
importante (de 97 milliards d’USD en 2007 à
1700 milliards d’USD en 2015).
Les ventes mondiales de produits nano-optimisés représentent déjà 147 milliards d’USD
(2007). Les prévisions de Lux Research tablent sur une augmentation du volume de ce
marché à l’échelle planétaire, qui atteindra
environ 3000 milliards d’USD en 2015, soit un
En ce qui concerne les biotechnologies, le
chiffre d’affaires mondial des sociétés spécialistes du secteur cotées en Bourse s’élève à
près de 90 milliards d’USD, soit 17 % du
secteur pharmaceutique (source : Ernst &
Young). Étonnamment, et à l’inverse de la
Graphique 16 : Biotechnologies : le secteur résiste bien à la crise financière.
Performance du MSCI World et du MSCI Biotechnology en 2008 (01/01/2008 = 100)
130
120
110
100
90
80
70
60
50
01/08
02/08
03/08
04/08
Indice de prix MSCI World Biotech
05/08
06/08
07/08
08/08
09/08
10/08
11/08
12/08
Indice de prix MSCI World
Source : Datastream ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
19
Analyses et Trends
tendance générale, les ventes de 2008, en
pleine crise financière, ont augmenté de 12 %.
L’adaptation croissante des processus industriels aux méthodes biotechnologiques
devrait faire passer le chiffre d’affaires des
seules biotechnologies industrielles
(blanches) de 50 milliards d’euros
aujourd’hui à près de 300 milliards d’euros
dans dix ans.
Parallèlement à cela, les biotechnologies et la
pharmacie se taillent la part du lion, en
termes d’investissements R&D, par rapport
aux autres secteurs. Selon une enquête de la
Commission européenne (R&D Scoreboard),
le secteur de la biopharmacie devance la
technologie, le matériel et l’équipement
informatique en 2007, avec des investissements de 71 milliards d’euros à l’échelle
mondiale au titre de la recherche et du développement.
fices, le chiffre était déjà de 30 % en 2007. Aux
États-Unis, le secteur est globalement passé
dans le vert pour la première fois en 2008.
Selon les estimations de Barclays Research,
la part des groupes de biotech bénéficiaires
devrait atteindre au moins 60 % en 2012 (voir
graphique 15). Rien d’étonnant, donc, à ce
que les sociétés pharmaceutiques traditionnelles s’intéressent elles aussi manifestement aux biotechnologies. Une étude d’Ernst
& Young montre qu’en 2008 aux États-Unis,
la valeur totale des fusions-acquisitions dans
le secteur des biotechnologies a franchi la
barre des 28,5 milliards d’USD. Après ajustement visant à tenir compte des importantes
transactions des années précédentes, c’est
un nouveau record. Pour l’Europe, ce chiffre
est de 5 milliards d’USD.
S’il est (encore) difficile de trouver des sociétés à forte capitalisation dans le domaine des
nanotechnologies, l’engagement dans le
secteur des biotechnologies est à recommander aux investisseurs qui souhaitent
profiter de la mégatendance des petites
structures. Ces entreprises semblent en effet
petit à petit entrer en phase de maturation.
Un indice pour étayer ce constat : si en 2004,
seules 20 % des entreprises de biotechnologies cotées en Bourse réalisaient des béné-
Graphique 17 : Vieillir en bonne condition physique : accroissement des dépenses de santé.
Dépenses de santé (en % du PIB)
9,9%
Norvège
15,0%
6,7 %
Irlande
14,5%
8,8%
Allemagne
14,3%
6,9%
Japon
13,4%
8,1%
France
13,4%
6,6%
Italie
13,2%
8,6%
Suède
Royaume-Uni
7,2%
États-Unis
7,2%
12,9%
12,7%
12,4%
7,4%
Suisse
12,3%
5,6%
Espagne
6,0 %
Turquie
5,1%
Autriche
2005
12,1%
11,7%
10,9%
2050
Source : OECD, 2006 ; Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
20
Analyses et Trends
Graphique 18 : Le marché de la santé bénéficie du « double vieillissement ».
Part des plus de 65 ans dans la population, par région (2005 et estimations 2050).
30%
27%
25%
22 %
20%
20%
19%
17%
16%
15%
13%
10%
10%
6%
7%
6%
5%
3%
0%
Europe
2005
Amérique du Nord
Amérique latine
Océanie
Asie
Afrique
2050 (estimation)
Source : UN Population Devision;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
L’augmentation de la rentabilité et de la
demande s’est aussi reflétée dans les cours
des actions. Les titres biotechnologiques se
sont récemment révélés particulièrement
résistants à la crise. Tandis que les actions
mondiales cédaient environ 40 % sous l’effet
de la crise financière en 2008, l’indice sectoriel MSCI Biotechnologie enregistrait une progression de près de 10 % (voir graphique 16).
Les petites structures, qui englobent à la fois
le secteur des nanotechnologies et des biotechnologies, ne sont certes pas encore capables de jouer le rôle de locomotive de
l’économie mondiale, mais au vu des fortes
dépenses de recherche et développement
dont elles profitent, de l’immense potentiel
de croissance et de la vaste pénétration
sociale que leur permet leur rôle de technologie transversale, elles ont le potentiel nécessaire pour devenir une mégatendance, et
donc porter le sixième cycle de Kondratiev.
Mégatendance de la santé
­holistique
Le secteur de la santé pourrait lui aussi être
un moteur de croissance significatif du
sixième cycle de Kondratiev, entraînant non
seulement les rouages des biotechnologies,
mais aussi ceux d’autres secteurs de
l’économie.
En effet, la santé est de plus en plus considérée comme une ressource et non une « propriété », comme un moteur de croissance et
non un simple facteur de coûts. Ce changement de paradigme devrait amener le
secteur à endosser un rôle majeur sur le plan
économique.
En 2006, les dépenses de santé des États de
l’OCDE représentaient entre 5 et 10 % du PIB.
Selon l’organisation, elles devraient croître
davantage que la richesse nationale jusqu’en
2050 et atteindre jusqu’à 15 % du niveau de
production de certaines économies (voir graphique 17). À lui seul, le chiffre d’affaires des
laboratoires pharmaceutiques cotés représentait quelque 770 milliards d’USD en 2008
(source : IMS Health). De nouveaux marchés
et univers de produits devraient voir le jour et
se développer autour du concept de « santé
holistique » – une santé qui recouvre les
dimensions corporelle, psychologique, écologique et sociale.
Le secteur de la santé
pourrait lui aussi être un
moteur de croissance
significatif du sixième
cycle de Kondratiev.
Dans l’ensemble, la croissance du secteur de
la santé devrait être à nouveau stimulée par
les moteurs suivants :
21
Analyses et Trends
Graphique 19 : Vivre plus longtemps, même avec des maladies chroniques.
Frais médicaux annuels par catégorie d’âge, en EUR.
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
moins de
15 ans
15-29
Femmes
30-44
45-64
65-84
85+
Tous âges
Hommes
Source : Rapport sur la santé en Allemagne, 2009 ;
Illustration : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
1.Les mutations démographiques mondiales
devraient faire évoluer et décupler la
demande de services de santé.
• D’une part, la planète devrait abriter
plus de 2,5 milliards d’humains supplémentaires d’ici 50 ans, une croissance
de près de 40 %. Facteur quantitatif, la
hausse de la population mondiale n’est
pas le seul moteur à alimenter le besoin
en soins de santé ; il existe également un
aspect « qualitatif » : la Banque mondiale
prévoit que les pays aux revenus les plus
bas connaîtront une croissance deux
fois plus rapide au cours des prochaines
décennies que leurs homologues aux
revenus plus élevés. La prospérité
s’accompagne d’une consommation
accrue de services de santé de plus grande qualité. Ainsi, en 2008, chaque habitant des États-Unis consommait environ
1500 USD de soins de santé par an tandis
que le montant de cette consommation
n’avoisinait que 200 USD en Chine ou en
Inde.
• Parallèlement, l’allongement de
l’espérance de vie dans les nations développées – de quelque 3 mois chaque
année – et le pourcentage croissant que
représentent les plus de 65 ans dans la
22
population devraient faire augmenter
les dépenses de santé. À titre d’exemple,
la part des 65 ans et plus en Europe
devrait passer d’environ 16 % en 2005 à
plus de 27 % d’ici 2050 (voir graphique
18). L’expression « Vieux continent »
prend alors un tout autre sens. Le vieillissement de la population se poursuit
aussi inexorablement sur d’autres continents. En Asie par exemple, les retraités
devraient compter pour plus de 17 % de
la population en 2050, contre environ 6 %
actuellement. Par conséquent, le besoin
en médicaments et traitements médicaux devrait s’accroître. En effet, les
affections chroniques et aiguës sont de
plus en plus fréquentes à mesure que
l’âge avance ; les dépenses de santé
s’alourdissent donc plus vite que les
années ne s’additionnent : les dépenses
de santé pour un Allemand entre 45 et 64
ans sont en moyenne de 3000 euros par
an ; elles passent à près de 6000 euros
entre 65 et 84 et, au-delà de 85 ans, elles
atteignent même près de 12 000 euros
(voir graphique 19).
2.Les avancées de la médecine accroissent les
chances de guérison et la durée de la vie –
même pour les personnes atteintes de
maladies chroniques. Grâce à une intégra-
Analyses et Trends
tion plus étroite avec des technologies
encore récentes comme les biotechnologies et les nanotechnologies, de nouveaux
marchés de croissance voient le jour dans
les domaines du diagnostic et de la thérapie. Il est par exemple déjà possible de
placer des médicaments directement dans
le circuit sanguin grâce à des nanorobots.
De même, dans le domaine des biotechnologies, on peut fabriquer des vaccins ou
des antibiotiques ciblés à l’aide d’enzymes.
Au nombre des nouveaux marchés, on
compte par ailleurs l’amélioration des diagnostics par l’échange de données sur les
fonctions corporelles via Internet.
3.On constate notamment dans les sociétés
vieillissantes aisées – en d’autres termes,
dans les pays industrialisés – un changement de valeurs en faveur d’une prise de
responsabilité personnelle en matière de
santé et d’un entretien actif de sa forme
physique par les individus. Pour le marché
de la santé, préserver le capital santé
devient un objectif de plus en plus présent
aux côtés de celui de guérir. Ce marché
devient donc de plus en plus varié et, d’un
marché d’offre réglementé, se transforme
en marché tiré par la demande. De nouveaux services et produits peuvent voir le
jour dans les domaines de l’alimentation
saine (produits bio, « alicaments »), de la
santé personnelle, du conseil et de la prévention santé ainsi que du bien-être.
4.Le secteur de la santé s’imprègne de plus en
plus des principes économiques. D’une part,
les acteurs de la santé s’orientent manifestement de plus en plus vers des modèles
issus de la sphère économique privée. Non
seulement la chaîne de valeur de la médecine est de plus en plus marquée par
l’empreinte de principes économiques
comme l’efficience, mais une contribution
croissante est demandée à ceux dont le
comportement génère des frais médicaux.
Il est déjà possible d’observer cette tendance, notamment dans l’augmentation
des primes d’assurance des fumeurs ou
dans les dommages-intérêts versés par
l’industrie du tabac. Parallèlement, le
secteur se libéralise. Enfin, les patients
deviennent de plus en plus des consommateurs dont les besoins sont placés au premier plan. On constate par exemple que la
santé est devenue un thème marketing
important pour l’industrie alimentaire ou
le secteur des articles de sport.
23
Analyses et Trends
Conclusion
Aujourd’hui déjà, on constate que les technologies et les matériaux existants sont sur le
point d’atteindre leurs limites. Mégatendances liées à la demande, comme la mondialisation et la démographie, mégatendances
liées à l’offre, comme les technologies environnementales, les petites structures ou la
santé holistique, tous ces domaines peuvent
non seulement stimuler sur le long terme la
productivité de l’économie mondiale, mais
aussi influencer la société dans son ensemble. Les produits et services innovants devraient s’ouvrir à une nouvelle demande émanant sans doute dans un premier temps des
pays industrialisés.
Bien que les rôles principaux et secondaires
n’aient pas encore été clairement distribués
pour le sixième cycle de Kondratiev, les bases
semblent avoir été jetées. Les crises qui se
sont succédé, la bulle des TMT (technologies,
médias et télécommunications) ainsi que la
toute récente crise financière marquent
peut-être déjà la naissance de ce cycle, au
cours duquel la prospérité se diffusera probablement en vagues longues.
Il y a fort à parier que l’onde de choc de la
crise financière continuera encore de se propager pendant un temps. Les investisseurs
axés sur le long terme seraient toutefois bien
avisés de saisir l’occasion de cette crise pour
naviguer très tôt sur la sixième vague de
Kondratiev.
Dennis Nacken
Encart : Les mégatendances et leurs bénéficiaires
Mégatendance
Bénéficiaires
Mondialisation
Services aux entreprises axés sur la connaissance :
- logistique
- services / sécurité informatique(s)
- conseil en ressources humaines et formation continue
Démographie
Services de santé et de soins :
- industrie pharmaceutique
- biotechnologies
- soins / établissements de santé
- services financiers liés à la retraite et à la prévoyance santé
Tendances
­écologiques
Marchés liés à l’environnement :
- énergies renouvelables
- efficience énergétique / conseil en énergie
- traitement des eaux / désalinisation
- technologies de recyclage
Petites structures
Entreprises des domaines suivants :
- biotechnologies
- nanotechnologies
Santé holistique
Produits et services destinés à préserver le capital santé :
- techniques médicales
- conseil santé
- marché du bien-être
- produits bio et alicaments
Source : Allianz Global Investors Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
24
Analyses et Trends
Bibliographie
Kondratiev :
Allianz Knowledge site – Portail d’informations sur les plus importantes problématiques de notre époque à l’échelle planétaire : http://www.knowledge.allianz.com
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Analyses et Trends
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Olivier Gasquet
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Février 2010
Allianz Global Investors
Analyse des Marchés Capitaux et Formation Financières
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