Perpignan – septembre 2006
Colloque
« Enseignement des sciences à l’école primaire :
Education à l’environnement pour un développement durable »
Conférence de Michel Petit - membre de l’Académie des sciences
Le changement climatique mondial
Plan de la fiche
1 Qu’est-ce qui détermine la température de la Terre ?
1.1 L’échange d’énergie par rayonnement
1.2 La température de la Terre
2 Qu’est-ce que l’effet de serre ?
3. L’effet de serre provoqué par les activités humaines
3.1 Le changement de la composition de l’atmosphère
3.2 Le changement climatique observé
4 Le changement climatique au cours du XXI ème siècle
4.1 L’évolution de la composition de l’atmosphère
4.2 L’augmentation de la température moyenne mondiale
4.3 La répartition géographique du réchauffement
4.4 Le changement des précipitations
4.5 Les conséquences du changement climatique
5 La maîtrise du changement climatique
5.1 L’inertie du système climatique
5.2 Les scénarios de stabilisation
5.3 Les réserves en combustibles fossiles
5.4 La maîtrise du réchauffement climatique
Perpignan – septembre 2006
Le changement climatique mondial
1 Qu’est-ce qui détermine la température de la Terre ?
1.1 L’échange d’énergie par rayonnement
1.1.1 Le rayonnement solaire
Le Soleil rayonne une lumière visible qui nous éclaire le jour. On peut aisément se convaincre
que ce rayonnement transporte également de la chaleur : il suffit d’être à l’ombre, c’est-à-dire
de cacher le Soleil par un objet quelconque, tel qu’un arbre ou un parasol, pour avoir moins
chaud. Cette impression subjective peut être confirmée par l’expérience simple qui consiste à
déplacer un thermomètre du plein Soleil à l’ombre.
1.1.2 Le rayonnement infrarouge
Si on regarde un charbon de bois dans un barbecue et qu’on souffle dessus énergiquement, il
rayonne de la lumière comme le Soleil et si on approche sa main, on sent une chaleur du côté
présenté au foyer, mais rien sur le côté opposé. C’est le même phénomène que celui que
nous éprouvons avec le Soleil : il faut retourner la viande pour la faire cuire au barbecue,
comme il faut se retourner sur la plage pour bronzer sur tout le corps. Si on cesse de ventiler
énergiquement le charbon de bois, la combustion est moins violente, sa température diminue
et il prend une couleur rouge de plus en plus sombre jusqu’à ne plus être visible sans éclairage
extérieur. Cependant, si on approche sa main, on ressent toujours une impression de chaleur,
pouvant aller jusqu’à la brûlure si on l’approche de trop près. Ce rayonnement succédant au
rouge sombre est appelé infrarouge : il transporte de l’énergie comme le rayonnement
lumineux, mais nos yeux ne le voient pas.
1.2 La température de la Terre
La Terre absorbe une partie de l’énergie du rayonnement solaire qu’elle reçoit. Sa température
a donc tendance à augmenter jusqu’à ce qu’elle parvienne à évacuer une quantité d’énergie
équivalente à celle qu’elle absorbe. La Terre est isolée dans le vide interplanétaire et la seule
manière dont elle puisse perdre de l’énergie est de rayonner dans l’espace, comme le fait le
Soleil, à ceci près que ce rayonnement est infrarouge et donc non visible. Sa température
d’équilibre s’établit donc à une valeur qui lui permette d’émettre dans l’infrarouge une
énergie égale à l’énergie solaire qu’elle absorbe.
2 Qu’est-ce que l’effet de serre ?
Avant d’aller se perdre dans l’espace, le rayonnement infrarouge de la Terre traverse son
atmosphère qui, en fonction de sa composition, en absorbe une partie. C’est pour cela que
l’atmosphère joue un rôle important dans la détermination de la température de la planète,
comme Joseph Fourier l’avait déjà souligné en 1826. Si on ajoute dans l’atmosphère des gaz
qui ont tendance à absorber le rayonnement infrarouge, le rayonnement sortant diminue et la
Terre perd moins d’énergie. Sa température augmente donc jusqu’à ce que l’augmentation de
température compense exactement le manque à rayonner provoqué par le changement de
composition de l’atmosphère. C’est ce qu’on appelle l’effet de serre, car il se produit dans les
serres de jardinier ou d’horticulteur.
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3. L’effet de serre provoqué par les activités humaines.
3.1 Le changement de la composition de l’atmosphère
L’observation systématique de l’atmosphère depuis une cinquantaine d’années montre de
façon incontestable une augmentation de sa teneur en gaz à effet de serre et tout
particulièrement de sa teneur en gaz carbonique dont la concentration augmente de un demi
pour cent par an. En d’autres termes, la quantité de gaz carbonique présente dans
l’atmosphère augmente de 11 milliards de tonnes par an. Pour fabriquer cette quantité, il faut
brûler 3 milliards de tonnes de carbone, les 8 autres milliards étant de l’oxygène pris à
l’atmosphère terrestre. Or, 3 milliards de tonnes de carbone représentent à peu près la moitié
de ce que l’humanité brûle sous forme de charbon, de pétrole et de gaz naturel. L’autre moitié
du gaz carbonique produit est absorbée par l’océan et la biosphère.
Figure 1 : Comparaison de la quantité de carbone brûlée annuellement et
de l’augmentation du carbone présent dans l’atmosphère sous forme de gaz carbonique
C’est ainsi que le nombre de molécules de gaz carbonique qu’on trouve dans un million de
molécules d’air est passé de 280 ppm en 1850, avant le début de l’ère industrielle à plus de
380 ppm aujourd’hui (ppm étant l’abréviation de parties par million). La composition de
l’atmosphère est observée directement depuis 1958 avec précision. Le panneau en haut à
gauche de la figure 2 montre cette évolution. C’est à partir de ces données d’observation
qu’on a calculé l’augmentation de la masse du carbone présent dans l’atmosphère représentée
sur la figure 1. Pour remonter plus loin dans le temps, on dispose de diverses méthodes. La
plus puissante d’entre elles consiste à forer les calottes de glace pour en extraire des carottes
contenant des bulles d’air emprisonné il y a bien longtemps, lorsque les flocons de neige se
sont transformés en glace sous le poids des nouvelles chutes de neige. Des forages profonds
de 3 km permettent ainsi d’observer un air vieux de centaines de milliers d’années (panneau
en haut à droite de la figure 2).
Figure 3.3: Fossil fuel emissions and the rate of increase of CO2concentration in the atmosphere. The annual
atmospheric increase is the measured increase during a calendar year. The monthly atmospheric increases
have been filtered to remove the seasonal cycle. Vertical arrows denote El Niño events. A horizontal line defines
the extended El Niño of 1991 to 1994. Atmospheric data are from Keeling and Whorf (2000), fossil fuel emissions
data are from Marland et al. (2000) and British Petroleum (2000), see explanations in text.
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Figure 2 : Evolution de la teneur de l’atmosphère en gaz carbonique
à diverses échelles de temps
3.2 Le changement climatique observé
Une telle augmentation de la teneur en gaz à effet de serre se traduit, comme l’avait prévu
Svante Arrhénius en 1896 et comme le simulent les modélisations numériques modernes, par
un effet de serre additionnel entraînant une augmentation de la température moyenne du globe
de 0,8° plus ou moins 0,2°. Parmi les 11 années les plus chaudes enregistrées, 10 se trouvent
dans les 11 dernières années, la seule exception étant 1996.
Figure 3 : L’évolution semblable au cours du temps de la température
des terres, de la surface de l’eau de mer et de l’air à la surface de la mer
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Ce réchauffement n’est pas uniformément réparti, les océans dont l’effet régulateur sur les
températures est bien connu se réchauffant naturellement moins que les continents. De façon
moins intuitive, mais conformément aux modélisations, ce sont les régions les plus
septentrionales d’Amérique, d’Europe et d’Asie qui voient leur température croître le plus.
Les continents et les océans se sont
réchauffés
Figure 4
On note en outre que les nuits se réchauffent plus que les jours, là encore conformément aux
prévisions. Les précipitations sont également affectées par ce changement climatique,
certaines régions étant plus arrosées et d’autres moins.
La répartition des précipitations a
changé
Figure 5
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