Prendre ses médicaments, une évidence? Oui, mais…

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Prendre ses médicaments,
une évidence?
Oui, mais…
Après la pose du diagnostic et la prescription d’un traitement adapté, il
appartient au patient de respecter rigoureusement celui-ci et de l’intégrer
dans ses activités quotidiennes. C’est là la condition sine qua non pour obtenir
les résultats thérapeutiques et la qualité de vie escomptés. Dans la pratique,
1 patient sur 4 ne respecte toutefois pas le traitement prescrit, avec toutes les
conséquences que cela implique pour sa santé, mais aussi la société.
Ce comportement est appelé
«manque d’observance thérapeutique». Il peut avoir un
impact particulièrement négatif sur le processus de guérison
et le bien-être du patient. C’est
même l’une des principales
raisons expliquant que les
objectifs cliniques ne sont pas
atteints et que la santé du patient ne s’améliore pas comme
espéré.
L’exemple de la fibrillation
auriculaire
En cas de non-suivi d’un traitement, les symptômes et les
troubles physiques peuvent
persister durant une longue
période, voire empirer, et des
complications sont susceptibles de survenir.
A titre d’exemple, une personne souffrant de fibrillation auriculaire mais ne
prenant pas ses anticoagulants court un risque accru
d’accident vasculaire cérébral (la fameuse «thrombose»
cérébrale). Lorsqu’elle omet
de prendre ses médicaments
destinés à ralentir le cœur et
éviter les emballements de sa
fréquence, c’est le risque de
défaillance cardiaque qui est
majoré. Le patient doit alors
souvent suivre des traitements
supplémentaires, éventuellement plus complexes, risquant
à leur tour de faire l’objet
d’une non-observance thérapeutique. Un tel processus engendre non seulement un accroissement des problèmes de
santé et de la mortalité, mais
peut également entraîner une
majoration significative des
coûts supportés par la sécurité sociale en raison de soins
supplémentaires.
La non-observance
thérapeutique: intentionnelle
ou non intentionnelle?
La non-observance thérapeutique a des causes multiples.
On distingue la non-observance
intentionnelle de la non-observance non intentionnelle.
Dans le premier cas, le patient
décide de modifier le traitement de sa propre initiative,
par exemple parce qu’il est
sceptique vis-à-vis du traitement, à la suite d’expériences
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en mains VOTRE santé et celle de vos PROCHES.
Du 24 au 28 mars 2014, le BeHRA (un groupement
de cardiologues belges spécialisés dans la prise en charge des
troubles du rythme cardiaque) organise
la 5e édition de la Semaine du Rythme Cardiaque
(www.monrythmecardiaque.be).
Il s’agit d’une
campagne de
sensibilisation
nationale
centrée sur
la fibrillation
auriculaire. Aideznous en encourageant
votre famille, vos amis et vos
connaissances à faire le test en ligne, à
prendre leur pouls, à participer à l’opération ou à en
parler avec leur médecin, surtout s’ils ont plus de 65 ans.
négatives, vécues ou rapportées par la rumeur, d’effets
secondaires incommodants,
ou parce qu’il doute de l’effet
bénéfique du médicament
même. Par ailleurs, certains
patients décident de réduire
eux-mêmes les doses pour pouvoir prendre leur médicament
plus longtemps ou réduire le
coût du traitement, tandis que
d’autres choisissent de l’arrêter prématurément sous prétexte qu’ils se sentent bien et
pensent pouvoir s’en passer.
Dans d’autres cas, la non-observance thérapeutique est
non intentionnelle. Les causes
du non-respect du traitement
peuvent alors être l’ignorance,
la distraction ou la négligence. Cette non-observance
non intentionnelle est relativement fréquente, surtout en
cas de maladies chroniques
affectant les personnes plus
âgées, comme la fibrillation
auriculaire. Les patients plus
âgés prennent en effet souvent
déjà plusieurs médicaments,
chacun assorti de ses prescriptions spécifiques en termes de
dosage, fréquence, moment
de prise, etc. Des schémas de
prise compliqués peuvent
semer la confusion chez les
patients et entraîner un mauvais emploi du traitement. De
plus, avec l’âge, la mémoire
s’effrite et les patients oublient parfois simplement de
prendre (correctement) leur(s)
médicament(s).
Les solutions: tout le monde
est concerné!
Reprocher au patient un
manque d’autodiscipline et
faire peser la responsabilité
sur ses seules épaules est une
approche bien trop simpliste
L
de la problématique. Des
actions collectives sont nécessaires. Médecins, prestataires
de soins, pharmaciens, pouvoirs publics, patients… il incombe à tous d’infléchir cette
tendance négative.
Une première étape importante consiste en une sensibilisation générale aux dangers
réels de la non-observance
thérapeutique, par exemple
au travers de campagnes d’information publiques. En effet,
la problématique est encore
trop souvent sous-estimée par
les patients eux-mêmes. Ce
court article est une démarche
en ce sens.
En outre, un accompagnement
médical dans le cadre duquel
le patient a voix au chapitre
et une communication claire
sont indispensables. Le médecin doit prescrire un traitement individuel réalisable, encourager le patient à respecter
rigoureusement ce traitement
et prévoir un suivi systématique afin de détecter la nécessité d’éventuelles adaptations
du traitement.
Des aides «électroniques» peuvent également être mises en
œuvre, telles des notifications
par SMS rappelant le moment
de prise des médicaments.
PAR LE DR GEORGES MAIRESSE,
CARDIOLOGUE AUX CLINIQUES DU SUD
LUXEMBOURG ET PRÉSIDENT DU BEHRA
a fibrillation auriculaire (FA) est le trouble du rythme cardiaque au cours duquel le cœur
s’emballe et se met à battre de manière totalement irrégulière. Cela augmente le risque de
défaillance cardiaque ainsi que de format ion de caillots de sang pouvant, à leur tour, provoquer
une thrombose ou un accident vasculaire cérébral.
La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent et le risque d’en être atteint
augmente avec les années: au-delà de 40 ans, 1 personne sur 4 présentera un jour une FA. Environ 1
adulte sur 15 de plus de 65 ans et 1 adulte sur 10 de plus de 80 ans souffrent actuellement de cette
affection. Le nombre de patients souffrant de fibrillation
auriculaire en Belgique est estimé à 150.000 et
doublera vraisemblablement d’ici 2050.
La fibrillation auriculaire peut être à l’origine
de palpitations, d’un essoufflement au
repos ou à l’effort, des vertiges, d’une
fatigue inhabituelle, d’évanouissements
ou de douleurs dans la poitrine.
Chez 1 personne sur 3, la fibrillation
auriculaire ne donne aucun
symptôme et risque d’être détectée
trop tard. La mesure de l’activité
cardiaque électrique à l’aide d’un
électrocardiogramme (ECG)
constitue l’examen le plus
efficace.
Parce que la fibrillation
auriculaire ne se manifeste
parfois que de façon
intermittente, il est utile
d’apprendre à évaluer
soi-même son rythme
cardiaque en prenant
son pouls au niveau du
poignet.
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