
souffrant de maladies chroniques évolutives. La durée moyenne de séjour est
d’environ 12 jours.
La notion d’unité purement résidentielle est dépassée et deux ans après son
ouverture, le St Christopher’s crée un service d’accompagnement à domicile qui offre
écoute, soutien, conseil et service de garde assuré 24 h sur 24. Le service travaille à
titre consultatif en lien étroit avec le médecin généraliste du patient et seulement avec
sa permission.
Dans les années qui suivent, l’hospice St Christopher’s ouvre une consultation pou
les familles en souffrance pendant l’agonie et après le décès d’un de ses membres.
Dès l’origine, le St Christopher’s offre des programmes d’enseignement et se donne
pour mission de former des professionnels de santé et de développer la recherche.
Quelques années plus tard, le département de recherche se développe fortement et
un département universitaire est créé en collaboration avec le King’s College
université de Londres.
A l’heure actuelle, le Centre d’Enseignement et de Formation du St Christopher’s
accueille environ 3000 professionnels de santé du monde entier.
Parallèlement aux activités de pionnier de Cicely Saunders, Elisabeth Kubler Ross,
psychiatre suisse, émigrée aux Etats-Unis, mène des recherches et des séminaires
sur les étapes du mourir. Elle devient célèbre par son livre « les derniers instants de
la vie ».
Même si la chronologie de ces étapes est remise en question, Elisabeth Kubler Ross
met en évidence la multiplicité des sentiments éprouvés par ceux qui pressentent leu
fin proche, ceci permettant de rendre les réactions des soignants moins nappropriées.
Le mourant est jusqu’au bout un vivant, un sujet, un être de paroles, une personne, il
peut achever les tâches estimées par lui essentielles, trouver un accomplissement.
Ceci suppose une transformation radicale de la place du malade, du médecin et de
l’équipe soignante ; le malade est replacé au centre ; il devient acteur du système de
soins.
1.2.3 Le concept d’Unité de Soins Palliatifs.
Le Dr. Balfour Mount, chirurgien du Royal Victoria Hospital de Montréal au Canada,
après une année passée au St Christopher’s, crée au début de 1975 une unité de
soins palliatifs qui devient la plus célèbre du monde.
1.3. Du concept de soins palliatifs au concept de soins continus : le Rapport de Noëlle Lenoir « aux
frontières de la vie ».
La notion de spécificité exclusive des unités de soins palliatifs et rapidement la question du coût
de ces unités, a fait apparaître le concept de soin continu qui s’est progressivement imposé en
France. Sa première formalisation dans le rapport « aux frontières de la vie – une éthique
biomédicale à la Française » dirigé par Noëlle Lenoir est remis au Premier Ministre en 1991. Il y est
dit notamment que malgré leurs spécificités, il paraît exclu de multiplier les unités de soins palliatifs
vers lesquelles seraient systématiquement dirigés les malades pour y finir leurs jours. La philosophie
générale du soins palliatif est une approche humaniste dans les rapports entre les soignants et les
soignés ; il faut donc bannir toute ségrégation des mourants, ils ne sont pas des malades différents
des autres. Le développement des unités spécialisées doit s’accompagner d’actions tendant à
diffuser l’esprit des soins palliatifs dans tous les services hospitaliers. L’unité doit garder toute sa
valeur comme lieu de synthèse de la réflexion, de la formation,