Isolement Gouttelettes ou Air en cas de suspicion d’infection virale saisonnière (VRS,
Grippe), d’infection à BMR et de tuberculose.
Urgence diagnostique et thérapeutique dont la gravité doit être évaluée dès l’admission :
traitement ATB dans les 4 – 8 heures suivant l’admission ET dès l’admission, pour les
patients instables ou ayant des signes de gravité (cf infra), l’expertise d’un réanimateur
médical doit être précocement sollicitée pour une orientation rapide et adaptée à la
gravité et au projet de soins : médecine, USI, réanimation médicale
Examens : radiographie thoracique, hémocultures (dès l’admission avant de débuter
l’antibiothérapie), antigénurie pneumocoque et légionelle, ponction ou drainage si épanchement
pleural associé, ECBC à demander chez tout patient atteint de BPCO, DDB et mucoviscidose,
recherche de virus respiratoire en période épidémique par prélèvement naso-pharyngé
(Grippe, VRS, adenovirus –ilieu de transport nécessaire), sérologies bactériennes si contexte
particulier. Pas de prélèvements invasifs en dehors de la réanimation, mais fibroscopie
bronchique devant toute pneumopathie excavée ou abcédée.
Eléments d’orientation étiologique : chez l’enfant et l’adulte hospitalisé, > 50% des
pneumonies sont d’origine pneumococcique. Les Légionelloses sont habituellement liées à des
expositions accidentelles. Les patients BPCO sont, en plus, à risque d’infections à BGN et/ou à
Staphylocoque et/ou à BMR. Les Comorbidités associées (CMAs) (immunodépression,
insuffisance respiratoire ou BPCO, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, diabète, cirrhose
hépatique) sont des facteurs de risque de gravité, d’infections à pneumocoques (y
compris pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP)) et à d’autres
infections à BMR.
Le risque d’infection pulmonaire à PSDP s’observe électivement : enfants (3 mois à 3 ans),
âge > 65 ans, hospitalisation au cours du mois précédent, antibiothérapie préalable dans les 3
mois précédents, patients immunodéprimés, infections nosocomiales à pneumocoques.
Critères d’hospitalisation :
Le lieu de soins du patient à l’hôpital doît être décidé, au cas par cas, par les urgentistes,
les médecins de la discipline sollicitée pour l’admission ou le réanimateur médical.
Scores de gravite : PSI de Fine (cf tableau) et CURB-65.
Ces scores sont une aide à la décision et ne se substituent pas à l’analyse individualisée
de chaque patient. L’hospitalisation peut être justifiée par : conditions socio-économiques
défavorables, isolement, inobservance thérapeutique évidente, comorbidité sévère ou
décompensée.
Traitement antibiotique
La monothérapie antibiotique doit être privilégiée dans les services de médecine. La
bithérapie antibiotique doît être réservée aux patients les plus à risque ou aux patients
ayant une pneumonie sévère sans cause identifiée.
Les antibiotiques suivants n’ont pas d’indication (au moins en première intention) dans le
traitement des pneumonies aiguës communautaires : céphalosporines orales, cyclines,
cotrimoxazole, macrolides seuls en l’absence d’orientation étiologique.
Réevaluation systématique à 48-72 heures du traitement antibiotique : une simplification du
traitement avec relais par une VOIE ORALE (si IV initial) vers J3 – J5 est
ABSOLUEMENT NECESSAIRE si l’évolution est favorable (réduction du travail des soignants,
réduction des coûts, facilité de maintien du traitement à domicile). L’évolution clinique est parfois
lente (patient âgé ou BPCO) : importance de l’évolution de la CRP.
En l’absence d’amélioration : revoir le bien-fondé de l’antibiothérapie initiale, discuter une
fibroscopie + prélèvements bactériologiques (avec recherche de BK).
Radio pulmonaire à 2 mois et fibroscopie bronchique chez les patients à risque de cancer
bronchique.
Prévention vaccinale : Patients à risque : > 65ans, BPCO, insuffisance respiratoire /
cardiaque / rénal chronique, diabète, tabagisme / éthylisme : vaccination anti-grippale et
antipneumococcique.