CSS12 - Limiter les sources de pollution intérieure

PAGE 1 SUR 8 – LIMITER LES SOURCES DE POLLUTION INTERIEURE : POLLUTION ELECTROMAGNETIQUE –
NOVEMBRE 2007
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
RECOMMANDATION PRATIQUE CSS12
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE CSS12 -
LIMITER LES SOURCES DE POLLUTION
INTERIEURE : POLLUTION
ELECTROMAGNETIQUE
Se protéger des sources extérieures de pollution électromagnétique importante et
éviter les sources intérieures.
PRINCIPES
CONTEXTE
La pollution électromagnétique est constituée par les champs électriques et magnétiques qui
sont présents dans notre environnement mais qui ne sont pas d’origine naturelle, comme l’est
le champ magnétique terrestre par exemple.
Les sources artificielles sont des installations électriques ou de télécommunication. On
distingue deux grandes familles d’ondes électromagnétiques :
o Les basses fréquences : des champs électriques et magnétiques sont présents dans
l’environnement de tout appareil électrique en fonctionnement. Seuls des champs
électriques sont présents autour des appareils électriques branchés mais éteints.
o Les hautes fréquences : ils sont principalement liés aux télécommunications, matériels
HiFi, …
Cette pollution peut provenir tant de l’extérieur que de l’intérieur. A l’extérieur, des sources
importantes sont les lignes à haute tension, les antennes GSM ou les voies de tramway, mais
également les ondes radio et TV. A l’intérieur, on pointe les sources de pollution sous forme
d’antennes telles que les prises électriques, les câbles de télédistribution non blindés, etc, ainsi
que les technologies de communication sans fil (Wifi, GSM). La question des champs
électromagnétiques concerne donc une très large gamme de technologies.
Illustration du spectre d’ondes électro-magnétique
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Il est difficile de se prémunir des sources extérieures de champs électromagnétiques. Leur
intensité et leur implantation est un débat qui doit se mener à un niveau politique. Par contre,
pour ce qui est des sources intérieures, les habitants disposent de moyens suffisants pour
prendre ce problème de pollution électromagnétique à bras le corps. C’est l’objet de cette
fiche.
INDICATEURS
o Les champs magnétiques non naturels sont créés par des champs électriques
variables ou des courants électriques. Ils produisent une force magnétique capable de
dévier la trajectoire de particules chargées (sans changement de vitesse des
particules). Les champs magnétiques se mesurent en [Ampère/mètre]. Plus
couramment, on mesure la densité de flux ou induction magnétique exprimée en Tesla
[T] ou en Gauss [G] (1 mG = 0.1µT). Comme repère, indiquons que le champ
magnétique terrestre est de l’ordre de 40 µT et que le champ magnétique induit dans
le cœur (mesuré lors d’un électrocardiogramme) est de 0.00005 µT ;
o Les champs électriques liés à la présence de charges électriques ou induits par un
champ magnétique variable produisent des forces électriques qui ont pour effet de
mettre en mouvement toute particule chargée se trouvant dans le champ. Les champs
électriques se mesurent en [Volt/mètre]. Le champ électrique terrestre est très faible,
de l’ordre de 0.001 V/m.
o L’évaluation de l’impact sur la santé se mesure en débit d’absorption spécifique en
[Watt/kg] ou en densité de puissance surfacique en [Watt/m²]. Les recommandations
d’exposition sont cependant exprimées en valeurs de champ, soit en Tesla et
Volt/mètre.
OBJECTIFS A ATTEINDRE
Minimum
o éviter les sources intérieures de champs électromagnétiques dès le stade de
conception et à la rénovation des bâtiments par les choix d’équipements électriques,
de communication, de réseaux informatiques peu générateurs de champs.
o Réaliser des circuits électriques de qualité
Conseillé
o Choisir les matériaux « absorbants » au niveau électromagnétique, essentiellement des
matériaux massifs, pour se protéger des sources extérieures de champs.
o Encastrer les circuits électriques dans des parois massives.
o Eviter les armatures métalliques.
o Equiper les circuits électriques de bio-rupteurs et de blindages.
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ELEMENTS DE CHOIX
ASPECTS TECHNIQUES
> Protection contre les champs électriques et magnétiques intérieurs 50 Hz (basse
fréquence)
L’alimentation de la plupart des appareils électriques et électroniques dans l’habitat est
réalisée à partir du tableau électrique général. La fréquence est basse (50 Hz).
Champ électromagnétique basses fréquences : quelques dizaines de Hz
(dans l’habitat)
Où le trouver
principalement ?
o Les appareils électroménagers, les radios-réveil, en
fonctionnement
o Les prises électriques (uniquement le champ électrique)
Quels sont les
effets sur la santé
et les risques ?
o L’exposition à ce type de champs n’entraine généralement
qu’une absorption d’énergie et aucune élévation de température
o Pour un appareillage fonctionnant peu de temps, les effets sur la
santé sont non mesurables
o C’est pour un appareillage fonctionnant en permanence que bon
nombre d’études sont menées. Les résultats sont forts
contradictoires. En 2007, l’OMS (Organisation Mondiale de la
Santé) devrait pouvoir tirer certaines lignes de conduite.
o Selon le principe de précaution, toute pollution
électromagnétique inutile devrait être supprimée.
Quelle est le niveau
de référence
admissible ?
o D’après l’OMS et le ICNIRP (l'International Commission on Non-
Ionizing Radiation Protection) les niveaux admissibles sont de
100 [µT] pour le flux magnétique et 5 000 [V/m] pour le champ
électrique. Ces valeurs ne tiennent pas compte des débats
engagés sur les risques de développement de cancer en cas
d’exposition de faible intensité mais prolongée. Différentes
mesures ont été effectuées sur des appareils couramment
présents dans l’habitat et donnent des valeurs de champs
électriques et magnétiques à différentes distances. De manière
générale, on peut observer que ces valeurs sont très inférieures
aux valeurs recommandées par l’OMS.
Comment se
prémunir et quel
choix effectuer ?
o Il est essentiel que l’installation électrique soit reliée correctement
et efficacement à la terre, de préférence à une distance suffisante
de l’habitat et dans une zone maintenue humide. Dans le cas de
rénovation de vieux bâtiments, il faut s’assurer qu’effectivement la
prise de terre est de bonne qualité. Si elle n’existe pas, il faut
veiller à en placer une en respectant le RGIE (Règlement Général
sur les Installations Electriques).
o Prévoir un fil de terre pour chaque circuit d’éclairage et prises
o Prévoir suffisamment de prises pour éviter les rallonges
o Utiliser des fils blindés qui réduisent les champs électriques pour
les circuits à fort ampérage
o Eviter de prévoir l’installation d’une structure générant des
champs importants (radiateurs électriques à accumulation
fonctionnant la nuit)
o Encastrer l’installation électrique pour bénéficier de l’effet
d’atténuation des champs électriques par les matériaux. A titre
d’exemple, le tableau ci-dessous présente le champ électrique en
fonction des matériaux de construction et du type de câble
Champ électrique
mesuré à 10cm de
la source selon le type de matériau
remplissant cet intervalle ou le type
de câble utilisé.
MATERIAU
Source
< 10 V/m
Source
< 50 V/m
Source
>50 V/m
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Champ électromagnétique basses fréquences : quelques dizaines de Hz
(dans l’habitat)
Béton 35 V/m
Parpaing 28 V/m
Plaques de plâtre sur
armature métallique 160 V/m
Briques 20 V/m
Terre crue 1 V/m
Ossature bois 120 V/m
Câblerie sous baguette 250 V/m
Câble VMVB 2 V/m
Bio-rupteur au tableau
électrique 1 V/m
Phase blindé+ placo
+ écolabel CEM 8 V/m
Source : « Mesure technique pour une réduction des champs
électromanétiques dans les logements » ; L Lamballais
o On a également intérêt à limiter la longueur de câbles électrique
dans le bâtiment, par une réflexion sur la position des prises et
l’aménagement des locaux.
o Eventuellement prévoir sur certains circuits un interrupteur
automatique de champ (bio-rupteur) tout en considérant que ce
type d’équipement exclu les radioréveils ou les appareils en veille
nécessaire. Mieux vaut éviter les appareils électriques sous
tension la nuit à proximité des lits.
o Pour certains types d’installation d’éclairage comme par
télérupteur ou domotique, prévoir des relais dans le tableau
électrique qui coupent les deux phases.
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> Protection contre les champs électromagnétiques intérieurs à haute fréquence
Champ électromagnétique haute fréquence : 0.1 à 100 GHz (dans l’habitat)
Où le trouver
principalement ?
o On les retrouve principalement par l’utilisation d’appareils de
télécommunication (téléphone sans fil digital DECT, réseau
informatique sans fil Wifi, …)
Quels sont les effets
sur la santé et les
risques ?
Ces types de champs génèrent :
o Une absorption d’énergie entrainant des effets thermiques par
l’élévation de la température des tissus
o Un certain nombre de troubles non spécifiques et plus ou moins
bénins tels que la fatigue, irritabilité, trouble du sommeil et de la
mémoire, …, ont été rapportés mais ne constituent pas des
preuves irréfutables basées sur des résultats scientifiques
reconnus.
Quelle est le niveau
de référence
admissible ?
o D’après l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et le ICNIRP
(l'International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection) :
Densité de puissance : 4,5 à 9 W/m² à 900 et 1800 MHz
respectivement ;
Débit d’absorption spécifique (DAS) : 0,08 W/kg pour le
corps entier, 4 W/kg localisés au membre et 2 W/kg pour
la tête.
Champ électrique : 41 V/m et 58 V/m à 900 et 1800 MHz
respectivement.
o Les valeurs ci-dessus permettent de respecter théoriquement la
valeur limite de densité de courant de 2mA/m².
Comment se
prémunir et quel
choix effectuer ?
o Eviter dans l’habitat de développer des réseaux de
télécommunications et informatiques sans fil.
o Prévoir des câblages seaux avec blindage de bonne qualité. La
problématique du raccordement à une masse commune des
câblages informatique est à prendre au cas par cas.
> Protection contre les champs électromagnétiques extérieurs
Faces aux sources de pollutions extérieures, la seule solution théorique est la création d’une
cage de Faraday autour du bâtiment. Ceci implique, outre une mise à la terre des armatures, la
mise en œuvre d’une grille métallique dans l’ensemble des parois et l’interconnexion de tous
les éléments de cette grille. C’est une solution est inapplicable en rénovation légère.
Même en construction neuve, de par sa complexité et son coût, ce type de solution ne pourra
pratiquement être réalisé que pour des applications très précises : laboratoires médicaux,
centres de recherches, locaux de stations de radio, ou studios d’enregistrements…
Certains conseillent malgré tout la mise à la terre des châssis métalliques et l’apposition de
films ou stores métallisés sur les fenêtres… Faute d’études scientifiques sur l’efficacité de ces
mesures, nous ne portons pas ici de jugement sur ces dispositifs.
> Fonctionnement d’un bio-rupteur
Un bio-rupteur (ou Interrupteur Automatique de Champ IAC) est un équipement placé dans
un boitier électrique qui provoque la coupure automatique d’un circuit électrique en l’absence
de toute consommation. Lorsque le bio-rupteur détecte une demande de courant (allumage
d’une lampe par exemple), il rétablit automatiquement la tension de 220 volts.
L’intérêt est qu’en l’absence d’utilisation d’un appareil électrique, la mise hors tension du
circuit supprime tout création de champ dans le local concerné.
L’utilisation d’un bio-rupteur est recommandée essentiellement dans les chambres à coucher,
vu qu’il s’agit d’un local dans lequel on passe de longues périodes de temps. Il est cependant
incompatible avec des réveils ou horloges électroniques qui fonctionnement sur secteur, qui
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