…. L’Etat
chinois,…
… et les nouveaux
besoins des
consommateurs
chinois
Un besoin
croissant en
matières
premières…
un centre de R&D à Beijing dès 2001 tandis que Sony en implantait
un à Shanghai pour développer des produits, non seulement pour le
marché chinois, mais aussi pour l’ensemble du groupe.Quant aux
Taiwanais, ils délocalisent depuis un certain temps leur production à
forte valeur ajoutée : c’est ainsi que Suzhou est devenu le premier
centre mondial de production d’ordinateurs portables !
Le second mouvement concerne l’émergence de
multinationales « sui generis » à partir d’initiatives, de capitaux et
de talents locaux (voir topic d’octobre 2002 sur Haier, Huawei,
Legend, TCL…). Dans une stratégie nationale non écrite, le
gouvernement chinois, dans sa volonté de créer des champions
nationaux susceptibles de concurrencer les multinationales
étrangères, apporte son soutien aux groupes leaders dans les secteurs
des télécoms, de l’électro-ménager ou dans la distribution. Le récent
rapprochement de TCL et Thomson souligne à quel point la Chine
est capable de jouer dans la cour des grands. Une telle alliance n’est
pas un cas unique, loin de là. Le Japon et la Corée du Sud ont vu,
depuis déjà deux ans, plusieurs de leurs grands groupes constituer
avec un partenaire chinois des joint-ventures considérées comme des
alliances d’égal à égal. C’est le cas, par exemple, du fabricant
japonais de produits électroniques Sanyo avec Haier en janvier 2002.
Et, dans un sondage effectué par la Fédération des Industries
Coréennes (FKI) en novembre 2002, auprès de 80 conglomérats,
33% prévoyaient de contracter des alliances stratégiques avec des
partenaires chinois.
Le consommateur citadin, qui profite de revenus annuels en
constante augmentation, est de plus en plus attiré par des produits hi-
tech. Rappelons que le PIB par tête atteignait en 2002 plus de 22 500
renminbi (2 372 €) à Beijing et près de 35 000 (3 689 €) à Shanghai.
Le revenu moyen des ménages urbains a augmenté de 11% par an
depuis 1999. Les citadins disposent donc de plus d’argent et leurs
goûts changent. En outre, ils hésitent de moins en moins à payer à
crédit. Les prêts à la consommation, quasi inexistants voilà cinq ans,
représentent désormais 8% du total des prêts souscrits par les
Chinois. On assiste à une véritable frénésie de la consommation. En
témoignent la hausse du montant du panier moyen de l’acheteur chez
Carrefour depuis quelques années ou l’explosion des ventes
automobiles aux particuliers qui devraient dépasser, en 2003, les 1.3
million de véhicules. Ceci ne va d’ailleurs pas sans poser de
nouvelles contraintes : 300 000 voitures nouvelles dans les rues de
Pékin cette année ne contribuent pas peu à de splendides
embouteillages.
Le rythme effréné de la production chinoise génère quelques
inconvénients. « L’usine du monde » est en effet devenue très
gourmande en matières premières et commence à générer des
tensions sur les marchés internationaux. La Chine importera, cette
année, 150 millions de tonnes de minerai de fer soit plus que le
Japon. Les secteurs de l’automobile et de la construction sont les
principaux importateurs de ce métal. Quant au cuivre, la Chine a