Pourquoi ?
Il existe une corrélation entre les concentrations plasmatiques des antirétroviraux, inhibiteurs de protéase
(IP) et inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) et l’efficacité antivirale de ces
médicaments et/ou leur tolérance.
Les concentrations plasmatiques trop élevées sont souvent à l’origine d’intolérance et d’apparition d’effets
indésirables.
Les concentrations plasmatiques trop faibles sont à l’origine de l’apparition de mutations de résistance et
peuvent, à terme, conduire à un échec thérapeutique.
Intérêt pour le médecin :
- adapter le traitement à chaque individu : les concentrations plasmatiques sont difficilement prévisibles car
de grandes variations des concentrations des antirétroviraux existent selon les individus ;
- évaluer l’impact des nombreuses interactions médicamenteuses : les antirétroviraux (INNTI et IP)
modifient leur propre pharmacocinétique et celle des autres médicaments associés. Cela risque alors d’induire
un sous- ou un surdosage aux posologies habituellement prescrites nécessitant une adaptation de posologie
individualisée.
Ces dosages pharmacologiques doivent être interprétés au regard du taux de CD4, de la charge virale et du
profil de résistance.
Quand ?
La pratique d’un dosage n’est pas systématique.
Il est indiqué si :
- instauration ou d’un changement de traitement :
Attendre 15 jours environ avant de réaliser un dosage afin de permettre l’instauration d’un état d’équilibre
A renouveler si besoin en fonction des données cliniques, virologique et immunologique.
- effets indésirables :
Le dosage est à réaliser le plus rapidement possible afin de rechercher un éventuel surdosage ou si possible
avant l’apparition de l’effet indésirable, afin de le prévenir ;
La concentration plasmatique maximale (pic) de l’antirétroviral sera recherchée 1 à 5h après la prise.
- échec thérapeutique :
Mesure de la concentration résiduelle réalisée juste avant une nouvelle prise.
- en cas d’associations avec des médicaments susceptibles d’induire des interactions médicamenteuses
(rifampicine, anti-épileptiques, kétoconazole...): pour ajuster les posologies des différents médicaments.
- chez certaines personnes à risque (insuffisance rénale ou hépatique) :
Certains médicaments sont éliminés par voie urinaire (inhibiteurs nucléosidiques) ou subissent un métabolisme
hépatique (inhibiteurs non nucléosidiques et inhibiteurs de la protéase) impliquant des ajustements de
posologie.
- résultats virologiques immunologiques et/ou cliniques insuffisants :
indications sur une possible origine virologique ou pharmacologique de cette situation.
Comment ?
POURQUOI, QUAND ET COMMENT
DOSER UN ANTIRETROVIRAL ?
Synthèse
Rodolphe GARRAFFO – Thibault LAVRUT