Reconnaître et prendre en charge les troubles de l'attention et de l'hyperactivité chez l'enfant
Les recherches en génétique apportent de nouveaux éléments au débat.
Comment concilier les théories psychogéniques et neurobiologiques ?
Ces approches, en fait, ne sont pas réellement contradictoires, un mécanisme psychogène
pouvant s'exprimer de façon biologique. Une solution raisonnable à ces polémiques
consisterait à considérer que l'hyperactivité et les troubles de l'attention sont un symptôme, et
peuvent être une réaction à une situation psychique conflictuelle dans l'essence même des
relations de l'enfant et de sa famille, mais également considérer que l'attention est une fonction
cognitive reposant sur de solides bases
neurobiologiques, possiblement modifiées en cas de TDAh. Ainsi, afin d'optimiser le pronostic,
le médecin coordonnant les soins doit avoir ce double regard psychodynamique et
neuropsychologique, avant de prescrire un traitement médicamenteux et/ou une
psychothérapie.
Évaluer l'attention tant en termes d'intensité que de sélectivité. Vigilance, attention soutenue,
attention sélective, impulsivité.
sont autant de termes utilisés, mais pas toujours dans le même sens strict.
L'attention se définit selon deux axes, l'un en terme d'intensité et l'autre de sélectivité.
En termes d'intensité, on distingue la vigilance qui permet de maintenir une attention globale,
et l'alerte, une mobilisation pour un nouveau stimulus attentionnel. Les situations de la vie
nécessitent un maintien de l'attention soutenue ; c'est pourquoi les meilleurs tests d'attention
soutenue sont ceux qui durent environ 10 minutes.
En termes de sélectivité, le premier degré d'attention correspond à la focalisation de l'attention
sur une cible, le second à la division de l'attention sur plusieurs tâches.
L'attention est ainsi la « machine » qui prend l'information, décide ensuite de la garder ou non,
et si oui de la « hausser » vers les fonctions supérieures qui vont permettre de la traiter, en
particulier les fonctions exécutives.
Par ailleurs, il existe deux modalités attentionnelles, une modalité visuelle et une modalité
auditive qui peuvent, l'une et l'autre, être définies en termes d'intensité et de sélectivité.
Quelle démarche diagnostic ?
La démarche du médecin confronté aux difficultés d'un enfant hyperactif (cf encadré
ci-dessous) comporte plusieurs étapes.
La vie de Ludovic, enfant hyperactif contrairement a sa grande soeur qui a toujours été sage :
Ludovic, sept ans, scolarisé en CP, est intenable. A deux ans, il bougeait déja tout le temps.
Des la Petite Section de Maternelle, son institutrice se plaignait de son agitation. En CP, il
n'est pas attentif, remue toujours sur
sa chaise, est distrait par le moindre bruit, répond avant la fin de la question et se leve pour
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